Free ~~ Je veux ça, cela et ça ! Oh... Et puis encore ça !

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Cerys

 En somme, Orcus était le bouc-émissaire des autres. Il avait de la chance dans ce cas, je n'avais pas l'intention de le poignarder à mon tour. Je jouais, j'étais une enfant qui aimait jouer. Souvent à la piraterie à vraie dire. Je les aimais, ils étaient majestueux. Je me souvenais, parfois lorsque j'escaladais les toits de Londres, je me cachais assise sur les gouttières des habitations. Sans jamais tomber. Je fredonnais l'hymne des pirates très connu pour qui se donnait la peine de connaître l'histoire des écumeurs.

-Vous pensez vraiment que c'est un détail dont je me soucie mon  ami ?

Mes sourcils se rehaussent en voyant Guipure quémander la fiole et je ne peux m'empêcher d'éclater de rire. Non mais qu'elle cruche! Mes yeux brillent, la scène devient très intéressante et comme à chaque fois je me sens m'éveiller. Nonobstant, Orcus n'avait pas tort. J'étais pleines de ces petites failles qu'on cherche tous à cacher, en revanche: Je les cachais. Voir : Je les enterrais. Je fredonnais toujours en écoutant à 50 % mon interlocuteur. Un gentleman ? Ce que je voyais, moi c'était plutôt un comique qui m'amusait. Mes sourcils s'élevèrent encore un peu plus à l'imitation et à l'exagération de Guipure, c'était officiel, je haïssais cette bonne femme.

-Vous n'avez jamais pensé à faire du théâtre ? Je suis persuadé que notre duo aurait un petit succès.

J'avais (enfin) abaissé mes sourcils. Ma tête se penchait en le voyant s'approcher je ne dégainais pas mon arme, ni ma baguette. Ce n'était pas une preuve de confiance mais, plutôt une preuve que je me fichais un peu de ce dont il me menaçait, j'avais déjà quelque dossiers sur ma personne au ministère, un de plus ou un de moins… Joueuse je fais semblant de fermer les yeux à son contact le laissant peut-être croire que sa caresse me faisait chaud au cœur. Ahahaha, qu'est-ce qu'on se badine! Je prends le poignet de l'homme dans ma main, stoppant sa caresse et j'en profite pour me lever de la table.

-Vous pensez réellement que je vais bosser pour vous gratuitement ? Et si je vous lançais un défi ? Attrapez-moi et je veux bien faire l'exception de vous rendre un service.

Je l’écoutais  en ricanant, j’avais un langage cru ça vous surprend tant que ça alors que je n’ai eu aucune éducation ?

-Vous parliez des p*tes ? J’en connais quelques unes, pourquoi vous avez un besoin de vous satisfaire ?

Papillonnages de paupières intensives, me moquant un tout petit peu du brun.


       

Mrs Guipure, Tissard et Brodette, Gaichiffon, toutes ces enseignes ne valaient rien comparé à LA boutique de couture haut de gamme sorcière, la seule, l'unique Coco Spell. Contrairement à ce que sa mère meuglait, être botaniste n'avait pas grand chose en commun avec le métier de jardinier. Certes il plantait, bêchait, fertilisait mais avant tout pour la science, la découverte et l'observation (ainsi que pour son modeste business de plantes aux propriétés récréatives, mais ce n'était là qu'un détail). Soit dit en passant, il utilisait des sortilèges pour la plupart de ces actes, ne se salissant les mains que lorsqu'il avait un grand besoin de se concentrer ou d'oublier les tracas d'une mauvaise journée. Bref, le botaniste était extrêmement soigné et même un brin précieux du moins à chaque fois qu'il se trouvait en terre civilisée. Car pour son style comme pour tout ce qui faisait l'homme, il y avait toujours un côté pile et un côté face, le côté face ne présentant pas toujours le meilleur de lui-même.

Mais user d'un sécateur était loin d'être la seule manière que possédait Orcus pour maintenir son flegme à un niveau professionnel malgré le stress de sa fonction ministérielle et des différents racontars sur son dos. Il y avait l'alcool comme le signifiait sa fiole de liqueur de snargalouf ne quittant jamais ses poches, le filet du diable et autres douceurs qu'il s'enfilait quotidiennement à chaque fois que ses doigts se mettaient étrangement à trembler, il y avait l'oubli dans les bras de corps divers et variés tant qu'ils ne lui demandaient pas de partager les mêmes draps jusqu'au matin, depuis peu il y avait aussi le monde moldu et son confortable anonymat avec une charmante demoiselle pour guide laquelle lui donnait étrangement moins envie des corps anonymes cités précédemment et, pour finir, il y avait... le shopping.

Quittant le ministère un peu plus tôt qu'à l'accoutumé, il avait transplané avec la fougue du panier percé jusqu'à la devanture de l'atelier haute couture... fermé pour cause de fermeture. Brisé intérieurement, le sorcier poussa un soupir à en déchirer l'âme et se tourna vers l'échoppe bien moins reluisante qu'était Mrs Guipure et ce alors qu'il la critiquait intérieurement quasi quotidiennement.

- Je le savais allons !

Dit une voix inconnue alors que la petite cloche stratégiquement placée au-dessus de la porte annonçait sa présence. L'homme salua silencieusement la couturière d'un air pincé avant d'aller déambuler dans les rayons pour homme, touchant furtivement ici ou là quelques étoffes qu'ils trouvaient grossières et banales. Ignorant l'autre cliente retournée en cabine, il s'avança vers Mrs Guipure avec un air désespéré au visage.

- Est-ce que vous faites du sur-mesure et avez-vous d'autres tissus que ces choses infâmes chiffonnés sur vos étals ?

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 Très nettement je possédais le syndrome de la fièvre acheteuse. Je voulais littéralement tout, je n'avais aucune idée de ce que pouvait être la bonne et la mauvaise qualité ce n'était clairement pas mon souci d'origine, ce qu'il comptait c'était de dépenser ma fortune. Comme le disait le célèbre pirate Henry Avery(Big Cœur sur Lui)...



J'adorais jouer.Me donner des talents d'actrices pour m'entraîner mes futurs missions et aujourd'hui, j'avais décidé que j'étais une pirate, il me fallait donc bien un costume de capitaine ! J'essayais un ensemble beige et marron clair avec mes bottes et ma coiffe j'en avais l'allure. Si quand je sortais de la cabine, Mme Guipure me regardait blasée, j'analysais mon tout nouveau jouer qui venait d'entrée... Dans mon espace vitale. Son allure est d'une noblesse à couper le souffle. Il sent le Gallion à des kilomètres. On pourrait lire dans mes iris un regard de perversité mais, si nous étions dans un Cartoon's nous y verrions surtout deux gros Dollars verts faire son apparition. Je voulais me l'approprier. Je ferme les yeux un instant qui me suffit à me faire entrer dans la peau de celle que je veux être. Et je m'avance vers l'homme, tout sourire dans un premier temps. Il ne sait pas que je suis une pirate. On va s'amuser. Ça y est, le sang des assassins des mers coulent dans mes veines!

-Vous pensez vraiment que cette moussaillone est capable de sur-mesure? Disais-je d'un ton sarcastique alors qu"elle commençait à protester la bougresse je fis un pas de plus devant le sorcier. Je suis la nouvelle patrone, c'est à moi de m'occuper de vous.

Alors que Madame Machin était outrée de mon comportement et commençait à protester, je lève ma jambe pour chopper ma dague d'un geste trop vif et trop rapide pour ne pas être désorienté. Je n'étais peut-être pas puissante, mais je savais me battre. J'étais même une excellente escrimeuse. Ma pointe argentée se dirige vers le cou de la vendeuse qui lève les mains, effrayée. Nonobstant, je ne l'attaque pas et je lui ordonne  de s'asseoir sur la chaise vide non loin, elle s'exécute. Visiblement sous le choc, l'idiote. Je jongle avec ma dague pour récupérer le manche de mon bijou dans l'autre main et la ranger, effectuer une légère courbette au sorcier et choper le mètre sur la table.

-Veuillez étirer vos bras.

Avais-je conscience de ce que je venais de faire ? Clairement non. Pour moi, toute ma vie n'était qu'un jeu. Finalement, je n'étais peut-être pas un enfant de cœur. 

Alors qu'elle s’avançait vers lui, il détailla de haut en bas, puis de bas en haut la blondinette. Il prenait habituellement son temps pour scruter les gens, il aimait mettre mal à l'aise autant qu'il aimait les caleçons en soie, mais la tenue lui brulait trop les rétines pour qu'il s'y attarde. Orcus aimait l'excentricité, mais il pensait aussi qu'on pouvait l'être avec gout. Il fut clair pour lui que tu pourrais à peine prétendre être vendeuse au rayon chiffon du magasin d'occasion du bout de la rue. Il croisa les bras, un geste qu'il allait regretter bientôt.

- Nouvelle patronne n'est-ce pas ? Commencez d'abord par me sortir vos tissus prince de galle et nous verrons ensuite. Wow !

C'est dès à présent qu'il regrettait d'avoir croisé ses bras, le rendant bien moins prompt à faire usage de la magie pour te désarmer. Mais que lui avait-il pris de rentrer dans ce buis-buis ? Il décroisait lentement les mains mais n'eut pas à intervenir, pas tout de suite en tout cas, alors que tu rangeais ton arme et laissait cette pauvre Mrs Guipure au bord de la crise cardiaque.

- Je n'écarte pas mes bras pour le premier marin d'eau douce venue, désolé.

Il s'éloigna à reculons, pas folle la bête, et ce n'est qu'au bout de quelques pas qu'il consentit à se retourner pour rejoindre la couturière à qui il offrit le contenu de sa fiole argentée sortie tout droit de l'intérieur de sa veste. Un geste incroyablement généreux de sa part, mais pas au point de laisser boire au goulot la femme d'un certain âge alors qu'il transformait déjà un dé à coudre en gobelet toujours en te tournant le dos. Et si tu pensais pouvoir le déposséder de ces précieux biens, tu te fourrais la baguette dans l’œil jusqu'au coude, on ne volait pas la drogue d'un camé aussi facilement. Il se retourna d'un air impérial alors que Mrs Guipure engloutissait la liqueur de snargalouf comme si c'était du jus de citrouille. Comme quoi, nous avions tous des vices quoi qu'en dise Benjy Fenwick (oui cet enfoiré était dans toutes ses pensées).

- Si vous êtes venue pour un vol à l'étalage, à votre place je serais raisonnable et partirais maintenant avant que la brigade magique ne vous embarque.

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-On parle moins fort mon petit monsieur, vous êtes mal élevé, hum. Mh ?

J'observais avec un brin d'amusement Orcus se conduire comme un ange gardien alors que je haussais clairement mes épaules. J'avais l'avantage de me ficher de ce que pensait autrui, tant que moi ça m'amusait. Cette Guipure, il fallait toujours qu'elle en rajoute. Je levais les yeux au ciel, m'asseyant sur la table, sortant une lime à ongle pour l'utiliser. On dira de cela qu'elle était également sur l'établi. L'homme qui venait d'entrer n'était pas là pour m'amuser comme le faisait Scabior et même Augustus... Ah ... Augustus ! Stop de rêver ma douce chérie, me disais-je, ce n'était pas le moment.

-Marin d'eau douce, êtes-vous sérieux?

Fis-je une moue particulièrement boudeuse et enfantine. Voilà, il m'avait vexé le filou. Je n'aimais pas que l'on me prenne de haut. Qu'importe le jeu j'avais. Mais mon sourcil se haussa sauvagement en le voyant partir à reculons ce qui m'arracha un éclat de rire, que croyais t-il? Que j'allais l'embrocher? Mh... Avec la scène d'avant c'était fortement possible, mais dans ma tête à moi, c'était un coup de théâtre, donc pas véritablement un danger naissant, que j'étais naïve parfois !

-Mais que faites-vous? La brigade magique ? Vous n'y êtes pas du tout.

Je frappais ma main contre mon front et me levais en me dirigeant vers la vendeuse, la pointant du doigt.

-Cette dame a une dette envers moi. Mais votre tête me dit quelque chose... Vous ne bossez pas au château vous?

J'avais vu une fois un article dans la gazette du sorcier ou les employés avait fait une ridicule photo de classe posant la lime à ongle pour finalement attraper ma modeste toupie (Je ne supportais pas avoir les mains vides).

-Ne jouez pas les héros et je ne parlerais pas de cette fiole et des substances illégales que vous transportez mon cher.

Rafleuse dans l'âme, peut-être pas un flair aussi fin que son meilleur ami(?), mais capable de savoir  si l'homme était un fumeur où non.



       

Précisément tu pourrais l'embrocher, un couteau dans le dos arrivait si souvent au sens propre comme au figuré, surtout en ce moment. Entre Fenwick qui s'était joué de lui, sa mère qui l'avait menacé et Quinn qui lui avait découpé la peau faute d'avoir eu le temps de le découper tout court, Orcus était devenue beaucoup plus prudent en ce qui concernait sa propre sécurité. Si quelqu'un devait un jour écourter sa vie se serait lui-même, point barre.

- C'est plutôt vous qui avez l'air d'avoir des dettes envers un paquet de gens. Et puisque j'y pense, se serait vraiment regrettable que vous en ayez une de plus...

Il extirpa sa fiole des doigts de la couturière avide de recevoir la seconde tournée pour la ranger bien au chaud dans la poche à papa, libérant ainsi ses mains. Près au combat s'il le fallait, mais comptant sur son instinct, il eut le sentiment que ton petit numéro était plus de l’esbroufe qu'autre chose. Il était après tout bien placé pour savoir qu'une grande gueule masquait bien des failles. Il hocha gracieusement la tête.

- Je travaille à Poudlard, en effet et entre autres. Vous aurez du mal à faire accuser un homme parce qu'il porte sur lui une simple fiole d'un alcool distillé maison pour son usage privé. Vous n'en avez peut-être pas fréquenté beaucoup, mais sachez que porter une flasque sur soi est très commun chez les gentlemen. Quant à me faire fouiller par la brigade magique, T-t-t-t, je crois qu'ils auraient bien trop peur de perdre leur boulot pour ça. Je pense qu'ils seraient plus enclin à croire cette version...

Il se racla la gorge, posa une main contre son torse et leva les yeux au ciel avec un air théâtrale très exagéré.

- Par Merlin Messieurs les agents, j'étais venue pour demander à la talentueuse Mrs Guipure de me tailler un costume pour ma prochaine visite auprès de Monsieur le Ministre, quand cette drôlesse m'a menacé de sa dague et remplit les poches de substances puantes dans le seul but de me faire accuser à sa place !... Quand pensez-vous Mrs Guipure ?

Demanda-t-il en se retournant vers la vieille femme, laquelle applaudissait la représentation, à moitié soule bien sûr. Il reporta alors son regard sur la rafleuse et s’avança vers elle lentement.

- J'aurais alors un profond et cruel dilemme. Laissez mon assaillante se faire embarquer pour Azkaban et purger une peine où elle perdrait jusqu'à sa dernière once de beauté...

Il glissa une main sur ta joue, une moue sincèrement (mais si !) désolé s'affichant sur son visage.

- ... ou prétendre que tout ceci n'est qu'un malheureux malentendu et vous créer une dette de plus. Mais alors, que pourriez-vous faire pour me rendre la pareille et ainsi effacer au moins l'une de vos dettes ? Dit-il énigmatiquement, une idée derrière la tête évidemment. Est-ce que vous fréquentez beaucoup d'établissement disons "festifs" Miss... ? Quel est votre nom d'ailleurs ?

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 En somme, Orcus était le bouc-émissaire des autres. Il avait de la chance dans ce cas, je n'avais pas l'intention de le poignarder à mon tour. Je jouais, j'étais une enfant qui aimait jouer. Souvent à la piraterie à vraie dire. Je les aimais, ils étaient majestueux. Je me souvenais, parfois lorsque j'escaladais les toits de Londres, je me cachais assise sur les gouttières des habitations. Sans jamais tomber. Je fredonnais l'hymne des pirates très connu pour qui se donnait la peine de connaître l'histoire des écumeurs.

-Vous pensez vraiment que c'est un détail dont je me soucie mon  ami ?

Mes sourcils se rehaussent en voyant Guipure quémander la fiole et je ne peux m'empêcher d'éclater de rire. Non mais qu'elle cruche! Mes yeux brillent, la scène devient très intéressante et comme à chaque fois je me sens m'éveiller. Nonobstant, Orcus n'avait pas tort. J'étais pleines de ces petites failles qu'on cherche tous à cacher, en revanche: Je les cachais. Voir : Je les enterrais. Je fredonnais toujours en écoutant à 50 % mon interlocuteur. Un gentleman ? Ce que je voyais, moi c'était plutôt un comique qui m'amusait. Mes sourcils s'élevèrent encore un peu plus à l'imitation et à l'exagération de Guipure, c'était officiel, je haïssais cette bonne femme.

-Vous n'avez jamais pensé à faire du théâtre ? Je suis persuadé que notre duo aurait un petit succès.

J'avais (enfin) abaissé mes sourcils. Ma tête se penchait en le voyant s'approcher je ne dégainais pas mon arme, ni ma baguette. Ce n'était pas une preuve de confiance mais, plutôt une preuve que je me fichais un peu de ce dont il me menaçait, j'avais déjà quelque dossiers sur ma personne au ministère, un de plus ou un de moins… Joueuse je fais semblant de fermer les yeux à son contact le laissant peut-être croire que sa caresse me faisait chaud au cœur. Ahahaha, qu'est-ce qu'on se badine! Je prends le poignet de l'homme dans ma main, stoppant sa caresse et j'en profite pour me lever de la table.

-Vous pensez réellement que je vais bosser pour vous gratuitement ? Et si je vous lançais un défi ? Attrapez-moi et je veux bien faire l'exception de vous rendre un service.

Je l’écoutais  en ricanant, j’avais un langage cru ça vous surprend tant que ça alors que je n’ai eu aucune éducation ?

-Vous parliez des p*tes ? J’en connais quelques unes, pourquoi vous avez un besoin de vous satisfaire ?

Papillonnages de paupières intensives, me moquant un tout petit peu du brun.


       

-Je pense que c'est un détail dont vous devriez vous soucier si vous veniez à avoir une dette envers moi.

Il récupéra son poignet, le libérant de l'emprise de la rafleuse en continuant à lui sourire. Orcus n'était pas dupe, il n'y avait pas meilleur que le roi des menteurs pour reconnaître la fausseté, on ne l'entourloupait pas si facilement... Benjy mis à part, une erreur de passage à mettre sur le compte de sa belle gueule et de ses cheveux soyeux, rien de plus.

- Aucune scène n'était assez grande pour moi, alors j'ai fait de ma vie toute entière une pièce de théâtre, Mademoiselle.

Il recula à nouveau de quelques pas afin d'effectuer une révérence destinée à son public, Mrs Guipure frappa dans les mains à nouveau puis on entendit plus rien, sans doute allait-elle se mettre à ronfler dans les minutes qui suivraient. Orcus, du haut de son environ 1m90 se redressa alors en reboutonnant son lourd manteau en laine d’Écosse.

- Si c'est là toute votre répartie alors j'en conclus que non, vous n'avez aucune entré dans les lieux qui m’intéressent. Dommage, j'aurais pu régler pour vous vos achats en guise de premier paiement, mais primo, même un troll n'aurait pas besoin de vous pour dénicher une catin de bas étage aux embrumes, deuxio les seules putains dont j'apprécie la compagnie évoluent dans des sphères auxquelles vous venez vous-même d'avouer que vous n’aviez pas accès. Vous ne possédez rien qui me donne envie de "vous attraper"... Bonny. Je vais vous appeler Anne Bonny a défaut que vous vous souveniez de votre propre nom, puisque vous êtes une pirate, vous devriez en être flattée. Si d'aventure vous aviez besoin d'un travail "presque" honnête et veniez à vous faire un peu plus de relations, je vous invite à remonter ma piste et reprendre contact avec moi.

Son sempiternel sourire arrogant te faisait face alors qu'il faisait naître entre ses doigts une boule de lumière bleutée, un début de patronus qu'il comptait envoyer à sa propre brigade du département des créatures magiques histoire de garder le contrôle sur toute cette histoire si tu ne déguerpissais pas.

- C'est un peu hors de propos, mais... "Je regrette de vous voir dans un tel état, mais si vous vous étiez battu comme un homme, vous n’auriez pas à mourir comme un chien."

Répliqua-t-il en citant la phrase la plus célèbre de la pirate dont il venait de t'affubler du nom. Le jeu touchait-il déjà à sa fin ?

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-Je suis au regret de vous affirmer que je ne suis pas manipulable mon petit monsieur.

En même temps, je n'avais pas vraiment cherché à me cacher sur la fausseté de mon acte. Je m'en amusais même bien loin de me soucier du danger à venir. L'arrogance dont faisait preuve Orcus était à son apothéose. Ceci dit ce n'était pas pour autant que j'allais m'enfuir en courant .

-Alors, nous ne sommes pas si différent.

Aurais-je pitié de lui ? Non. Chacun avait son passé douloureux. De plus particulièrement insensible je n'arrivais pas à éprouver de la compassion pour autrui puisque personne n'avait jamais aidé la petite Cerys maltraité. Je ne voyais donc pas pourquoi je perdrais mon précieux temps à m'apitoyer sur la vie des autres. Chacun sa bouse, comme disent les sorciers. Et ce dicton, je l'appliquais à la lettre. Je me fichais de ce qu'il disait. Je me foutais de ne pas lui plaire. Heureusement ce n'était pas mon patron…. Quoique ? … Il a bien dit, payer mes achats ? Mes pupilles se dilatent et je retrouve à nouveau devant moi un homme intéressant. Attends, qui venait-il de citer là ? Je le regarde avec des yeux admiratifs, je ne peux même m'empêcher de siffler. Il la connaissait, mon idole.

-Et bien, j'ai bien fait de ne pas dire mon prénom. Bonny me correspond parfaitement, je suis très surprise que vous la connaissiez.

Ma voix s'est adoucit, je n'étais plus sur la défensive, un homme qui était assez cultivé sur la piraterie ne pouvait pas être si mauvais, n'est-ce pas ? Je travaillais pour le plus offrant mais, pas pour les plus idiots. Je réfléchis un instant, observant la baguette de l'homme, je savais ce qu'il faisait je n'étais pas née de la dernière pluie. Par ailleurs, je m'avoue vaincue, je me lève et je me soumets pour le moment, offrant une légère révérence.

-Anne Bonny pour vous servir mon capitaine.

La citation m'arracha un sourire de surprise, moi qui étais fascinée et qui connaissait tout jusque Libertalia et les légendes les plus profondes j'ai apprise par cœur.


-À Jack Rackam, Novembre 1720. Puisque j'ai rendue les armes mon destin est entre vos mains. Envoyez ce patronus et vous perdrez une alliée plus efficace que vous pouvez le penser. Je fais le même travail que les pirates, permettez?.

Et bien oui, le filou avait gagné mon respect. Je soufflais mon secret même si je me méfiais de lui, il était loin d'être comme Augustus et de toute façon je n'étais pas sous le même charme. Je me dirige vers la cabine d'essayage ignorant Guipure qui c'était endormie pour remettre une tenue un peu plus confortable.

-Si vous me décriviez ces endroits Festifs ? Monsieur ? Dois-je vous appeler Thomas Tew ?

Elle avait déjà son Henry Avery et ce n'était certainement pas le brun arrogant en face d'elle !


       

Chacun pour soi était l'un des dictons d'Orcus également... officiellement, parce qu'officieusement il ne pouvait s'empêcher de se soucier des autres un tout petit peu, à commencer par les élèves de Poudlard et leur sécurité avec une mention spéciale pour les laissés pour compte si nombreux sous l'égide du vieux sénile. Il avait beau jurer le contraire, la vérité était qu'il n'avait toujours pas réussi à se débarrasser de la culpabilité hérité des méfaits de ses parents. Son nom de famille était taché de trop de sang pour être épongé, il ne pouvait que jeter un drap blanc dessus afin de l'ignorer, mais l'hémoglobine finissait toujours par refaire son apparition à la surface. Une croix parmi tant d'autres.

- J'aime les femmes de caractère, dit-il avec un petit sourire en coin. Novembre 1720, comme le temps passe vite. À ce bon vieux Jackie... et à vos futurs alliés, puisqu'il vous faut en trouver de nouveaux.

À défaut de sa fiole qu'il avait bien trop peur de se faire chourrer par Guipure, il la croyait capable de se réveiller rien qu'au bruit du bouchon, il sortit son étui à cigarette en argent et en porta une à sa bouche sans l'allumer, il avait été trop bien élevé pour ça. Il t'en proposa une sans te mettre en garde sur son contenu, tu n'avais rien d'une innocente petite fille quoi que ta moue laissait supposer et il fallait bien commencer par t’appâter.

- Un pirate, moi ? Non. Voyez-moi plutôt comme le gouverneur d'une île des caraïbes qui aurait un sens du commerce suffisant pour contenter toutes les parties.

Dit-il, la clope toujours éteinte coincée entre les lèvres. Il rangea son étui enchantée pour ne jamais être vide, un sortilège dont il avait aussi doté sa fiole, et retira enfin la cigarette pour la tenir entre ses deux doigts.

- Je pense à certains établissements établit le plus souvent dans les bas-fonds de l'allée des embrumes, mais pas seulement. Pas ceux du tout venant, visitable par n'importe quel badaud de basse extraction, mais plutôt les cabarets, les clubs clandestins, les endroits plus distingués où se réunit la bonne société ayant besoin d'un peu de frivolités pour oublier leur travail harassant, les responsabilités, la pression, bobonne qui les emmerde à la maison. Vous voyez l'idée ? Un minois comme le vôtre saupoudré d'un peu de bonnes manières n'aurait aucun mal à s'y glisser pour y écouler de quoi satisfaire leurs besoins disons... d'évasion.

Il sourit avec tendresse en relevant la cigarette de filet du diable à hauteur du regard de la jeune femme, un geste suffisamment éloquent du moins c'est ce qu'il espérait. Dans le cas contraire, c'était que tu n'étais pas assez maligne pour bosser avec lui de toute façon.

- Si vous vous sentez un jour l'envie de jouer les mères noël, vous n'aurez qu'à vous rendre chez  "La Harpie", c'est un établissement de ce genre où j'y ai mes petites habitudes. Les danseuses du ventre apportent une note d'exotisme appréciable et les chicha y sont scandaleusement délicieuses, incriminez pour cela la personne qui leur fournit leur branchiflore. Sur ce...

Il se dirigea vers la porte pour retourner la pancarte annonçant la boutique ouverte et t'attendit sur le palier.

- ... il est temps de laisser madame se remettre de ses émotions du jour. Je suis sûr qu'elle prendra tout ceci pour une simple plaisanterie, voir pour un rêve et qu'elle ne vous en tiendra pas rigueur si d'aventure vous aviez besoin de nouvelles fanfreluches.

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Alors Orcus n'était pas un mauvais mortel s'il s'inquiétait pour autrui. Et puis j'avais beau faire ma maligne, je ne la ramenais pas tant que ça devant mon patron préféré par exemple. Peut-être que je m'inquiétais pour lui et pour mes deux meilleurs amis, mais c'était à peu près tout je pouvais compter mes amis sur les doigts d'une main, ce qui était amusant et contradictoire, c'est que je pouvais compter sur eux sans vraiment avoir pleinement confiance, pourtant je les aimais même si je n'hésiterais pas à les vendre à plus fort que moi si ma vie était en péril. Mais, ne parlons pas de sujet qui fâche, nous n'en sommes pas là pour le moment et heureusement! J'aurais aimé connaître le poids de la culpabilité sauf que je n'en avais presque pas. La seule chose que je ne supportais pas était les souffrances «gratuites» . Si je pouvais les fuir je le faisais gracieusement.

-Vous me plaisez de plus en plus Monsieur.

« Monseigneur » était réservé à Augustus. Et oui! Il y avait dans ce mot une certaine soumission que je ne pouvais offrir à personnes d’autres. Je m’attardais un instant sur les traits du gentleman et j’eut un sourire amusée, par parce qu’il faisait rire mais surtout parce j’imaginais bien qu’un jeune employé dans une école d’élèves en effervescence d’hormones ça ne devait pas passer inaperçu, j’ignorais encore à ce moment là à quel point j’avais raison (Coucou Millicent). Je pris une cigarette. Je ne fumais qu’occasionnellement, je n’étais droguée que de l’Or en réalité. Je l’imitais en glissant la cigarette entre mes lèvres attendant que tu prennes soin de m’allumer (...)

-Vous savez que normalement les pirates n’ont aucun chef à part leurs capitaines ? Mh…

J'écoutais les recommandations avec attention. Je ne voulais pas accepter un travail si je n'étais pas en mesure de le faire, je cherchais avant tout à me créer ma réputation pas à la détruire.

-Vous souhaitez que je fasse le psy des riches ?

Lançais-je dans un éclat de rire un peu plus amusée à chacune de ses paroles. Me doutant bien que mon bonhomme avait quelque chose dans la tête.. Mh. Mais son sourire me calma et je le lui rendis. Je n'étais pas stupide au point de cracher à la gueule d'un homme qui savait me parler comme je le méritais.

-Vous savez vendre votre lieu de loisir, mais je ne comprends pas l’intérêt pourquoi vouloir écouter des histoires d’ivrognes à…

Je me stop, et j’eus un sourire encore plus sincère je comprenais mon cerveau était parfois long à la détente. Je prends mes affaires et je suis le magicien soufflant dans mes doigts, la cigarette toujours coincé entre eux.

-Alors dîtes–moi, faut pas me la faire à l’envers, qu’elle information souhaitez vous que je cueille pour vous? Une personne est visée?

Bien sur je comptais lui informer de ma véritable identité, j'attendais simplement le bon moment.

- On ne me résiste jamais très longtemps.

Répliqua-t-il avec un sourire malicieux. Il est vrai que quand il décidait de plaire, il savait généralement s'y prendre.

- C'est pour ça que je n'ai pas parlé de chef, mais d'alliés ou de collaboration.

Comme tout bon dirigeant, il savait qu'il fallait ménager les étiquettes si on voulait amener ses ouailles à faire de bonne grace ce que lui voulait. Pour ça aussi il savait généralement s'y prendre, c'est même pour ça qu'il était chef !

- Les psy pour riche ? Grand dieu non, regardez ce qu'ils n'ont pas et vous saurez ce qu'ils veulent, généralement une épouse ou un époux, puis un amant et/ou une amante et enfin plus d'argent. Rien de compliqué. Il n'y a pas plus limpide que le bourgeois... sauf dans mon cas, dit-il en te faisant un clin d'oeil.

Il ferma la boutique définitivement puis, une fois sur le seuil, alluma sa cigarette en claquant des doigts. Il répéta l'opération pour allumer la tienne, prit une profonde bouffée de filet du diable en soupirant d'aise et enfin se mit à descendre la rue pavée.

- Je ne cherche pas d'informations. Enfin si, mais je vois ça comme le cerise sur la gâteau. Ce que je veux d'abord, c'est leurs gallions, je mène un train de vie assez dispendieux. Certains sont prêts à dépenser une fortune pour des produits leur offrant quelques heures au paradis, ils sont la demande et je suis l'offre, mais je préfère toutefois que mon minois ne leur soit pas connu, je tiens à mon intimité dirons-nous. Ensuite, si de gros poissons viennent à se vautrer dans mes filets, j'apprécierais de connaitre leur identité, la vraie j'entends, pas celle qu'ils vous fourniront pour protéger leur réputation, ainsi que ce qu'ils consomment. Considérez-ça comme une garantie si jamais quelqu'un venait à fourrer un peu trop son nez dans mes affaires. Encore qu'à cette époque, ils ont d'autres chats à fouetter...

Au moins un point pour lequel il aurait pu s'entendre avec les Mangemorts. Qui se souciait de la vente de quelques plantes aux effets psychotropes quand toutes une bande de fous furieux perpétuaient menaces, tortures, extorsions, attentats et meurtres ?

- Tout ceci reste hypothétique bien entendu. Comme je vous le disais, si vous êtes intéressée pas cette "collaboration", débrouillez-vous d'abord par gagner vos entrées dans ces lieux puis venez me trouver quand vous serez prête à faire vos preuves. Dans le cas contraire, je vous souhaite une bonne soirée et peut-être à un de ces jours.

Il lui prit la main pour en baiser le dos, lui sourit et partit dans une tout autre direction. Il avait jeté une bouteille à la mer, restait à voir si le poisson allait mordre et venir grossir les rangs de ses revendeurs de petites douceurs ou même s'ils se reverraient seulement un jour au détour d'un coin de l'allée des embrumes.

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