~Scabior~ BOOM.BOOM.BOOM.

BOOM.BOOM.BOOM

Ils transplanèrent une fois sur le pallier du manoir, retour sur les lieux du crime ce qui n'était pas très malin. Mieux valait pour eux ne pas trop trainer dans les rues, ils avaient quelques heures avant d'attirer les soupçons, mais si on reconnaissait la rafleuse et, pire, qu'on la voyait avec lui, s'en était fichue de sa couverture. Il savait que ses jours étaient comptés au château, mais il espérait bien pouvoir en profiter encore un peu. Il était près à s'enfoncer dans les ruelles séance tenante, quand Cerys lui sauta dessus en pleur.

- Non mais... t'es sérieuse là ? Tu vas saloper ma veste avec ta morve, idiote !

Mais il la serra tout de même à son tour, cajolant à la fois la demoiselle et la bourse qu'il tenait toujours dans sa main. Il prit même le temps d'enfouir son nez dans son cou, c'était autrement plus agréable que les geôles d'Azkaban, avant de se détacher d'un air... détaché (#JaiDuVocabulaire).

- Ne restons pas là, on a qu'à aller dans la forêt, j'y ai planté une tente pour quand j'en ai marre d'entendre les marmots brailler.

Chez toi ou chez moi ? Ils se mirent en route en tout cas. Sûrement le hasard et non son instinct de possession qui s'exprimait, mais il glissa à nouveau sa main dans la tienne. Il se tut quelques minutes avant de se mettre à jacasser tout à fait innocemment et pas du tout pour observer tes réactions.

- Non mais tu l'as entendu l'autre avec sa moustache ? "Souviens-toi qu'la face de poulpe c'est notre bien aimé seigneur", dit-il en prenant un air pincé, puis il renchérit, "Je vous apporterai la mystérieuse chose que je vous ai promis au mystérieux endroit parce que je me la joue trop mystérieux".

Il s'esclaffa sur cette dernière imitation en se frappant la jambe sous l'hilarité et t'avais plutôt intérêt à en rire aussi. Même en riant, il te regardait toujours du coin de l'œil d'ailleurs, n'en perdant pas une miette. Il retrouva plus ou moins son sérieux et prévint.

- Si tu te le tapes, j'espère au moins que c'est pour lui vider les poches avant autre chose. Les grenouilles de bénitier dans son genre sont souvent de véritables fourmis.

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BOOM.BOOM.BOOM

- Ça dépend, les gosses ouais, les gamines... ouais aussi, mais différemment. Elles se prennent toutes pour des princesses, à mon époque elles se prenaient moins la tête, surtout les poufsouffles. Et les serpentardes jouaient les reines des glaces, mais bien la moitié rechignaient pas à faire un petit tour derrière le terrain de quidditch.

Ils dépassèrent les voies de chemin de fer et franchirent l'orée de la forêt. Nous étions à présent en début d'après midi, il faisait encore grand jour et c'était bien dommage, de nuit il était beaucoup plus facile d'effrayer Cerys. Dans quelques mètres à peine, ils seraient à l'abri des regards et des oreilles indiscrètes, y comprit des centaures qui occupaient une autre partie de la forêt. Sales bêtes que ces derniers ! Il regarda la blondinette en fronçant les sourcils.

- Un prince ? Si c'est un prince son royaume c'est quoi ? Le pays de ceux qui pètent plus haut que leur cul ?

Le froncement de ses sourcils s'intensifia alors que la rafleuse se forçait à rire. Comment le savait-il ? Quand elle riait sincèrement, elle émettait toujours ce petit bruit porcin comme ce matin, alors on la lui faisait pas. Et puis il y avait cette odeur dégueulasse, enfin qu'il trouvait dégueulasse quand elle ne lui était pas destinée. Il fit sauter sa bourse dans sa main, la rattrapa au vol et la rangea dans sa veste.

- Je veux pas dire, mais je crois bien que mon employeuse a été plus généreuse que ton prince. Et puis tu as vu comment elle m'a regardé ? Elle me mangeait dans la main.

Ou pas et ce pour ses deux dernières affirmations. Il hésitait à faire le décompte de leurs gallions, mais il n'avait pas envie de devoir redonner une partie de son pécule pour une raison aussi idiote que l'équité. D'un autre côté, si elle en avait plus... il se secoua mentalement et regarda droit devant lui. Il était à l'aise en forêt, presque autant que Fenrir, même en pleine nuit il pouvait se faufiler n'importe où comme s'il y était chez lui, un monstre parmi toutes les créatures. Cependant, à force de regarder sur sa droite au lieu de scruter le chemin, il allait finir par se prendre une bonne grosse branche dans la gueule.

- J'ai vraiment besoin d'un verre. D'une bouteille même, dit-il en soupirant.

Il allait devoir remettre les points sur les "i", ça ne faisait aucun doute.

- J'espère que tu aimes le xérès.

Merci tata Sibylle pour le stock illimité en alcool pas cher !

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BOOM.BOOM.BOOM

Ses zygomatiques s'étirèrent en un sourire de dérision.

- Bien sûr. Parce que j'étais joueur de quidditch !

Et son sourire s'intensifia en jetant un nouveau coup d'œil à Cerys, une expression faciale pétrit de sous-entendus. Scabior n'était pas très doué avec une baguette non plus, il ne maîtrisait vraiment que les sortilèges les plus utiles à la rafle, mais pour le reste, il comptait d'avantage sur son flair, sa chance insolente et son coutelas.

- Rien de plus, hein ?

Dit-il avec ironie. Ils arrivèrent dans une clairière, pile à mi-chemin entre Poudlard et Pré-au-lard, où trônait une vieille tente grisâtre et maladroitement rapiécée, si petite que de l'extérieur on aurait eu du mal à croire qu'on pouvait y tenir à deux, à moins d'être des enfants. Il s'avança vers l'ouverture après avoir lâché la main de Cerys et souleva le pan pour passer en premier, la galanterie c'était surfait chez les rafleurs. L'intérieur était évidemment beaucoup plus grand, mais sans être d'un grand luxe. La tente était séparée en 3 pièces par des tentures : la principale où trônait des bancs autour d'une grande table et tout un tas de bordel, une plus petite avec un lit et une encore plus petite avec un cabinet de toilette qui ne servait pas souvent à en juger par la mousse verte sur le pourtour du lavabo. Le sifflement d'un courant d'air achevait de poser l'ambiance. Scabior prit place à cheval sur un banc et agita sa baguette pour faire venir une des rares bouteilles qui ne fut pas déjà vide.

- J'espère bien qu'il n'y a rien de plus et que tu perdras pas ton temps et ton énergie avec ses fadaises qu'on appelle sentiments, surtout avec ces gens-là. Si tu manques tellement d'affection, trouve-toi un nigaud bien monté qui te collera pas à longueur de journée et quand t'en a marre, tu passes à autre chose. L'amour rend débile, crois-moi, j'ai vu ça des tas de fois. J'aime bien les femmes qui ont du caractère, mais je vais la laisser me rappeler d'abord, faut que je me fasse désirer, dit-il à propos d'Echtra, passant du strangulot au sombral.

Il versa dans deux verres plus ou moins ébréchés une bonne rasade du vin liquoreux et t'en tendit un.

- Alors à notre rafle et à nos viocs ?

Il trinqua et vida la moitié du verre directement dans son gosier. Trealawney aimait son xérès plutôt sucré, alors ça glissait tout seul.

-Mi tienda es tu tienda. Mais je resterai pas avec toi, mon absence pourrait paraître suspecte. Et pas question d'y faire des cochonneries avec qui que ce soit, à commencer par El Moustacho ! C'est pas un bordel ici.

Dit-il alors qu'il n'y avait jamais emmené aucune donzelle seulement parce qu'elles avaient toutes refusées, sans compter que la tente était un véritable capharnaüm, pire encore que celui de la cabane d'Hagrid.

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- Parce que les détraqueurs ont refusé de me laisser sortir pour assister à la dernière coupe du monde de Quidditch, vas savoir pourquoi ?

Il écarta les bras avec ironie. Quant à aller voir un match de la ligue nationale, franchement il ne se l'était jamais imaginé. Il avait bien une équipé préférée, mais il se voyait mal assit tout seul dans les tribunes entouré de familles, le quidditch faisait partie de son passé et certainement pas de son avenir.

- Tu demanderas à ton moustachu de t'y emmener, je paris qu'il est du genre à aimer une équipe bien nase du genre des canons de chudley !

Il avait terminé son verre et allait s'en servir un second quand il suspendit son geste, bouche grande ouverte, au strip tease improvisé de Cerys. Puisque c'était gratuit, le rafleur ne détourna pas les yeux et ne rougit pas non plus, il n'avait sans doute jamais rougi de sa vie d'ailleurs. Une fois qu'elle enfila ses fringues sans lui demander son avis d'ailleurs, il fronça les sourcils sous la réflexion. Depuis quand la petite Cerys était devenue grande et chauffait tout ce qui se présentait sous son nez ?

- Je suis marié moi aussi, dit-il spontanément. Pourquoi ? Merlin seul le savait voyons.

Encore cette odeur ? Et bouse, c'était donc ça, la rafleuse était obsédée par les hommes mariés. Il envisagea de se retrouver une alliance à mettre à l'annulaire s'il n'y avait que ça pour emballer de la femelle, d'ailleurs est-ce que les gamines repéreraient ce genre de choses ? La question méritait d'être creusée. Bref, place à la milf.

- Elle m'a plutôt l'air d'être du genre à aimer les trucs un peu sale, genre moi. Les femmes plus elles ont l'air coincé, plus elles aiment les trucs cochons, c'est une question d'équilibre. Bien sûr je penserai à toi.

Foutaise, il ne penserait qu'à lui ! Et si tu laissais une odeur de stupre exprès pour l'embouser sur son lit, ça méritait bien ce tout petit égoïsme bien moins pernicieux que le sien. Plus ça allait et moins il allait apprécier ce El Moustacho. Quant au "chez moi", il ne le releva même pas, s'imaginant que tu squattais un endroit ou un autre comme lui-même le faisait. "Chez moi" pour un rafleur, c'était nulle part et partout à la fois.

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BOOM.BOOM.BOOM

- Fenrir ? Pas vu depuis qu'il s'est fait attaquer au Chemin de traverse, comment va-t-il ? Je suis pourtant pas difficile à trouver, je reconnais qu'en journée je suis obligé de rester au château et de faire profil bas, je suis en réinsertion tu comprends. Mais la nuit franchement...

Scabior avait atteint le niveau légendaire de la compétence "Ivrogne", quiconque le connaissait depuis genre 3 minutes savait qu'il avait 99% de chance de se trouver dans un bar à cuver du vin, et plus l'échoppe était malfamé, plus elle était susceptible de lui plaire. Les propos de Cerys concernant El Moustacho commencait sérieusement à l'agacer, il la regardait les sourcils arqués en sirotant son verre. Quand il le reposa, il n'eut qu'une seule chose à répondre.

- Primo je regarde pas les fesses des hommes (hormis les siennes mais chut), deuxio même si j'en avais eu envie il portait une cape. Il pourrait avoir le gros cul de Celestina Moldubec que j'en saurais foutre rien !

Elle l'embrassa à nouveau, le tout eu le don de l'exaspérer. Il s'écarta pour dérober sa joue, et toc, pas de bisou !

- Veufs. Elles sont toutes mortes avant d'avoir le temps de fêter nos 6 mois de mariage. Paix à leur âme.

C'est surement afin d'honorer leur mémoire qu'il se servit un 3ème verre, la bouteille ne ferait décidément pas long feu. Heureusement que la consommation de Sybille égalait la sienne et que sa myopie la faisait voir double, l'action de ses deux faits conjugués faisait qu'elle mettrait sans doute des années à remarquer qu'on lui chapardait ses bouteilles.

- T'es pas comme les autres femmes.

Il se mordit la langue pour ne pas dire tout haut qu'il n'était même pas sûr qu'elle soit une femme tout court.

- À l'hosto hein ?...

Il hésita quelques longues secondes à la charrier et la traiter de mythomane, mais son gout pour le commérage et les histoires glauques l'emporta.

- Ah ouais ? Tu leur as cassé leur machin comme... comme on couperait un saucisson ? Comment c'est possible, une meuf m'a dit un jour que c'était pas vrai que c'était un os, mais franchement j'en doute, je vois pas comment on pourrait le péter en deux ni comment ça tiendrait en l'air si c'était pas un os.

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BOOM.BOOM.BOOM

Il haussa les épaules et se vautra contre la table, sa tête était si lourde, est-ce que quelqu'un d'autre avait remarqué à quel point la gravitation terrestre devenait beaucoup plus puissante avec l'alcool ? Pourquoi personne n'enquêtait sur ce phénomène ? Bref...

- C'est Fenrir, quelqu'un veut toujours sa peau, mais on est pas prêt de retrouver notre copain en descente de lit, t'inquiète.

Vrai qu'il ne se faisait aucun soucis pour l'alpha, d'abord parce qu'il était trop égoïste pour ça, ensuite parce que Fen était déjà une légende quand eux deux n'étaient que des marmots. Une réflexion qui lui fit prendre conscience qu'il n'avait pas la moindre idée de l'âge du loup, d'ailleurs. Il l'avait croisé sur les chemins lorsqu'il était en fuite pour la toute première fois, encore ado. Entre eux ça avait collé tout de suite sans qu'il ne se l'explique, c'était en tout cas le souvenir qu'il en avait, mais il picolait déjà pas mal à l'époque. Peut-être que c'était son incroyable insolence qui avait plu au monstre, pour ça aussi il devrait lui poser la question un jour.

- Tout le monde a déjà maté le cul de Moldubec, t'as vu la taille ? Impossible de le faire rentrer sur une seule page de la gazette !

Et il se mit à rire bêtement comme l'éternel ado qu'il resterait toujours, au moins pour son côté pile, car côté face Scabior n'avait plus rien d'un naïf. Il grimaca lorsque le bisou de Cerys lui vrilla le tympan et chercha à la repousser mollement.

- Plus que tu ne le crois, grogna-t-il. Justement, si t'étais comme les autres femmes, c'est pas jouer les instituteurs que j'aurais fait avec toi.

Remarqua-t-il en lui lançant un regard noir. Pourquoi ? Parce qu'il était lunatique, soûle et qu'il supportait mal qu'on se comporte avec lui comme il se comportait avec les autres. Aucune explication rationnelle à ça, il était juste Scabior et Scabior n'était pas tout seul dans sa tête... Et puis il y avait ce mangemort venant pervertir ce qui était à lui au moment même où il retrouvait son bien.

Un muscle ? Peut être bien, dans ce cas il avait bien fait de s'entraîner souvent avec. Il vida son verre et monta sur la table, il dut s'y reprendre à deux fois tant il vacillait sur ses jambes. Il se posta devant Cerys et glissa une main sur sa nuque, l'autre dans son dos, les gestes auraient pu paraître tendre mais son absence de sourire et son regard froid disaient le contraire.

- M'appelle pas "bébé", prévint-il, j'apprécie pas.

Et il se mit à tanguer lentement de gauche à droite pour commencer.

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BOOM.BOOM.BOOM

Bien sûr, les langues de plomb n'ont qu'à bien se tenir, Cerys et Scabior entrent dans la place et vont résoudre tous les mystères !

- Tu le traqueras et je me chargerai de l'écorcher. Ça me va Wheeler, bon programme.

Mais il restait persuadé qu'ils n'auraient jamais à faire ça, que Fenrir n'avait aucune faiblesse et qu'en prime il était plutôt malin. Bon, en vrai c'était peut-être pas une lumière non plus, mais comparé à ces deux-là c'était sans conteste celui qui en avait le plus dans le ciboulot.

Scabior vrillait plus ou moins du côté de Mr Hyde et pourtant Cerys n'en avait cure. Elle était la seule femme au monde à n'en avoir rien à foutre, elle n'avait plus jamais eu peur de lui depuis l'instant où elle s'était réveillée après sa manifestation de magie qui les avaient tous les deux mis chaos, c'était surement ce qui faisait qu'il avait autant de respect pour elle, même s'il ne lui montrait jamais ou le moins possible, c'est aussi ce qui faisait que sa colère retombait aussi vite qu'elle était venue quand il était avec elle.

Le Xérès coulait autant dans leur bouche qu'à côté, c'était un peu dégueu honnêtement, mais le rafleur n'était déjà plus en état de s'en soucier. Il accentua sa prise sur sa nuque, la forçant à se contracter et à basculer sa tête légèrement en arrière. Oui elle était à lui, ou à minima il aimait se l'imaginer.

- Même quand on est que tous les deux, je suis le bébé de personne, murmura-t-il.

Ou "je suis pas un bébé" marchait tout autant, mais ça sonnait encore plus comme un caprice. Il profita que le goulot soit porté à la bouche de la jeune femme pour se coller un peu plus à elle et enfouir à nouveau son nez dans ses cheveux. Il se promit que s'il était privé de ça au profit d'un autre, il se débarrasserait lui-même de l'opportun. (paye ta schizophrénie)

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Il relâcha la pression sur la nuque de la jeune femme, permettant à cette dernière de lui susurrer sensuellement (mais si !) quelques mots. Il n'y réagit pas en premier lieu, du moins en apparence, car ce genre de propositions sonnaient plus doux à ses oreilles que tous les mots d'amour du monde. Il sentit un frisson lui parcourir l'échine, du genre qui se manifestaient quand des envies pas très catholiques lui venaient à l'esprit. Nous laisserons le soin au lecteur de s'imaginer lesquelles et nous nous contenterons de prévenir qu'il lui aurait fallu plus d'une confession à l'église pour toutes les expier. Au lieu de répondre, ses deux mains glissèrent jusqu'à entrelacer les doigts de Cerys avec les siens, il leva ensuite leurs bras en croix. Il s'écarta d'elle d'un pas et dansa avec plus de fougue, enfin c'est ce qu'il s'imaginait, mais en réalité il gesticulait plus qu'autre chose. Il leva un peu plus un bras et lui fit faire un demi tour avant de l'emprisonner complètement à nouveau contre lui, son dos contre son torse. Alors seulement il se pencha au-dessus de son oreille à son tour pour murmurer d'une voix douce.

- Quand tout ça sera fini, on le trouvera, on le traquera et je le ferai hurler jusqu'à ce qu'il te supplie à genoux d'avoir pitié de lui.

Il lui mordilla le lobe de l'oreille, déposa un baiser à la naissance de sa mâchoire et lui vola la bouteille des mains. Il se détacha alors totalement pour vider dans son gosier ce qu'il restait de xérès, soit pas grand chose en réalité. Tout ça devenait trop tendancieux pour leur propre équilibre, aussi une fois la bouteille vide, il lui offrit un regard railleur de celui qui l'avait bien eu et sauta de la table à pieds joints. Il balança alors le cadavre de verre dans un coin de la poubelle géante tente.

- Faut pas qu'j'arrive trop bourré au château.

Même si elle lui servait surtout d'excuse, la résolution était sincère, mais elle ne serait pas tenue pour autant.

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Encore cette même odeur qui émanait de Cerys pour la troisième fois, sauf que les effluves lui étaient enfin étrangement plus agréables. Scabior et son sens exacerbé de la propriété... Il s'était éloigné juste à temps, jouant de la fausse plaisanterie pour se dépêtrer d'une idée malsaine de plus en plus tentante. Il s'était retourné pour faire genre qu'il avait besoin de récupérer quelques affaires avant de filer, une excuse pour souffler un bon coup en réalité, quand il entendit le choc d'une grosse Cerise s'écrasant au sol. Il jeta un coup d’œil en arrière et se mit à se bidonner en la pointant du doigt. Il mit plusieurs minutes à se calmer, il se tenait d'ailleurs encore les côtes quand il se moqua d'elle à moitié haletant.

- Bah alors, la grande rafleuse est plus capable de tenir sur ses guibolles après seulement 2 ou 3 petits verres ?

Il se calma et secoua la tête un sourire amusé encore sur ses lèvres. Il récupéra quelques fioles et une cordelette ("On n'a jamais trop de cordelettes sur soi." O. Wilkes, 1995) qu'il enfouit dans sa veste. Se faisant, il regarda du coin de l’œil son amie tituber dans sa pseudo chemise jusqu'à son lit de fortune. Devant ce spectacle et pour la première fois, il prit douloureusement conscience des années qu'on lui avait volé à Azkaban. Il avait quitté une jeune fille encore naïve et dont il n'hésitait pas à mettre une tape derrière le crâne à chaque fois qu'elle faisait une connerie, pour retrouver une jeune femme sûre d'elle et plus affriolante que jamais il ne l'aurait imaginé. Il soupira, se redressa et s’avança vers le lit, prêt à partir.

- Sois juste assez sage pour pas attirer les centaures puis évite de trop ranger, je m'y retrouve plus après.

À la suite de ces dernières recommandations, il se pencha sur elle pour l'embrasser sur le front. Dehors il faisait encore grand jour, en fait, ce qui allait lui faire un choc quand il franchirait l'entrée de l'abri.

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