[Scabior] Griffondor : courageux ou suicidaire ?

20 h 30. La grande horloge de Poudlard sonna une fois, faisant sursauter la jeune femme rousse. Stressée ? pas du tout, juste terrorisée. Et pour cause, elle s'apprêtait à rejoindre un garde-chasse, ancien rafleur, dont les idées lubriques auraient terrifiées plus d'un, pour une promenade dans la forêt interdite. Clairement, c'était de la folie. Malheureusement, Ginny n'avait pas vraiment le choix. Elle avait accepté la mission du professeur Maugrey, il avait confiance en elle et foi en ses qualités, elle se devait de réussir. Elle attrapa le billet du garde-chasse et le glissa dans sa poche alors qu'une copie de celui-ci reposait sur sa taie. Elle se saisit d'un vieux réveil moldu, cadeau d'anniversaire de son père et le régla sur minuit. Ainsi, si jamais il lui arrivait quoi que ce soit, Hermione serait prévenu et alerterai le château. Trois heures. Il pouvait se passer beaucoup de choses en trois heures ... Elle se retourna vers son armoire, et dans un soupir, finit de se préparer. La phrase de son professeur tournait en boucle dans sa tête : homme dangereux, méfiez-vous de lui ... Elle avait passé sa soirée à se préparer, faisant tout son possible pour prévoir à toutes les éventualités et ne pas se retrouver sans défense face à celui que beaucoup voyaient comme un "prédateur". Elle enfila sa cape, ses gants et se regarda dans le miroir. Elle prit de profondes inspirations et expira lentement. Il était temps qu'elle rentre dans son rôle. Elle fit un pas symbolique en avant et rouvrit les yeux. Un sourire se plaqua sur ses lèvres alors qu'elle prenait un air détendu et sûr d'elle. Un coup d'oeil à l'horloge : 20 h 45. Il était temps d'y aller.

Le trajet jusqu'au parc lui parut interminable, si bien qu'elle eut peur d'être en retard. Une fois dehors, la froideur de l'hiver la saisit mais elle l’accueillit comme une bénédiction, au moins ça lui permettrait d'avoir les idées claires. Elle était parvenue à évacuer le stress, et c'est d'un pas détendu qu'elle se dirigea vers la cabane du garde-chasse. Elle arriva devant la porte alors que l'horloge sonnait son neuvième coup. D'un geste assuré, elle leva le bras pour frapper trois coups sec à la porte. Il n'y avait plus de place à l'hésitation dans ses gestes. Une chance qu'elle ait le courage d'une griffondor. Sans ça, elle aurait surement déjà pris ses jambes à son cou.*

*Ginny croisa les bras avec un sourire*

- Et moi je serai curieuse de savoir qui aurait pu parier sur mon absence, ça ferait une victime de plus à rajouter à ma liste de personne crédule.

*Elle regarda avec curiosité ce que tu fumais*

- Serait-ce de la mandragore ?

*Elle te laissa passer puis t'emboita le pas en direction de la forêt.*

- Ne vous en faites pas pour ça, j'avais prévu.

*Heureusement que tu marchais devant elle car elle ne put s'empêcher de se raidir à cette dernière question. De toute évidence tu cherchais implicitement à savoir si quelqu'un était ou nom au courant de sa présence ici. Elle secoua légèrement sa tête et dissipa bien vite son trouble. En quelques enjambées, elle se mit à ton niveau pour te répondre.*

- Si, j'ai croisé M. Fenwick qui effectuait un tour de garde. Il s'est montré un peu suspicieux au début mais en voyant le mot signé de votre main il m'a laissé passé. Quoique je crois que le motif l'a un peu surpris.

*Bien sûr, il n'en était rien. Elle n'avait absolument croisé personne dans les couloirs du château et avait pris garde à se montrer silencieuse en traversant les couloirs mais elle espérait que la mention de l'auror suffirait à calmer d'éventuelles ardeurs.*

- oh, j'ignorai que vous aviez votre propre serre.

*Elle n'en croyait pas un traitre mot, mais il faut dire que cette information était plus qu'intéressante. Son regard ne cilla pas alors que tu y cherchais une trace de mensonge. Fumer de la mandragore ? Non elle n'était pas folle, déjà qu'elle se mettait en danger rien qu'en ta présence, si on ajoute le fait que vous vous enfonciez dans la forêt interdite, c'était déjà bien assez comme ça ! Plutôt que de refuser, elle préféra ignorer ta proposition, faisant mine de n'avoir pas entendu et pouffa face à ta description de l'auror.*

- C'est vrai qu'à l'entendre on dirait qu'il est un saint. Il est auror mais prône un monde d'amour, comme s'il ignorait ce qui se passait à l'extérieur. Il est gentil, mais parfois j'ai l'impression qu'il est aussi perché que Trelawney.

*Elle haussa les épaules alors que tu faisais mention de sa mère.*

- Je ne m'en fais pas trop pour ça, il n'a pas l'air du genre à toujours aller tout rapporter.

*Elle te fusilla du regard face au surnom et souffla.*

- C'est vous qui teniez à me tester et non moi qui ai réclamé cette seconde entrevue, Scabichou.

*Tout de suite, avec un surnom aussi ridicule, il paraissait beaucoup moins menaçant. Elle t'adressa un petit sourire vengeur avant d'observer la forêt devant elle. Elle était déjà suffisamment effrayante en journée, alors la nuit ... Elle suivit néanmoins ta démarche et continua à avancer, toujours aussi déterminée. Elle sortit sa baguette d'une des poches de sa robe et la garda en main, prête à s'en servir au moindre bruit suspect.*

*vas-y enfonce-toi dans ton mensonge ne put-elle s'empêcher de penser. Elle tiqua sur son nouveau surnom, à vrai dire si on lui avait dit qu'il t'arrivait d'avoir un verbe fin, elle ne l'aurait pas cru. Nul doute qu'elle venait de reculer d'un bon pas dans ton estime, mais elle n'allait tout de même pas se mettre à fumer pour tes beaux yeux... si ? de toute façon, si elle avait voulu tirer une latte, elle se serait surement étouffée et aurait parue plus ridicule encore.*

- Oh si ! il y a Ombrage. Croyez-moi, si vous l'aviez connu l'an dernier lorsqu'elle était directrice ... un vrai monstre.

*Alors que tu posais ta main sur la sienne, elle t'adressa un drôle de regard, plutôt surprise par ton geste. Elle la glissa à nouveau dans sa poche mais garda sa main dessus, on ne sait jamais.*

- Gardez votre baratin pour les autres filles Scabichou, ce n'est pas à moi que vous parviendrez à faire de l'effet avec ce genre d'idiotie. Quant à ma protection, je fais en sorte de n'avoir jamais besoin de me reposer sur qui que ce soit. Bien que parfois une aide puisse être utile.

*accorder sa confiance à Scabior ? actuellement plutôt mourir. En tout cas elle était persuadée que c'est ce qui lui pendait au nez si elle te faisait confiance. En revanche, si tu pensais réellement ça, c'était plutôt un bon point !
Un mouvement accompagné d'un bruit de branches brisées attira son attention et son corps se raidit. Elle observa méticuleusement la forêt autour d'elle mais seul le noir épais répondit à sa question silencieuse.*

*Elle fut surprise par son brusque changement de comportement. Serait-ce la forêt, son domaine, qui révèle sa nature ? Elle haussa un sourcil interrogateur et répliqua sur le même ton.*

- Je n'ai jamais dit que vous me dégoutiez.

*Elle se crispa un peu à l'entende du mot Quidditch mais se souvint bien vite de ses cours avec Maugrey et tâcha de mettre en pratique ce qu'elle y avait appris. Elle vida son esprit, et se remit dans la peau de son personnage. Non, tu ne parviendras pas à ébranler ses défenses. Elle se remit en mouvement pour marcher à tes côtés. Et heureusement qu'elle avait prit quelques secondes pour se refondre dans son rôle car la suite s'avéra plus dur encore à gérer. Cette fois, elle ne réagit pas. Du moins pas physiquement. Elle laissa la phrase couler sur elle, empêchant les souvenirs de cette horrible nuit de ressurgir dans son esprit. Serait-il en train de la tester ?*

- Vous aurais-je vexé pour que vous changiez ainsi de ton et de discours ? Ou n'avez-vous simplement pas l'habitude qu'une femme vous résiste ?

*Etait-ce un conseil que tu venais de lui donner ? Elle jeta un regard en arrière en direction des buissons mais le détourna bien vite pour faire à nouveau attention où elle mettait les pieds, calquant son allure sur la tienne.*

*Ginny continuait d'avancer lorsque son pieds se prit dans une ronce, la faisant basculer en avant. Par chance, elle parvint à retrouver son équilibre. En voyant la main que tu lui tendais, elle poussa un petit soupir et la saisit. A cette allure une aide n'était pas de refus.*

- Oh, dans ce cas je ne prends aucun risque à accepter ton aide !

*dit-elle, nullement affecté par cette avalanche de reproche. Il faut dire que ça lui changeait du discours de Ron qui la prenait pour une gourgandine. La description de Scabior, bien que peu flatteuse, s'approchait un peu plus de la réalité.*

- Si je ne vois pas qui ?

*Oui, elle prenait volontairement un air peu intelligent, autant qu'il aille au bout de sa pensée. Serait-ce là le moyen de payement qu'il lui demanderait ?
Elle n'entendit pas ta dernière remarque. Son regard était fixé sur les yeux lumineux qui se tenaient dans l'ombre de l'autre côté de la clairière. La clairière était belle, la lumière de la lune venait saupoudrer la végétation d'un reflet argenté. Elle leva le regard vers le ciel découvert, illuminé d'étoiles. Après l'obscurité profonde de la forêt, elle était presque soulagée de voir toute cette lumière. Elle redescendit son regard en entendant le hennissement. Un sombral ... Oui, elle pouvait les voir, depuis la mort de Sirius en fait ... Son coeur se pinça douloureusement mais elle chassa bien vite ses pensées tristes pour se reconcentrer sur la scène. Elle était au milieu de la forêt interdite en compagnie d'un être peu fréquentable, ce n'était pas le moment de montrer ses faiblesses. Le sombral s'avança alors doucement dans la clairière, apparaissant complètement dans la douce lumière de la lune. Cette fois, Ginny laissa un sourire parcourir son visage. Elle ne quittait pas la créature des yeux mais pour autant, elle ne t'oubliait pas, sentant ta présence à ses côtés et te gardant dans sa périphérie. Sait-on jamais.*

*Elle ne s'était même pas rendue compte qu'elle l'avait tutoyé, ça lui avait totalement échappé. Elle rougit face à l'évocation et préféra se concentrer sur les sombrals plutôt que de risquer de s'enfoncer plus encore en répondant. Elle comprit alors son erreur, et le quiproquo. Lorsque tu avais voulu savoir si elle les voyait, ce n'était pas des membres de l'Ordre dont tu parlais mais des sombrals. Son esprit était tellement préoccupé par le fait que tu sois potentiellement dangereux, qu'il en avait déformé le sens de tes propos.
En entendant qu'il y avait des poulains, une lueur de joie enfantine brilla dans son regard. Et elle se mit à chuchoter elle aussi.*

- Est-ce qu'on peut les approcher ?

*Elle hocha la tête pour te faire comprendre qu'elle avait saisi la consigne. Ainsi donc le motif de sa retenue était réel et non seulement une excuse ? Elle repensa alors aux paroles de son mentor et se mordit inconsciemment la lèvre.*

- Si je ne vous voyais pas comme un honnête homme, je pourrais presque croire que vous avez des arrières pensées. Une clairière, éclairée par la douce lumière de la lune et dans laquelle paissent des sombrals et leurs petits... Si nous étions dans un roman à l'eau de rose, cette scène en serait sans aucun doute une des plus romantiques !

*Elle t'adressa un sourire puis se détourna de toi pour commencer à chercher du regard la seconde mère.*

*Elle tressaillit en entendant l'impardonnable et se tourna vers toi, baguette levée. Elle te vit te pencher au-dessus d'un fourré, son coeur s'accélérait dans sa poitrine tandis que l'adrénaline se répandait dans ses veines. En te voyant brandir un lapin, elle baissa sa baguette avant que tu ne te retournes vers elle. Le découper ?. Elle qui adorait les animaux avait déjà du mal à supporter la vision du lapin pendant mollement au bout de ta main... Certes, sa mère élevait ses propres poulets mais Ginny prenait bien garde à ne pas descendre de la matinée les jours où elle savait ce qu'il y avait au menu. Mettant en application les cours de Maugrey, elle dissimula son dégoût et se contenta d'hausser les épaules. Cette réponse parut te suffire car tu te retournais déjà pour découper le lapin. Elle s'empressa de partir dans la direction opposée, pénétrant dans la clairière en direction de la mère. Elle s'approcha doucement alors que celle-ci avait redressé la tête vers elle. Elle connaissait le code des équidés, peut-être les sombrals avaient-ils le même ? Elle s'arrêta à trois mètres de la créature et attendit. Celle-ci émit un petit bruit, balança sa tête vers son petit et se décida enfin à faire un pas. Le sourire aux lèvres, Ginny s'approcha en chuchotant.*

- Bonsoir ma belle. Je ne te veux aucun mal, juste m'assurer que toi et ton petit allez bien.

*Elle avança d'un pas, suivi plus lentement d'un autre. Pomme vers le ciel, elle l'approcha doucement du museau de la créature. En voyant que la mère approchait sa tête pour sentir sa main elle sourit.*

- Voilà, tu vois, tout va bien.

*Elle se retourna vers Scabior, essayant de voir où il en était avec le lapin.*

*La lione saisit les morceaux de viandes qu'on lui donnait avec autorité puis te regarda approcher des sombrals. Tu n'avais pas menti, la mère te connaissait car sinon elle ne t'aurait pas laissé approcher son petit avec autant de facilité. Entendant un petit bruit dans son dos, elle se retourna et s'éloigna un peu de la clairière. Là, dans l'ombre, deux yeux la regardaient fixement. Elle fit encore deux pas et sourit en voyant qu'il s'agissait d'un autre sombral. Elle répéta le même schéma que toute à l'heure, s'approchant d'elle avec lenteur. Elle sourit en voyant le petit à côté.*

- Oui, il y en a une juste là !

*Chuchota-t-elle. Elle lança doucement un morceau de viande que le petit renifla longuement avant de se décider à l'avaler. Puis elle s'accroupit et tendit la main. Le petit hésita un peu mais finit par s'avancer. C'est alors qu'elle remarqua un boitillement, il ne posait pas sa patte arrière. Il saisit la gourmandise et Ginny en profita pour s'approcher un peu plus et le caresser doucement. Consciencieusement, elle laissa glissa sa main sur le corps du petit pour atteindre sa patte arrière. Elle lui tendit une gourmandise par-dessus son épaule et passa doucement sa main le long de sa patte, s'arrêtant à hauteur de sabot. Puis elle le saisit doucement et le souleva. Elle sentit le corps du petit se tendre à côté d'elle mais heureusement, il ne bougea pas. Alors, elle passa délicatement sa main sous le sabot et l'arqua, découvrant un caillou pointu qui était venu s'y loger.*

- Celui-ci avait un caillou dans le sabot, mais je n'ai pas assez de lumière pour voir s'il n'y a pas de plaie... Pourriez-vous m'aider ?

*Son corps se raidit instinctivement alors qu'elle sentait ta présence dans son dos. Elle prit la fiole de dictame mais alors qu'elle voulut en verser une goutte sur la plaie, la lumière se mit à vaciller. Elle te jeta un regard et vit que tu distribuais les morceaux de viandes sans te rendre compte que tu lui compliquais la tâche. Le faisceau de lumière revint vers elle et elle se dépêcha de verser la goutte le temps de son passage. Elle se releva ensuite en revissant précautionneusement le flacon avant de te le tendre.*

- Et ensuite ? ils retrouveront leur chemin tout seuls vers la clairière ?

*Elle haussa un sourcil face à ta prise de décision soudaine. C'est vrai, elle en aurait presque oublié qu'elle était là pour passer un "test de confiance". Apparemment elle l'avait réussi même si elle ne voyait pas vraiment en quoi le fait de venir dans la forêt interdite en pleine nuit pour soigner des sombrals était un indicateur de confiance ... L'instant d'après elle prit un peu de recul sur sa réflexion et se rendit compte que peut-être voulait-il tester à quel point elle pouvait lui faire confiance.*

- vraiment ? je veux dire sans contrepartie ?

*Elle réfléchie un instant au service qu'elle allait lui demander puis se lança.*

- c'est plutôt simple en somme, j'aimerai juste que vous empêchiez Draco Malfoy et sa bande de décrédibiliser mon frère en le déstabilisant lors du prochain match de Quidditch. Procédez comme vous l'entendez mais en aucun cas ça ne doit me retomber dessus naturellement.