[Kevin] Let it snow ! Let it snow ! Let it snow !

Elève

Let it snow !

La pile de devoirs était devenue vertigineuse. Eléanor passait le plus clair de son temps soit à la bibliothèque soit devant la cheminée de sa salle commune. Elle dormait peu, bien souvent d’un sommeil sans rêve tant les heures étaient courtes. De temps à autres, elle pensait à ses petits démons. Noël approchait. Elle avait toujours détesté cette période, notamment parce qu’elle n’avait plus fêté ce jour saint depuis que la révélation de ses pouvoirs. Chaque année, elle cherchait à oublier le compte à rebours, les valises se préparant à quitter Poudlard ou alors les projets des uns et des autres. Untel allait offrir deux billets pour la saison de Quidditch à ses parents, chèrement monnayés. Un autre offrirait à sa grand-mère un rappeltout, d’autres prévoyaient des produits Weasley pour la protection de la famille etc. Chacun y allait de son cadeau et Eléanor faisait tout ce qui était en son pouvoir pour lui faire.

Ce jour-là, les cours s’étaient terminés particulièrement tôt, notamment pour leur donner le temps de travailler. Seize heures. La Poufsouffle venait de déposer certains de ses livres dans son dortoir quand soudain, tandis qu’elle se préparait à aller à la bibliothèque, trois de ses camarades déboulèrent en hurlant à tout va que la neige tombait. Comme on pouvait s’y attendre, elle s’immobilisa, manqua de faire tomber son sac et remonta en trombe les escaliers. L’heure était venue. Devant son lit, elle se figea, pensive. Plus d’une fois, elle avait imaginé ce que pourraient être leurs retrouvailles. Mais chaque idée lui avait paru saugrenue, tellement loin de la réalité. Son mot s’était pourtant révélé encourageant. Seulement, elle ignorait quoi lui dire. L’adolescente avait peur, quand bien même elle avait attendu les premières neiges avec impatience. Lentement, elle vint prendre place sur son lit, pour réfléchir. Tout ceci devenait grotesque, et au fond, elle ne savait toujours pas ce qu’elle attendait de tout ça. Elle aspirait à une amitié, plutôt simple et sincère ; à retrouver, peut-être, les premiers instants dans la cabane hurlante et la facilité qu’il y avait eu entre eux. Oui, voilà, un lien normal pour une fois.
Forte de cette conviction, elle troquait ses cours et ses devoirs pour son carnet, ses fusains et ses gants au couleur de sa maison. Elle repartit ensuite, et hâta le pas pour sortir de sa salle commune. Où le trouver ? Telle était la question. Dans un coin à l’écart des autres élèves, probablement. Car il ne faisait nul doute que tous se précipiteraient dehors pour admirer les premiers flocons.
Les couloirs étaient bondés. La nouvelle s’était répandue rapidement. L’excitation était à son comble. Elle eut alors une pensée pour son ami médicomage, regrettant de ne l’avoir jamais interrogé sur la neige et sur la sensation qu’elle pouvait lui procurer. Pour une raison qu’elle ignorait, il s’était volatilisé sans même qu’elle n’ait pu lui dire aurevoir. Aussi espérait-elle, pour lui, que rien d’affreux ne lui était arrivé.

Une fois aux abords des portes du château, la Poufsouffle ouvrit des yeux ronds. Il n’était certes pas question d’une tempête de neige, mais ils étaient encore bien loin des simples petits flocons qu’elle s’imaginait. Une poudre blanche s’étendait déjà sur le sol. Elle enfila ses gants, réajusta son écharpe et sourit. Tout compte fait, les élèves de Poudlard ne seraient pas nombreux. Peu braveraient les énormes flocons tourbillonnant dans le ciel. C’était un temps où tous se précipitaient aux fenêtres sans que personne n’ose mettre un pied au cœur des petits bourrasques. Autrement dit, un temps idéal pour elle et sa solitude. Un court instant, elle en oublia même Kevin. La jeune adolescente mit un pied dehors puis un second. Ses pensées s’interrompirent pour céder à l’émerveillement. Les flocons gagnèrent sa longue chevelure blonde tandis qu’elle prenait la direction du lac, givré depuis plus d’une semaine déjà. Un lieu qui répondrait, à n’en pas douter, à toutes ses espérances de solitaire.

Codage par Libella sur Graphiorum

Elève Localisation : Poudlard

Let it snow !

Eléanor & Kevin

Pour Kevin, décembre rimait avant tout avec la fin d'une année. Rien d'euphorisant, rien d'exaltant, rien qu'il n'ait jamais attendu avec grande impatience. Il aurait pourtant voulu être comme tous les autres. Trouver un peu de magie différente à celle de leur monde dans les fêtes de Noël. Mais il n'y arrivait guère. En plus de ça, il avait la malchance d'être plutôt frileux et de pourtant aimé la neige lorsqu'elle s'offrait à vous à perte de d'horizon. Quand elle recouvrait les arbres de son doux voile blanc pour donner aux êtres qui l'habitaient une toute autre vision du monde. Le Serdaigle ne le montrait pas beaucoup, en fait il ne le montrait carrément pas, mais il restait quelqu'un d'assez sensible au fond. Que ce soit aux autres ou à l'art, il s'agissait simplement de facettes chez lui qu'il n'aspirait pas forcément à montrer aux personnes qui l'entouraient. Personne n'a jamais vraiment su pourquoi il était comme ça, parce que personne n'a jamais vraiment compris tout ce par quoi il avait dû passer déjà dans sa courte vie. Kevin détestait s’apitoyer sur lui-même, mais ce qu'il détestait le plus c'était quand des personnes mal avisées se permettaient de lui donner des conseils. Pour se rassurer, certains arrivaient à se dire qu'il y avait pire qu'eux dans ce monde. Et c'était vrai, il y aurait toujours quelqu'un pour mener une vie encore plus difficile que la nôtre. Mais le brun était plutôt du genre à penser que c'était à chacun sa vie, et à chacun ses sentiments. C'est bien pour ça qu'il ne cherchait plus depuis longtemps à donner raison au moindre de ses agissements.

Au fil des semaines, cette dispute avec Eléanor lui avait semblé de plus en plus futile. Disons que ses émotions du moment s'étaient tassées et qu'il voyait la chose d'un tout autre œil désormais. Oui il s'était ouvert à elle en jouant de sa musique, mais rien ne disait pour autant qu'elle avait sut lire entre les lignes. La blondinette avait mentionnés des secrets qu'elle ne voulait pas lui arracher sans même savoir de quoi elle parlait. Pour se rassurer, Kevin avait dû se dire qu'il ne lui devait rien. Il s'était laissé emporté par ses peurs les plus enfouies, les plus bidons mais les plus intimes. Ne pas passer au dessus de ça reviendrait à les admettre à moitié et il fallait croire que le Serdaigle avait envie de voir certaines choses changer.
Si les événements n'avaient pas manqués à Poudlard pour occuper son temps avant l'arrivée des neiges, Kevin avait fini par ne plus les attendre. Il lui était arrivé de maugréer en se demandant pourquoi ils avaient besoin d'autant de temps, ce qui avait le don de le faire surenchérir contre lui-même et son impatience.

L'arrivée des vacances avait pas mal bousculés les emplois du temps. On permettait parfois aux sixièmes et septièmes années de terminer plus tôt les cours pour qu'ils puissent se concentrer sur leurs révisions. Bien-sûr, la moitié d'entre eux usaient de leurs temps pour ça. Les plus fainéants, ceux qu'on avaient pas l'habitude d'apercevoir chez les Serdaigle. Kevin ne l'était pas, mais il s'était plutôt bien ré-adapté au système scolaire écossais. S'il gardait des lacunes évidentes dans certaines matières, il enchaînait les bonnes notes sur tout ce qui touchait de près ou de loin aux sortilèges. Alors il lui arrivait de se permettre quelques écarts en s'extirpant discrètement de la bibliothèque. Aujourd'hui, il n'eut pas à le faire. Quelqu'un ignora royalement les règles du silence pour annoncer l'arrivée de la neige. Le Serdaigle avait profité de la confusion pour s'extirper de la foule. Il déposa ses affaires de cours en salle commune, ce après quoi il enfonça un bonnet sur sa tête et ce qu'il avait de plus chaud en vêtements. Il était grand temps de s'enfoncer au plus loin dans le parc s'il voulait profiter d'un peu de solitude !
En arrivant à l'extérieur, il pensa aussitôt à Eléanor. Il ne sut si c'était parce qu'il marchait actuellement sur un sol déjà enneigé ou si c'était parce que le paysage lui faisait penser à elle, mais il se demanda pour la première fois finalement ce qu'elle entendait vraiment par "premières neiges". Il ne se voyait pas la chercher à travers tout le château parce qu'elle était enfin là, alors il décida de retourner à l'endroit où ils s'étaient vus la dernière fois. D'une part parce qu'il y aurait une vue magnifique, aussi parce que c'était tranquille et parce qu'au fond de lui, il espérait bien qu'elle saurait le trouver là et ne pas associer cet endroit à un mauvais souvenir. Il avait d'abord attendu le dos contre un tronc, puis assis au sol. Il devait être là depuis une bonne vingtaine de minutes déjà lorsqu'il la vit débouler, au loin. C'était elle, il en était sûr. Et à en juger par ce petit nez rose qui approchait de plus en plus, elle était dehors depuis aussi longtemps que lui. Il décida de se relever sans trop savoir comment il devait l'aborder. Est-ce qu'elle l'avait cherché ? Est-ce qu'il devait lui dire qu'il l'avait attendue ? Il allait manquer de temps parce qu'il était hors de question qu'il reste penaud une fois qu'elle serait face à lui. Il décida de prendre son courage à deux mains en commençant à faire lui aussi quelque pas en sa direction. Très rapidement, il fut temps pour lui d'avoir l'air le plus naturel possible et de s'armer d'un sourire.

- Salut. Les premières neiges et toi ici...le hasard fait plutôt bien les choses, non ? avait-il alors tenté en espérant qu'elle aussi pourrait se contenter de cette idée.

Codage par Laxy Dunbar

Elève

Let it snow !

Elle avait d’abord rejoint l’étendue du lac pour en admirer la beauté, givrée. Comme elle s’y attendait, il était désertique, silencieux. Peut-être trop. Doucement, la Poufsouffle finit par rabattre sa capuche tant les flocons ne cessaient de tomber. Poudlard serait bientôt recouvert d’un manteau blanc, épais et froid. Devant la neige, Eléanor se sentait sereine. Tout lui semblait pur, simple, voire même étincelant. Tout était recouvert, y compris les moindres défauts, comme un mouchoir en dentelle que l’on jetait sur nos tracas pour les dissimuler. La neige ne laissait aucune cruauté apparaître. Tout était uni et beau. Un sourire de complaisante flottait sur ses lèvres tandis que discrètement, elle tirait la langue pour y recevoir quelques flocons égarés. La parure de l’hiver était de loin la plus belle à ses yeux, seulement elle n’avait personne pour la partager. Ce fut alors que le sourire en biais de Kevin lui revint. Un rendez-vous était un rendez-vous. Où le trouver ? Voilà une question à laquelle elle n’avait toujours pas trouvé de réponses. Etait-elle prête à errer dans le parc pour espérer mettre la main dessus ? Officieusement peut-être. La jeune adolescente eut un dernier regard pour l’horizon blanc et se détourna pour partir en quête du Serdaigle.

Sauf que cette quête était certes bien belle mais qu’allaient-ils bien pouvoir se dire ? « Désolée, je n’aurais pas dû » ? « Tu m’aurais presque manqué si je t’avais connu davantage » ? « Soyons amis » ? Ridicule. Affreusement ridicule même ! Non, en réalité, elle espérait le silence, une simple communication par le regard et c’était tout. Elle ne voulait pas avoir à parler, à s’expliquer ou à briser un silence que tous deux appréciaient s’ils n’étaient pas complètement seuls. C’était ce qu’elle avait fini par comprendre. Tous deux adoraient la solitude autant qu’ils la détestaient, et tous deux, enfin, savaient reconnaître la vertu du silence quand celui-ci s’installait. Or les paysages neigeux appelaient à la contemplation. A dire vrai, elle ne se sentait pas tout à fait prête à mettre en pratique les conseils du Professeur Fenwick. Des efforts, oui, elle était prête à en faire, mais pour le reste, elle ne voulait pas avoir à réfléchir. Lors de leur première rencontre, ils n’avaient pas eu à réfléchir, alors pourquoi commenceraient-ils aujourd’hui ? Ils étaient maladroits et ce n’était pas un crime, si ? Pour la première fois, elle entrevoyait ce que le mot « adolescent » voulait dire. Contrairement à ce qu’elle en avait toujours pensé, il se résumait à de l’aventure, des sauts d’humeur, des surprises et surtout des expériences tantôt se soldant sur des souvenirs agréables tantôt sur des échecs. Le plus important étant qu’elle avait le droit à l’erreur, ce qui changeait foncièrement la donne. Comme on pouvait s’y attendre, elle n’était pas certaine de vouloir user de son droit d’erreur en présence de Kevin ou concernant Kevin. Seulement sa perspective des choses tendait à changer, à évoluer, ce qui était plutôt positif.

Finalement et par le plus grand des hasards, elle l’aperçut. Il se dirigeait même vers elle, ce qui la fit sourire, innocemment. Car aucune fois il lui serait venu à l’esprit qu’il la cherchait, qu’il avait attendu ce jour-là. Parfaitement inconcevable pour la tête blonde. Le voir là, enfin, sur un terrain plutôt neutre, sans personne autour, la soulageait autant que ça lui procurait d’étranges sensations inexplicables. Tout ce qu’elle pouvait dire, c’était qu’elle était contente de le voir. Eléanor ôta sa capuche et lui sourit en retour, le visage rougi par la morsure du froid. Mais en cet instant, tout était dérisoire. Elle se râcla quelque peu la gorge, comme pour s’éclaircir la voix et répondit d’une voix un peu frêle au début.

- Je t’avais dit « rendez-vous aux premières neiges » et je ne reviens jamais sur ma parole, encore moins quand il est question de froid hivernal et de flocons de neige à gogo.

Le doute s’immisça alors et un voile bref de tristesse passa dans ses yeux.

- Tu doutais de ma venue ?

Elle eut un sourire navré, comme si tel avait été le cas. Que devait-elle dire ensuite ? Son regard se fit soudainement mi-amusé, mi-gêné. C’était une approche catastrophique !

- Excuse-moi, je ne suis pas très douée pour tout ça. Je … Je suis contente de te voir, tu sais. Ce sourire en coin m’avait presque manqué.

Pas trop mal rattrapé… Mais elle pouvait faire mieux, elle en était sûre. Seulement, si la Poufsouffle avait bien des qualités, celle de savoir jouer la comédie n’en faisait absolument pas partie.

- Je … J’aurais peut-être dû choisir un endroit plus chaud, mais je ne résiste pas à ce spectacle. J’espère que tu ne m’en veux pas. Je n’ai jamais personne pour le partager et je me suis dit que ce serait un bon départ pour … enfin tu vois … faire un pas vers toi.

Codage par Libella sur Graphiorum

Elève Localisation : Poudlard

Let it snow !

Eléanor & Kevin

- Ce n'est pas que j'en doutais, mais j'ai réaliser un peu tard que le terme "premières neiges" était assez vague et que je n'avais aucune idée d'où te trouver dans ce château.

Ce fut à son tour d'esquisser un sourire qui paraissait être désolé. Il était vraiment content qu'elle soit là, même s'il ne serait pas du genre à l'exprimer ouvertement. Ses yeux un peu plus brillants et son premier sourire avaient de toute manière parler pour lui. En dépit de ça, Kevin n'eut pas à attendre très longtemps pour se rendre compte qu'Eléanor semblait être aussi mal à l'aise que lui, si ce n'était plus. Il eut rapidement l'impression qu'elle était entrain de le prendre avec des pincettes et c'était particulièrement le genre de choses qui l'insupportait. Pour lui qui préférait fermer les yeux et fuir la réalité des problèmes, parvenir à détendre l'atmosphère était dorénavant plus qu'urgent. Il se voyait mal avoir à se justifier pour toutes les choses qu'il avait pu dire ou faire et il espérait bien au fond de lui qu'Eléanor ne le lui demanderait pas. Il était persuadé que les choses auraient pu se passer différemment s'il n'avait pas eu l'idée de consommer les racines de mandragore qu'il avait volées dans les serres de botanique ce jour-là. Çà aussi, c'était bien l'une des choses pour laquelle il espérait ne jamais avoir à se justifier. Il n'y avait plus touché depuis, preuve qu'inconsciemment, cette dispute avec Eléanor l'avait peut-être marqué plus qu'il ne voulait l'admettre.
Le compliment de la blondinette l'arracha à la montée de quelques unes de ses appréhensions pour lui faire esquisser à nouveau un léger sourire en coin, sans vraiment qu'il ne s'en rende compte.

- T'inquiètes. Il faut avouer que c'est...légèrement gênant mais on a qu'à faire comme s'il ne s'était jamais rien passé, ça te dit ?

Pourtant, ils auraient certainement eu besoin de parler de certaines choses. Mais Kevin espérait sincèrement que l'idée plairait à Eléanor autant qu'elle lui plaisait à lui. Oui, d'une certaine manière, il cherchait à se débarrasser. Ils devaient déjà apprendre à se faire mutuellement confiance et c'était parfois une réelle épreuve pour lui. Il se cherchait beaucoup d'excuses mais c'était surtout la peur qui avait décidée de ses réactions la dernière fois. En réalisant qu'il s'était ouvert à quelqu'un qu'il ne connaissait qu'à peine, il avait prit peur, davantage en réalisant que ça ne lui serait pas rendu de sitôt. Il s'était convaincu qu'il ne lui devait rien afin que ce soit plus facile pour lui, il espérait bien pouvoir le faire aussi longtemps que possible.

- C'est parfait, t'en fais pas ! Il fait froid mais...je résiste pas non plus à ces paysages. C'est dingue, non ? Les montagnes sont déjà enneigées.

Il se tourna pour faire face au spectacle, un sourire presque rêveur accroché aux lèvres.

- J'ai rarement vus d'aussi beaux paysages en Amérique.

Sans détacher ses yeux du spectacle et sans même se poser de questions sur ce qu'il venait de dire, il venait surtout de lui révéler délibérément et inconsciemment un petit bout de son passé.

Codage par Laxy Dunbar

Elève

Let it snow !

Un regard espiègle naquit dans ses prunelles. Où la trouver dans le château ? C’était pourtant si simple à deviner.

- La prochaine fois que tu veux me trouver, va à l’opposé de la foule, dans les coins reculés et calmes comme la bibliothèque, la tour d’Astronomie, ou encore les salles du sixième étage. Personne n’y vient jamais.

Preuve qu’elle n’était pas contre l’idée de le revoir encore après aujourd’hui. Des pincettes ? Certes elle en prenait, mais n’en déplaise à Monsieur, Eléanor espérait simplement faire les choses correctement et ne pas tout gâcher. Ce n’était pas lui qui lui posait problème mais bel et bien elle…
A la proposition de tout oublier, la rationalité de la blondinette prit le dessus. Elle secoua la tête négativement, et s’expliqua dans un sourire doux.

- Non, Kevin. Les disputes sont des choses qui arrivent dans toutes … relations. Enfin, je crois ?

Elle se gratta légèrement la tête en faisant tomber des flocons qui s’étaient mêlés à ses cheveux.

- Nous avons simplement eu notre première dispute. Un peu tôt peut-être, mais nous sommes là aujourd’hui. Alors je suppose qu’elle n’est pas si grave.

Elle le regarda alors de la tête aux pieds, de façon accentuée et humoristique, avant de hausser les épaules négligemment.

- Et vu nos deux caractères, on en aura sûrement d’autres. Je crois simplement qu’on ne doit plus attendre si longtemps pour enterrer la hache de guerre.

Faire table rase ? Ce n’était absolument pas dans les gênes de la jeune Poufsouffle. Eléanor n’oubliait jamais rien. Si elle évitait de se tourner perpétuellement vers le passé, chose ô combien révolue pour elle, elle l’assumait pleinement. De fait, elle n’oublierait pas leur dispute, d’autant plus qu’effectivement, certaines choses lui resteraient particulièrement en tête. Pour le connaître davantage, elle devrait les aborder avec lui, c’était certain. Mais tout comme lui, elle n’était pas pressée de le faire pour le moment. Ce n’était pas totalement une fuite, mais plutôt un report, profitable pour tous deux.
[…]
L’Amérique ? Oh non l’information n’était pas tombée dans l’oreille d’une sourde. Des rumeurs circulaient sur l’ancienne école de Kevin : Ilvermorny. Discrètement, Eléanor avait fait quelques recherches dessus pour connaître l’ancien habitat du Serdaigle. Mais c’était la première fois qu’il le disait ouvertement, ce qui la fit sourire, pleinement. S’il se confiait de nouveau, c’était qu’en sa présence, il se sentait toujours en confiance. Maintenant, il ne lui restait plus qu’à lui rendre la pareille. Quand l’occasion se présenterait, peut-être.

- L’Angleterre et l’Ecosse, surtout l’Ecosse (dixit l’Ecossaise) ont plus de choses à t’offrir que tu ne le penses. Les Highlands et leurs paysages dépassent de loin toute espérance. Les habitants ne sont pas trop mal non plus, en dépit de leur mauvais caractère, je t’assure.

De sa main gantée, elle attrapa la sienne pour l’entraîner avec elle.

- Allez viens, c’est l’occasion idéale de prendre de la hauteur.

Eléanor l’entraînait tout droit vers un épais et immense chêne à l’orée de la forêt interdite. Son apprentissage remontait aux années où Oliver, son camarade et meilleur ami, étudiait encore au château. Parmi toutes les leçons qu’il lui avait sagement enseignées, il lui avait appris à grimper aux arbres sans magie. Ou plutôt à cet arbre-ci, dont les branches étaient plus basses que la normale, comme une invitation à l’escalade. Espiègle, la Poufsouffle se tourna alors vers son camarade, dos au tronc.

- Est-ce que tu sais monter aux arbres, Kevin Entwhistle ou dois-je te lancer un sort pour te faire grimper ?

Et sans attendre, elle passa son sac dans son dos et se tourna pour entamer l’escalade, plus à l’aise que dans les paroles et bien plus débrouillarde qu’il n’y paraissait. C’était sa façon à elle d’extérioriser, d’oublier ses doutes et ses peurs. En l’occurrence, c’était quelque chose qu’elle n’avait jamais partagée avec quelqu’un d’autre qu’Oliver. Arrivée à la seconde branche – déjà un peu plus en hauteur que la première - , elle se pencha quelque peu pour observer le Serdaigle.

- Alors, toujours décidé à ce que je partage des choses personnelles avec toi, ou tu abandonnes ?

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Elève Localisation : Poudlard

Let it snow !

Eléanor & Kevin

- Je te dirais bien qu'apparemment tu m'as volé toutes mes planques mais...t'étais là avant moi.

Il avait accompagnées ses paroles d'un sourire mutin, assez content d'avoir trouvé de quoi plaisanter pour se détendre lui-même, déjà. Mais Kevin avait aussi rapidement fui son regard, comme s'il s'étonnait encore de se découvrir des points communs avec elle. La solitude, le fort caractère, les beaux paysages, la belle musique et le silence. C'était déjà beaucoup d'informations aux yeux du garçon qui ne jugeait vraiment pas pour autant qu'ils devaient s'attarder sur leur dernière dispute. Le terme "oublier" avait peut-être été un peu fort, parce qu'il était évident qu'ils ne pourraient pas effacer ce qu'il s'était passé ce soir-là. En tout cas pas de sitôt. Mais pour le coup, leur manière de vouloir gérer la situation était totalement différente.
Pendant un moment, un certain malaise donna l'air de s'être installé de nouveau. Kevin s'était passée une main derrière la nuque, le regard toujours rivé sur l'horizon, puis il s'était même accordé un soupir avant de finalement reposer son regard sur sa camarade. Il ne tenait vraiment pas à dramatiser la situation. Alors il l'avait laissée terminer avant d'exprimer plus clairement son opinion, en espérant qu'elle ne se renfrognerait pas.

- Elle n'est pas si grave parce que tu ne me connais pas et que je ne te connais pas, Eléanor. En tout cas, pas assez encore pour qu'on puisse se considérer comme des amis. Je me trompe ? Ce que je veux dire c'est que...je t'en veux pas. Et j'espère que tu m'en veux pas non plus. Je veux pas qu'on oublie, simplement qu'on laisse ça derrière nous.

Et peu importait ce qu'elle pourrait dire, Kevin n'aurait malheureusement pas grand chose à rajouter de plus après ça. Il était bien conscient que s'excuser à voix haute maintenant, pour cette soirée et pour ce qui s'était passée dans la Grande Salle ne lui aurait au fond rien coûter mais ce serait ressasser des souvenirs qu'il préférait pour le moment oublier, admettre des fautes qu'il n'était de son côté peut-être toujours pas prêt à admettre. Au fond, lui aussi la prenait avec des pincettes, sauf qu'il s'en cachait beaucoup plus pour que ça n'ait pas à impacté l'instant présent.
Techniquement, c'était ici qu'étaient ses racines. Mais quand il regardait ces paysages, ô combien magnifiques, Kevin n'arrivait pas à se sentir chez lui. La beauté des choses arrivait à l'atteindre, ainsi il ne doutait pas qu'il aurait pu se laisser bercer par louanges que pouvaient lui faire Eléanor sur les Highlands. Le brun pensait avoir comprit que c'était de là qu'elle venait, et il savait aussi que leurs racines étaient importantes pour la plupart des gens. C'était quelque chose qu'il enviait aux autres. Parce qu'ils savaient avec certitude d'où ils venaient, pour qui ils comptaient. Alors que lui n'avait jamais vraiment compté pour personne. Pas même pour une ville, ou même un pays avant qu'il ne connaisse Ilvermony.

- Je n'en doute pas. Tout comme le reste du monde, sans doute.

Pour ce qui était des mauvais caractères, on pouvait dire qu'il y était habitué. Quand Eléanor l'attrapa finalement pour l'emmener avec elle, il sut qu'il pourrait peut-être pour la première fois depuis des semaines faire fi de tout ce qui le tracassait, tant qu'il accepterait de s'abandonner à ce moment avec elle.
Le froid était de plus en plus dévorant pour quelqu'un d'aussi frileux que lui. Alors quand elle les arrêta au pied d'un arbre, sa mine peu convaincue dû être largement visible. Il savait à quel point c'était pire en hauteur. Mais il savait aussi à quel point c'était magnifique.

- Même si l'idée d'avoir évité tout effort et de te laisser me faire monter comme une princesse paraît plaisante, je crois que ça ira.

Il n'allait tout de même pas la laisser le sous-estimer ! Il allait monter comme un chef et lui en mettre plein la vue plutôt. Ainsi elle saurait qu'en dépit des apparences, il n'était pas du genre à abandonner à la première difficulté. Il commença à visualiser les branches qui lui semblaient le plus solides en priant pour que ni ses gants, ni ses chaussures ne le fasse déraper.

- Je suis pas du genre à abandonner aussi facilement, lança-t-il en jetant un regard à la blondinette qui s'était arrêtée pour l'observer de haut. Ils grimpèrent comme ça jusqu'à ce que Kevin juge que la quatrième branche était largement suffisante pour le moment. Assez large pour les accueillir tous les deux, il prit place sur cette dernière et fit tout pour raccorder le plus vite possible son attention au paysage. Alors...j'imagine qu'il t'arrive de monter parfois ici pour dessiner ? L'été, ça doit être bien aussi. T'es au dessus de tout le monde et personne ne te voit.

Codage par Laxy Dunbar

Elève

Let it snow !

Kévin avait raison. Ils n’étaient pas amis. Ils se disputaient avant même d’être amis. Cela aurait dû lui mettre la puce à l’oreille. Si Eléanor fit la sourde oreille et n’en répondit rien, elle n’en pensait cependant pas moins. Vrai qu’ils ne se connaissaient pas, vrai encore que cette dispute résultait d’incohérences, de quiproquos et d’incompréhensions. Mais fallait-il pour autant avoir des mots aussi tranchants ? Elle refusa pourtant de s’y formaliser, c’était un piège dans lequel elle ne voulait plus tomber. Laisser ça derrière eux, oui, peut-être que c’était là la solution tout compte fait. Même si, têtue comme elle était, elle en restait peu convaincue. Au moins ne lui en voulait-il pas. C’était le principal, non ?

Le reste du monde… Ce n’était pas vraiment ce qu’elle avait sous-entendu. Non, en réalité, Eléanor n’avait absolument pas eu en tête les beaux paysages de son pays. Même si bien sûr, ils pesaient dans la balance. L’élève eut un sourire quelque peu pincé. Le reste du monde avait peut-être plus à offrir que Poudlard ou même … elle. La Poufsouffle se gifla intérieurement. Si elle se mettait à interpréter tous les propos du Serdaigle, elle était bonne pour provoquer une seconde dispute. Or c’était comme ça que les choses avaient commencé la dernière fois. Elle devait laisser le temps faire, laisser les choses se produire et profiter, simplement profiter. Une résolution qui permit à son enthousiasme de revenir.

[…]

Une fois à califourchon sur la branche, Eléanor admira la vue avec un plaisir non-dissimulé. Contrairement à son camarade, elle ne craignait pas le froid. Elle s’y était habituée avec le temps et toutes ces nuits passées au cœur des plaines écossaises. Le paysage qui se présentait à eux était d’une beauté époustouflante, aussi magique que pure. Les nombreux flocons continuaient de se déposer sur les tours du château ainsi que sur son parc. A la question de Kevin, elle reporta son regard sur lui et hocha la tête.

- Prendre de la hauteur est nécessaire pour quiconque souhaite y voir plus clair. C’est ce que m’a appris mon camarade de maison lorsque je l’ai rencontré. C’est à lui que je dois mon agilité à grimper aux arbres. Oliver, il s’appelle. Il travaille aujourd’hui en tant que serveur au Chaudron Baveur. Nous nous écrivons de temps à autres et je lui envoie des croquis du château pour qu’il n’oublie pas le bon vieux temps … ni moi je suppose.

Elle eut un petit sourire attristé et timide avant de reprendre.

- C’était mon seul véritable ami à Poudlard. Après la répartition, lors de ma première année ici, il m’a prise sous son aile. J’étais perdue, déboussolée et grandement effrayée. Je … Je n’arrivais pas à savoir si j’étais une enfant chanceuse ou non, avoua-t-elle en regardant désormais ses doigts. J’étais seule avec des pouvoirs que je n’avais jamais désirés et qui me prenais bien plus que ce j’avais à donner alors.

Eléanor fit une pause. C’était là sa confidence, sa façon de lui rendre la pareille pour les siennes. C’était une part d’elle sur laquelle elle n’aimait pas s’attarder. L’évoquer c’était comme trahir à la fois le monde moldu et le monde magique. Elle se sentait entre-deux, rejetée par l’un et rejetant l’autre, à sa manière. Enfin, c’était ce qu’elle pensait à ce moment précis, en cette période chaotique de sa vie. Elle releva alors son visage pour observer l’horizon et reprit sur le ton de la confidence.

- Quand je monte ici, je me sens moins seule et surtout, je me sens en sécurité. Oliver serait content de savoir que j’ai partagé avec toi ce qu’il a partagé avec moi. Il serait surtout soulagé de savoir que je ne suis pas encore une vieille huître incapable de s’ouvrir ! rit-elle narquoise le regard tout aussi rieur. L’été le paysage est aussi très beau, mais il ne vaut pas les premières neiges. Tu vois, chaque année, nos camarades attendent Noël avec impatience. Moi, j’attends les premiers flocons de neige.

Voyait-il les efforts qu’elle essayait de faire, le partage qu’elle tentait de mettre en place tant bien que mal ? Eléanor l’espérait sincèrement. Finalement, elle le frappa doucement à l’épaule et se jeta à l’eau.

- Est-ce que l’Amérique et Ilvermorny te manquent ? Ou est-ce que nous autres, les petits Ecossais et Anglais avons une chance de remporter la mise ?

Codage par Libella sur Graphiorum

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Elève Localisation : Poudlard

Let it snow !

Eléanor & Kevin

Le spectacle naturel qui leur était offert était d'une beauté apaisante. De là où ils étaient ils avaient une vue beaucoup plus large sur les collines qui très bientôt seraient elles aussi totalement recouvertes par ce voile blanc. Ça donnait presque envie d'oublier le froid pour aller se percher le plus haut possible, mais le Serdaigle se doutait déjà qu'il n'avait pas été amené ici sans raison. Avant même qu'elle n'ait commencé à entrer de grandes explications, Kevin avait comprit ce qu'elle cherchait à faire. Un petit sourire était alors passé sur ses lèvres, un rictus qu'elle n'avait dû pouvoir qu'à peine distinguer de son côté. Si les yeux du garçon pendant un long moment ne s'étaient pas détachés du paysage, il n'en demeurait pas moins qu'il était resté attentif à la confession de la blondinette. C'est finalement lorsqu'elle eut terminé qu'il décida de reposer son regard sur la blondinette. Il comprenait pour le moment qu'elle avait perdu cette année le seul véritable ami qui ait jamais vraiment compté pour elle. Ça justifiait plusieurs de ses états d'esprits. C'était justement pour ne pas avoir à s'habituer aux gens et à en faire des repères que Kevin cherchait à tout prix à les éviter. Avec ceux qui ne lui ressemblaient pas, c'était facile. Et comme le brun était loin d'être comme la plupart des gens...cependant, il savait aussi qu'Eléanor était différente. En toute logique, elle était typiquement le genre de personne qu'il aurait dû éviter. Mais ce qui aurait dû le repousser était justement ce qui l'attirait chez elle. Il l'avait plus ou moins compris après leur dispute et il était bien obligé de s'admettre à lui-même que ça n'avait pas l'air de vouloir changer aujourd'hui. Le temps qu'il décide si oui ou non il devait répliquer, Eléanor avait reprit.

- Je crois que je l'aurais bien aimé, décida-t-il de lancer en l'accompagnant d'un léger rire. Il se montrait bien-sûr un chouïa moqueur, mais elle avait après tout tendue une perche qu'il s'était contenté de prendre. Puis son rire s'était dissipé dans l'air et ses traits s'étaient détendus, doucement mais un peu trop vite malgré tout pour ne pas attester de sa mélancolie. Ouais...moi aussi.

Encore un point commun qui allait le pousser à se poser davantage de questions sur elle. Il avait toujours été prit en charge par des familles de sorciers de son côté, donc il avait sut pour sa nature en temps et en heure, plus ou moins comme n'importe quel autre gamin à ce niveau-là. Tout du moins, il l'imaginait. La magie n'avait pas vraiment apporté quelque chose de plus dans sa vie. Il s'était directement mit en retrait à Ilvermony, très peu enclin à la sociabilité. Puis des rumeurs avaient rapidement vues le jour sur lui, jusqu'à ce qu'elles soient considérées comme fondées et qu'elles viennent lui pourrir la vie. Il aurait pourtant aimé considérer l'école comme une totale échappatoire à sa vie, malheureusement ça n'avait jamais été le cas. Pour autant, il ne comprenait pas qu'on puisse se sentir mal d'avoir été doté de pouvoirs. Ce n'était pas une honte, mais un présent. Dont certains privilégiés étaient libres de vouloir jouir ou non.
Eléanor le tira de ses pensées avec cette frappe sur l'épaule. Ses yeux qui s'étaient à nouveau perdus sur l'horizon se reposèrent sur elle. Automatiquement, il lui adressa un sourire mais il fut rapidement suivi d'un soupir à sa question. Lui suivi d'un rire, preuve qu'il n'était pas si désinvolte que ça. Seulement perplexe. Il balança ses jambes dans le vide et avec un air qui se voulait mystérieux, il commença.

- A vrai dire, je ne sais pas encore. Poudlard était un choix au hasard, mais je commence sincèrement à penser que j'aurais dû préférer Beauxbâtons.

Il afficha une moue amusée en avisant la mine d'Eléanor après sa plaisanterie. C'était un demi-mensonge, puisqu'il n'avait jamais pensé à Beauxbâton et que Poudlard n'était pas un choix dû au hasard. C'était censé être le moment où il tâtait plus ou moins le terrain pour en raconter davantage sur lui, lui aussi. Mais en reprenant la parole, il s'entendit bien vite plus ou moins abrégé le sujet, malgré lui.

- Ilvermony ne me manque pas. Pas plus que l'Amérique, à vrai dire. Je n'ai jamais vraiment été...rattaché à un endroit. Pour ce qui est de la France...mon accent est tellement mauvais que je sais déjà que je n'y tiendrais pas cinq minutes. Il semblerait donc que l'Ecosse soit en bonne position pour gagner pour le moment. Il se tourna vers elle, un sourire désormais mutin accroché aux lèvres. Auriez-vous peur de me voir m'envoler, Mlle Branstone ? J'ai l'impression que vous cherchez à me vendre votre pays !

Codage par Laxy Dunbar

Elève

Let it snow !

Partager ses expériences et ses souvenirs n’étaient pas si désagréables que ça, si ce n’était que ce partage avait très vite tendance à virer à la mélancolie. C’était peut-être ce qui était le plus difficile à accepter et à supporter. Mais parler ainsi à Kevin, la soulageait. D’une part, parce qu’elle avait le sentiment de faire des efforts, et d’autre part, parce qu’il était le premier avec qui elle pouvait le faire. Très vite la Poufsouffle comprit qu’une fois lancée, rien ne pouvait réellement l’arrêter. Or c’était une première pour elle. Enfin elle se donnait le droit d’évoquer ses sentiments et ses émotions. Ce n’était pas si horrible tout compte fait, au contraire, elle avait presque l’impression de se comprendre elle-même davantage. Naturellement, certains souvenirs seraient plus difficiles à aborder que d’autres, et cela ne changeait pas le fait qu’il lui faudrait du temps. Seulement, elle aimait bien cette sensation de confidence. Son sourire était plus qu’équivoque à ce sujet. Eléanor se sentait bien, une chose dont pouvait se vanter le jeune Serdaigle.
Eléanor perdit cependant bien vite son sourire à l’évocation de Beauxbâtons. Naïve, elle tomba dans le piège tendu, tête la première. Offusquée, elle s’apprêtait à lui faire perdre l’équilibre lorsqu’elle comprit qu’il la charriait. Mufle ! Faussement boudeuse, elle croisa alors les bras, ses deux pommettes ayant pris une légère teinte rosée. Comment se trahir en une leçon… Muette, elle le laissa poursuivre, non sans l’observer d’un regard soupçonneux tout d’abord. Il ne l’y prendrait pas deux fois ! Comprenant que le sérieux était à nouveau de mise, les traits de son visage se détendirent, signe qu’elle était pleinement attentive.

- Parce que tu sais parler français toi ?

Son sourcil s’était arqué, entièrement moqueur, ou presque. Elle était curieuse de savoir si le Serdaigle bluffait ou non. Pour sa part, elle n’en connaissait qu’une infime bribe, due à ses nombreuses lectures notamment. Rien de bien glorieux et ni de suffisant pour étudier dans une école aussi prestigieuse que Beauxbâtons. Un jour, peut-être qu’ils auraient la chance de la découvrir, cette école dont tout le monde parlait sans jamais réellement la connaître. Après tout, si les jeunes Françaises avaient bel et bien été interrogées lors du Tournoi des Trois Sorciers, les questions n’avaient en aucun cas porté sur leur établissement ou alors très peu. Bizarrement, ils avaient tous eu des préoccupations bien plus importantes comme … les Bulgares.
La suite de ses paroles eut le don de la faire sourire, bien malgré elle. L’Ecosse était en bonne position et elle ferait, effectivement, tout pour qu’elle le demeure.

- Oui Monsieur, j’aime mon pays, se défendit-elle non sans lever le menton dans un sursaut de fausse noblesse – c’était Daphné Greengrass qui le lui avait appris-, et je le vendrais à n’importe qui, qu’il ne vous en déplaise !

Venait-elle d’esquiver la question la plus importante de la tirade ? Et comment ! Non qu’elle ne connaissait pas la réponse, au contraire elle apparaissait de plus en plus nette dans son esprit, mais elle refusait de s’étaler sur ce qu’elle ressentait. Une nouvelle fois, elle refusait de s’ouvrir. Ce qui la fit tiquer. Elle ne pouvait pas fuir à chaque question un tantinet personnelle ou gênante. Si elle voulait leur éviter un nouveau fossé, la dérobade n’était plus un luxe qu’elle pouvait se permettre.

- Et si c’était le cas, Monsieur Entwhistle, est-ce que mes craintes seraient fondées ou est-ce que vous escomptez déposer définitivement vos valises ici ? Nous avons nos charmes vous savez. Bon peut-être pas les Vélanes françaises ou encore les belles femmes des pays latins, mais nous avons des paysages qui valent le détour, un patrimoine culturel qui ne demande qu’à être exploré et de nombreuses histoires à raconter.

Et surtout il y avait elle, avec son sale caractère, ses défauts et son entêtement insupportable. Quelque chose que Kevin ne trouverait ni en Amérique ni en France. Cette pensée la fit sourire, à la fois d’amusement et de timidité, tandis qu’elle trifouillait ses doigts de nervosité.

- Si je dois m’attacher et te connaître davantage, ce n’est pas pour te voir partir ensuite, confessa-t-elle finalement tête baissée et d’une voix à la limite du murmure.

Codage par Libella sur Graphiorum

Elève Localisation : Poudlard

Let it snow !

Eléanor & Kevin

Si sa réflexion n'avait pas fait mouche, ça aurait été beaucoup moins marrant. Alors bien évidemment, il n'était pas passé à côté de la réaction d'Eléanor. Il avait vu du coin de l’œil ses joues prendre davantage en couleurs, ce qui avait eu le don de lui arracher un sourire, malgré lui. Baigné de satisfaction et d'autre chose, une chose à laquelle il refusait pertinemment de donner raison. Kevin arqua un sourcil en même temps qu'elle lorsqu'elle le questionna d'une voix moqueuse. Il se tourna un peu vers elle en arborant un air qu'il aurait voulu supérieur mais il s'en débarrassa bien vite en réalisant qu'il n'aurait de toute manière plus aucun intérêt lorsqu'il aurait reprit la parole.

- Non, en fait. Enfin...on nous l'a brièvement appris à Ilvermony. Sauf que je m'endormais à la plupart des cours, confessa-t-il avec une légère grimace. Ça justifie sans doute mon mauvais accent, récita-t-il ensuite dans la dîtes langue de manière tout à fait horrible. Tu vois ? M'entendre parler français c'est encore plus insupportable que les bourdonnements d'une mouche !

La comparaison était sans doute originale mais il fallait dire que la relation qu'entretenait Kevin avec ces insectes était conflictuelle depuis son enfance. Elles avaient la sale manie de toujours venir voler près de ses oreilles. 16 ans plus tard, il les supportaient toujours aussi mal.
Si Eléanor donna l'air de vouloir essayer de se dérober tout d'abord, Kevin avait néanmoins souris à sa réponse. Les airs de noblesse lui collaient plutôt bien au visage ! Il n'aurait rien demandé de plus si elle n'avait pas décidé de continuer contrairement à ce qu'elle avait dû penser. Mais il l'écouta, encore une fois. Et si tout paraissait être dit à la légère, le garçon ne s'en sentit pas moins rapidement mal à l'aise. Si Adam avait été en Tchétchénie, Kevin savait très bien qu'il aurait été prêt à faire la route jusque là bas. L'Ecosse, l'Amérique, Londres...ça n'avait pas la moindre importance. Seulement, ce n'était pas ce qu'il pouvait lui dire, si ? Elle connaissait son frère mais absolument rien de l'histoire. De son histoire. Et s'il aurait été dans l'ordre des choses qu'il fasse péter quelques verrous dans sa tête pour être capable de lui raconter un bout de la vérité, Kevin se sentit rapidement commencer à paniquer. Comme si tout à coup, elle lui en demandait trop. Seulement, ce n'était pas facile de fuir maintenant qu'ils étaient perchés sur un arbre. Maintenant qu'Eléanor avait fait sa dernière confession, le silence commençait sérieusement à devenir pesant. Kevin pinça des lèvres en cherchant à tout prix à fuir son regard. Intérieurement, il était entrain de se maudire pour être si lâche et réservé. Pour ne pas être capable de s'ouvrir à une fille qui de toute évidence, jusqu'à présent, lui plaisait. Autrement, la vérité et les appréhensions qui y étaient liées n'auraient pas tant de pouvoir sur lui.

- Je...

Il avait commencé à se tourner vers elle. Mais les mots ne venaient pas. Alors il baissa à nouveau la tête et puis son regard fini par se perdre à nouveau sur l'horizon. Le silence dura un peu avant qu'il ne reprenne la parole.

- Ma vie...ma vie est compliquée, Eléanor. Je ne peux pas te dire que je vais partir, mais je ne peux pas non plus te promettre que je vais rester. Ça n'a rien à voir avec Poudlard, ou même toi...c'est moi. Et le problème c'est que j'ai honte de ce que je suis vraiment. J'ai honte de la vie que j'ai menée à Ilvermony. J'étais venu chercher littéralement autre chose à Poudlard. Je n'ai pas envie de ressasser ces souvenirs, même s'il m'arrive déjà de le faire, malgré moi. C'est tellement compliqué. Il s'arrêta un moment, lui jeta un regard en biais et un nouveau soupir s'échappa de ses lèvres. J'aime à croire qu'ici, je serais une meilleure personne. Je sais qu'ignorer la vérité n'est pas la solution mais j'en ai besoin pour le moment. Est-ce que tu comprends ?

Cette fois il s'était totalement tourné vers elle. Kevin attendait beaucoup de sa réponse parce qu'il venait de faire des efforts monumentaux pour trouver les mots les plus adéquats et les moins blessants. C'était parfois plus fort que lui mais...il avait la sensation qu'Eléanor pouvait le comprendre, depuis le début. Tout ce qu'il demandait, c'était davantage de temps. Parce qu'il était incapable de forcer les choses. Alors il espérait sincèrement qu'elle le lui accorderait. Parce qu'il ne voulait pas être à l'origine d'une nouvelle dispute. Plus important encore, il ne voulait pas gâcher cet après-midi et encore moins que ce moment s'interrompt, même s'il se sentait encore mal à l'aise.

Codage par Laxy Dunbar

Elève

Let it snow !

Dire au revoir, elle y était habituée. Elle savait comment procéder, elle savait faire abstraction de la douleur alors lancinante dans sa poitrine. Eléanor, aussi pathétique cela pouvait-il paraître aux yeux de certains, connaissait la solitude et s’y était faite avec le temps. C’était l’éternel refrain qui ne se séparait jamais vraiment d’elle, quand bien même elle essayait. Clairement, la blondinette ne voulait pas que Kevin fût le prochain. Une part d’elle s’en était déjà fait une raison, comme une protection avant l’heure. Ne disait-on pas qu’il valait mieux prévenir que guérir ? Elle savait le malaise qu’elle venait de causer. Elle savait aussi que c’était leur premier moment de vérité. Un moment pesant, mais nécessaire, pour lui comme pour elle. Ils ne pouvaient rester dans une perpétuelle incertitude, du moins, elle, ne le pouvait pas. A l’instar de beaucoup de personnes, Eléanor n’aimait pas franchement marcher à l’aveuglette, c’était bien trop stressant pour elle. Pour autant, elle entendait, mieux, elle comprenait. Un peu trop bien même. Et c’était justement parce qu’elle comprenait trop bien qu’elle savait, au fond d’elle-même, que plonger dans cette relation, reviendrait à se confronter à une nouvelle souffrance, en partie. Simplement parce que c’était lui, parce que c’était elle.
Lentement, elle finit par relever son regard vers celui de Kevin. Elle y vit alors toute son appréhension, ce qui la toucha, inévitablement. Aussi sourit-elle doucement pour le rassurer.

- Je comprends. Je ne peux pas dire que cela me rassure beaucoup, mais je comprends. Et j’attendrai. Je t’ai dit ne pas vouloir en savoir plus, pas tant que tu ne l’auras pas toi-même décidé. C’est juste que … une part de moi ne veut pas s’ouvrir à toi, parce que tout le monde part un jour et qu’à plus de dix-sept ans, j’ai l’impression que, dès que je tiens à quelqu’un, cette personne finit par s’en aller. Je me doute que toi-même tu as dû en connaître beaucoup des aurevoirs ou des adieux. Ton passé n’est pas plus amusant que le mien, je crois même savoir que d’une certaine façon tu en as plus souffert et bavé que moi, mais je sais à quel point il peut être pesant.

Pour autant, la dureté des paroles de Kevin n’était pas tombée dans l’oreille d’une sourde. Que lui est-il donc arrivé pour qu’il en vienne à se détester autant, à avoir « honte de lui-même ». Kevin semblait dans une fuite perpétuelle, pour quelle raison ? Quelles vérités, car elle était convaincue qu’il n’était pas question que d’une seule vérité, cherchait-il à étouffer et à oublier ? Pendant de longues secondes, elle le regarda avec intensité, dans l’espoir de trouver un indice, une réponse suffisante sur laquelle elle pourrait agir. Mais devant l’imperméabilité et le doute, elle céda bien vite.

- Je sais ce que c’est que d’avoir honte de soi-même. Tu n’as pas à te justifier là-dessus, Kevin. Mais sache que tu m’aurais pas trouvée sur ton chemin, si tu étais aussi monstrueux que tu le prétends. Sache aussi que c’est toi qui as voulu savoir si je voulais que tu restes ou non, maintenant assume la réponse.

Un sourire en coin, amusé et taquin, apparut sur son visage. Kevin était bien curieux, dissimulait des questions sérieuses derrière l’humour, et pourtant ne semblait jamais préparé à recevoir de réponses. Perpétuellement déstabilisé et gêné, comme s’il s’attendait à une réponse négative, à chaque fois. Une réponse qui, sans nul doute, confirmerait le ressentiment qu’il portait à lui-même. Eléanor l’avait désormais compris et se promettait d’y faire grandement attention. Si lui pouvait fuir la vérité, elle, elle ne pouvait se le permettre, pas si elle souhaitait atteindre profondément le Serdaigle.

- Je crois qu’il ne nous reste plus qu’à faire au jour le jour. Je m’y habituerai. Oliver avait une phrase. Une phrase dont il essayait chaque jour de m’en persuader. Et même si elle me fait peur, pour les raisons que je t’ai expliquées, je crois aujourd’hui la comprendre. Il disait : « Toutes les chansons en ont une fin. Est-ce une raison pour ne pas en apprécier la musique ? ».

Elle aussi cherchait à multiplier les efforts, à marcher en territoire miner sans que ça ne lui explose à le figure, tout comme elle était consciente qu’il en allait de même pour lui. C’était à la fois ce qui compliquait leur relation naissante et la solidifiait : ils étaient similaires en de nombreux points, un reflet quasi identique de l’un et de l’autre. Ce qui rendrait les choses particulièrement difficiles à l’avenir sans que la Poufsouffle en ait réellement conscience, bien qu’elle eût saisi que tous deux avaient des objectifs bien différents. Se dire qu’un jour ils seraient inévitablement à la croisée des chemins était bien trop terrifiant pour elle pour qu’elle en comprenne tout le sens, les conséquences et qu’elle accepte de sitôt. Ils en étaient cependant encore loin, du moins l’espérait-elle.

- Il reste quand même une question en suspens, et pas des moindres.

Son regard se fit joyeux, soudainement éclairé et malicieux.

- Les vacances arrivent, vas-tu seulement réussir à me supporter pendant quinze jours ? Sache que Poudlard et ses recoins n’ont plus aucun secret pour moi, ce qui rend le château incroyablement petit pour trouver quelqu’un.

Codage par Libella sur Graphiorum

Elève Localisation : Poudlard

Let it snow !

Eléanor & Kevin

Bien-sûr qu'ils se ressemblaient sur de nombreux points. C'était immédiatement ce qui avait touché Kevin. Il l'avait deviné dès le premier jour et rien que pour ça, il aurait voulut être capable de lui en donner plus. Parce qu'il savait que ce serait important pour elle. Comme ça avait pu l'être pour lui. Son sentiment de culpabilité fut renforcé par la déception passagère qu'il crut voir sur son visage, malgré son sourire. Ils avaient beaucoup de points communs oui, mais Kevin ne s'en sentait pas moins différent d'elle. Pour preuve, il avait douté de sa patience. Mais les paroles d'Eléanor le rassurèrent rapidement et lui laissèrent l'occasion d'exprimer au moins plus clairement sa vision des choses, ainsi que son opinion sur les jugements peut-être un peu trop hâtifs.

- Honnêtement...j'ai l'impression que tu as vécus des aurevoirs et des adieux bien plus marquants que moi. Nous ne pouvons pas comparer nos passés. Je suis certain qu'ils n'ont rien de comparables, que nos expériences ont été différentes et qu'elles continueront peut-être à l'être. Personne ne peut prédire ce qu'il se passera. Qui partira, quand, ou bien-même pourquoi. Mais en ce qui me concerne...entama-t-il avec un léger sourire avant d'aller plonger son regard dans le siens. Accorder ma confiance aux autres, m'attacher...ça relève parfois d'une réelle épreuve. Alors si je me mets à tenir à quelqu'un...ce ne ne sera pas pour lui tourner le dos un jour venu, sans regard en arrière et sans explications.

Certaines confessions d'Eléanor hanteraient pour sûr les réflexions de Kevin après cette journée. Elle avait déjà été abandonnée, c'était évident. Sa peur de revivre ça transpirait ses paroles et pousseraient le Serdaigle à se poser des questions lorsqu'il n'aurait plus l'occasion de les fuir. Il ne pouvait absolument rien prédire de l'avenir, c'est pour cette raison qu'il pensait avoir répondu le plus justement possible. Il avait passé une bonne partie de sa jeune vie encore à se sentir mal-aimé, Kevin s'imaginait mal fuir la première personne qui changerait ça dans sa vie. Il avait espéré que ce soit Adam, ou bien-même ses parents biologiques. Malheureusement, il avait appris depuis longtemps qu'on ne pouvait avoir ce qu'on voulait. S'il lui arrivait de regretter de ne pas avoir pensé à ça lorsqu'il avait prit la décision de débarquer en Ecosse, il ne perdait pas espoir. Il finirait par retrouver son frère. Kevin avait été littéralement seul les premières semaines, mais cette sensation avait changée en rencontrant Eléanor. Elle changeait à chaque fois qu'il était avec elle. Et il ne pouvait nier à quel point ça lui faisait du bien, déjà.

- Disons que j'ai ma vision des choses. Un opinion de moi-même assez dur, j'en conviens. Mais contrairement à ce que tout le monde pense, il ne fait pas de moi quelqu'un d’antipathique pour autant. Je déteste trop l'injustice pour ça.

Un nouveau sourire passa sur ses lèvres, comme pour donner plus de légèreté à ses mots. Il entendait déjà Eléanor lui dire à quel point cet opinion était en effet dur, en réalité. Mais il aspirait à être tellement plus, à ses yeux. Plus que Kevin Smith, dont le passé semblait plus lourd à mesure qu'il cherchait à l'étouffer.

- C'est une très jolie phrase. Heureusement pour toi, je suis musicien. Enfin, ce qui s'en approche ! Notre morceau pars sur de bonnes bases pour être long !

Son sourire mutin se fit presque charmeur mais il le cacha en posant son menton sur sa propre épaule, quand bien-même il ne la quitta pas des yeux jusqu'à ce qu'un petit rire s'échappe finalement de ses lèvres.

- Te supporter ? Eh bien j'avoue que j'en ai aucune idée pour le moment ! ses yeux brillaient de taquineries mais son visage se voulait transpirant d'innocence. Sur un ton plus sérieux ensuite, il reprit : Tout ça tombe plutôt bien parce que ce château me paraît toujours aussi grand et j'ai grand besoin d'en découvrir les mystères alors je serais ravi que tu deviennes officiellement ma guide.

Sur ces mots il chercha à se relever, non sans prudence.

- Et si on montait plus haut, histoire de jeter un réel coup d’œil au paysage ? Je te gage de me faire confiance et de descendre de l'arbre directement en sautant de la branche la plus haute ensuite !

Codage par Laxy Dunbar

Elève

Let it snow !

Quelque chose se passait en elle : un soulagement, ou plutôt une impression de bien-être, peut-être ? Les émotions se multipliaient en elle, passant tantôt de la timidité, à ce petit sentiment de bonheur qu’elle sentait émerger en elle. La peur, elle aussi, était toujours présente, mais elle avait changé de saveur, comme si un pacte venait d’être passé entre les deux.

- Tu prêches une convaincue. Je te l’ai dit, personne dans ce château n’est habituée à me voir sourire, à me voir accompagnée ou même rire. Mais tu as raison, demain est incertain…

Et elle ne voulait absolument pas y être, encore moins y penser. Seulement, Kevin confirmait ce qu’elle savait déjà. Un jour, eux aussi, se retrouveraient à la croisée des chemins. Une idée qui lui parût subitement saugrenue. Quel futur cherchait-elle à projeter au juste ? Depuis quand s’amusait-elle à ce petit jeu-là ? Eléanor se fit violence pour calmer la rougeur de ses joues qui ne cessait de la trahir. S’était-elle un jour montrée aussi sincère et nue qu’à cet instant ? Probablement pas.

- J’ai confiance en toi, Kevin.

La suite de ses paroles ne pouvait que ravir que la blondinette. Ses yeux pétillèrent de contentement, tandis qu’elle observait, un sourire malicieux aux lèvres.

- Vous, antipathique, Mr Entwhistle ? Je n’y crois absolument pas ! Vous oubliez que vous vous adressez à la plus antipathique des Poufsouffles !

Elle pouffa de rire, et reprit :

- Un jour, je te montrerai comment je te vois, et alors tu comprendras. Pour le moment, le mystère est trop épais autour de toi. Si j’aime la beauté du brouillard, je l’aime beaucoup moins quand il me cache ce que je dois dessiner. Mais il se dissipera, le brouillard se dissipe toujours, murmura-t-elle dans un petit sourire pour elle-même. Et je n’aime pas l’injustice non plus, ce n’est plus un secret pour personne. Tout Poudlard connaît mes desseins et ma passion pour le droit, sorcier comme moldu.

Effectivement, l’adolescente trouvait sa vision de lui-même injuste, dure. Sauf qu’elle la comprenait, d’une part parce qu’elle était très mal placée pour juger, et d’autre part parce qu’elle était confiante quant à l’impact du temps. Le temps avait bien des défauts, mais son œuvre n’était pas à mésestimer. Kevin changerait d’opinion sur lui-même, le moment venu. Pour le moment, à son instar, il prenait ce qu’il pensait mériter et rien de plus. Elle sentait l’enfant mal-aimé derrière sa carapace, celui qui avait manqué d’affection, de joie de vivre et d’espoir. Brisé, à sa manière. Et cela lui procurait de la peine, sans pour autant que celle-ci soit de la pitié. Espérait-elle pouvoir y ajouter son grain de sel, assurément. Maintenant qu’il avait croisé sa route, Eléanor escomptait bien réparer les injustices commises.

- « Notre morceau part sur de bonnes bases pour être long ! » avait-il dit.

Elle ne s’y était pas attendue, et son instinct lui disait que ce petit bout de phrase voulait en dire long. Ce qui la ravit au plus profond d’elle-même sans qu’elle ne sut comment l’expliquer. Une chose était certaine, il faisait terriblement chaud tout à coup. Eléanor était toute gênée mais pas moins heureuse de cette « promesse ».

- Hum, de toute façon, tu n’as pas le choix, rétorqua-t-elle badine. Marché conclu, je serai ta guide officielle.

Monter plus haut ? Pas une mauvaise idée si cela pouvait la rafraîchir et lui faire reprendre contenance. En revanche, le reste … lui fit perdre toutes ses couleurs, le temps d’une seconde. Elle allait répliquer quand le mot « confiance » vint la faire tiquer. Non, elle ne devait rien dire, et surtout pas exprimer sa peur. Eléanor n’avait peut-être pas le vertige, mais ses talents d’équilibriste avaient leurs limites ! Surtout, elle risquait de l’écraser dans sa chute. « Ne pas y penser, ne pas y penser » s’intima-t-elle silencieusement en tentant de dissimuler ses appréhensions.

- Très bien. Dans le pire des cas, tu devras me veiller toute la nuit pendant que Mme Pomfresh me ressoude les os !

La Poufsouffle pria sa directrice de Maison de veiller sur sa santé et grimpa sans discuter davantage vers la plus haute branche. Enfin pas trop haut non plus vu la grandeur de l’arbre. Deux branches plus tard, elle se stabilisa contre le tronc, peu à l’aise malgré la vue magnifique donnant sur le parc, les collines et Poudlard. Une bourrasque, et ils étaient bons pour se ramasser magistralement sur le sol. La neige, insuffisamment épaisse au sol, ne les amortirait pas.

- J’espère que tu sais ce que tu fais, Casanova. Je n’ai encore jamais fait mon baptême de l’air, si tu veux tout savoir. Sans compter qu’un blaireau ne vole pas ! Mais je le reconnais, la vue vaut le détour, et à partager … c’est encore mieux.

Codage par Libella sur Graphiorum

Elève Localisation : Poudlard

Let it snow !

Eléanor & Kevin

Kevin oubliait rarement les confessions des autres, sauf lorsque ça l'arrangeait. Ainsi, il se souvenait parfaitement bien de la première fois qu'Eléanor lui avait révélé qu'il était rare de la voir rire, ou même sourire. Ça l'avait tout d'abord surpris, mais aujourd'hui il pensait comprendre davantage. Pensait, parce que son opinion d'Eléanor était encore tout relatif. Il ne lui suffisait pas de se dire qu'elle lui ressemblait pour arriver à la cerner. Elle était assez mystérieuse et unique en son genre. Le brun ne comprenait pas bien pourquoi il avait la chance d'être une exception après l'altercation qu'ils avaient eu, mais c'était le genre de questions qu'il se voyait mal lui poser. Certaines choses ne s'expliquaient pas, il était bien placé pour le savoir. Et si les joues rougies d'Eléanor auraient dû le mener à un début de piste, il était encore trop tôt pour que Kevin se permette de penser que ses pensées les plus profondément enfouies étaient peut-être réciproques. S'il lisait plus à travers les gens grâce à leurs réactions qu'à leurs paroles d'habitude, ici, il n'avait aucun avantage, ni aucune certitude.

Elle avait confiance en lui. Ces paroles lui firent décocher un sourire et allégèrent davantage encore ses épaules. Il n'en demandait pas plus, alors il ne pouvait pas être plus heureux qu'à ce moment-précis. Il était bien accompagné et entouré d'un magnifique paysage dont il lui tardait de profiter davantage. Le brun avait rejoint Eléanor dans un petit rire, tout en secouant la tête. Si on pouvait douter de lui, il ne comprenait pas qu'on puisse douter de quelqu'un comme elle. Le sujet du dessin le fit pendant un instant perdre son sourire, mais Kevin se déroba tout aussi vite en choisissant une nouvelle fois la plaisanterie.

- Ne vous en faites pas. Vous aurez tout le temps pour me dessiner comme l'une de vos françaises, Jack !

Il espérait qu'Eléanor aimait suffisamment lire ou bien regarder des films moldus pour être capable de comprendre la référence, ce sans quoi sa réflexion serait moins drôle. Certes moins gênante d'un côté, parce qu'il était à parier que les joues de la blondinette ne répondrait plus de rien après quelque chose du genre. En tout cas, ça lui permis à lui de ne pas trop penser au fait qu'il n'avait plus hâte de passer sous ses crayons désormais. Il savait que ça annoncerait une évolution importante dans leur relation le jour où ça arriverait et c'était encore le genre de pensées qu'il cherchait à fuir de son côté.

- Marché conclu ! reprit-il alors, avant de se perdre dans le fil de ses pensées. C'est pas que l'idée de te border me déplairait mais crois-moi, ce sera pas nécessaire aujourd'hui.

Le regard vif, l'air mutin, il la laissa passer en premier, galanterie et prudence étaient de mises. Il s'agrippa à la sixième branche avec elle après s'être assuré qu'elle saurait les supporter tous les deux. Elle était la seule de son côté, ce qui ne pouvait pas être plus parfait pour les plans de Kevin. S'il s'était tout d'abord concentré sur ça, il eut le temps de jeter un rapide coup d'oeil au paysage avant qu'il ne réalise à quel point il était proche d'Eléanor lorsqu'il sentit un souffle chaud sur sa joue. Ce fut à son tour d'avoir l'air un peu gêné, tant dans le regard par ce sourire qu'il arbora alors.

- N'est-ce pas ? Par contre...je crois qu'il vaudrait mieux qu'on ne prenne pas trop notre temps, dit-il en jetant un nouveau regard en bas avant de se tourner un peu vers sa camarade et de lui tendre sa main. Si je n'avais pas moi aussi des choses à te faire découvrir, on s'ennuierait nan ? Ce sera surtout très rapide, tu verras. Oublie le vide !

De son côté, il avait tout intérêt à commencer à se concentrer dès maintenant. Il dégaina sa baguette de sa main libre, même si le but était que tout se passe dans sa tête. Est-ce qu'il cherchait à lui en mettre plein la vue ? Peut-être un peu, oui. Mais il voyait là aussi une belle occasion de s'entraîner lui-même aux informulés et d'en tirer un bon souvenir pour cet après-midi. Ses doigts s'entrelacèrent à ceux de la blondinette. Il souffla un coup, lui jeta un énième sourire amusé. Au même moment elle lui donna son feu vert. Il agrippa plus fort sa main et ils bondirent. C'était le moment où jamais pour lui d'incanter très fort mentalement un "Arresto Momentum."

EDIT : Ils allaient trop vite. Beaucoup trop vite. Il allait devoir réviser sa concentration lorsqu'il était en compagnie d'une fille. Sa baguette pointait le sol mais à défaut de ne plus avoir eu beaucoup de temps pour réfléchir, il avait simplement lâché un "Repulso" en dessous de lui. La neige qui aurait dû amortir sa chute se déplaça de chaque côté, même s'il aurait voulu que tout aille à sa droite pour amortir la chute d'Eléanor. Il tomba les fesses les premières sur ni plus ni moins de l'herbe. Grâce à un bon réflexe issu d'un sentiment amère d'échec, ses coudes furent les seconds à amortir le principal de la chute, épargnant ainsi sa tête qui aurait sacrément été sonnée par l'impact. Un râle de douleur s'échappa aussitôt de ses lèvres lorsqu'il chercha à se redresser un peu trop vivement pour s'enquérir de l'état d'Eléanor.

- Tout va bien ?! Rien de cassé ?

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'Dé' :

Elève

Let it snow !

Malheureusement pour Kevin, Eléanor n’avait pas grandi avec la télévision moldue, et n’avait jamais donc entendu parler du Titanic, sauf de l’accident de 1912. Aussi ne comprit-elle pas la référence, mais là encore, cette promesse de plus tard l’empêcha d’aller plus loin dans son enquête. L’adolescente avait ce merveilleux sentiment de grapiller des points, de se rattraper, enfin. Et c’était excitant en plus d’être apaisant.
De parole en parole, elle n’en finissait plus de changer de couleur, jusqu’à ce que son sous-entendu soit équivoque. Un de sourcil s’arqua – à la manière de son ami Sanguini – et elle décocha un regard amusé au Serdaigle. Bien évidemment, cela lui avait cloué le bec et l’espace d’un instant, un bref instant, elle imagina la scène. C’était intimidant, assurément, mais pas désagréable de ce qu’elle entrevoyait. Avant de monter, elle lança une discrète œillade à Casanova et sourit pour elle-même.

La soudaine proximité lui procura des petites palpitations dans le ventre. Naturellement, elle en avait déjà entendu parler, mais … c’était impossible. Elle ne s’en sentait tout bonnement incapable. Elle et les sentiments ? C’était comme les deux faces d’une même pièce, ne se rejoignant jamais. Pourtant, ce moment-là, rien qu’à eux, elle souhaitait le chérir, l’imprimer dans sa tête pour ne jamais l’oublier. Elle le savait précieux et il lui faisait le plus grand bien. Sa tête semblait enfin vidée de ses tracas, loin des discussions restantes d’avec ses professeurs. Eléanor se sentait libre et elle-même. Alors c’était donc ça…

« Oublier le vide », quel petit comique ! Elle ne pouvait pas oublier le vide. Elle le répétait mais : les blaireaux ne volaient pas ! Ils ne tombaient pas non plus des arbres ! Casanova savait-il réellement ce qu’il faisait ? Heureusement sa baguette n’était pas loin dans sa poche, et même si l’idée en vexerait le beau brun, elle n’avait guère le choix, sans quoi, c’était peine perdue pour qu’elle saute. Même avec cette main contre la sienne que seule la laine du gant séparait. Une belle occasion de s’entraîner, hein ? Ce qui faisait d’elle un cobaye. Elle ne soupçonnait fort heureusement rien. Elle avait dit avoir confiance et elle l’avait. A 70 %. Ce qui, en somme, était beaucoup pour elle. Son sourire se fit crisper, tandis qu’elle serrait davantage sa main. Non, elle ne souhaitait pas franchement sauter. Trop tard.
Son corps tombant dans le vide semblait défait de ses chaînes, le vent lui fouetta le visage, tout comme les flocons, et elle en apprécia la sensation. Faire un premier pas dans le vide, ensemble. Pouvait-on faire plus symbolique ? Difficilement. Pourtant, l’impression ne dura qu’une seconde. Eléanor, rationnelle et peu encline à donner sa confiance entière et totale, voyait le sol se rapprocher dangereusement et Kevin ne pas réagir. Pourquoi aucun mot ne franchissait-il ses lèvres ? Elle comprit, et au moment où il lançait son « Repulso », elle murmurait entre ses lèvres, un « Arresto Momentum », les yeux exorbités face à sa frayeur. Si elle se loupait, ils étaient clairement bons pour l’infirmerie !

Dé : Si 3>, sort raté ........... Si 3<, sort réussi.

Edit : Malheureusement, sa main ne fut pas assez rapide, et ne sortit pas sa baguette comme prévu. Elle s'écrasa sur l'amas de neige, plus préoccupée par le sort de Kevin que le sien. La chute, amortie grâce à lui, la glaça de la tête aux pieds. Elle avait l'impression que son coeur était resté suspendu à la branche, et son souffle, était tout bonnement coupé. Cependant, il y avait eu plus de peur que de mal. Peut-être aurait-elle un bleu au niveau du bas de son dos, sur son postérieur également, mais aucune fracture, et elle le lui devait. Aussi, une fois ses esprits remis en place, elle se tourna vers lui, le regard mi-sonné, mi paniqué.

- C'est plutôt à toi qui faudrait le demander ! Ne fais pas l'idiot, dis-moi combien de fractures tu viens de te payer pour m'épargner ?

Dans la neige, elle se mit à genoux pour s'approcher et venir à son chevet. Si sa mine était sévère, ses yeux tendaient davantage vers la bienveillance et à la douceur. Elle lui tendit la main, prête à le soulever de quelques manières que ce fut.

- Tu es un grand fou, Kevin Entwhistle. Pour la peine, c'est moi qui te borderais. Merci... souffla-t-elle dans un demi-sourire. Maintenant debout, avant que tu ne veuilles me baptiser davantage. Je t'avais dit que les blaireaux n'étaient pas vraiment faits pour les hauteurs. Allez viens, avant que nous nous attrapions froid. Je suis sûre que Mme Pomfresh sera ravie de nous sermonner. Depuis son retour de son stage à Ste Mangouste, elle n'en finit plus d'houspiller les élèves. Un gage d'affection sans doute. Au moins nous aurons le droit à deux chocolats chauds.

Son coeur battait à un rythme assez effréné tant elle avait eu peur, mais elle en rirait, plus tard, c'était certain, et surtout, elle n'oublierait pas son acte aussi héroïque que stupide. Ah les garçons ... Elle nota toutefois que même les aigles n'étaient pas doués dans leur chute. Ils n'avaient plus qu'à tester l'expérience avec un Lion et un Serpent, et le tour serait joué.

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'Dé' :

Elève Localisation : Poudlard

Let it snow !

Eléanor & Kevin

- ... mais crois-moi, ce sera pas nécessaire aujourd'hui.

Kevin s'était entendu répéter ça avec conviction, tourné à temps vers Eléanor pour la voir se redresser en même temps que lui, les vêtements recouverts de neige. Cette vision rassura aussitôt Kevin qui ne put qu'officiellement constater qu'au moins l'un de ses sortilèges avait fonctionné. Il réalisa bien vite à quel point il avait dû mal à remettre ses idées en ordre. Et maintenant qu'il avait forcé sur chacun de ses membres, la véracité de la situation ne manqua pas de lui revenir en pleine face. Il avait mal, atrocement mal. Il avait la sensation qu'on venait de passer ses coudes au broyeur, de même pour son bassin. Bouger les bras s'avéra très vite compliqué maintenant que l'adrénaline provoquée par la frayeur qu'il s'était faite n'était plus là pour masquer la souffrance. Il avait laissé son dos retomber contre le sol lorsque Eléanor arriva à son chevet, les lèvres pincées au maximum afin de retenir d'autres plaintes de douleur. Deux larmes silencieuses avaient perlées le long de ses joues lorsque ses paupières s'étaient fermées. Il aurait voulu pouvoir disparaître dans un trou mais le contact de la blondinette lui rappela bien vite que ça lui était impossible. Il allait devoir assumer sa tentative stupide de l'impressionner, dans tous les sens du terme. Le fait de la voir plus ou moins indemne grâce à lui ne le consolait pas vraiment pour le moment. Sa fierté en prenait un sacré coup et si une chose était bien certaine c'était qu'il ne risquerait pas de recommencer de sitôt, en tout cas pas accompagné.

- Je crois que...que mes deux coudes ont prit un sacré coup, lâcha-t-il finalement entre deux plaintes de douleur, tout en rouvrant les yeux. Mais je sens toujours mes jambes, c'est déjà bien non ?

Non, Eléanor ne rêvait pas. Malgré les circonstances, il s'était encore essayé à l'humour, de manière plutôt nulle certes. Mais c'était aussi bien de se l'entendre dire à voix haute afin de se rassurer lui-même. Pas une seule seconde il n'avait pensé à ce qu'il se passerait s'il échouait alors il méritait bien ce qui lui était arrivé. Le fait de se redresser grâce à l'aide de la blondinette lui arracha de nouvelles grimaces souvent suivies de grondements de douleurs, lui qui tâchait au maximum de faire bonne figure.

- Merci ? Pour avoir essayer d'attenter à ta vie ? finit-il par reprendre, une fois relevé. Ne dis pas de bêtises, Eléanor. C'était une idée stupide, je suis désolé. Tu es sûre que tout va bien ?

Son bassin douloureux le fit chanceler un peu, mais Eléanor le retînt d'un bras qu'elle passa autour de sa taille, lui permettant ainsi de garder un certain équilibre grâce à elle. Kevin fuyait à moitié son regard, les joues rougies, encore terriblement honteux. C'était encore un souvenir qu'il ne risquait pas d'oublier, un souvenir dont il finirait sans doute lui aussi par rigoler. Pour le moment il ne savait toujours pas où se mettre, ni même comment il allait pouvoir rattraper ça. Elle, entrain de le traîner jusqu'à l'infirmerie, ce n'était pas vraiment la vision qu'il avait eu de leur après-midi.

[...]

Kevin fut directement prit en charge par madame Pomfresh une fois qu'ils arrivèrent à l'infirmerie. Ils commencèrent par raconter l'incident, ce qui les amena au sermon qu'Eléanor avait su prédire. On l'installa dans un lit et lui donna de quoi calmer la douleur ainsi que du poussos. Une petite-heure après l'incident le temps de rejoindre l'infirmerie et d'être prit en charge, le Serdaigle se sentait déjà mieux. La blondinette était restée dans les parages, attendant patiemment qu'on arrête de s'agiter autour de Kevin pour pouvoir venir ensuite à son chevet. Son bras gauche avait plus souffert que le droit, on l'avait donc bandé pour accélérer le processus de guérison. L'infirmière prétendait qu'il pourrait sortir au plus tôt le lendemain s'il ne s'agitait pas trop. Une nouvelle qui n'enchanta pas franchement Kevin, même s'ils eurent droit à deux chocolats chauds allègrement proposés avant qu'on ne les laisse seuls.

- Tu as l'air de plutôt bien connaître madame Pomfresh, à ce que je vois. Le sermon puis les chocolats...c'est assez contradictoire. Tu as déjà eu à passer une nuit ici ?

Kevin avait jeté un regard à Eléanor en engageant la conversation avant de laisser son regard se perdre sur le contenu de la tasse qu'il tenait d'une main. Sa voix était un peu brisée alors il se racla la gorge, tiraillé par une boule de nervosité dans l'estomac. Il se sentait toujours aussi nul, qu'elle soit là à son chevet pour l'observer dans ce lit n'arrangeait rien.

Codage par Laxy Dunbar

Elève

Let it snow !

De l’humour. Elle eut un léger sourire, tandis que ses yeux passaient au peigne fin son visage, son corps et les dégâts qu’elle supposait nombreux. Le voir ainsi lui faisait mal au cœur, lui qui avait pensé bien faire. Lentement et en douceur, elle vint passer son bras autour de sa taille pendant qu’elle s’emparait de son bras à lui pour le poser sur ses épaules. Heureusement pour eux, Eléanor en dépit de son apparence, possédait une certaine force physique due notamment aux fruits de son éducation et de l’élevage bovin qui avait bercé son enfance. Campée sur ses deux jambes, solidement, elle adressa alors un regard, mi-exaspéré mi-tendre.

- Je vais bien grâce à toi, Kevin. Je ne pourrais pas t’aider si tu n’avais pas pensé à ma chute au détriment de la tienne. Tout va bien, je t’assure.

« J’ai juste craint pour ta propre vie. » pensa-t-elle en ravalant un soupir discret. Ce n’était pas franchement l’après-midi qu’elle s’était imaginée. Mais par-dessus tout, elle redoutait la culpabilité du Serdaigle et son impact. Elle ne tenait absolument pas à ce qu’il renferme, à ce qu’il lui tourne le dos par honte. Aussi, quand ils franchirent les portes du château sous le regard de petits curieux, elle affirma sa prise autour de lui, le regard froid envers quiconque essayait de formuler un commentaire ou une critique. Une fois à l’infirmerie, elle dut renoncer à le garder près d’elle et le confia aux soins méticuleux de Mme Pomfresh.

[…]

Raconter ce qui s’était passé… Eléanor avait déjà une excuse toute faite en tête et parfaitement contraire à ses convictions. Seulement, Kevin assuma toutes les responsabilités et de fait, parla le premier. Dos aux lits de l’infirmerie, elle dût attendre que Mme Pomfresh aide le blesser à se changer, les rideaux tirés autour d’eux. La Poufsouffle en profita pour faire les cents pas – ce que lui reprocha l’infirmière – et se découvrir. Ses cheveux goûtaient encore un peu, mais elle n’avait pas froid. La chaleur de l’infirmerie se suffisait à elle-même.
Le temps passait et elle avait cette désagréable sensation d’ancrer ses pieds dans le sol. Ses jambes commençaient à devenir lourdes alors que du coin de l’œil elle voyait tous les soins prodigués à Kevin. Qu’est-ce qu’il leur avait pris ? Elle se revoyait là, des années plus tôt, et à chaque fois, c’était le même sentiment d’impuissance, celui qu’elle détestait le plus au monde. Enfin, l’attente trouva son terme et, avec permission de l’infirmière, elle put s’installer au chevet du patient, sur une chaise. La condition ? Pas de bruit ni de chahuts. Classique.

A la droite de Kevin, elle tira une chaise sur laquelle elle prit place tandis que deux tasses se profilaient jusqu’à eux. Son estomac était désormais noué et l’odeur du chocolat, de prime à bord, lui donna une sensation de nausée, jusqu’à ce que le réconfort fasse son œuvre. Elle non plus n’osait qu’à peine le regarder. Elle s’en voulait, d’une certaine manière. Mais de ses mauvaises pensées, elle fut très vite tirée, et un sourire nostalgique passa sur ses lèvres.

- La première fois que je suis montée sur un balai, oui, avoua-t-elle sans se cacher. Mais ce n’est pas raison qui me fait aussi bien connaître Mme Pomfresh. Oliver jouait au Quidditch et aimait particulièrement faire des acrobaties sur son balai. Or, bien souvent, cela se terminait ici. Ce qui le faisait rire aux éclats. J’ai même hésité à graver cette chaise de mon prénom.

Elle essayait de détendre l’atmosphère, ce qu’avait toujours fait son meilleur ami lorsqu’ils se retrouvaient, par sa faute, à l’infirmerie. Elle le revoyait là, le sourire d’un brigand perché sur les lèvres et le regard pétillant de malice. Lui aussi aimait impressionner les filles, mais il aimait surtout lui coller une peur bleue à elle. C’était un temps qu’elle regrettait. Aussi perdue, dans ses pensées, elle ne perçut qu’un peu tard le malaise profond dont faisait l’objet Kevin. Elle but une gorgée de chocolat, et soupira doucement.

- Arrête, souffla-t-elle en levant ses prunelles sur lui. Nous avons expérimenté la théorie de Newton sur la chute des corps, et alors ? Celui qui est le plus à plaindre, c’est toi, pas moi. Je ne t’en veux pas, Kevin. C’était une expérience comme une autre, et je la referais sans hésiter, si ça pouvait soulager ta conscience.

Ses doigts se raffermirent autour de sa tasse, presque inconsciemment. Elle ne savait pas quoi lui dire. Ou du moins si, les idées ne lui manquaient pas, seulement c’était avouer des choses qu’elle n’était pas prête à s’entendre dire. Alors finalement, elle rapprocha sa chaise pour venir davantage auprès de lui, et planta son regard dans le sien, fermement.

- Durant cette chute, pendant une seconde entière, je me suis sentie libre, vivante. C’était ce que tu voulais n’est-ce pas ? Est-ce que c’était de la folie ? Oui, et après ? Ce n’est pas grave, Kevin. Il y a des choses plus importantes et plus graves que de plonger dans le vide à deux. Nous recommencerons, avec plus de sécurité cette fois, mais nous le referons. Je suis loin d’être traumatisée et tu ne devrais pas l’être non plus. Alors arrête s’il te plaît de te torturer comme si tu m’avais trahie. Tout va bien, je te le promets.

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Elève Localisation : Poudlard

Let it snow !

Eléanor & Kevin

Passablement rassuré par les paroles de sa camarade, le Serdaigle s'était promis avant d'arriver jusqu'à l'infirmerie de l'obliger à passer sous les mains de madame Pomfresh elle-aussi. Il n'y avait que de cette manière là qu'il arriverait à être totalement rassuré, ce qui était la première étape à franchir pour lui permettre de se débarrasser de sa culpabilité. Il s'était moqué des regards qu'ils avaient pu croiser lors de leur traversée des couloirs, tout comme il s'était moqué des potentiels jugements et sermons une fois arrivés à l'infirmerie. En stipulant bien que sauter d'un arbre sur un sol enneigé depuis à peine deux heures avait été son idée. Les autres pouvaient bien croire et dire ce qu'ils voulaient de lui, en de pareilles circonstances, il en avait cure. Il était loin d'être le premier idiot de ce château et il ne serait certainement pas le dernier. La seule opinion qui comptait encore dans tout ça c'était celle d'Eléanor, qui l'avait traîné jusqu'à l'infirmerie et ne l'avait pas quittée ensuite.

[...]

La manière dont elle parlait de ce fameux Oliver était bien particulière. Avec une certaine nostalgie qu'il retrouvait pour la deuxième fois aujourd'hui. Ce ton de voix, Kevin savait d'ores et déjà qu'il serait capable de le reconnaître entre tous les autres. Il ne connaissait rien de ce garçon et pourtant il lui semblait être capable de le voir assez clairement, au point qu'il pensait comprendre pourquoi et comment il avait été aussi important pour Eléanor. Indispensable, même, sans aucun doute. Il avait peut-être déjà été dans ce lit et elle, elle avait déjà été sur cette chaise. Le brun ne se trouvait pourtant encore aucun point commun avec son meilleur-ami. La perspective que sa place reste indétrônable au point de lui faire de l'ombre lui traversa l'esprit, mais la blondinette reprit la parole avant qu'il ne puisse aller au bout de ses pensées. Kevin aurait voulu être capable de passer au dessus de son malaise, mais ignorer les faits était vraiment difficile maintenant qu'il était dans ce lit d'infirmerie. Ses yeux se relevèrent sur elle lorsqu'elle décida de rapprocher un peu sa chaise. Le coup de la théorie de Newton ne l'avait même pas fait sourire, c'était pour dire à quel point il était entrain de faire tout un plat de tout ça. Il n'arrivait même pas à rompre le silence lui-même, aucun mot ne parvenait à franchir la barrière de ses lèvres. Son regard se baissa encore un instant, le temps pour lui de boire une première gorgée de son chocolat et de fuir le début des paroles de la blondinette qu'il appréhendait encore. Mais c'était sans compter la détermination d'Eléanor qui tenait à avoir toute son attention. Kevin finit par se noyer dans son regard et c'est bel et bien un sourire qui se raccrocha à la commissure de ses lèvres, malgré lui. Parce qu'au fond, il se sentait encore plus stupide de l'avoir plus ou moins obligée à lui dire tout ça. Il aurait aimé avoir au moins un bras de valide pour aller attraper sa main, mais alors il aurait fallut qu'il lâche sa tasse et il n'y aurait eu plus aucune spontanéité dans la situation. Il avait déjà suffisamment foiré sa vision des choses aujourd'hui.

Finalement, il laissa sa tête retomber en arrière en poussant un soupir. Il se redressa presque aussitôt, un sourire moqueur sur les lèvres, la tête dodelinante de gauche à droite.

- C'est pitoyable, hein ? Franchement, on pourrait aisément devenir les têtes d'affiches d'un nouveau film de comédie/romantique avec cette histoire.

Tout comme ne pas être capable de se débarrasser de sa fierté en de pareilles circonstances était pitoyable. Kevin pinça des lèvres et chercha à capter de nouveau le regard d'Eléanor avant de reprendre la parole.

- Je voulais te montrer que tu pouvais avoir confiance en moi. Que ça en valait le détour, que tu n'aurais pas à le regretter. Tu comprends donc pourquoi je ne suis pas forcément enchanté que ça se soit terminé ici...il jeta un regard autour de lui, poussa un nouveau soupir avant de l'observer elle, à nouveau. Merci...merci de ne pas prendre cet échec pour ce qu'il est. Je voulais t'impressionner, reprit-il plus bas, presque timidement. Je crois que c'est raté pour le moment.

Codage par Laxy Dunbar

» [Eléanor & Kevin] Nothing, nowhere.
» Kevin Entwhistle, enchanté ! (ou pas)
» Pour Kevin & Eleanor
» [Kevin]Rapprochement non désiré
» [Eléanor & Kevin] Take me back to the day we met.