[Repas de Noël] We wish you a Merry Christmas !

We wish you a Merry Christmas !

La période de Noël, la meilleure de toutes ! Sauf la St Valentin, peut-être. Celle d’il y a trois ans était vachement cool grâce aux yeux crapaud de Potty. On lui pardonnait tout à cette sainte période, même le vieux Dumbychou rigolait plus à ses vannes ! Les gamins chantaient à près lui, le cherchaient dans les différentes armures comme de pauvres imbéciles. Et Rusard, ce cracmol pourri, n’avait plus aucun pouvoir jusqu’à la nouvelle année au moins ! D’ici là, il allait avoir tout le temps de faire plein plein plein plein de bêtises !


Sa merveilleuse voix résonnait dans tous les couloirs. Peut-être que c’te année on lui offrirait plein de cadeaux ! Le vieux, l’année dernière, lui avait offert un nouveau chapeau, avec des bois de rennes. C’te année, une nana lui emballerait p’t-être sa p’tite culotte et même plus encore ! Ce qui fera de lui, le plus heureux des esprits, héhéhé.
Habituellement, le château ne fêtait Noël que le 25. Or cette fois, le vieux avait décidé de s’enjailler deux fois plus. Aussi, pour la première fois, Poudlard s’apprêtait à fêter le réveillon. Finalement, y avait du bon dans ces heures de ténèbres. Deux fois plus de chances d’avoir des cadeaux ! Qu’est-ce qu’il l’aimait ce vieux !
Comme à chaque fois, la Grande Salle était décorée de la tête aux pieds, avec une seule et unique grande table pour tous ceux qui restaient pendant les vacances, élèves comme professeurs. Ce qui annonçait une longue soirée fort marrante, car il savait ! Oui Peeves avait entendu les rumeurs et il comptait bien les remettre sur le tapis tout en fanfare. En attendant, il n’avait plus qu’à ambiancer la soirée devant le majestueux sapin largement vêtu de guirlandes et de boules, plus petites que les siennes bien sûr. Il avait même choisi de les appeler « Les boules de Potty ». Naturellement, la chatte du cracmol avait essayé de tout démolir. Raison pour laquelle il l’avait enfermée dans un placard à balai du 7ème étage. Bon débarras ! On ne touchait pas au Noël de Peevy !

We wish you a Merry Christmas !

Chantant à tue-tête, il entendit soudainement la voix fluette. L'esprit frappeur, tout sauf sourd comme un peau, arqua un sourcil mauvais. Venait-elle de l'insulter de ringard ? Dans SA chanson ? Il voulait bien que ça soit Noël mais de là à croire en ce bon vieux Santa, fallait pas pousser non plus. Aussitôt - et profitant surtout de l'absence du directeur pour le moment - il vint voler à hauteur de la Serpentard. D'un oeil mauvais, il la reluqua de la tête aux pieds.

- Qu'est-ce qu'elle a la blondasse ? En plus c'est même pas dans le rythme : "Ringard des rois des folies". Apprends à compter avant de critiquer !

Il fonça alors sur elle pour foncer dans ses jupons et les lui faire voler. "Ringard", "Ringard", il lui en foutrait du ringard ! Et en plus, y avait personne à son balcon ! Une raison supplémentaire pour ne pas venir le chercher, non mais ! Des malpolis ces Serpys !
Derrière elle et reprenant de la hauteur pour observer les nouveaux arrivants - et aussi leur balancer des boules - il la menaça non sans un rictus malsain :

- Attention, Carrow, tu pourrais finir tout en haut du sapin ! Aaaaaah Monsieur le Big Boss des Professeurs ! hurla-t-il d'une voix mielleuse en voyant Dumbledore apparaître aux portes de la Grande Salle.

Des jours qu'elle n'avait pas vu le Professeur Wilkes. Elle avait espéré recevoir une lettre, un mot doux ou même un cadeau. Peut-être n'avait-il pas bu la bouteille ? Cela la minait quelque peu lorsqu'elle se trouvait dans la fraîcheur de ses draps. Une fois ou deux, elle en avait touché quelques mots à sa Besta. Mais rien de plus. Et pour cause, Millicent avait beau connaître son premier grand amour, rien ne pourrait jamais l'abattre. Elle était dure comme de la roche et portait en elle un mental d'acier. Même Orcus Wilkes ne pourrait la mettre à terre. Millicent Bulstrode remportait tous les rings !

Par ailleurs, la Serpentard avait toujours aimé les fêtes de Noël. Déjà parce qu'elle en sortait éternellement gâtée, ensuite parce que son compte en banque n'en finissait plus de ronronner et, enfin, parce qu'elle avait l'habitude persistante de finir comme un coq en pâte. Il n'y avait pas meilleurs que les plats de Noël, en particulier les desserts. Et puis, elle ne restait pas insensible à la beauté des décorations, des sapins et de l'atmosphère joviale qui traînassait dans les couloirs. C'était la période de l'année où elle se sentait la plus prise d'entrain. Elle frappait tout ce qui bougeait, enfermait nombre de premières années dans les placards à balai de Rusard et enfin, triplait son nombre d'uppercut. La mère fouettarde, c'était elle ! Et elle le faisait tout en fredonnant les cantiques de Noël.

Aussi ne fallait-il pas s'étonner de la voir attendre le Réveillon avec impatience. Pour l'occasion, elle avait enfilé une robe de soirée ample, verre émeraude, et s'était même coiffée en utilisant pour la première fois de sa vie, un fer à lisser pour effectuer de larges boucles. Qu'on ne s'y trompe pas, elle y passa plus de deux heures, et jura plus d'une centaine de fois. Si Monsieur Wilkes venait lui faire une surprise, elle devait être prête ! Quant à son visage, il ne valait mieux pas citer le temps passé à essayer de s'arranger... MAIS le résultat n'était pas trop mal. Ses formes ne passaient toujours pas inaperçue, certes, mais une fois n'était pas coutume, elle ressemblait à une vraie demoiselle. En revanche, le premier qui l'ouvrirait, se prendrait son poing dans la figure, robe ou pas robe.

Assise, un paquet à la main et sa baguette dans la poche, elle attendait sa Besta, naturellement. Non seulement, elle comptait voir Daphné au repas, mais elle comptait bien la protéger de la morosité. Millicent était d'excellente humeur, si bien qu'elle en oublia la provenance de ses cadeaux : soit la boutique des Rouquins. Une fois sa meilleure amie à ses côtés, l'adolescente lui tendit son premier présent, enveloppé dans un papier vert. C'était une boîte de "Rêve éveillé". N'ayant que très rarement accès aux pensées les plus profondes de son amie, elle avait pensé qu'un petit coup de pouce ne lui ferait pas de mal. Après tout, pour une raison qu'elle ne s'expliquait pas encore tout à fait, Daphné avait un penchant considérable - voire permanent - pour la morosité et la colère (nous ne dirons pas à cause de qui !).

- J'ai pensé également que tu pourrais avoir besoin de ça aussi, au cas où le garde-chasse t'approcherait de trop près. Il te reluque grave.

Elle tira de la poche de sa cape, un petit sac de velours qui contenait dix "Pousse-Rikiki".

- Joyeux Noël, Daph ! [...] Est-ce que quelqu'un peut dire à Londubat de cesser de baver sur les plats ou bien ... ?

We wish you a Merry Christmas

Elle tira sur les deux boucles du ruban. Ses deux cadeaux étaient fin prêts. Elle y avait passé beaucoup de temps, sacrifié une ou deux nuits, mais surtout, elle y avait mis beaucoup d'attention et d'amour. Même son meilleur ami n'avait pas eu le droit à un cadeau aussi personnalisé cette année. L'amour rendait l'adolescente heureuse, rayonnante et surtout très douce. Ce à quoi ses camarades de maison n'étaient pas habitués. Ils accueillaient cependant cette trêve avec grand plaisir, n'hésitant plus à la solliciter soit pour des conseils, soit pour des aides ou encore pour des jeux. Les joies de Noël et des vacances rendaient la maison Poufsouffle particulièrement festive. L'allégresse y flottait et personne n'y trouvait à redire.
Au fil des jours, elle avait fini par se vider, chacun rentrant dans sa famille pour les fêtes. Ils n'étaient plus que six dans la maison des blaireaux. D'ordinaire, cela aurait miné Eléanor qui ne pouvait faire de même. Kevin était alors arrivé sur son grand destrier, avec son caractère bien à lui, et avait changé la donne en un baiser.
Cette fin d'après-midi là, ils avaient tous pris plaisir à se pouponner pour le repas du soir. Chacun y allait de son chant de Noël, tandis qu'on s'aidait à se coiffer ou encore se nouer le noeud papillon. Noël était enfin là, et tous, comptaient bien en profiter coûte que coûte !

Le cadeau de Kevin à la main, elle avait choisi - avec son aval - de descendre avant lui. Vêtue d'une robe bleue marine qui lui arrivait au-dessus des genoux, secrètement prêtée par une de ses camarades, Eléanor passa les portes dans la grande salle. A son grand damne, la seule tablée de la salle comportait plus de Serpentards que toute autre maison. La vision du directeur la rassura néanmoins. Dans sa périphérie, elle remarqua également l'esprit frappeur, chantant à tue-tête son propre culte. Pratiquement sur la pointe de pieds, la Poufsouffle gagna le sapin et discrètement, cacha derrière son large tronc, son présent pour le Serdaigle. Elle profita de l'occasion pour admirer la beauté du Roi des forêts et surtout la décoration du Professeur Flitwick. Son regard brillait d'émotions. Ce Noël serait parfait, elle en était convaincue.

Venant prendre place à la tablée, elle chercha une place au plus loin de la Carrow. Il était hors de question que cette peste gâche ses plans. Soudain, une boule noire arriva à toute vitesse dans sa direction, lui laissant tout juste le temps de se baisser. Elle sentit le petit boulet de canon frôler sa demi-queue de cheval nattée, et chercha le coupable de cette farce à commencer par Peeves. Seulement l'esprit frappeur était bien trop occupé pour le moment à lancer des boules bien plus grosses sur la Carrow. Ses yeux tombèrent alors sur la Greengrass, laquelle avait laissé un très mauvais souvenir à l'adolescente.

- Les Canons de Chudley, lut-elle dans un murmure inaudible.

La mode n'était absolument pas son domaine de prédilection. Pourtant, elle aurait parié que ce chapeau plutôt original n'était pas de son fait. Il semblait cependant plutôt plaire à Dumbledore qui l'observait avec grande attention, comme souhaitant attraper le prochain boulet de canon. Avec un tel chapeau, l'arrogance de l'aristo en prendrait probablement un coup, ce qui n'était pas pour déplaire à la Poufsouffle. Le tout maintenant était d'éviter les boulets de canon, avant d'attraper un oeil au beurre noir. Avec un peu de chance, le prochain serait pour Carrow ! Une idée à laquelle il fallait trinquer, aussi se versa-t-elle un verre de jus de citrouille en attendant Kevin et ce sourire qui n'avait plus quitté son esprit depuis des jours.

Codage par Libella sur Graphiorum

Un cadeau ? Oh elle aimait les cadeaux ! Elle déballa son paquet avec envie et découvrit le parfum nouvelle tendance. Avant le Professeur Wilkes, le présent lui aurait fait ni chaud ni froid. Mais la donne avait changé. Maquillage, parfum, tenue un minimum soignée… Bref, tout pour plaire à Monsieur Wilkes. Attraction qu’elle ne s’expliquait toujours pas, sur laquelle elle refusait de s’interroger. L’enfant gâtée voulait son professeur, et Merlin savait qu’elle ferait tout pour l’avoir. Aussi, Milli remercia sa Besta et s’imprégna tout de suite du parfum. Grâce à lui, elle serait irrésistible ; grâce à lui, Orcus Wilkes n’oublierait jamais son odeur. Un cadeau parfait !
Quelques minutes plus tard, la Serpentard vit un tas de chapeaux s’approcher de la table.

- C’est quoi cette horreur sur pattes ?!

Elle se recula pour voir l’elfe de maison. Qu’est-ce qu’il voulait à sa Besta ? Pire, depuis quand Daphné fréquentait-elle des elfes de maisons ?! Les sourcils froncés, Millicent prépara ses poings avant de croiser le regard du Directeur. Elle baissa le regard et observa du coin de l’œil le cadeau. Une fois déballé, Millicent chercha le coupable tout autour de la table.

- Je savais pas que tu supportais les Canons de Chudley. Depuis quand tu t’intéresses au Quidditch d’ailleurs ?

Un boulet de canon fusa alors vers son nez. Elle eut juste le temps de protéger celui-ci de sa main, que le coup la heurta de plein fouet.

- Aïe ! Non mais c’est quoi cette chose ?! commença-t-elle à beugler en secouant sa main de douleur. T’as vraiment de sales réputations !

Millicent fusilla le chapeau du regard avant de contempler sa main rouge virant déjà au bleu. Malheureusement, elle n’était pas au bout de ses peines. Renfrognée suite à la perpétuelle absence du professeur Wilkes, elle cherchait un bouc émissaire. Elle aperçut la Sang-de-bourbe de Poufsouffle, chouchoute de Flora, et chercha Granger, sa propriété. Rien. Alors peut-être sa rivale Lovegood. Là non plus, pas de Loufoca en vue. Il n’y avait plus qu’à espérer que Fenwick pointerait son nez. Sauf que ce fut une nouvelle fois l’elfe de maison qui apparut à ses côtés.

- Tu veux que j’te frappe vermine ?

Encore un cadeau ? Elle s’apprêtait à tabasser l’elfe quand soudain elle suspendit son geste. Et si cela venait de Monsieur Wilkes ?  Et s’il n’avait pas osé le lui remettre en main propre pour ne pas perdre son travail ?

- Tu … Tu remercieras ton Maître, bégaya-t-elle avant d’ouvrir le présent très chic.

Ainsi donc Orcus Wilkes aimait le pain d’épice. Très intéressant ! Sans perdre de temps, elle commença à se limer les ongles, afin de rendre honneur à son professeur. Elle lui montrerait la beauté de ses doigts à son retour de vacances. Il serait fier, très fier d’elle ! Ce cadeau était un signe ! Niveau vernis en revanche, elle n’aimait pas avoir cette chose sur ses ongles. Déjà parce qu’elle les rongeait régulièrement mais parce qu’en plus, cela prenait trop de temps. Elle le voyait déjà chez sa Besta. Alors, après avoir appliqué sa crème et humé l’odeur comme si c’était celle de Wilkes, elle beugla après Carrow, à l’autre bout de la table.

- Carrow ramène tes fesses ici !

Sa Besta avait forcément ses ongles de faits, des vernis spéciaux etc. Alors que Flora, il y avait plus de chance de négocier. Elle s’appliqua une couche de vernis, résolue à ne pas décevoir son bien-aimé et fit glisser la bouteille vers la Carrow. Sans s’en apercevoir, le blason des Bouffondor commençait déjà à apparaître sur ses ongles…

We wish you a Merry Christmas

Ses yeux, remplis de haine, étaient braqués sur la Carrow. Une tripotée d’insultes – qu’elle n’oserait jamais proférer – se succédaient dans sa tête. Elle aurait tellement aimé lui faire ravaler son sourire idiot et insolent. Pour qui se prenait-elle ? Mais ce soir, c’était le réveillon de Noël, pas question de rentrer dans son jeu de peste, encore moins devant le directeur dont le regard les observait un à un. Aussi se contenta-t-elle d’une moue sarcastique. Mieux valait qu’elle se change désormais les esprits, qu’elle pense à quelque chose de plus doux, de plus heureux et …. Un sourire niais flotta sur ses lèvres tandis qu’elle levait son verre pour boire une gorgée de son jus de citrouille. La scène du baiser venait d’envahir ses pensées créant ainsi un sentiment de plénitude totale. La grande salle avait disparu de son champ de vision.

La Poufsouffle sortit de sa transe quand elle sentit deux mains sur ses yeux. Il ne lui laissa pas le temps de s’inquiéter. Entendre ainsi sa voix la fit sourire davantage, mais surtout, provoqua en elle joie, papillons … un bonheur indescriptible et qui ne cessait de l’étonner. Le contact de ses lèvres sur sa joue la rassura. Au fin fond d’elle-même, l’adolescente avait craint que Kevin ne se renferme par peur, qu’il s’éloigne par culpabilité ou pour toute autre raison. Elle aussi, une nuit, le temps d’une infime minute, elle s’était posée la question de la suite. Malgré toutes ses craintes et ses angoisses personnelles, elle n’avait pu se résoudre à renoncer à ce qu’elle goûtait chaque jour un peu plus. Cette fièvre grandissante l’apaisait profondément et surtout la rassurait. Eléanor pensait beaucoup moins aux mangemorts, à la Gazette et à l’affaire Orcus Wilkes / Benjy Fenwick. Ce n’était pas moins important mais … elle ne faisait plus de cauchemars. Enfin elle avait un sommeil paisible, grâce à Kevin. L’adolescent changeait sa façon de voir les choses, sa façon de les appréhender. Ce n’était qu’un début, une idylle adolescente peut-être, mais le bouleversement n’en était pas moindre. Pour la première fois depuis ses neuf ans, Eléanor Branstone goûtait, certes timidement, aux différentes saveurs que la vie avait à offrir.

- Joyeux Noël Kevin, lui répondit-elle alors en ouvrant les yeux sur lui.

Le compliment fit rosir ses joues, ce qu'elle ne chercha pas à cacher.

- Tu n’es pas mal non plus, susurra-t-elle dans un sourire. Je suis ... contente que tu sois là.

Ce n'était absolument pas le terme adéquat, elle en avait parfaitement conscience. Heureusement, ses yeux étaient bien plus expressifs que ses mots. Ils brûlaient d'affection et de tendresse pour le garçon des Serdaigles, dont la proximité avait chassé Carrow et les restes des Serpentards de son esprit.

- Le repas ne devrait plus tarder à apparaître. J’espère que ce réveillon sera à la hauteur de tes attentes. Tu devrais faire attention, des boulets de canon proviennent de la tête de Greengrass et ils m’ont tout l’air de faire mal. Je ne sais pas si Peeves est derrière tout ça, mais il se passe des choses étranges.

Soudain, un petit elfe familier lui apparut. Tous les Poufsouffles visitant les cuisines connaissaient le célèbre Dobby. La raison de sa présence était néanmoins obscure, confirmant de fait, les propos de l'adolescente.

- Bonsoir Dobby. Joyeux Noël !

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We wish you a Merry Christmas !

-Poule mouillée ! cria-t-il à l'adresse de Flora.

Il figea son geste dans l'air, quand il entendit Dumbledore prononcer son nom, calmement. C'était le signal pour changer de cible et se faire bien voir par le big boss des enseignants. Il s'apprêtait à embouser Londubat quand un boulet de canon frôla son entrejambe.

- Non mais c'est quoi ça ?!

Grognon, il chercha la source de ce crime et tomba nez à nez avec Greengrass. Un regard mauvais pour le chapeau, il s'imaginait déjà tout ce qu'il pourrait faire avec.

- C'est quoi ça, Herbe verte ? demanda-t-il de sa voix criarde. J'le veux ok ! IL EST TROP COOL ! Parce que, comme ça, je pourrais te poursuivre tout en te persécutant, pas mal hein !

Soudain, une seconde voix criarde - plus que la sienne - se fit entendre. Son attention détournée, ses yeux noirs comme du charbon balayèrent la table avant de s'arrêter sur Entwhistle. Sa bouche formait un "O". L'esprit frappeur était sous le choc, pour ne pas dire sous le charme. Il pointa le chapeau du doigt et beugla en plein centre de la table :

- C'EST QUOI CETTE ARNAQUE ?! POURQUOI TOUT LE MONDE A DES CADEAUX ULTRA COOL SAUF PEEVY ?!

Il manqua d'agresser Dobby. Tout ceci méritait des explications ! Seulement l'elfe lui échappa, laissant un esprit boudeur derrière lui. Sous l'effet de sa colère, la neige tombait, tiède et sèche, du plafond. Pour l'apaiser et dérider ce bon vieux Peeves, le big boss des professeurs lui lança alors un pétard surprise. L'esprit se jeta dessus et découvrit un jeu d'échecs version sorcier, le regard brillant de reconnaissance. Oui, il lui arrivait d'être pire qu'un gosse ...

- Chic chic chic ! CAAAARROOOOOOOOOOOOW ! SI JE GAGNE TU DEVRAS UNE SOIREE A PEEVY HEHEHEHE !!

Son attention fut détournée le temps de quelques secondes. Ainsi Entwhisthle avait hérité de son petit cadeau surprise. Dommage que Malefoy ne soit pas à Poudlard pour observer le spectacle. Elle trouvait la voix du chapeau très ressemblante ! Faut dire que la Bulstrode n'aimait pas franchemet le petit Prince des Serpentards. Trop pleurnichard et pas assez audacieux. Sans compter qu'à chaque repas, il arrêtait pas de leur rabacher les oreilles avec "Saint Potter". Certes elle détestait le binoclard, mais en parler à chaque bouchée ? Sérieusement ? Gonflant.
Et puis la soudain, sans prévenir ET SURTOUT SANS AUCUNE DISCRÉTION (paie ta solidarité féminine !!), Flora manqua de s'évanouir bruyamment en contemplant ses ongles. La jalousie, c'était mal ! Prête à répliquer de façon cinglante, ses yeux tombèrent alors sur ses mains. L'horreur eut mille couleurs sur son visage. Ce n'était pas dieu possible ! Les Bouffondors sur ses mains !

- Que quelqu'un m'enlève cette horreur, maintenant ! persifla-t-elle à voix basse pour que seules les filles serpentard l'entendent.

La honte, une véritable honte ! Elle lança un regard de détresse vers sa Besta quand tout à coup, son radar se mit en mode "alerte". Derechef, elle planqua ses ongles dans ses paumes et observa du regard l'avancée de ce salopiaud d'auror. Le matin, elle était passée devant son bureau. Ce lâche réclamait le soutien du château et criait à la délation journalistique. Pathétique. Sa haine était palpable tout comme sa peur. Millicent craignait de voir surgir son professeur chéri maintenant que l'autre briseur de coeur était apparu. Sous l'envie violente de lui faire du mal, ses ongles se plantèrent dans ses mains. Elle devait se contenir le temps que ce vieux chnoque débarrasse le plancher. Cela étant, elle était une Bulstrode ! Jamais elle ne ployait devant l'ennemi et surtout pas devant son rival n°1.

- Regardez qui vient s'asseoir à notre table, les filles, railla-t-elle à voix basse un sourire aussi moqueur que mauvais aux lèvres, c'est ce meurtrier d'auror. On dit qu'il n'y a que les coupables pour se terrer comme des rats.

Qui a dit que les professeurs avaient l'immunité face aux Serpentards ? Son directeur de maison serait fier d'elle, elle en était convaincue. Mais par-dessus tout, Orcus Wilkes serait charmé devoir combien elle se battait pour lui. Le professeur et auror Fenwick avait cherché à lui briser le coeur ? C'était oeil pour oeil, dent pour dent. Et tant pis pour ses ongles ! Ou pas ...
Dumbledore tapa dans ses mains et le banquet spécial noël apparut... Comment manger avec les ongles repliés ?! Aucune chance qu'elle se tape une honte monumentale sous le regard de son rival ! Quel triste dilemme...

We wish you a Merry Christmas

Il allait y veiller. Si ce n'était pas charmant ! Eléanor eut un petit sourire amusé tandis qu'elle le voyait s'animer d'une nouvelle détermination, torse bombé. Elle soupçonnait néanmoins le Serdaigle de sous-estimer les Serpentards. La seconde d'après lui donna raison. Bousculée par Carrow, la Poufsouffle ravala l'envie d'en découdre. "Ni le lien, ni le moment" se morigéna-t-elle avant de poursuivre : "Et depuis quand l'envie de te battre est-elle permanente chez toi ?". Eléanor resta sourde à la petite voix dans sa tête et ignora Flora non sans mauvaise grâce. Elle choisit plutôt d'observer Kevin déballer son étrange cadeau et l'enfiler.

- Original je dois dire, commenta-t-elle, mais je trouve qu'il n'est pas si mal.
- "Mon Père en entendra parler." Elle arqua un sourcil.

- Répète un peu.
- "Mon Père en entendra parler."

Eléanor, le regard pétillant, se mordit la langue pour ne pas rire.

- Je ne te savais pas fan inconsidéré de Malefoy.
- "Mon Père en entendra parler."

Cette voix horripilante allait devenir rapidement agaçante, pour peu qu'elle affecte le moral de Kevin... La Poufsouffle vint alors déposer un baiser sur la joue du Serdaigle pour le rassurer. Du coin de l'oeil, elle vit alors la porte de derrière la table des professeurs, s'ouvrir. Le Professeur Fenwick. Le temps s'arrêta un court instant pour Eléanor. Ses yeux changèrent d'expression tandis qu'ils décryptaient au peigne fin l'auror. Dire qu'elle lui en voulait était peu dire. Certes, il ne lui devait strictement rien et n'avait absolument aucun compte à lui rendre. Toutefois, l'adolescente estimait l'excuse trop simple. Il s'était payé sa tête. D'abord en lui disant de fermer son coeur, ensuite en la mettant en garde contre le Professeur Wilkes, enfin en se fichant de sa crainte à faire confiance au premier venu. La laisser dans l'obscurité alors qu'il connaissait ses craintes les plus folles était, pour elle, dur à avaler. Quant au colportage de Skeeter, Eléanor partait du principe qu'il était faux, mais pas dénué de vérité. La vérité ne naissait-elle pas dans le mensonge ? Durant une minute entière, elle le fixa. Il portait sur lui la parfaite panoplie de l'homme qui ne dormait pas sur ses deux oreilles...
L'arrivée du buffet chassa sa colère. La diversité des mets l'émerveilla. Il y avait, une fois de plus, beaucoup trop à manger.

- Bonne indigestion, souhaita-t-elle amusée à Kevin.
- "Mon Père en entendra parler.

Et, tandis qu'elle s'apprêtait à se servir un soupe d'huîtres, son attention fut soudainement happée par l'arrivée tumultueuse cette fois aux portes de la Grande Salle. Eléanor se figea dans son geste à la vue du Professeur Wilkes. Aussitôt ses yeux tombèrent d'abord sur Millicent, rouge pivoine et sur le Professeur Fenwick. Elle le regarda prendre place et fronça les sourcils. Cherchait-il à déclencher la 3ème Guerre Mondiale ? Du coin de l'oeil, elle voyait Millicent fulminée, son visage virant au violet. Pour la première fois en sept ans, la Poufsouffle eut pitié d'elle.

- On devrait se dépêcher de manger si tu ne veux pas qu'on assiste à la bataille du siècle, murmura-t-elle à Kevin. Comment peut-on manquer de respect aux gens à ce point là, franchement, surtout le soir de Noël ? Bulstrode va éclater d'une minute à l'autre. Pas sûre que Dumbledore puisse y faire quelque chose, cette fois. Tout ça n'est vraiment pas très juste pour elle, je trouve. Attends que Peeves s'en mêle...

Codage par Libella sur Graphiorum