[Ordre du Phoenix/AD] ♪ Mon beau QG, roi des planqués, que j'aime y fêter... Noël ! ♫

Noël. Foutue soirée. La fête, c'était tout ce qu'ils avaient trouvé pour oublier que dehors la mort les attendait, que les rats rodaient, chaque jour plus nombreux. A quoi pouvait servir boules, guirlandes et cadeaux contre le Seigneur des Ténèbres et sa clique ? C'était aussi stupide qu'inutile. Et voilà que chaque année, il se faisait inviter, tantôt par Albus, tantôt par Arthur et Molly. Etait-ce pour lui éviter la solitude ou pour l'emmerder ? Les deux peut-être. Cela étant, et quand bien même il détestait cette fête comme toutes les autres bonnes à endormir le monde, il se mettait toujours sur son trente-et-un et faisait un effort surhumain pour se rendre aimable, ou du moins, moins bourru que d'habitude. Pour l'occasion, et dans la plus grande discrétion, il avait même confectionné une bûche de Noël en remerciement pour Molly. Un fin pâtissier ce cher Maugrey ? Personne ne l'avait un jour dit dénué de talent ou de hobby. Ce bougre avait plus d'un tour dans son sac. En somme, quand on se méfiait de la nourriture comme de la peste, il était préférable de posséder quelques notions de cuisine.

Donnant une tape sur l'épaule de Potter, Fol Oeil boita jusqu'au banc pour prendre place et reposer sa jambe endolorie. Son oeil magique suivait à tour de rôle Tonks, Granger, Mini-Weasley et l'acolyte de Potter. Il s'attendait être bombardé de questions à tout instant et à ce que Weasley - notamment - lui lance sa vanne du jour. L'épargnerait-on le soir de Noël ? Sûrement pas. Il sortit sa flasque et en but une grosse goulée avant de provoquer le plus jeune des frères Weasley.

- Alors, Weasley, à ce qu'on raconte, vous en auriez après les fesses de Fenwick ? Que vous a-t-il donc fait ? Trop fleur bleue ou maternel pour vous ?

Fol Œil était-il en train de faire de l'humour ? Mais oui ! Même si, avouons-le, il y avait une grande part de curiosité dans la question. Après tout, en début d'année, Fenwick avait été la coqueluche des plus jeunes. Les premières et secondes années n'en finissaient plus de louer sa gentillesse et sa beauté, tandis que les plus vieux préféraient de loin Wilkes et le mystère l'entourant. Les plus masochistes l'adoraient lui, mais ce n'était qu'un détail !

- Granger, Mini-Weasley aidez Tonks avant que la vaisselle ne se répande au sol ou pire, sur nos têtes, grogna-t-il sans lever le sourcil.

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Si les murs devaient avoir des oreilles, c'était bien à Poudlard ! Les colporteurs ne manquaient pas. Les élèves raffolaient des potins, en particulier ceux qui touchaient Potter, sa clique, Malefoy et les professeurs. Ces derniers temps, tous les couloirs s'étaient faits murmures incessants. Les rumeurs coulaient à flot, chacun y allant de son petit ragot. Peeves animaient les troupes. Si mettre ragots et Maugrey dans une même phrase paraissait incongru, il ne fallait pas être étonné d'apprendre que les oreilles de Fol Oeil traînaient bel et bien ici et là. Certaines frasques l'exaspéraient, cela allait sans dire. Néanmoins l'ex-auror y accordait de l'importance. Il suffisait d'une rumeur pour que le monde bascule. La vigilance devait être ... constante.

- Vous m'en direz tant, finit-il par grogner sans commenter davantage.

L'absence de Fenwick l'agaçait particulièrement à vrai dire. Maugrey avait espéré le choper en bas des escaliers ou devant l'arbre généalogique des Black à méditer sur la mort de Sirius ou encore à se répandre en excuse auprès de Molly pour il ne savait quelle raison. Mais, force était de constater que l'auror se faisait fuyant. Impossible de mettre la main dessus et d'entretenir une conversation franche et sincère. Alastor souhaitait des explications pour ne pas dire qu'il attendait la vérité. Celle-ci se faisait bien longue pour quelqu'un qui n'avait rien à cacher. Certes il ne le pensait pas coupable. Comme il l'avait dit à Jones, il estimait Fenwick inoffensif. Pourtant le silence de l'auror confirmait les mises en garde qu'il n'avait cessé de lui mettre. Le jour où on daignerait l'écouter ...

- Potter, Weasley, Granger, votre réputation d'enquêteurs n'est plus à faire, reprit-il d'un rictus sarcastique. Quelque chose à me raconter sur vos professeurs, quelque chose d'anormale peut-être, hormis l'idylle entre Rogue et Malefoy ?

Après tout, là où les ennuis se trouvaient, Potter, Weasley, Granger, n'étaient jamais bien loin. Avec un peu de chance, ils auraient repéré quelque chose qui lui aurait échappée, ne serait-ce qu'un indice ou une intuition. Faute d'avoir un Ordre du Phoenix entier et soudé, peut-être pouvait-il compter sur la témérité et l'audace du trio d'or ... au moins pendant que Molly terminait la préparation de son repas. Il ne tenait pas franchement à relancer le débat sur l'implication de Potter et sa clique dans les affaires de l'Ordre. Son oeil tomba finalement sur l'ouvrage de Weasley. Naturellement un soupir de mépris ne mit pas longtemps à suivre.

- Encore un qui s'est pris pour Dieu.

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Impatient, il attendait que l’un d’entre eux ouvre la bouche pour répondre à ses questions. Son œil magique avait bien remarqué l’attention discrète de Mini-Weasley. Au point où ils en étaient, Fol Œil n’en était absolument pas étonné. Davantage agacé, peut-être, quoi que. Les Gryffondors, et plus particulièrement les Weasley, étaient tous les mêmes : curieux, maladroits et avec un grand désir de faire leurs preuves.
Les réponses ne venaient pas. Son regard avait beau se faire insistant, il n’y avait que le silence pour lui répondre. D’un œil blasé, il contemplait les différents cadeaux avant de se figer lui-même. S’il ne connaissait pas le hibou en question, il reconnut cependant la couleur de l’enveloppe et surtout sa destinataire. Le visage impassible, l’ex-auror n’en menait pourtant pas large. Il connaissait la teneur de cette lettre. Une catastrophe pour lui, une aubaine pour tous les curieux. Lui d’un naturel discret, secret et froid comme la glace, s’apprêtait à connaître une forme d’humiliation sur laquelle il ne comptait absolument pas s’attarder. Le pansement allait être arraché et personne n’en parlerait plus ensuite. D’une main ferme, il attrapa la beuglante et l’ouvrit sous le regard de tous. Aussitôt une voix amplifiée, pas vraiment celle de la jeunesse, mais pas moins doucereuse s’éleva au 12 Square Grimmaurd.

« Cela fait 5 ans, Alastor !
M’as-tu oubliée, vieux bougon ?
Es-tu enfin accompagné,
Ou m’attends-tu encore, toi l’Apollon au cœur de pierre ?

Alastor… Alastor… Alastor !

M’as-tu définitivement reléguée au rang de souvenir, Perfide ?
A l’image de cet enfant que tu souhaitais sacrifier en raison de son ascendance directe ?
Sens-tu encore l’emprise de ma main t’arrêtant dans ton geste ?
M’entends-tu, toi dont la moralité ne vaut pas deux sous ?

Alastor … Alastor … Alastor !

Tu m’as promis, Pantouflard !
Seras-tu encore capable d’attendre cinq années de plus,
Ou penses-tu à moi de temps en temps,
A quelle merveilleuse équipe nous formions, Alastor ?

Alastor… Alastor… Alastor !

Leur as-tu parlé de moi, mon beau Cabotin ?

Sulfureux Noël ! »

Silence de plomb. Un coup de baguette pour que personne ne songe à en ramasser les miettes. Pourquoi avait-il fait un si mauvais calcul ? Avait-il espéré qu’elle l’oublie ? Non. Cette vieille bique ne l’oubliait jamais. Se rappeler à lui tous les cinq ans la galvanisait beaucoup trop. Quel idiot ! Il se leva, prêt à prendre congé. Rester plus longtemps ? Sûrement pas. Sur son passage, il bouscula Dingus, qui lui-même bouscula le sapin qui s’étala au sol, les boules de Noël brisées.

- Du vent, Mondingus, grogna-t-il sans aucune gentillesse.

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Mon beau QG~ ♫

- Alastor attends ! l'avait-elle hélé.  

Il avait déjà parcouru la moitié du hall, bien décidé à ne pas subir un fichu interrogatoire. C'était sans compter Tonks, évidemment. Maugrey s'attendait même à voir Mini-Weasley la suivre de près tant la curiosité chez cette gamine était maladive. S'épancher sur son passé en leur présence ?! Sûrement pas ! Même pas en rêve ! Le souvenir de Viviane n'appartenait qu'à lui seul et il était bouclé à triples tours dans sa cervelle ! Seuls ceux ayant vécu la Première Guerre pouvaient la connaître, et encore... Fol Oeil ne comprenait pas cette manie de toujours vouloir se mêler de tout et surtout de sa vie à lui ! Se mêlait-il de la leur lui ? Que Merlin l'en garde ! De mauvaise grâce, il stoppa cependant son avancée vers la sortie. Sa tête, seule, se tourna vers Tonks, son oeil magique rivé sur elle.

- Ce n'est pas le moment, Tonks, dit-il dans un simple grognement.

Sa protégée commençait à lui ressembler de plus en plus physiquement. Des cernes, des cheveux ternes, un regard alerte mais pas moins vide, loin de celle qu'il avait vu entrer au Ministère. D'une certaine façon, il avait vu Viviane en elle : pétillante de vie, optimiste et le sourire toujours scotché aux lèvres. Seule la maladresse les séparait. Et il avait beau la faire travailler sur ce point, rien n'y faisait, Nymphadora restait Nymphadora.
Face au visage fantomatique de celle qu'il avait pris sous son aile, il daigna se tourner pleinement et appuya tout son poids sur son bâton.

- Hum.

Il semblait l'interroger de son regard. En réalité, il s'interrogeait lui-même sur ce qu'il devait dire ou faire. Fol Oeil ne tenait vraiment pas à se mêler des affaires intimes de sa protégée. Rien que l'idée le rendait grincheux. Mais n'était-ce pas aussi son devoir de le faire ? Il ne se rappelait pas d'avoir signé pour une telle connerie !

- Quel est le problème, Tonks ? finit-il par lâcher d'une voix bourrue, priant intérieurement que personne ne profite de l'occasion pour se rameuter.

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Mon beau QG~ ♫

Une omission, volontaire ou non, mais qui lui prouvait bien qu’elle ne comptait absolument pas lui répondre. Bien. C’était mieux pour eux deux. En revanche, lui demander de rester … Impassible, il fit face à sa plaidoirie de chien battu. Qu’est-ce qu’il n’aimait pas quand elle jouait à ce jeu-là ! Avait-il vraiment l’air de quelqu’un facile à amadouer ?!

- Tonks … l’avertit-il de sa voix bourrue.

Elle ne lâcherait pas le morceau. Ce bout de femme était incroyablement têtue, il était bien placé pour le savoir. Poudlard l’attendait en outre. Laisser Fenwick seul là-bas n’était pas franchement l’idée du siècle. Y aller serait l’occasion pour lui de le prendre entre quatre yeux, ce qui ne devait plus attendre, Tonks ou pas Tonks. Pourtant c’est un soupir de défaite qui franchit ses lèvres. Et il valait mieux pas lui demander des explications. Maugrey se massa la nuque et fit marche arrière pour rejoindre de nouveau le salon. A hauteur de la jeune femme, il s’arrêta néanmoins. « Tonton », elle l’avait appelé « Tonton », ce qui l’exaspéra au plus haut point en plus de l’agacer. Pour autant, il savait que de discuter ce surnom stupide, c’était tendre le bâton pour se faire battre.

- Cette beuglante ne vaut aucunement qu’on pleure pour elle. Cette couleur cendre ne te va pas Nymphadora.

Une provocation destinée à lui rendre de ses couleurs.

- Va te rasseoir avec les autres, c’est bon.

Lui resterait contre le mur, à nouveau appuyer sur son bâton, à les contempler. Pas question qu’entre deux cuisses, Weasley l’interroge ou le vanne. Quant à passer sous les yeux inquisiteurs de Granger ou de Mini-Weasley, non merci ! La soirée allait être longue, très longue… Et pour la première fois, il regretta la présence de Sirius et son côté boute-en-train, grâce auquel la beuglante serait passée sous le silence - ou pas- . Son œil magique se reposa sur sa protégée, soucieux que quelque chose ne vienne entacher sa vie, et donc son travail, jusqu’à la m…

- Weasley ! beugla-t-il soudainement. Remplissez l’assiette de Tonks ! Granger, vérifiez ce paquet. Qui sait ce que Dingus pourrait avoir caché dedans. Votre vigilance doit être constante ! Combien de fois dois-je encore le répéter ?!

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Les fêtes de Noël, une période de l'année joyeuse mais qui cache souvent de lourdes tristesses pour la plupart des personnes. Pour sa part, le Noël le moins agréable qu'il avait passé, malgré la présence de ses meilleurs amis avait été sa nuit de Noël en dernière année à Poudlard, on rêve mieux comme nuit de Noël qu'une soirée à airer dans la forêt de l'école et surtout de ne pas s'en souvenir totalement le lendemain. La nuit était tombée depuis un bon moment déjà, et sans doute que les membres de l'Ordre ainsi que de l'Armée de Dumbledore ne l'avaient pas attendu pour commencer le repas, avec un morfal comme Ron, difficile à dire. Il se posa même la question, est-ce que l'Ordre l'attendait vraiment ? Pour commencer le repas il connaissait déjà la réponse mais le fond de l'interrogation était, est-ce que l'Ordre s'attendait à ce qu'il les rejoignent. En chemin, l'homme châtain se demanda plus d'une dizaine de fois s'il avait eut une bonne idée en décidant de revenir au quartier général pour les fêtes de noël. Le 12 Square Grimaurd se dressa devant lui, il eut tout de même un mince sourire, heureux de rentrer pour quelques jours à la maison. Il passa la porte qui avait été laissée ouverte. Tiens ? La vigilance de Maugrey était-elle redescendue en cette période ? L'homme d'une trentaine d'année arpenta alors le long couloir alors qu'il fut prit d'un sursaut, par la voix bourrue et forte de Maugrey.

”Weasley ! Remplissez l’assiette de Tonks ! Granger, vérifiez ce paquet. Qui sait ce que Dingus pourrait avoir caché dedans. Votre vigilance doit être constante ! Combien de fois dois-je encore le répéter ?!”

Cette beuglante soudaine lui tira un léger sourire. Le sorcier rejoignit avec une légère lenteur le salon où tous étaient attablés ou presque. Il nota l'effort de décoration de la pièce, montrant enfin son visage en apparaissant dans l'encadrement de la porte. Il jeta un regard dans la pièce, il eut un signe salut aux quelques personnes présentes, mais son regard fit le tour, ne s'attardant pas vraiment sur quiconque si ce n'est sur une seule personne. Cette jeune femme assise à table, en train de se faire remplir son assiette, avec ses cheveux châtains cendrés, sa belle tenue rouge ainsi que son maquillage qu'elle ne sortait aussi pétant que pour les fêtes. Sans le remarquer, son regard ne pouvait se détacher de cette jeune femme. Avec son léger sourire, il passa dans le salon après avoir saluer les membres présent d'un signe de la main. Il prit la parole sans perdre du regard, discrètement, cette jeune femme pour qui son inconscient l'avait poussé à revenir au quartier général de l'Ordre.

”Quelqu'un a besoin d'aide peut-être ...?”