We Wish you a Merry Christmas ft Noctis & Libre

We wish you a merry christmas

Noctis & Terry

Noël était incontestablement la plus belle des périodes. Moldu comme sorcier, chacun en pensait de même. Malgré la neige qui recouvrait divinement d’un voile blanc les ruelles du chemin de traverse, le célèbre glacier Florian Fortarôme connaissait un pic étonnant niveau clientèle. Aussi il recherchait des employés temporaires pour l’aider dans son commerce.

Durant cette même période, Terry lui cherchait un petit emploi saisonnier pour l’aider à financer les cadeaux qu’il avait déjà repéré pour les personnes qu’il aimait. Une chose en entraînant une autre, voilà que le Serdaigle était devenue le nouveau serveur de Fortarôme durant ces vacances.

Le jour J approchait à grand pas et Terry venait de commencer sa toute dernière journée de travail. Pour se faire, Florian avait eu une tâche bien différente à lui confier. Il devait livrer quelques sorbets dans une boutique de l’allée des embrumes. N’étant point friand de ce genre de lieux, Terry consentit tout de même à accepter cette bien étrange requête.

Le voilà arpentant ces sinistres ruelles, son sac de frais dans les mains, à la recherche de la bizarrerie qu’il devait regagner. En bifurquant dans un croisement plus étroit, Terry tomba sur les lieux de ses cauchemars. C’était ici. En ces lieux précisément que sa tendre mère perdit la vie. Sous le choc de ses souvenirs qui remontaient, l’aiglon en perdit son colis qui s’écrasa négligemment sur le sol.

Il était déconnecté de la réalité. Comme si le simple fait de se retrouver ici après tant d’année, avait forcé sa mémoire à se remémorer. Tout, il revivait exactement tout ce qu’il s’était passé ce jour-là. Sans même s’en rendre compte, quelques larmes avaient ruisseler sur ses joues. C’était insupportable. Ce souvenir était bien trop douloureux pour lui. Il devait s’enfuir d’ici et vite.

Tandis qu’il s’empressait de faire demi-tour, il percuta méchamment un homme à la carrure imposante. L’impact l’avait fait trébucher au sol. D’un bon, il se releva, sécha ses larmes d’un revers de manche et lorgna l’homme à l’aura menaçante avec des yeux brillants.

— Désolé, j’ai pas fait attention, se justifia t’il bien malgré lui.

Bien entendu, les individus qui fréquentaient ce genre d’endroit n’étaient pas très enclins au pardon. Terry était tombé sous le mauvais numéro. Sans même qu’il n’est eu le temps de riposter l’homme l’attrapa au niveau de sa trachée et le souleva sans aucune difficulté malgré son poids. Etait-ce la fin pour lui ? Qui sait. Autant était-il qu’il n’avait pas la force de se défendre. Il était beaucoup trop épris par ses émotions pour que son cerveau ne daigne fonctionner correctement.

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Merry christmas

Ah, Noël. Quelle belle période pour profiter des magnifiques paysages, de l'entrain de la majorité des esprits et de ses proches. Aujourd'hui, Noctis était parvenu à faire les trois en allant rendre visite à sa famille à Crovie, avant de venir terminer sa soirée au Zoo & Bar Club à Londres. Il avait atterrit dans cet établissement totalement au hasard et malgré la manière dont s'était écourtée sa visite, il ne le regrettait pas. Il avait été à moitié mit dehors par un employé des lieux, sans doute parce qu'on l'avait considéré un peu louche et trop bourré. Pourtant, c'est d'une démarche à peu près stable qu'il s'était retrouvé à errer dans les rues de Londres étrangement calmes ce soir-là.

L'air frais lui avait permis de récupérer peu à peu ses esprits, autant qu'il lui avait redonnée cette sensation de soif. Il sut néanmoins se raisonner et décida même qu'il terminerait sa soirée avec une petite visite pour l'Allée des Embrûmes, après avoir pensé à se débarrasser de son costume de père Noël bien-sûr. Si des manigances devaient se préparer, pourquoi leurs ennemis ne choisiraient pas ce soir ? Après tout, la moitié des Aurors avaient été renvoyés vers leur famille puisqu'ils avaient comme tout le monde gagné le droit d'en profiter en ces périodes. Si Noct se pensait entièrement maître de lui-même, son ventre quelque peu gonflé par toute l'alcool qu'il avait avalée attestait aisément du contraire. Il n'était plus tout à fait lucide, mais ce n'était pas la première fois qu'il effectuait une ronde en dehors de ses horaires de travail tout en étant dans cet état-là, loin de là. Il se trouvait même parfois plus concentré.

Il parcourait les lugubres ruelles depuis une petite demi-heure peut-être. Si elles paraissaient plutôt calmes, il avait tout de même croisés deux ou trois établissements beaucoup plus animés que d'habitude. Il n'espérait même pas pouvoir visiter les intérieurs dans son état, l'homme tenait un minimum à son poste de travail ainsi qu'à sa couverture. Il s'était donc contenté de surveiller les environs, jusqu'à ce qu'un homme un peu trop louche selon lui tombe sous son regard. Parce qu'il avait crut de prime abord le reconnaître, il s'était aussitôt mit en tête de le suivre. Discrètement, il passa de ruelles en ruelles, jusqu'à ce qu'une autre silhouette se dessine devant lui. L'altercation fut brutale, rapide. Noctis sortit aussitôt de l'ombre, baguette pointée sur l'agresseur.

- Incarcerem !

1, 2, 3 : L'alcool, c'est mal. Son sortilège foire littéralement, sans doute n'a-t-il pas assez articulé. Quoi qu'il en soit l'agresseur fait aussitôt volt-face après avoir lâché le gamin, ce après quoi il prends la fuite à vive enjambées.
4, 5, 6 : Le sortilège fonctionne et l'agresseur est à sa merci.

Edit : A la place des lourdes cordes tant espérées, c'est un faisceau lumineux étrange qui jaillit de sa baguette. Officiellement découvert, l'agresseur lâcha au moins le gamin pour faire ensuite volt-face. Il croisa le regard de Noctis dont la baguette était toujours pointée sur lui et il ne lui en fallut pas plus pour s'enfuir à toutes enjambées. L'Auror tenta de s'élancer à sa suite pour enchaîner avec un autre sortilège, mais l'étranger bifurqua rapidement dans une ruelle pour sortir de son champs de vision.

- Ce n'était même pas lui, maugréa-t-il entre ses dents.

Ses doigts se resserrèrent autour de sa baguette instinctivement, puis il se tourna vers le gamin laissé au sol afin de l'aider à se relever.

- Tout va bien, petit ? il jeta un regard au sac étalé au sol. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Est-ce vous savez qui était cet homme ? Tout va bien se passer, vous pouvez me faire confiance. Je suis un employé du Ministère, révéla-t-il à voix basse tout en jetant régulièrement des regards tout autour d'eux.



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Noctis & Terry

La vue obstruée par un voile lacrymal nacré, Terry avait de plus en plus de mal à distinguer les traits de son agresseur étrangement mécontenté.  Si seulement son esprit n’était pas en train de batailler, il aurait pu aisément se servir de sa baguette pour se protéger. Le règlement de l’école le stipulait. Si sa vie était menacée, tout étudiant non majeur avait l’autorisation de se servir de la magie, en dehors de l’enceinte du château et de ses périphéries.
Pourtant ses membres étaient pétrifiés. L’agressif sorcier avait resserré sa poigne autour de sa trachée, l’empêchant ainsi de respirer.

— Saleté de morveux, tu vas t’excuser oui ? gronda ce dernier d’un ton mauvais, visiblement point disposé à laisser cette bousculade en toute impunité.

L’air de ses poumons se vidait petit à petit. Pour un adolescent qui n’avait jamais appris à nager, maintenir ainsi sa respiration était beaucoup plus compliqué que pour un nageur confirmé. Il suffoquait. Son visage devint de plus en plus livide. La fin était proche, il le savait. Quelle fin amère. Périr de la sorte sans jamais avoir atteint son rêve.

— Incarcerem !

Un acteur inopiné arrive soudainement à point nommé. Même si son sortilège n’avait pas fonctionné comme il l’aurait souhaité, l’homme avait tout de même le mérite d’avoir à son actif une vie sauvé. L’agresseur avait vite décampé, relâchant Terry sans le ménager. Lourdement retomber au sol, l’aiglon inspira fortement en toussant comme pour réhabituer ses poumons à recevoir ce carburant qui maintenait en vie tout être vivant.

Après avoir récupérer difficilement, Terry accepta la main que lui tendait son sauveur et se redressa grâce à son aide. Heureusement qu’il passait par ici à ce moment précis, sinon ça en était très probablement terminé de Terry. Voilà comment une faible altercation avec un bien louche personnage avait failli avoir raison de lui. Comme quoi, l’allée des embrumes était vraiment mal fréquenter. D’autant plus durant ces périodes sombres qu’ils vivaient.

Son sauveur lui demanda ensuite s’il allait bien, ce à quoi Terry opina. Oui il allait bien et c’était surtout grâce à lui. Il voulait le remercier, mais aucun son ne voulait sortir de sa bouche. Sans doute est-ce un des effets de sa tétanie.

Le jeune trentenaire (?) lui révéla ensuite en toute discrétion parce que prudence était mère de sureté,  qu’il était un membre du ministère, autrement dit, il était ...

— Vous…

Le timbre saccadé, Terry avait toujours autant de mal à s’exprimer. La cause d’une trachée bien trop irrité. Pour essayer un minimum de communiquer il se racla sèchement la gorge avant de reprendre.

— Vous êtes comme elle, avant qu’elle ne se fasse …

Il ravala sa salive, ces lieux étaient beaucoup trop emplis de mauvais souvenirs pour lui. Des souvenirs qu’il pensait avoir réussi à apaiser avec les années. En réalité il n’avait fait que se fourvoyer. Les enterrer et espérer qu’ils ne reviennent jamais, n’était pas la meilleure idée qu’il ait eu jusqu’à ce jour. Son subconscient venait de le lui prouver.  

— Merci. Merci beaucoup Monsieur. Vous m’avez sauvé. Je vous dois beaucoup, affirma t’il en plongeant son regard sur l’homme en question.

Noel était vraiment la plus belle des périodes de l’année, oui elle l’était. Malgré tout, la noirceur et le mal ne prenaient jamais de congé. Un étudiant banal qui n’avait pourtant rien fait de bien mauvais, venait d’être ciblé par un être dépourvu de toute bonté. Quelle que soit la période de l’année, il fallait toujours se méfier. Le professeur Maugrey le lui avait pourtant enseigné, mais Terry avait peut-être un peu trop foi en l’humanité pour croire qu’une chose aussi méprisable pouvait vraiment arriver. Voilà une leçon qu’il ne devrait pas oublier.  

— Je m’appelle Terry, je suis un étudiant de Poudlard, reprit-il soudainement enfin disposé à répondre à ses questions. J’étais dans les environs pour répondre à la demande de Monsieur Fortarôme qui m’a confié comme tâche une livraison.

Il zieuta un court instant vers le sac de glace qui jaugeait désormais le sol. Florian allait très certainement se fâcher pour toutes ses marchandises gâchées. A cette pensée, Terry ne pouvait s’empêcher de grimacer.

— Pour la livraison, je crois que c’est raté, soupira-t-il avant de reposer son regard sur l’employé du ministère. J’ignore qui est cet homme. Pour tout vous dire, c’était bien la première fois que je le voyais. J’ai été soudainement happé par une chose de mon passé et je n’ai pas fait attention que cet homme était sur mon chemin. Je l’ai légèrement bousculé. J’imagine que ça n’a pas dû lui plaire. C’est uniquement pour ça qu’il m’a agressé.  

Terry essayait de faire de son mieux pour répondre avec le plus de franchise possible aux questions de son interlocuteur. Coopérer était l’unique chose qu’il pouvait faire, pour montrer qu’il approuvait sincèrement sa carrière de métier. Pour tout dire, Terry envisageait même d’embrasser la même voie professionnelle. Sans doute était-ce un peu présomptueux, surtout quand on savait qu’il rêvait de vengeance dans ses plus profonds secrets.

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Merry christmas

Tout en s'écoutant parler, Noctis réalisa qu'il en demandait peut-être beaucoup trop à ce pauvre gamin qui ne pouvait qu'être secoué, au minimum, par ce qui venait de lui arriver. Après l'avoir aidé à se relever il garda son bras en main, d'une poigne quelque peu ferme, surtout pour l'empêcher de tomber le temps qu'il ait récupéré convenablement sa respiration. Malgré la pénombre et grâce à la lumière de la lune, l'Auror était capable de voir les marques de strangulations sur le cou du garçon. S'en prendre à des enfants, c'était ce qu'il y avait de plus odieux à ses yeux, même si celui-ci ne semblait plus très loin d'atteindre l'âge adulte.

- Non, ne parle pas mon gars. Prends le temps de récupérer ton souffle.

Soucieux, son regard surveillait toutes les réactions du gamin. Il grimaça un peu en l'entendant se racler la gorge, visiblement il était du genre à vouloir insister. Tout ça pour une phrase qu'il ne termina même pas, laquelle poussa en revanche Noctis à froncer des sourcils. Il redoutait d'avoir compris ce que voulait lui exprimer le blondinet, apparemment un peu sous le choc et énormément perturbé. Il avait décidé d'abandonner le vouvoiement pour une meilleure proximité avec lui, le plus important maintenant c'était qu'il se calme. L'écossais relâcha le bras du garçon afin de pouvoir aller poser ses mains sur ses épaules, bien placé face à lui.

- Regarde mon torse. Cale-toi sur ma respiration. Voilà, doucement... Inspire...Expire... C'est fini, tu ne crains plus rien.

Il suivit minutieusement ses propres conseils afin que le blondinet puisse voir les mouvements calmes de son torse. Dès qu'il serait remis, Noct comptait bien l'emmener très loin d'ici. Il n'y avait pas d'endroit plus lugubre que l'Allée des Embrûmes pour un garçon de son âge, en particulier à ces heures-ci. A quel point était-il inconscient pour avoir voulu mettre les pieds ici ? L'Auror ne voulait pas l'harceler avec ses questions pourtant, il allait bien lui falloir des réponses. A vue d’œil, le jeune-homme se calma doucement mais sûrement, les yeux aussi rougis que les marques qu'il arborait maintenant sur son cou.

- Tu n'as pas à me remercier et tu ne me dois rien.

Après tout, il venait simplement de faire son travail. Et même s'il n'avait pas été Auror, jamais il n'aurait laissé faire ce qui venait de se passer. Son seul regret était d'avoir laissé l'agresseur du gamin s'échapper. Ce qui était certain c'est que ce dernier ne perdait rien pour attendre. Avec l'aide de Terry, Noct comptait bien tout faire pour le retrouver. Mais d'abord, le garçon devait se remettre de ses émotions.

- Enchanté Terry, même si j'aurais aimé te rencontrer dans d'autres circonstances. Je m'appelle Noctis. Monsieur Fortarôme, tu dis ? Quel Doxy a bien pu le mordre pour qu'il veuille t'envoyer faire ses livraisons ici, et surtout à cette heure-ci ?

La question était surtout rhétorique, Noctis était bien conscient que Terry n'était pas le mieux placé pour pouvoir y répondre. Les mains de l'Auror lâchèrent finalement ses épaules, laissant ainsi ses bras retomber lentement le long de son corps. Son regard zyeutait toujours autant le garçon que la rue dans laquelle ils se trouvaient toujours, après quoi il observa à son tour le sac rempli de glaces maintenant étalées au sol.

- Tu travailles souvent pour Fortarôme ? Est-ce qu'il t'avait déjà envoyé ici auparavant ? Ne t'en fais pas pour ta livraison, va. Demain, j'écrirai moi-même un courrier à ton patron afin de lui expliquer la situation. En principe ce n'est pas un homme mauvais, il sera en mesure de comprendre.

Noctis se contenta d'abord d'hocher doucement la tête face au récit du garçon. Que l'histoire soit aussi simple ne l'étonnait pas vraiment, on trouvait toutes sortes d'hommes dans ces rues et tous étaient rarement fréquentables.

- Je vois. Tu crois que tu serais capable de me le décrire ? Je te promets de tout faire pour retrouver cet homme, ce qu'il t'a fait ne restera pas impuni. En attendant... il jeta un dernier regard à la livraison foutue de Terry au sol. Nous devons partir d'ici.

En un coup de baguette il fit disparaître les glaces de monsieur Fortarôme, la nature méritait qu'on la respecte, même ici, sur ces pavés dallés.

- Tu as des parents ? se vit-il obligé de demander, avant d'ajouter aussitôt tandis qu'ils commençaient à marcher. Est-ce qu'ils habitent à Londres ? Car je ne prendrais pas le risque de transplaner avec toi dans ton état. Il te faut du calme et du repos.

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Noctis & Terry

Suivant les conseils du trentenaire, Terry coordonna sa respiration avec les battements de son interlocuteur. Effectivement ça aidait énormément à rependre un semblant de contenance pour s’exprimer. Cet épreuve avait été bien plus difficile à surmonter qu’il ne l’aurait pensé. Jamais il ne s’était douté en venant travailler ce matin, qu’il allait risquer de ne plus exister pour une simple histoire de bousculade.

A présent remis plus ou moins de ses émotions, Terry se présenta à l’homme qui venait de le sauver non sans omettre de le remercier. Désormais il avait une énorme dette envers lui. Dans un monologue, il commença par lui conter les débuts. Quand il lui avoua que c’était sous la demande de son patron que Terry avait arpenté les ruelles de l’allée des embrumes, le dénommé Noctis lui demanda si c’était chose courante venant de lui.

— Non, pas vraiment. avoua Terry des plus sincèrement. Je travaille pour lui depuis le début de mes vacances scolaire et c’est bien la première fois qu’il me demande de faire une livraison. Habituellement les consommations ne se font que sur place.

Il se pinça soudainement la lèvre avant de relever un sourcil avec inquiétude

— Vous pensez qu’on aurait pu lui faire du mal ou pire le manipuler comme Moriarty avec Sherlock ?

Encore et toujours avec cette référence moldu. Depuis qu’Emma lui avait prêté ses romans de Conan Doyle, Terry ne jurait presque qu’avec monsieur Holmes. Comme quoi le monde moldu regorgeait de pépites littéraires dans son domaine.

— Je vois. Tu crois que tu serais capable de me le décrire ? Je te promets de tout faire pour retrouver cet homme, ce qu'il t'a fait ne restera pas impuni.
— Oui, je peux même vous le dessiner si vous le souhaitez.

Il acquiesça vigoureusement. C’était l’occasion pour lui de tester son nouveau crayon magique capable de changer le plus médiocre des dessinateurs en véritable artiste d’œuvre d’art. C’était dingue tout ce que la magie pouvait apporter tout de même.

Toutefois, il allait devoir attendre un peu avant de l’essayer, Noctis lui fit comprendre qu’ils feraient mieux de quitter les lieux. Il avait raison. Cette allée était bien trop morbide pour un enfant comme lui. Sans omettre la moindre résistance, Terry le suivit jusqu’au quartier menant au chemin de traverse où la sureté était bien plus prononcée. Tandis qu’ils avançaient, Noctis lui demanda si il avait des parents ou si il habitait dans les environs. Terry ne pouvait s’empêcher de tordre légèrement son visage.

— Je vis en Irlande avec ma grand-mère. Je songeais à prendre les réseaux de poudre de cheminette pour rentrer mais vu l’heure…  

Il extirpa un soupir. Au vu de l’heure, ils étaient forcément fermés désormais. Il allait devoir attendre leur réouverture le lendemain. Heureusement qu’il lui restait quelques galions en poche. Juste assez pour une chambre au chaudron baveur.  Il ne faudra pas qu’il oublie d’envoyer un hibou à sa grand-mère pour la prévenir sinon elle risquerait de débarquer telle une harpie et de tout saccager.

— Ne vous inquiétez pas, je resterai au chaudron baveur pour la nuit.

Il opina doucement comme pour confirmer ses paroles.

— Mais j’y pense, j’espère ne pas vous retarder Monsieur. C’est un soir de fête, peut être aviez-vous dans l’idée de rejoindre votre famille ? Si c’est le cas, je ne voudrai pas vous empêcher de festoyer en leur compagnie. Je peux très bien vous envoyer un hibou pour vous fournir les informations dont vous avez besoin.

Pris d’une soudaine culpabilité, Terry glissa sa main dans ses cheveux l’air quelque peu contrit. Si lui ne pouvait prendre part aux festivités de ce soir, il n’allait pas laisser l’homme qui venait de lui sauver la vie subir le même sort que lui.

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Merry christmas

Commençons par parler de ce qui a honteusement été oublié par la moldue derrière cet écran, à savoir l'état actuel de Noctis, tant physiquement que psychiquement. Car rappelons-le, il sortait depuis peu du Zoo & Bar Club quand sa balade nocturne l'avait bienheureusement mené sur la route de Terry. L'Auror avait déjà bien profité de sa soirée, au point de ne plus savoir combien de verres il avait consommés. En se faisant jeter dehors et en marchant un peu, il avait réalisé à quel point son estomac était blindé. Entre le début de soirée qu'il avait passée chez ses parents et le reste ici, il se serait montré trop modeste avec lui-même en ne s'avouant pas que l'alcool qu'il avait ingurgitée pouvait largement se quantifier en litres. Vive les habitudes écossaises !

Autant dire alors qu'à cette heure-ci, il était dans un état relativement second. Noctis réalisa que c'était bel et bien toujours le cas lorsqu'il se contraignit à prendre un souffle régulier afin de pousser Terry à se caler sur ce dernier. Rien qu'un instant, il avait dû quitter le regard du jeune-homme afin de ravaler peu gracieusement une vilaine remontée, sans même avoir eu le temps de se demander pourquoi il se sentait aussi bizarre soudainement. Son haleine avait déjà dû le trahir auprès du blondinet, mais il avait encore assez de contrôle sur sa conscience pour vouloir préserver un temps soit peu les apparences. Il représentait la justice, aux yeux du Serdaigle. Il n'avait pas le droit à l'erreur, même un soir de fêtes. Il y avait certaines règles qu'il préférait habituellement s'imposer à lui-même. Si le besoin de riposter face à un danger l'avait de prime abord fait dessoûler, Noct savait déjà que cette sensation de mal-être ne le quitterait plus de la soirée.

- C'est bien ce qu'il me semblait, acquiesça-t-il néanmoins aux paroles du garçon.

Il avait souvent côtoyé Fortarôme par le passé (la gourmandise, quel péché), il savait donc plutôt bien comme le vieillard fonctionnait. Songer au pire était de coutume par les temps qui courraient, Noctis était lui-même quelqu'un d'assez pessimiste, mais face au garçon il ne cessa jamais de faire bonne figure.

-Je ne pense pas, non. Il avait dû t'envoyer vers un client de confiance, peut-être que tout ne s'est pas passé comme il l'avait prévu. Tu t'es peut-être trompé de chemin ? il pinça brièvement des lèvres, peu certain de sa méthode. Potentiellement culpabiliser le Serdaigle, ce n'était pas ce qu'il voulait. Quoi qu'il en soit, reprit-il alors, ça n'a plus aucune importance maintenant. [...] Si tu peux me le dessiner, ce serait d'autant plus parfait.

Ses lèvres s'étirèrent en un sourire chaleureux pour Terry. Son ventre gargouillait affreusement lorsqu'ils commencèrent à se mettre en marche pour rejoindre les allées du Chemin-de-Traverse. Noctis se tenait à quelques mètres à la droite du gamin, une distance qu'il avait étrangement veillée à garder tout du long, alors que le silence de la nuit l'avait bien évidemment trahi depuis un moment déjà.  

- Hm...ça va te faire un peu loin pour ce soir, je le crains. Quant aux réseaux de poudre de cheminette...

Il n'avait pas besoin de le dire, le soupir de Terry avait été audible de là où il était. Les rues se voulaient étrangement calmes maintenant, mais le regard de Noctis n'avait tout de même de cesse de tout analyser autour d'eux. Il ne s'agissait pas de subir une nouvelle attaque dans son état, qui plus est avec Terry à ses côtés. La vérité c'était que d'entre eux deux, il était bien évidemment le plus indisposé à transplaner. Il pourrait arriver sans problèmes à destination, oui. Mais peut-être pas avec le contenu de son estomac et c'était quelque chose qu'il préférait éviter, d'autant plus lorsqu'il était accompagné.

Il grimaça un peu lorsque le garçon lui confia qu'il comptait passer la nuit au Chaudron Baveur. C'était un bar qu'il côtoyait lui-même souvent, assez sûr en soit, mais de moins en moins par les temps qui courraient et encore moins pour un adolescent. Malheureusement, Terry n'avait pas vraiment d'autre alternative, sauf s'il l'Auror lui proposait de passer la nuit chez lui. Il avait un canapé dépliable pas trop en bordel normalement, mais est-ce que c'était au moins légal ? Son histoire avec Vicky le travaillait assez pour qu'il soit assez tendu à ce sujet-là. Il lui avait donc fallut un petit temps de réflexion avant de se décider, il fallait dire que ses idées n'étaient pas toutes claires aussi.

- Oh non, tu ne me retardes pas du tout ! Pour tout t'avouer, j'avais terminée ma soirée en réalité. Je suis désolé que tu aies à assister à la longue agonie de mon estomac, mais je dois avouer que j'ai certains rituels après une soirée...aussi...arrosée.

Il se racla soudainement la gorge et alla se passer une main derrière la nuque, l'air soudainement un peu gêné. Est-ce qu'il en disait trop ? Déjà que ce n'était pas facile pour un Noctis sobre de savoir comment bien se comporter face aux adolescents, un Noctis bourré ne pouvait qu'être plus maladroit encore.

- Tu as passée la soirée à travailler ? Tu dois certainement être affamé, toi aussi. J'espère que ta grand-mère ne ce sera pas trop inquiétée, c'est dommage que tu n'aies pas pu la rejoindre ce soir. Il se racla rapidement la gorge une seconde fois. Je peux te proposer de passer la nuit chez moi, si tu veux. Je ne voudrais pas avoir l'air bizarre -il se sentait étrangement obligé de le préciser- mais j'ai un canapé dépliable, des dossiers en vrac sur ma table à manger qui te prouveront que tu seras bel et bien en sécurité et un chartier qui parle pour colocataire et meilleur-ami. Mais plus important encore, j'ai du bacon, de quoi faire des pancakes et bien-sûr, du chocolat chaud.

Il fronça des sourcils. Noctis était un grand gamin, vraisemblablement un peu intimidé ce soir.

- Est-ce que cette dernière tirade était nécessaire ? Je te jures que... il se tut un instant, lèvres pincées. Bref, le choix te revient, mais je dois t'avouer que si je te le proposes, c'est avant tout parce que je ne suis pas tranquille à l'idée de te laisser passer la nuit seul dans une auberge. J'aime être...prudent. Tu pourrais écrire à ta grand-mère, me faire ton dessin demain matin, après quoi je te ramènerais directement chez elle, ou à Poudlard. Après tout, personne ne devrait avoir à passer Noël seul, non ? il tenta un sourire aimable, sincère. Et puis, je suis sûr que tu vas adorer Chucky.
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