Retrouvailles inespérées ft Scabior

D'une démarche assurée, Cerys foulait le bitume des rues londoniennes. Ses cheveux légèrement bouclées et le rouge à ses lèvres prouvaient que la jeune femme avait un but bien précis en tête ou plutôt, une proie. Elle prenait de plus en plus plaisir à ses petits manèges, la blonde. Pour plusieurs, la traque et leur baguette suffisaient à leur procurer des résultats assurés, mais pour elle les choses étaient bien plus compliquées. Elle devait agir avec ruse et pour ça, il n'y avait rien de mieux que son apparence soignée dès que la proie en question était de sexe masculin. Nombreux étaient les regards la suivant et pourtant, elle ne s'y attardait pas. C'était presque ironique, mais si elle y prenait plaisir lorsqu'il venait le temps pour elle d'obtenir quelque chose, c'était l'inverse dans sa vie de tous les jours. Elle n'avait que faire de l'effet qu'elle faisait aux gens tout simplement car la population en général n'avait aucun intérêt pour elle.

Planifiant exactement les circonstances de ce premier contact avec sa cible, elle attendait patiemment qu'il se dirige comme à son habitude vers une ruelle peu, voir nullement fréquentée à cette heure tardive. Elle était prête à passer à l'action lorsque son plan avait éclaté. Incertaine d'avoir bien vu, elle délaissait sa cible pour en poursuivre une autre de façon beaucoup mois subtile. Elle voulait après tout qu'il se sente suivi, elle voulait qu'il se retourne pour savoir si elle avait des hallucinations où si il était bien là, près d'elle, après tout ce temps.

« Scabior ? »

Retrouvailles inespérées

*Le soir tombait et sa journée de travail, pendant laquelle il n'en avait pas foutu une, comme d'habitude, était terminée. Scabior se rendit à Londres avec la ferme intention de boire un verre au chaudron baveur et de trouver quelqu'un pour se lamenter sur la longueur beaucoup trop sages des jupes des écolières. Un seul soucis : sa bourse était désespérément vide, comme d'habitude là aussi. Il avait alors transplané à quelques centaines de mètres du pub mais côté moldu, dans un square mal entretenu. Comme à chaque fois qu'il se rendait dans cet autre monde, Scabior avait plus que jamais l'impression d'être un loup dans une bergerie, entouré d'agneaux si aveugles qu'ils ne percevaient même pas le mal profond qui vivait en lui. De sa démarche étonnamment légère pour un homme pouvant se révéler si brutal, il se mit en route, commençant à réduire la distance qui le maintenait séparé de son alcoolisme patent.

Comme il l'avait prévu, il rencontra un petit vieux en difficulté à qui il proposa son aide pour le mener sain mais pas tout à fait sauf, de l'autre côté de l'artère où des woatures déboulaient en trombe. Un passage pour piétons plus loin et un accident plus tard bloquant "malencontreusement" la circulation, il profita de la proximité d'un bras passé autour du vieil homme pour lui voler son portefeuille, ni vu, ni connu, avec un grand sourire feint lorsque ce dernier le remercia chaleureusement pour sa bienveillance auprès de ses aînés. Son méfait accomplit, Scabior reprit son trajet en direction du célèbre pub, près à dépenser la monnaie moldue facilement acquise en alcool et en paris foireux.

Jusque là, la soirée s'était déroulée exactement comme il l'avait prévu, jusqu'au moment où il entendit une paire de talons claquer un peu trop fort sur le bitume, puis se rapprocher de lui avec un peu trop d'entrain pour que ses sens ne se mettent pas en alerte. Dans son dos, il était impossible pour lui de deviner à l'odeur s'il s'agissait d'une auror venue encore lui chercher des noises ou d'une amante éconduite espérant lui tordre le cou ou, au moins, lui écraser les parties. Alors, il porta discrètement sa main sur le manche de sa baguette rangée dans une poche intérieure de sa veste, prêt à se retourner en pointant son arme sous ta gorge jusqu'au moment où ta voix cristalline se fit entendre. Il se figea et la main s'éloigna de sa baguette, restant toutefois à mi-chemin par prudence. Il se retourna lentement et afficha une mine volontairement indifférente.*

Le seul et l'unique. Qui le demande ?

*Il n'attendait plus que tu le rejoignes sous la lumière projetée d'un réverbère, pour voir à quoi celle qu'il n'avait pas vu depuis un bien bon 5 ans ressemblait à présent.*

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 Le voir s'immobiliser peu de temps après que son nom ait franchi ses lèvres avait fait s'emballer légèrement son rythme cardiaque. Elle le savait pourtant, étant convaincue de pouvoir le reconnaître entre tous. Impossible d'oublier une personne ayant ainsi marqué sa vie, la seule personne l'ayant ait à ce point positivement d'ailleurs. Les pas de la blonde s'immobilisaient alors qu'il se retournait, attendant patiemment de découvrir sa réaction avant d'approcher d'avantage. Elle aurait pu sourire lorsqu'il avait confirmé qu'il était bien celui qu'elle croyait, mais l'expression sur le visage de son vieil ami l'en empêchait. Elle aurait aimé qu'il la reconnaisse au simple son de sa voix.

« Je suis déçue. »

Ne se gênait-elle pas d'avouer. Vu ses talents de rafleurs, elle avait eu le faux espoir qu'il ait gardé en mémoire le son de sa voix. Loin de seulement s'attarder à ça, elle avait tout de même fait les quelques pas nécessaires pour dévoiler son visage à la lueur du réverbère. Cinq années s'étaient écoulées depuis la dernière fois où elle avait posé les yeux sur le visage de celui qu'elle considérait, même après tout ce temps, comme son meilleur ami. Elle avait encore du mal à croire qu'il se trouvait si près d'elle.

« Il fut un temps où tu m'aurais reconnu directement.... Mais je suis tout de même contente de te voir mon ami. »

Elle avait à peine vingt ans lors de leur dernière rencontre, quelques jours seulement avec qu'Azkabhan ne vienne lui enlever. L'envie de s'approcher de lui et de le prendre dans ses bras était grande, mais elle ne franchissait pas le pas. D'abord, parce qu'elle n'était pas aussi à l'aise avec les contacts physiques lorsqu'ils relevaient de l'affection plutôt que de la manipulation, mais aussi parce qu'elle savait que cette prison changeait les gens et qu'elle ne pouvait deviner à quel point son ami l'était.

Retrouvailles inespérées

*Dès que tu apparues sous la lueur du lampadaire, un coin de sa bouche tressauta, mais Scabior retint encore son sourire. Il baissa les yeux sur ta tenue, te détailla de haut en bas avant de reporter son attention sur les traits de ton visage. Eux, au moins, n'avaient pas trop changé, il y trouva un peu de réconfort après cette vision qui lui rappela douloureusement qu'on lui avait volé 5 années de sa vie au profit des enfers.*

La dernière fois que je t'ai vu, tu portais une solide paire de bottes et t'avais une feuille coincée dans tes cheveux. Tu es de la haute maintenant ?

*Si tu avais changé, lui d'autant plus. Il avait la trentaine mais faisait plus grâce aux bons soins de la privation d'Azkaban, surtout lorsqu'il prenait un air sérieux. Son corps avait été recouvert par une multitude de tatouages, à commencer par son numéro de prisonnier inscrit sur son cou et dissimulé par un foulard, comme s'il n'était rien de plus que du bétail aux yeux des autres hommes. Mais contrairement à beaucoup d'autres, Scabior s'en était plutôt bien sorti. Les détraqueurs se repaissaient de la joie de leurs captifs, ne leur laissant que les ténèbres, le désespoir et la tristesse pour toute nourriture spirituelle, mais le cœur du rafleur n'en avait jamais possédé beaucoup et son âme avait été pourrie bien avant de poser un pied sur cette îlot maudit. Au milieu de ses compatriotes d'infortune, il n'avait pas été un met de choix, mais dans ces rares souvenirs heureux qu'ils avaient voulu lui voler, le rire de Cerys avait dû retentir plus d'une fois à leurs oreilles putrides.

Il décrocha son regard de tes rétines et tourna le visage vers l'obscurité de la rue. Il avait l'impression que tout était silencieux alors même que s'élevait de l'accident, qu'il avait lui-même provoqué, toute une flopée de menaces et d'injures beuglés si fort qu'ils parvenaient jusqu'à eux. Il poussa un soupir, sortit une roulée de mandragore de sa poche qu'il n'alluma pas et sans plus montrer d'émotion, franchit la distance de deux pas qui nous séparait pour venir te prendre dans ses bras et enfouir son nez dans tes cheveux qui sentaient un peu trop le shampoing à son gout. Un geste tendre aussi rare que sincère, du moins si on omettait ceux moins authentique qu'il distribuait à tout va pour servir ses intérêts et ses besoins.*

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 La légère déception qui l'avait envahie en réalisant que le son de sa voix ne suffisait pas à lui permettre de la reconnaître disparu bien rapidement. Il avait simplement fallu une légère remarque sur le monde qui semblait séparer sa vie d'aujourd'hui à celle d'autrefois pour lui faire retrouver le sourire et l'amuser. Si seulement, c'était vrai, mais la blonde était bien loin de rouler sur les galions. Elle avait la majorité du temps assez pour survire, parfois même assez pour faire quelques folies, mais elle connaissait bien trop les périodes creuses pour ne pas être prudente.

« Seulement lorsque nécessaire... »

Réponse évasive et pourtant si évidente. Cerys, elle devient ce qu'il faut pour aller au bout des scénarios qu'elle s'imagine lorsque vient le temps de remplir un contrat. Ses vêtements soignés tout comme bon nombre de tenues qu'elle possède relève du déguisement plus qu'autre chose. Scabior... Elle ne pouvait s'empêcher de se répéter son prénom, espérant qu'ainsi elle prendrait enfin parfaitement conscience de sa présence près d'elle. Il y avait tant de détail dans l'attitude de son vieil ami qui lui laissait croire qu'elle était la seule à se réjouir de ces retrouvailles et pourtant, lorsqu'il franchit cette distance qui les séparait pour venir la prendre dans ses bras, elle comprit qu'il n'en était rien. Avec un naturel surprenant, les bras de Cerys venaient étaient son dos et sa tête se poser contre la sienne. Les yeux fermés, la proximité entre eux lui faisait pleinement prendre conscience d'à quel point son corps avait été marqué par ces cinq années. Il était plus frêle qu'avant et son visage était marqué de traits qu'elle ne lui connaissait pas avant aujourd'hui. Profitant de la proximité, elle murmurait à son oreille ce qu'elle avait confirmé qu'à demi-mot plus tôt.

« Tout ça n'est qu'une mascarade. J'ai fait profité & adapté tout ce que tu m'as appris. »

C'était à lui qu'elle devait tout ça, à cet homme qui avait été le premier à prendre un tant soit peu soins d'elle.

« Dis-moi comment tu vas. »

Cerys s'éloigne de cette étreinte afin de pouvoir le regarder lorsqu'il répondra à sa question. Une interrogation simple à laquelle on répond bien souvent de façon malhonnête, mais à laquelle elle espère avoir une réponse sincère. Parce que malgré tout ce temps, malgré qu'elle ne sait pas si leur but les mène encore dans la même direction ou les sépare désormais, elle a envie de l'aider à son tour s'il en a le besoin.

Retrouvailles inespérées

*Évasive pour beaucoup, mais limpide pour celui qui devait avoir son nom inscrit en guise de définition du mot "opportuniste". Si l'idée que tu ai fait suffisamment fortune pour qu'il puisse squatter le confort d'un appartement douillet de temps en temps ne lui déplaisait pas, égoïstement il préférait que tu demeures cette petite fille prête à tout pour prendre sa revanche sur la vie. Au bout de quelques longues secondes, il se détacha de ton corps et quitta cette étreinte. Il enfouit sa main gantée dans une poche et de l'autre fit courir entre ses doigts une mèche de tes cheveux galamment bouclée. Lorsque la pointe quitta le contact de ses phalanges rugueuses, il porta enfin à sa bouche la roulée de mandragore qu'il tenait toujours et qu'il alluma à l'aide d'une simple allumette qui acheva sa vie dans le caniveau.*

Ça va. Ça fait quelques mois que je suis sorti maintenant, je me rachète une virginité en jouant les bons toutous auprès du grand manitou.

*Il croisa à nouveau tes rétines par-dessus l'épaisse fumée grisâtre qu'il laissait filtrer d'entre ses lèvres.*

Pas la face de poulpe, l'autre, le vieux Dumbledore et son détestable air supérieur. Je bosse à Poudlard. Les gamins m'emmerdent et c'est rempli d'aurors tous plus sur les dents les uns que les autres... J'avoue prendre plaisir à leur jouer quelques farces. Mais tout ça ne va pas durer, tu le sais je suppose.

*La guerre s’élevait, le conflit enflait et prenait de plus en plus de place dans leur quotidien. Les hostilités n'étaient pas encore clairement ouverte, chaque camp attendant que l'autre attaque le premier... et alors, se serait la période la plus rentable de l'histoire du rafleur, à n'en point douter. La colère grondait du partout, même à l'école, les élèves sautait sur le moindre prétexte pour se foutre sur la gueule, pour son plus grand plaisir.*

Mais tu sais quoi ? Ça irait encore mieux avec un verre, alors si ta petite traque peut attendre, que dirais-tu de me raconter tout ce que j'ai manqué autour d'une bouteille de whisky, toi et moi ? C'est moi qui invite.

*Ou plutôt c'était le vieux monsieur qui ne tarderait pas à s’apercevoir du vol dont il avait été victime.*

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 Cerys n'avait pas pu s'empêcher de sourire lorsqu'il se qualifiait lui-même de bon toutou. Elle n'avait pas de doute qu'il faisait parfaitement ce qui était attendu de lui et savait très bien à quel point il pouvait se montrer convaincant.

« Tu pourrais vendre un balai à un dragon... »

Parce qu'elle croit qu'il pourrait se sortir de n'importe quelle situation. L'odeur de fumé chatouillait agréablement le né de la blonde qui, au vu de l'information qu'il venait de lui transmettre, se demandait s'il avait acheté ses feuilles ou les avait piqué dans les serres de Poudlard. Une part d'elle espérait la deuxième réponse.

« Je me doute oui...Tu fais bien de joindre j'utile à l’agréable. D'ailleurs...J'aurais dû faire comme toi et aller y travailler, question de pouvoir voir cette école de mes yeux au moins une fois. »

Cerys ne cherchait pas trop à se questionner sur cette guerre qui arrivait. Elle n'avait aucune allégeance pour la simple et bonne raison qu'elle savait qu'elle ne correspondait à rien. Alors à défaut de conviction, elle trouvait le moyen de vendre ses services et de faire bonne figure auprès de ceux au pouvoir sans risquer de se compromettre s'il venait à changer.

« Bien sure qu'elle va attendre... En plus, si tu invites... »

Ce n'était pas pour ça qu'elle acceptait, mais bien parce qu'elle avait envie de rattraper au moins un peu tout ce temps perdu. Se promenant en sa compagnie jusqu'au pub le plus près, Cerys ne pouvait pas dire qu'elle appréciait particulièrement ses endroits beaucoup trop rempli d'individus avec lesquels elle ne voulait absolument pas parler. Par contre en cet instant, elle était prête à les supporter sans mal pour pouvoir prolonger un peu ses retrouvailles. Le laissant commander le Whisky, elle allait prendre place sur une petite table légèrement en retrait.

« Je crois que tu vas vite mourir d'ennui à m'entendre raconter ce qui s'est passé les cinq dernières années. Elle se résume à travailler et peindre. »

Retrouvailles inespérées

Ta foi en moi me touche, mais je suis devenu un peu moins convaincant avec ça.

*Il écarta son foulard pour montrer l'inscription gravée sur sa peau, puis la recouvrit aussitôt. Il se tourna pour quitter ce coin de lumière et aller vers le bar le plus proche. Scabior adorait les pubs, surtout passer une certaine heure, ça virait toujours en baston générale et si ce n'était pas le cas, il s’évertuait à les provoquer lui-même tout en s’éclipsant suffisamment pour éviter les coups. Il aimait être le spectateur privilégié du chaos.

En te voyant loucher sur sa roulée, il eut un petit sourire et te tendit le joint... volé bien entendu, Orcus Wilkes s'arrachait les cheveux à essayer de le choper sur le fait.*

Je pourrais t'y emmener si tu veux. La nuit y'a pas grand monde à part quelques profs ou aurors ayant une passion pour les rondes, mais c'est facile de les éviter. Je les sens à 15 mètres et ils sont aussi discrets qu'un troupeau de centaures au salon de l'astrologie.

*Parvenus à quelques pas de là, il poussa la lourde porte en bois d'un pub aux relents de sueurs, de bière et de fumée de cigarettes. Il garda le dos contre le battant pour te laisser entrer devant lui, plus pour faire râler les poivrots attablés juste devant à cause du froid qui s'insinuait jusqu'à eux que par galanterie. Il commanda une bouteille accompagnée de deux verres qu'il paya d'un sort de confusion jeté discrètement sous sa veste et vint te rejoindre.*

Je suis sûr que ce n'est pas aussi ennuyant que d'être enfermé dans une pièce de 2 mètres par 3 plongée perpétuellement dans la brume et la pénombre. Tu es toujours rafleuse alors ? Tu fais cavalier seul ou tu suis une bande ? J'ai croisé Fenrir il y a quelques mois, mais je n'ai plus eu de ses nouvelles depuis un moment. Je crois qu'il passe beaucoup de temps avec les mangemorts.

*Il décacheta la bouteille et remplit les deux verres jusqu'à ras bord. Il leva le sien, prêt à trinquer à nos retrouvailles.*

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 Tout lui dire ? Elle n'était certainement pas la meilleure personne pour divertir quelqu'un grâce à ses sujets de conversation pendant une soirée entière. Cerys était incapable de se trouver intéressante sauf lorsqu'elle jouait un jeu et pourtant, Scabior faisait parti des rares personnes avec qui elle se sentait à l'aise malgré tout. La blonde avait un sourire triste face à cette évocation des dernières années qu'il avait vécu.

« J'aurais tant aimé pouvoir t'empêcher d'y aller... »

Combien de fois avait-elle souhaité avoir la moindre possibilité de le faire être innocenté ou libéré ? Mais il n'y avait rien à faire... Au moins il était là maintenant, c'était ça l'important.

« Toujours oui. Je travaille bien souvent seule, je ne parviendrai jamais à complètement me détacher de ma nature profonde, mais il m'arrive souvent de faire équipe avec d'autre. J'ai croisé Fenrir quelques fois, mais pas depuis longtemps. De toute façon, je n'ai jamais été vraiment proche de lui.  

Elle ne s'était jamais senti particulièrement acceptée par lui. Peut-être était-ce dans son esprit,mais comme il n'était pas secret qu'elle appartenait à une classe de sorcier qu'il n'apprécie pas particulièrement, elle n'est jamais parvenue à se défaire de cette impression. Levant son verre bien rempli, Cerys plongeait son regard dans celui de son ami.

« À toi mon ami. »

Laissant ensuite les verres tinter l'un contre l'autre, elle portait le sien à ses lèvres et en buvait une longue gorgée.

«  Pour revenir à tout à l'heure.... si vraiment un jour une soirée à Poudlard en ta compagnie est possible... j'en serais ravie.

C'était son rêve, de se sentir comme une véritable sorcière et de voir de ses yeux cet endroit auquel elle n'avait pas le droit d'accès.

« J'ai beaucoup travaillé sur moi les cinq dernières années, je crois que mes qualités de rafleuse s'améliorent. Enfin j'espère. L'élève n'a nullement dépassé le maître, mais je suis fière. Et toi ? Tu as complètement arrêté pour ton poste à Poudlard où il t'arrive encore de le faire ? »

Retrouvailles inespérées

Personne n'avait plus envie que moi de m'empêcher d'y aller, mais c'est comme ça. Ça m'aura servi de leçon. J'y retournerai pas, je t'le garantis.

*Et comme une façon de faire passer la pilule, il leva son whisky à son tour et le vida cul sec dans son gosier. Il reposa son verre qu'il fit claquer contre le bois crasseux de la table, puis rebondit sur le sujet "Fenrir".*

Fen' est pas facile à vivre. Il est imprévisible, sans limite et n'en fait qu'à sa tête.

*Et c'était précisément pour cela qu'il l'appréciait. Au fond de lui, il savait qu'un jour il pourrait lui prendre l'envie de le réduire en charpie, mais jusqu'à présent Scabior avait toujours été capable de se faire entendre du loup, il était à sa connaissance le seul parvenant à le raisonner un tant soit peu. Il refit le niveau des verres, te regardant par-dessus la bouteille avec un sourcil haussé.*

Et pourquoi pas ce soir ? Laisse-moi seulement le temps d'être suffisamment ivre pour que je pense vraiment que c'était la meilleure idée à avoir et allons-y. Tu parviens à transplaner maintenant ?

*Il recula dans sa chaise et étendit ses jambes, calant ses pieds sur une assise momentanément désertée par un moldu prit d'un besoin pressent. Ses amis, toujours attablés, lui lancèrent des regards réprobateurs auxquels il répondit par un cynique sourire. Il reporta son attention sur son ancienne protégée et tapota son index sur son nez.*

Disons que je renifle le sens du vent et joue le raisonnable en attendant mon heure. Je suis persuadé que d'avoir accès au château servira très bientôt mes intérêts. Il s'y trouve plus d'ennemis de Tu-sais-qui au mètre carré qu'au ministère et lorsque je lui ouvrirai grande les portes du château, qui récompensera-t-il ?

*Il répondit à sa propre interrogation en s'auto-désignant du doigt. Oui bon, tout ça était bien joli, mais en attendant il est vrai qu'à part quelques menues provocations, le rafleur restait bien sage au point de se faire honte lui-même.*

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 Les sourcils de Cerys s'étaient légèrement froncés en l'entendant lui dire qu'un abus d'alcool serait un moyen judicieux pour y parvenir ! Il n'y avait désormais aucun doute à son esprit, ce n'était véritablement pas une bonne idée... mais comme cela concernait Poudlard elle ne parvenait pas à être complètement sage. Néanmoins, la dernière chose qu'elle souhaitait était qu'ils se fassent prendre et qu'ainsi à cause d'elle il ne fragilise la place qu'il s'était forgé... Quoi que ...Ça c'était advenant le cas où il prenne le blâme et ne la laisse pas en plan dans cet endroit qu'elle connaissait trop peu pour s'en enfuir sans être aperçue. Il était précieux pour elle, il n'y avait aucun doute à ce sujet, mais elle ne pouvait pas ainsi se remettre à lui... Encore moins tant qu'elle ne saurait pas à quel point Azkabhan l'a changé.

« Je n'y parviens pas non... » Avoue-t-elle non pas sans une pointe d’agacement et de colère dans la voix. « Enfin, nous verrons, j'ai envie d'y mettre les pieds, mais pas à n'importe quel prix. »

Elle retrouve son sourire en le voyant décidé que leur "voisin" ne reviendrait pas à sa place à son retour des toilettes. Cela l'arrange après tout, il avait beau être trop saoul pour se rendre compte de quoi que ce soit, il était encore trop près à son goût. Scabior avait le don de créer des ennuis... Elle s'était plutôt l'inverse. Il était presque fou de voir à quel point elle avait pu s'attacher à quelqu'un de si différent qu'elle... Mais il était surtout différent de tous les autres et c'était justement ce point qu'elle affectionnait tant.

« Il n'y a pas à douter ! Je te souhaite presque que tu n'ai pas à jouer ce rôle trop longtemps... Enfin, à moins que tu t'en amuses. Certains sont plus divertissants que d'autres. »

Ces rôles, elle s'y cramponne, au point d'oublier qui elle est réellement.... Enfin, ce n'est pas comme si elle avait déjà véritablement eu l'impression de pleinement se connaître. Portant à nouveau son verre à ses lèvres, Cerys en prenait une autre longue gorgée.

« C'est vraiment cette facette que j'ai développée ces dernières années. Je me suis aussi beaucoup entraînée à la magie, mais... Ce n'est pas aussi facile. Enfin, ce n'est pas ce dont je préfère parler. »

Elle détestait parler d'elle de façon général en fait, parce qu'il n'y avait rien d’intéressant à dire de toute façon. Portant encore une fois son verre à ses lèvres, elle avait à peine terminé de boire que la voix de l'homme bourré dont Scabior avait volé la place avec ses pieds parvint à leur oreille.

« Ça... ça n'a pas changé. »

S'adossant sur sa chaise, Cerys sentait que l'heure du spectacle allait bientôt arriver. Elle espérait seulement que ça n'allait pas se compliquer au point qu'ils seraient forcés de partir, cela avait beau ne pas être son endroit préféré, ils avaient à peine entamé la bouteille.

- Hey ! Dégage tes pieds de ma chaise.

La blonde se doutait bien que les choses ne seraient pas aussi simple... Et elle était prête.

Retrouvailles inespérées

Ça viendra, faut juste dépasser la peur d'égarer quelques morceaux en route. J'ai jamais passé le permis et je m'en sors très bien, des années que j'y ai plus perdu un ongle !

*Dit-il en se voulant rassurant, un registre sur lequel il n'était pas à l'aise. Il porta ensuite la main à son coeur avec un regard cherchant à t'amadouer.*

A n'importe quel prix ? Voyons, tu sais que tu peux me faire confiance. Je suis le garde-chasse, c'est moi qui suis chargé de la surveillance extérieure. J'ai même une cabane un peu à l'écart où personne ne vient jamais... surtout depuis que j'ai laissé l'enclos des Scrouts ouverts. Deux ou trois petites brûlures de rien du tout et les gamins veulent déjà plus sortir, je te jure ! Moi si j'avais un gosse, je t'assure que j'en ferais pas une chochotte.

*Il releva un sourcil sur toi, la rétine brillante d'une lueur de fierté. Quelque part, tu étais le résultat de l'éducation à la Scabior et même si tes résultats aux cours de magie par correspondance Vitmagic n'avaient jamais été très probants, il était certain qu'à toi toute seule tu materais plus aisément un Scroutt que toute une classe de Poufsouffle. Scabior aimait bien te chambrer et il le referait sans doute bientôt lorsque la glace serait brisée, mais t'attaquer sur ta magie ne serait que l'ultime recourt. Il savait que tu pourrais te transformer en véritable harpie si on le faisait.*

Tant que tu maîtrises l'incarcerem et le lancé de couteaux, c'est tout ce dont tu as besoin pour survivre ma belle. Tous les sorciers, là dehors, ne savent que brandir leur baguette, sans elle, ils sont aussi inoffensifs que des lapereaux. Même les moldus savent mieux se déf...

*Le rafleur se tut et leva lentement le regard vers le jeune soiffard venant l'apostropher, ce dernier ajouta à son invective un coup balancé dans la chaise, histoire d'avertir qu'il était prêt à en découdre.*

- Tu n'as pas dit le mot magique.
- Le quoi ?
- Le mot magique.
- De quoi ? « Steuplait » ?
- Ben voilà.

*Scabior retira lentement ses bottes sous le regard dubitatif du moldu qui s'attendant à tout sauf à ça, resta coi.*

- Par contre, tu feras gaffe, y'a une punaise sur ta chaise.
- Une punaise ?
- Ouais, juste là, se serait dommage que tu te piques le cul avec...

*L'homme se pencha pour mieux voir le minuscule clou rouillé qui, sous cette lumière tamisée, se camouflait sur le bois.*

... alors que tu pourrais te le prendre dans la gueule.

*Dans la 10ème de seconde qui suivi, Scabior se redressa, attrapa le nigaud par l'arrière du col et lui claqua la tronche contre l'assise, lui plantant au passage le clou en plein milieu du front.*

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 Il avait le don, de choisir les mots pour la convaincre. Oh la blonde restait sur ses gardes, c'était ancré dans sa nature, mais il avait quand même le droit à une parcelle de confiance dont très peu pouvaient se venter. Son rire résonne alors qu'il mentionne à quel point il a su faire en sorte que les étudiants ne s'attardent pas trop près de sa cabane. Effectivement... Elle trouverait sans doute un moyen de se sortir de ce genre de problème.

« Ça va alors.... Si tu m'aides à transplaner j'aimerais bien m'y infiltrer cette nuit. »

La blonde hochait la tête pour lui confirmer qu'elle maîtrisait assez bien aux moins ces deux sortilèges... et pas que. Elle avait hâte de lui montrer le chemin qu'elle avait depuis. Elle était loin d'être douée, il n'y avait pas à douter, mais heureusement son imagination fertile et son sens de la stratégie faisait en sorte qu'elle avait plus d'un tour dans son sac à main faussement griffé. Elle allait le lui apprendre lorsqu'ils avaient été interrompus par le moldu. Silencieuse, un éclair de malice traversait son regard alors qu'avec amusement, elle assistait à cette confrontation qui malgré la politesse, ne pouvait bien se terminer. Pinçant les lèvres pour ne pas rire, le ton de Scabior mélangé à son conseil laissait présager le meilleur et il ne tarda d'ailleurs pas à venir. Se relevant légèrement de sa chaise sous l'impulsion causée par le spectacle, elle ne put s'empêcher de rire en voyant l'homme se relever avec une jolie plaie. Pas assez profonde pour en mourir... Du moins pas à ce qu'elle pouvait voir, mais assez pour lui faire mal autant physiquement qu'à son ego. L'un de ses amis se levait d'ailleurs avec la ferme intention de s'en prendre à Scabior et instinctivement, la main de Cerys venait l'empoigner à la gorge, laissant ses ongles dangereusement affûtés menacé sa peau tendre en s'y ancrant douloureusement sans percer la peau. Faisant claquer légèrement sa langue contre son palais à plusieurs reprises, Cerys comptait bien tenter de les faire changer d'idée.... Ou pas, qui sait !

« Ça ne vous a pas servi de leçon ? On ne s'est pas vu depuis longtemps mon ami et moi et vous... Vous gâchez l'ambiance. »

Le regard tourné vers Scabior, un sourire aux lèvres, Cerys haussait innocemment les épaules.

« C'est toi qui choisis Scab'.... On leur fait regretter de nous avoir dérangé ou on boit tranquillement ? »

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*Le moldu se releva en beuglant, une punaise rose bonbon au milieu du front. La blessure n'était pas bien méchante, en effet, le plus gros risque étant qu'il se choppe le tétanos à cause de la rouille sur la pointe, mais le rafleur se bidonna devant le spectacle en se laissant retomber lourdement sur sa chaise. Un ami de la victime esquissa lui-même un sourire mais qu'il se força à ravaler par solidarité. C'est à ce moment que Cerys intervint pour protéger ses arrières, comme au bon vieux temps lorsqu'ils faisaient équipe. Tel un pacha, il croisa ses mains sur sa nuque et étendit ses jambes devant lui son regard moqueur toujours rivé sur le blessé.*

Pas d'problème pour le transplanage d'escorte jusqu'à ma piaule, ma belle.

*C'est à ce moment que le 4ème larron, ne comprenant rien au charabia des sorciers, se mit à rire en beuglant bien fort que tu étais une escort-girl. Scabior tourna alors la tête vers toi en soupirant d'un air navré, se leva et fit craquer ses poings.*

Se serait pas bien de laisser notre copine l'hindoue et ses trois fiancés se moquer de nous, pas vrai ?

*Le principal intéressé cessa de geindre sous la vexation et décida de se jeter sur notre rafleur qui l'accueillit d'un coup de poing avant de s'en prendre un à son tour dans l'estomac, car c'était inévitable. Il esquissa un bond sur le côté tant bien que mal pour avoir le temps de sortir sa baguette et balança un sortilège qui fit se gondoler le sol pile sous les pieds de nos quatre larrons. Le plus pacifiste, celui qui avait souri, refrénait déjà une furieuse envie de vomir, souffrant, pas de bol pour lui, du mal de mer. Le second s'extirpait de la zone à l'anormale activité sismique pendant que le 3ème se trouvait toujours sous tes griffes.*

Codage par Libella sur Graphiorum

 Cerys avait soupiré de découragement alors qu'elle regardait avec dédain le moldu qui apparemment, ne connaissait qu'un seul sens au mot escorte. Sans doute parce qu'il devait s'agir de son unique possibilité de parvenir à amener une femme dans son lit... Ça, il pouvait être bien certain qu'il allait le regretter. Il y avait bien longtemps qu'elle ne laissait plus personne lancer la moindre remarque désobligeante à son endroit sans rien faire. Roulant les yeux jusqu'au plafond, elle reportait son attention vers Scabior après sa grimace, mais il ne fallut qu'entendre ce craquement qu'elle affectionnait tant pour retrouver sa bonne humeur.

« Tout à fait vrai... »

Elle avait à peine terminé de parler que ses ongles s'enfonçaient encore dans sa peau et que quelques gouttelettes de sang s'en échappaient. Les encrant plus fermement encore jusqu'à ce qu'il ne lâche une plainte de douleur, Cerys le repoussait ensuite pour qu'il tombe les fesses directement dans la zone en mouvement.

« Moi qui justement voulait te montrer quelque chose... »

Elle avait enfin l'occasion de lui faire découvrir l'un des sorts qu'elle maîtrisait et affectionnait ! Tournant sa baguette dans les airs et murmurant l’incantation, celui qui était parvenu à s'en sortir se retrouvait les deux pieds ancrés contre le sol, prisonniers. Le mettre ainsi dans la zone toujours en activité aurait été d'autant plus drôle, mais elle adorait le voir se débattre sans parvenir à faire bouger d'un seul centimètre ses pieds. Fière de son coup réussit, Cerys regardait la scène avec un sourire.

« Je crois qu'on ne va pas avoir le choix d'aller terminer de boire et de discuter dans ton repère. »

Après tout ça, les moldus allaient sans doute avoir envie de rentrer chez eux, mais ils n'avaient qu'à les laisser tranquille dès le départ s'ils ne voulaient pas s'être retrouvés mêlés à tout ça... D'accord Scabior avait lancé les hostilité, mais une soirée ne pouvait être parfaitement réussite sans embrouilles ! Du moins, pas leurs soirées ensemble !

« Allez viens... on les laisse comme ça. »

Quittant le pub non pas sans attraper la bouteille d'alcool d'abord, elle attendit d'être dehors avant de se tourner vers lui.

« Je suis d'humeur nostalgique... on se fait un autre arrêt embrouille avant de rentrer ? D'ailleurs il va falloir faire un contrat ensemble un de ces jours... j'ai envie de raffler avec toi comme dans le bon vieux temps. »

Retrouvailles inespérées

Joli et toujours utile.

*Une fois les félicitations passées, il se redressa bien droit sur ses pieds en se massant l'estomac encore douloureux, mais étant d'une nature qui se contente de peu tant que ça porte tort à autrui, il oublia bien vite sa douleur devant le spectacle qu'ils avaient monté en quelques minutes à peine. Il n'y avait pas à dire, les rafleurs avaient au moins le sens de la mise en scène. Il ne se fit pas prier pour quitter le bar, surtout une fois qu'il constata que tu avais eu le bon réflexe de ne pas laisser leur bouteille derrière eux. Une brigade magique ne tarderait pas à arriver sur les lieux pour remettre de l'ordre dans tout ça et oublietter les moldus croyant avoir croisé le diable et sa succube en personne. Tant qu'ils ne se trouvaient plus sur les lieux, il y avait peu à parier qu'ils remontent jusqu'à leur piste, ce genre de démonstration était devenue légion à Londres depuis le retour officiel de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom. En chemin vers la sortie, il prit soin d'écraser les phalanges de l'homme à quatre pattes qui cherchait toujours à s'extirper de la zone gondolée.*

Pourquoi pas, se serait dommage d'écourter une si belle soirée. C'est ton tour, je te laisse choisir notre prochaine activité.

*Dehors, ils furent accueilli par l'air frais. Il fit quelques pas l'éloignant du pub quand il tendit la main pour t'inciter à faire tourner la bouteille en attendant de savoir quels tapages tu voulais provoquer. C'est alors qu'il entendit la porte du pub claquer dans son dos. Le tenancier, un petit homme rond au visage rubicond, sortit à leur suite armé d'un fusil de chasse dont il avait visiblement l'intention de se servir.*

Oh-oh. Cours !

*Lui-même accéléra ses foulées jusqu'à parvenir à un carrefour leur offrant une dérobade qu'il te désigna du doigt. Au bruit du fusil s'armant, il se retourna précipitamment pour lancer un protego avant de se mettre à l'abri dans la ruelle mal-éclairée qui leur donnerait l'occasion de se volatiliser.*

Codage par Libella sur Graphiorum

Se laissant transporter par l’énergie du moment, Cerys réfléchissait silencieusement à une idée afin de bien poursuivre cette soirée. Buvant à même le goulot une gorgée du liquide ambré, elle tendit à Scabior la bouteille à la seconde même où elle remarqua sa main qui en faisait la demande. Les idées commençaient à germer dans sa jolie tête blonde, mais Cerys n’eut pas le temps d’en faire part à son ami qu’un bruit vif les força à se retourner.

« Merlin !»

Ce truc moldu, Cerys ne pouvait se vanter de le connaître parfaitement, mais elle savait que les projectiles qui le quittaient étaient hautement dangereux. Scabior avait à peine le temps de l’encourager à courir que la blonde s’élançait sans jamais trop s’éloigner de son ami au cas où l’un ou l’autre se retrouvait en mauvaise posture. L’endroit par où ils pourraient s'échapper que lui indiquait le rafleur n’était à leur porté lorsque la détonation se fit entendre. S’y engouffrent sans trop de difficulté, Cerys était convaincue qu’ils étaient parvenus à s’en sortir indemne jusqu’à ce que son regard ne remarque la blessure que son ami. Il était difficile de dire rapidement si la balle s’y était logé ou l’avait seulement effleuré comme elle n’avait encore jamais vu ce genre de blessure. Ses mains entouraient le corps de son ami afin de pouvoir transplaner loin d’ici dès qu’il s’en sentait capable et sa baguette était pointée devant elle et à la seconde où le moldu et son arme apparurent, la blonde lançait un incarcerem bien senti. Les longues cordes qui jaillirent de sa baguette vinrent s’enrouler autour du moldu, montrant par le fait même à Scabior qu’elle avait longuement pratiqué le sort qu’il lui avait lui-même enseigné avant qu’ils ne soient séparés.

« Partons d’ici... »

Retrouvailles inespérées

*Il eut un soubresaut lorsqu'il fut touché par la balle et faillit même en perdre son équilibre et se gaufrer dans le caniveau, ce qui aurait bien plus atteint son égo que l'égratignure qu'il venait de se prendre au bras. Ça faisait, après tout, parti des risques du métier d'emmerdeur professionnel. Pas fou le doxy, lorsqu'il sentit tes mains autour de lui, il ferma les yeux pour se concentrer sur le premier endroit qui lui vint à l'esprit et transplaner, laissant le tenace tenancier pointer le canon de son fusil sur une ruelle sans issue et pourtant vide. Quelques secondes plus tard, après avoir eu la sensation de se faire écrabouiller tout le corps en dévalant un toboggan composé de multiples tourbillons, ils se rematérialisèrent tous les deux sur le toit plat d'un immeuble bas dans la banlieue immédiate de Londres. Face à face, Scabior garda le silence durant la première seconde, son regard plongé dans celui de la jolie blonde... quand le souvenir du plomb qu'il venait de se prendre se rappela à lui. Il recula d'un coup et jura en portant sa main à sa blessure dont un mince filet de sang s'échappait.*

Fait chier ! Je vais encore devoir lancer un reparo sur ma veste, à ce train-là je me trimbalerai bientôt cul-nu !

*A ce stade, il savait qu'il ne perdrait ni sa vie, ni même son bras, en revanche les jours de sa veste en cuir étaient comptés or il y tenait vachement, peut-être même plus que son bras à y réfléchir.*

Heureusement qu'on est pas tous sorcier, t'imagine les dégâts si ce type avait une baguette ?

*Ouais, ouais, c'était Ste Mangouste qui se foutait de la charité. En bas, les rires de plusieurs filles se firent entendre. Il se rapprocha du bord du toit et comprit enfin où il était en voyant le parterre de catins glousser en le montrant du doigt. C'était ni plus, ni moins, que l'un de ses bordels préférés. Il se retourna alors vers toi avec l'air le plus innocent qui soit.*

Ils servent un excellent xérès, c'est tout ce que je sais.

Codage par Libella sur Graphiorum

Un haut le coeur désagréable la traverse alors qu'ils atterrissement enfin, mais Cerys parvient à le contrôler et l'oublier. Elle détestait la sensation qui l'envahissait encore les rares fois où elle transplanait avec quelqu'un et pourtant elle ferait tout pour arriver à le faire d'elle-même. Ses mains ne quittent pas Scabior immédiatement, ce silence et cette façon avec laquelle leurs iris restent accrochés la trouble trop pour le faire. Elle ne s'en décroche que lorsque l'attention de l'homme se tourne entièrement vers sa blessure. La sienne en fait de même, regardant là où la balle l'a touché, inquiète de savoir à quel point ce qui se trouve sous sa main est grave. Elle allait lui demander lorsqu'il lui fait comprendre que ce n'est pas sa propre santé qui l'inquiète, mais celle de sa chemise.

« Promis si un jour cela venait à arriver, je trouverai une couturière à qui faire du chantage pour qu'elle t'en conçoive une autre identique. »

C'était ainsi et en commettant des vols qu'elle était parvenue à se procurer une partie de sa garde robe, mais ça elle se gardait de le préciser. Ce ne serait pas la même chose, elle le savait, mais ce serait mieux que rien. Malgré le fait qu'ils avaient ensemble fait plus de mal que le moldu lors de cette soirée, elle était d'accord que c'était une bonne chose qu'il ne soit pas apte à bien se servir d'une baguette magique. Cerys n'aurait clairement pas pu rivaliser contre lui. Entendant les gloussements, elle le suivait jusqu'au bord du toit et ne pouvait s'empêcher de rire en voyant le spectacle qui se déroulait sous ses yeux. Avouons-le, elle n'était absolument pas surprise, mais cela ne changeait en rien la vision qu'elle avait de son ami.

« Oui bien sure... Ne t'en fais pas, je suis la dernière personne pouvant te juger sur ta façon de vivre ta sexualité. »

Il avait beau aimer ce bordel ou les bordels en général, la vision de Cerys de son ami ne changeait en rien. Après tout, elle-même n'avait jamais partagé un moment intime avec un homme par plaisir et envie, dès qu'elle le faisait que ce soit avec des hommes ou des femmes, c'était parce qu'elle avait une intention derrière la tête et qu'il s'agissait d'un mouvement sur son échiquier. Elle ne connaissait rien au plaisir de la chair en lui-même ni en l'intimité.

« Entre le type qui me prend pour une escorte et toi qui m'amène boire un verre dans un bordel je commence à croire que j'ai manqué de vocation. Être catin est peut-être mieux payé qu'être rafleur. Pendant que nous y sommes.... »

Elle blague bien entendu, bien qu'elle ne juge en rien celle qui celles qui y travaillent. Avouons-le, les probabilités qu'elle y ait terminé si elle n'avait jamais croisé Scabior étaient grande. Toutefois malgré son ouverture, on ne pouvait pas dire qu'elle avait l'intention de rester ici s'il souhaitait aller y faire une petite visite, mais elle avait quand même l'impression que c'était plutôt parce que c'était le premier endroit qui lui était venu en tête qu'ils étaient arrivés ici que parce qu'il avait véritablement l'intention d'y aller ce soir.

« Je vois un pub là-bas, avec des leprechaun sur la devanture...On peut aller y piquer une autre bouteille ou boire ce qu'il reste de celle-là ailleurs s'il y a un parc ou quelque chose dans les environs ? »