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 [Eléanor & Adam] On ne peut pas fuir éternellement...

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Adam Pickering
Elève
Adam Pickering


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MessageSujet: [Eléanor & Adam] On ne peut pas fuir éternellement...    [Eléanor & Adam] On ne peut pas fuir éternellement...  Icon_minitimeVen 5 Juil - 18:32

You said you wouldn't and you fucking did.I’m falling. In all the good times I find myself longing for change. And in the bad times, I fear myself.
Eléanor & Adam - Pickering, tu dois sortir de là ! Mec...ça fait une heure que t'es à poil sous cette douche.
- Dégage, si t'en a marre de te rincer l’œil !

Les deux mains du bienveillant Thomas Paley se levèrent en signe de paix, mais le regard d'Adam sembla le dissuader de surenchérir. Il fut laissé à nouveau seul dans les douches masculines, sous une eau glaciale. Il fallait au moins ça pour compenser le fait qu'il avait très peu dormi ces derniers jours, ou en tout cas, jamais de son propre chef. Tout son monde s'était écroulé en moins d'une semaine et il passait par conséquent son temps à essayer de faire le tri dans ses émotions. Plus rien, jamais, ne serait comme avant. Tout ce qu'il avait construit était détruit. Ses amitiés, son premier amour...envolés. Sa confiance...comment allait-il pouvoir être un jour en mesure de la ré-accorder ? Ses parents avaient passées ces dix-sept dernières années à lui mentir, Rachel avait craché sur ses derniers espoirs quant à Poppy, Matthew et Stephen... pas un seul d'entre eux n'avait essayé de le comprendre. Si plus que jamais, le Gryffondor avait su qu'il aurait besoin d'eux après toutes les choses qu'il avait apprises et qu'il aurait encore à traverser, il avait tout de même prit la décision de couper totalement les ponts avec eux après une, ou plutôt la, dispute de trop.

Tous lui disaient qu'il se trompait, qu'il n'avait pas le droit de tenir Kevin à l'écart. Ils estimaient qu'il avait droit à la vérité, que la volonté de leurs parents ne comptait pas après les mensonges qu'ils avaient été capables de leur faire. Ils prétendaient qu'il avait le droit d'être heureux, qu'il avait le droit d'accepter son frère pour ce qu'il était. La pièce manquante destinée à boucher le trou béant qu'Adam avait toujours ressenti au fond de lui. Mais aucun d'entre eux ne s'était véritablement mit à place. Personne n'avait essayé de considérer sa décision pour ce qu'elle était, un acte profondément bienveillant aux yeux du brun. Lequel lui demandait de faire un énorme sacrifice. Personne ne savait à quel point tout ça était difficile à vivre pour lui. Alors de plus en plus, Adam s'était mit à penser que personne autour de lui ne le connaissait réellement en réalité... Mais si une chose était bien certaine, c'était qu'il comptait ne laisser personne juger sa décision. Peut-être qu'il se trompait, comme ils le disaient tous si bien. Mais alors il tenait à s'en rendre compte en temps et en heures, plus que tout il voulait se remettre lui-même avant ça.

Parce que même sous cette eau glaciale, destinée à lui pincer les muscles, Adam ne ressentait rien d'autre qu'un profond désespoir qu'il n'était pas encore parvenu à extérioriser.

[Flash-back, deux jours plus tôt, à la sortie d'un cours de Botanique, le dernier de la journée.]

- A...Adam... ? C'est vraiment toi ?

Il était là. Devant moi. Tel que je l'avais redouté. Mais ça devait forcément finir par arriver, non ? Je ne l'avais encore jamais vu d'aussi près, mise à part l'infirmerie. C'était étrange, il fallait l'avouer. Très étrange. Mais le sourire qui commençait à se dessiner au coin de ses lèvres me dissuada de rester planté là sans rien dire plus longtemps.

- Ça se voit, non ?
répliquais-je alors le plus froidement possible, en remontant un peu mon sac en bandoulière sur mon épaule.
- Tu crois qu'on pourraient...discuter ? Je comprendrais qu'il te faille du temps mais...J'ai attendu ce jour depuis que je sais pour toi.

Je sentais bien qu'il n'était pas confiant. Que les mots peinaient à sortir de sa gorge malgré son regard plein d'espoirs. Les gens nous contournaient sans prêter un seul instant attention à notre discussion, littéralement étranger et indifférents à ce moment que nous nous étions entrain de vivre, à ce moment que nous n'oublierions jamais.  

- Ecoute, Kevin...

Allais-je le faire ? Véritablement ? Mes yeux se posèrent sur le sol un instant, mes lèvres restèrent entre-ouvertes. Je n'avais pas le droit de me décourager, j'avais déjà perdu tellement pour prouver que ma décision était la bonne. "Désolé Kevin, mais ça va te faire aussi mal à toi qu'à moi" m'autorisai-je à penser un instant, après quoi mes yeux verts se reposèrent à l'intérieur de ses prunelles pareilles aux miennes de là où j'étais.

- Ce...ce n'est pas mon cas. J'ai toujours su pour toi...mais je n'en n'ai jamais parlé, parce que nous n'aurions jamais dû nous connaître. Tu n'aurais jamais dû venir jusqu'en Ecosse. Je...je ne veux pas apprendre à te connaître et tu ferais mieux de rester loin de moi.

Les mots avaient franchis la barrière de mes lèvres d'une façon machinale, toute préparée à l'avance. Ça n'avait pas été si difficile de tenir le fil, mais je crois que je ne m'étais encore jamais senti aussi accablé par la honte face à son nouveau regard. Il était resté bouchée bée, comme je l'aurais sans doute été à sa place. En voyant la colère commencer à déformer les traits de son visage, j'ai su qu'il était temps pour moi de partir avant que les émotions en moi ne se mettent à trop bouillonner elles aussi. Mais alors que je passais à côté de lui pour tracer mon chemin, il me retînt le bras d'une poigne si ferme qu'il me poussa à froncer aussitôt les sourcils.

- Lâche-moi !
- Tu ne crois pas que j'ai au moins le droit à la vérité ?!
- Crois-moi...tu ne veux pas l'entendre.

Nous avons échangés un dernier regards lourds en sentiments refoulés et non-refoulés. Je m'étais libéré de sa poigne avec force pour reprendre mon chemin et cette fois, il n'avait pas cherché à me retenir.

[Fin du flash-back.]

Nous étions samedi, mais contrairement aux autres élèves, il n'avait pas toute la journée devant lui. Il avait prit tout son temps ce matin, même s'il savait être attendu pour 9 heures en salle de classe pour rattraper plusieurs des derniers devoirs qu'il avait manqués avant de revenir. C'est à 9h45 qu'il était arrivé devant la porte, habillé d'un jean et d'une simple chemise, bonnet enfoncé sur ses cheveux encore trempés.

- Pickering, enfin. Vous êtes en retard de quasiment une heure, j'imagine que vous le savez ? le gronda la surveillante assise derrière son bureau.
- Pardon, j'me suis oublié... Je resterais quarante-cinq minutes de plus s'il le faut.
- J'y comptais bien !


Il l'entendit glousser de là où il était, ce qui eut pour effet de lui faire rouler des yeux. Tout en poussant un profond soupir il prit place à une table, sans même faire attention aux autres élèves présents. A vrai dire il n'y avait pas l'air d'avoir grand monde, mais au bout de plusieurs minutes, une tête blonde finit par lui apparaître dans le coin du regard. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il reconnue enfin Eléanor Branstone, l'une des personnes qu'il espérait bien pouvoir éviter également. Il se raidit littéralement sur sa chaise, se racla la gorge et leva le bras pour attirer l'attention de la surveillante.

- Est-ce que je peux aller aux toilettes ?
- Il fallait y penser avant, Pickering !
- Mais...
- Au travail !


Aucune échappatoire, donc. Génial. Cette heure et ces quarante cinq minutes allaient être les plus longues de sa vie, assurément.

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Eleanor Branstone
Elève
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MessageSujet: Re: [Eléanor & Adam] On ne peut pas fuir éternellement...    [Eléanor & Adam] On ne peut pas fuir éternellement...  Icon_minitimeDim 7 Juil - 12:12

Like a stranger vanish like a vapor.

Pour sa part, Eléanor s’était réfugiée dans la salle d’aide aux devoirs toute la semaine. Depuis sa conversation avec Ron, elle n’avait cessé d’éprouver de la culpabilité. Elle avait beau avoir une confiance aveugle en Kevin, sa nature méfiante et renfermée prenait aisément le dessus lorsqu’elle baissait sa garde. Par conséquent, elle se retrouvait parfois à décortiquer chacune de ses conversations avec son Serdaigle pour y trouver un indice, quelque chose qui puisse infirmer ou confirmer ses doutes naissants. Et cela la rendait éperdument triste. Sans compter que les examens approchaient à grand pas et l’angoissaient. Bientôt elle devrait dire adieu au Château, à ses repères, à son adolescence, et peut-être même à Kevin. Alors elle s’occupait l’esprit, se rendait davantage disponible en essayant d’éviter le plus de monde possible en attendant de trouver suffisamment de courage en elle pour aller affronter Kevin.

Ce matin-là, elle aidait une cinquième année de sa maison à réviser ses Buses. Elle était concentrée sur un cours d’histoire de la magie quand soudain elle entendit le nom de Pickering une première fois. Elle ressentit comme un frémissement sur sa peau, et pourtant mit ça sur le compte de la fatigue. Adam ne pouvait pas être de retour. Encore une fois, Kevin lui en aurait forcément parlé. Il ne l’aurait pas laissée dans l’ignorance, pas après autant de confidences au sujet de son frère. Mais force était de constater que Kevin lui disait de moins en moins de choses depuis des jours, pour ne pas dire depuis son kidnapping. A nouveau, le nom de Pickering résonna dans la salle de classe. Elle ne rêvait pas ou alors il lui fallait consulter de toute urgence. Pour en avoir le cœur net, l’adolescente décida de se retourner et … surprise !

Elle dût se retenir fermement à la table de bois pour éviter à ses jambes de céder. Adam Pickering se trouvait sous ses yeux, et la ressemblance était … si troublante ! Eléanor jeta un regard vers la surveillante occupée à lire Sorcière Hebdo et s’avança vers le Gryffondor un pas après l’autre. Enfin à sa hauteur, là où la ressemblante était encore plus troublante si cela était possible, elle plongea son regard dans celui d’Adam sans aucun sourire d’aucune sorte. Son visage était fermé, ses yeux ô combien sérieux, et finalement elle le pinça au poignet. Oh ce n’était pas pour lui faire mal, c’était en réalité une simple vérification. Non, elle n'était définitivement pas folle et lui définitivement pas un fantôme.

- Merlin tout puissant, murmura-t-elle les yeux soudainement grands ouverts, tu es de retour.

Elle avait prononcé ses mots comme s’ils se connaissaient depuis toujours. Elle se recula d’un pas ou deux, autant gênée que stupéfaite et perturbée.

- Miss Branstone ?


Elle fit volte-face tandis que la surveillante la défigurait de ses yeux de chouette.

- Que faites-vous ?

- Je … Je … Je …
- Vous faites peur à voir et vous perturbez ceux qui travaillent. Si vous n’avez rien de plus important à faire, je vous prierai de quitter cette salle de classe.
- Bien Madame.

Et elle s’en retourna vers sa camarade, l’esprit embrouillé et bien décidée à ne plus se faire rappeler à l’ordre de la sorte. Malheureusement, elle était désormais hermétiquement fermée au cours du Professeur Binns. Kevin savait-il ? Avaient-ils déjà parlé ? Etait-elle la seule dans Poudlard à ne pas être au courant du retour de Pickering ? Eléanor s’excusa auprès de la Poufsouffle, promit qu’elles reprendraient ce soir, et prit ses affaires pour quitter la salle d’un pas précipité. Oh elle ne comptait aller nulle part, elle évitait déjà le premier jumeau, le deuxième aurait donc droit à sa confrontation. Même si pour cela, elle devait attendre une heure et quarante-cinq minutes devant la porte à faire les cent pas.


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MessageSujet: Re: [Eléanor & Adam] On ne peut pas fuir éternellement...    [Eléanor & Adam] On ne peut pas fuir éternellement...  Icon_minitimeJeu 11 Juil - 17:26

You said you wouldn't and you fucking did.I’m falling. In all the good times I find myself longing for change. And in the bad times, I fear myself.
Eléanor & Adam Une main sur l'oreille, Adam chercha à cacher un peu son visage en espérant que ça suffirait à faire en sorte qu'Eléanor ne le reconnaisse pas. Après tout il ne lui avait jamais véritablement parlé, combien de chances pour qu'elle connaisse son nom ? Quel idiot il faisait. Bien-sûr qu'elle le connaissait ! Kevin lui avait forcément parlé de lui. Le brun souffla un grand coup pour s'intimer au calme, après quoi il laissa finalement son bras retomber le long de sa table. Travailler. Rattraper son retard. Voilà ce qu'il était venu faire. Il n'avait pas le droit de se laisser perturber s'il voulait réussir son année. Elle allait l'ignorer, il allait le faire également et tout allait bien se passer. Adam n'avait absolument rien à lui dire. Tout ce qu'il voulait à l'heure actuelle, c'était qu'on le laisse tranquille.

Il s'était penché à gauche de sa table afin de pouvoir sortir un livre de son sac. Une fois redressé sur sa chaise, ses yeux tombèrent directement face à une Eléanor venue devant lui cette fois. Son regard remonta lentement jusqu'au siens, inexpressif. Il la trouva aussitôt très pâle, alors qu'elle donnait l'air d'être face à un revenant. Ils n'échangèrent aucun mot, ils se contentèrent simplement de se regarder. Jusqu'à ce que la main d'Eléanor s'avance jusqu'à son bras pour le pincer.

- AIE ! T'es dingue ou quoi ?! décida-t-il de surréagir en ramenant vivement son bras contre son torse.

Il l'entendit marmonner qu'il était de retour, l'air profondément choquée. Kevin ne lui avait donc pas dit ? Les sourcils d'Adam se froncèrent et avant même qu'il ne puisse penser à répondre, la surveillante gronda la blondinette à son tour. Le Gryffondor ne la quitta pas du regard jusqu'à ce qu'elle se soit en allée de la salle, assez décontenancé par la situation comme il était dépassé par tout le reste. Au moins, il put souffler une nouvelle fois. Il aurait plus de chances de réussir à se concentrer comme ça. Cependant, il était loin d'imaginer un instant qu'Eléanor l'attendrait derrière cette porte.

[...]

11h30. Il était temps pour les élèves présents de rassembler leurs affaires pour aller déjeuner dans la Grande-Salle. A moitié satisfait du travail qu'il avait fourni ce matin, le garçon avait prit son temps pour être le dernier à sortir, ainsi, il espérait pouvoir décider de ce qu'il allait faire de son côté tranquillement. Il n'avait pas franchement faim, ni très envie de quoi ce soit en réalité. Il réajusta son sac en bandoulière sur son épaule d'une main, puis c'est ensuite son bonnet qu'il remit sur sa tête. Un pas de plus plus tard, il franchissait la porte de la salle de classe et apercevait à nouveau une tête blonde du coin de l’œil. Il se tourna face à elle et ses bras se levèrent légèrement avant de retomber rapidement le long de son corps, lui donnant un air agacé déjà.

- Qu'est-ce que tu fais encore ici ? Je ne veux pas te parler, tu ferais mieux d'aller prendre ton déjeuner avant qu'il ne soit trop tard !


Piètre excuse, mais il fallait bien commencer quelque part ! Sur ces paroles il chercha à la contourner pour continuer sa route, peu soucieux de l'impression qu'il laisserait.

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MessageSujet: Re: [Eléanor & Adam] On ne peut pas fuir éternellement...    [Eléanor & Adam] On ne peut pas fuir éternellement...  Icon_minitimeVen 12 Juil - 21:00

Like a stranger vanish like a vapor.

Son pas martelait le sol dans des aller-retours qui n’en finissaient plus. Les questions se bousculaient dans sa tête. Adam l’avait traitée de dingue, elle ne pouvait pas tout à fait lui donner tort. Sa colère était profonde et sa déception bien amère. Maniaque du contrôle, les choses semblaient pourtant lui échapper. Tout comme la notion du temps. Les minutes lui semblaient longues, son comportement ridicule. Eléanor finit par s’arrêter pour sortir de son sac son carnet de croquis. Là elle chercha activement les croquis sur son Ecosse natale, sur les paysages qui avaient jadis entouré le cottage de son enfance. Ses doigts glissèrent dessus, retracèrent chaque relief, chaque rocher. La Poufsouffle ferma alors les yeux pour s’intimer au calme le plus profond. Elle se souvenait …

Une heure plus tard, elle s’était assoupie. Le bruit de son carnet tombant sur le sol la réveilla en sursaut. Aussitôt elle le ramassa et se leva du parapet sur lequel elle avait pris place. Le calme de la cour lui apprit qu’il n’était pas encore midi. Ils n’étaient pas encore sortis, et c’était tant mieux. Vingt minutes plus tard, les premiers Serpentards sortaient dans la salle de classe. Eléanor se prépara mentalement à affronter Adam. Qu’allait-elle pourtant bien lui dire ? Elle l’ignorait. Comme elle ignorait pour quelle raison saugrenue elle avait bien pu l’attendre. Il ne lui devait rien et elle n’avait rien à attendre de lui non plus. C’était comme se rattacher à un espoir vain : ce n’était pas à travers Adam qu’elle pourrait parler à Kevin.
Lorsqu’il sortit enfin, elle se plaça dans sa périphérie. Son air exaspéré la renfrogna. « Je ne veux pas te parler » lui déclara-t-il. Phrase à laquelle elle manqua de répliquer de but en blanc qu’aucun des deux jumeaux ne daignait vouloir lui parler de toute façon. Les sourcils froncés, Eléanor tendit alors brutalement son bras pour l’empêcher de passer.

- La moindre des politesses serait de m’écouter, tu ne crois pas ? lâcha-t-elle en lui lançant un regard inquisiteur.

Elle l’avait vu une ou deux fois chez Dumbledore et l’avait trouvé plutôt convaincant. C’était donc le moment de le tester sur l’impétueux Gryffondor.

- Je t’ai attendu plus d’une heure et demi, Adam Pickering, alors non tu ne vas pas te défiler. Tu n’aimerais pas ressembler à ton frère, n’est-ce pas ?
ajouta l’adolescente sans cacher son ressentiment soudain. Vous avez parlé et cela s’est mal passé, dans le cas contraire cette scène n’aurait jamais existé.

Il n’y avait pas d’autre explication, et maintenant qu’elle y réfléchissait, le silence de son Serdaigle était au contraire des plus parlants. Pas de quoi apaiser le grondement qu’elle sentait en elle malheureusement. Elle attendit que le couloir soit désert pour reprendre, la main toujours posée sur la poitrine du Gryffondor.

- Le sort a décidé que de vous deux, c’est toi qui me parlerais. La cour ne sera pas déserte bien longtemps rassure-toi, juste assez pour te laisser le temps de m’expliquer la situation. Et, crois-moi Adam,
précisa-t-elle d’un ton presque menaçant en pointant la petite cour de sa main libre, ce n’est pas une requête.

Même si le « s’il te plaît » lui brûlait les lèvres. Sauf que même sa bonne éducation ne faisait pas le poids face à son exaspération. Eléanor voulait des réponses et elle les obtiendrait, de gré ou de force. Sa patience connaissait elle aussi ses limites.

- Dix minutes
, insista-t-elle en retirant finalement sa main (et sans la moindre rougeur !), après je te laisserai disparaître de nouveau, tu as ma parole.

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Dernière édition par Eleanor Branstone le Ven 19 Juil - 16:52, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Eléanor & Adam] On ne peut pas fuir éternellement...    [Eléanor & Adam] On ne peut pas fuir éternellement...  Icon_minitimeJeu 18 Juil - 19:16

You said you wouldn't and you fucking did.I’m falling. In all the good times I find myself longing for change. And in the bad times, I fear myself.
Eléanor & AdamIl n'eut pas l'occasion d'aller bien loin contrairement à ce qu'il avait espéré. Sa route fut barrée par le bras d'Eléanor qui venait de se plaquer contre son torse avec détermination. Adam jeta un regard à ce dernier tout en haussant un sourcil, après quoi il se recula pour pouvoir redonner toute son attention à sa détentrice.

- Pourquoi t'écouter si je n'ai rien à te dire ?
insista-t-il, le regard noir.

Ce n'était pas difficile pour lui d'être méchant avec toutes les émotions qui se confondaient dans sa tête. Même si ce qu'il montrait de lui-même dans ces moments là n'était pas vraiment lui, ceux qui ne le connaissaient pas ne pouvaient pas vraiment le savoir. La dernière fois qu'il s'était isolé et retourné contre tout le monde ainsi, ça avait été après le départ de Rachel. Il n'en n'en n'avait résulté rien de bon, jusqu'à ce que ses meilleurs-amis décident de ré-intervenir une ultime fois. Depuis ce jour, Adam avait comprit qu'ils étaient les seuls personnes sur qui il pourrait jamais compter. Ils étaient la seule famille qu'il ait jamais eue et il était parvenu à s'en contenter, même plus, à avoir la sensation de vivre considérablement heureux jusqu'à aujourd'hui. Ces six derniers-mois passés avec son père mis à part, évidemment. Si eux avaient été terribles à passer, ils avaient néanmoins débouchés sur une énième victoire dont le brun n'était pas peu fier. Son père avait arrêté de boire et s'était même retrouvé un petit travail pour subvenir à ses besoins, lorsque Adam était parti. Il priait chaque jour pour que rien n'est changé, parce que tout ne tenait toujours qu'à un fil avec son père, il en était bien conscient. Peut-être qu'au fond, il lui ressemblait plus qu'il ne voulait l'admettre, mais si le Gryffondor en venait à prendre la décision de couper les ponts avec ses seuls réels piliers du quotidien, ainsi qu'avec le reste du monde, c'était bien parce qu'il en ressentait le besoin. Peu lui importait à quel point c'était nocif, pour lui. Il avait besoin de faire le point et Adam n'était pas certain que discuter avec la petite-copine de son frère l'aiderait à atteindre cet objectif.

- Ce qui se passe entre toi et mon frère ne me regarde absolument pas, répondit-il tout d'abord avec une voix détachée, silencieux ensuite pendant quelques instants à l'écoute des déductions faites par Eléanor. Ce n'est pas avec moi que tu dois voir tout ça.

Il tenta de faire un nouveau pas en avant et sur le côté, mais la main d'Eléanor lui barrait toujours la route, plaquée contre son torse. Il voyait bien dans son regard qu'elle était au moins aussi décidée que lui, tout comme il était bien conscient que c'était lâche de sa part de ne pas vouloir lui parler. Seulement, s'il n'avait pas donnée la vérité à Kevin, ce n'était pas pour mieux la révéler à sa petite-amie. Et si son son frère avait pu lui rapporter tous ses mensonges à sa place, il fallait avouer que ça l'aurait bien arrangé. A la vue du tempérament de sa camarade, il imaginait qu'elle serait venue à sa rencontre en colère, comme tous les autres avant elle. L'incompréhension d'une chose pouvait provoquer beaucoup de ressentiments, il était bien placé pour le savoir maintenant.

Mais Eléanor n'en démordait toujours pas. La petite cour pointée du doigt, elle n'avait pas lâché son torse pour autant, comme craintive à l'idée qu'il ne cherche à s'enfuir en courant. La maligne. Il fallait dire que l'idée le démangeait vraiment. Ses lèvres se pincèrent et il secoua la tête d'un air toujours aussi résigné, lui aussi. Elle ne l'intimidait pas, qu'on se le dise ! Néanmoins, sa dernière requête le fit changer de mimique. Il soupira bruyamment tout en passant une main derrière sa nuque, puis il répondit finalement.

- Dix minutes. C'est tout ce que tu auras.

La dureté de sa voix le surprit un peu. Lui-même n'avait pas l'habitude de se sentir comme ça, mais après tout, il s'était lui-même foutu dans ce pétrin. Tout comme il estimait son père être sa responsabilité, ces mensonges-là, l'étaient, eux aussi. Il pouvait bien prendre dix minutes pour les répéter à Eléanor, d'autant plus qu'après ça, elle devrait vouloir le laisser tranquille.
La main de la blondinette retomba le long de son corps, suivie par les yeux d'Adam. Il remonta rapidement ses yeux sur elle avant de commencer à s'engager en direction de la petite cour, les mains enfoncées dans les poches de sa veste.

- Qu'est-ce que tu veux savoir ? demanda-t-il d'un ton qu'il voulait toujours aussi détaché une fois qu'ils furent à l'extérieur, le regard à ses pieds.

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MessageSujet: Re: [Eléanor & Adam] On ne peut pas fuir éternellement...    [Eléanor & Adam] On ne peut pas fuir éternellement...  Icon_minitimeVen 19 Juil - 17:48

Like a stranger vanish like a vapor.

Bien que déterminée à obtenir gain de cause, Eléanor n’était pas certaine de la marche à suivre, ni même de la légitimité de ses réclamations. Elle avait l’étrange impression de devenir irrationnelle tant la colère en elle grondait. Sa vie, si bien rangée d’ordinaire, semblait voler en éclat au fur et à mesure que les jours passaient. Un bouleversement minime aux yeux du commun des mortels, un bouleversement conséquent pour une adolescente barricadée derrière son ambition, sa solitude et la dureté de ses jugements. Revoir Adam, le toucher, contempler la ressemblance frappante entre lui et son frère, la mettait mal à l’aise. Elle sentait ses joues échauffées, son cœur battre avec vivacité : elle avait rarement voulu quelque chose aussi fortement qu’en cet instant. Seulement l’ignorance était quelque chose qu’elle ne supportait pas. Encore moins dans les moments de confusions qui étaient les leurs depuis le kidnapping de Ronald et Kevin.
La Poufsouffle ne s’attendait pas à ce que cela soit facile. Si elle se souvenait d’un garçon au grand cœur, sa méchanceté apparente la laissa de marbre. Au moins considérait-il Kevin comme étant son frère, ce qui était un bon point de départ à ses yeux. Tout n’était finalement pas perdu. Le soupir d’Adam mit fin à la tension ambiante : c’était le soupir de la victoire. Le soulagement de l’adolescente était perceptible. Ses épaules se détendaient enfin.

- Je n’en demande pas plus.

En réalité, elle aurait espéré mieux que dix minutes. Malheureusement, elle ne pourrait sûrement pas gagner gain de cause deux fois de suite. Réfléchissant déjà à ce qu’elle allait bien pouvoir lui dire et lui demander, l’adolescente lui emboîta le pas avant de s’arrêter devant lui. A la question que voulait-elle savoir, elle manqua de répondre « tout ». Sauf que là encore, elle n’était pas certaine que le Gryffondor obtempère aussi aisément. Ses questions devaient, par conséquent, être claires, concises mais suffisamment globales pour en apprendre le plus possible. Eléanor, troublée à l’extrême, prit une profonde inspiration et, remontant son sac en bandoulière, se lança :

- Première question, comment tu te sens ?
Oui, je sais, enchaîna-t-elle derechef comme si elle répétait une leçon, on ne se connaît pas, je suis la copine de ton frère etc, j’ai compris le message. Sauf que vous êtes deux dans ce remue-ménage familial, et d’une façon que je ne m’explique pas tout à fait, j’y suis aussi mêlée.

C’était peut-être se donner un peu trop d’importance, elle-même le reconnaissait. Cependant il n’était pas question de donner raison à Adam sur ce point.

- Kevin ne serait jamais venu à Poudlard sans toi, se justifia-t-elle alors avec une certaine nervosité, et nos chemins ne se seraient jamais croisés sans toi non plus. C’est … C’est par mon biais qu’il t’a vu pour la première fois. Il se pourrait que je t’aie croqué une fois ou deux.

Ses joues rosirent à cette révélation. Pourtant, il n’y avait pas de quoi. Avoir le jumeau de son petit-ami sous les yeux était chose courante après tout. Ressentir quelque gêne était grotesque. Afin de ne pas se démonter, la Poufsouffle choisit de poser rapidement sa seconde question.

- Deuxième question, que lui as-tu dit pour qu’il ne daigne même pas m’apprendre que tu es revenu ? Il ne se passait pas trois jours sans qu’on n’en vienne à te nommer, à espérer que rien ne te soit arrivé, ses premiers projets étaient de te retrouver à tout prix, et là … plus rien. Le silence alors que, pour l’avoir vérifié, tu es bien … de retour.

Cette fois, un léger sourire amusé était apparu sur ses lèvres. Pincer le frère de son petit-ami n’était pas le geste le plus sociable du monde. Il ne fallait donc pas s’étonner de son refus de lui adresser la parole. Même si, en toute honnêteté, une vérification s’imposait !
Enfin vint son ultime question, celle qui lui pesait le plus, celle qu’elle appréhendait le plus. Eléanor chercha tant bien que mal à sonder le Gryffondor de ses grandes iris. De longues secondes … Malheureusement, elle se heurta à des portes closes. Closes et pourtant familières. Aussi connaissait-elle déjà la réponse à ce qu’elle s’apprêtait à demander :

- Troisième et dernière question, est-ce que je dois m’inquiéter ?

Pour Kevin. Pour Adam lui-même. La voix d’Eléanor s’était faite soudainement moins assurée, plus fragile. Tout n’allait pas être rose, elle s’en doutait, et sous un certain angle, elle trouvait la situation normale. Connaître son jumeau dix-sept après avait de quoi vous bouleverser un cœur, même fort, même enfermé à double tour. La Poufsouffle avait toutefois besoin de savoir, besoin d’avoir la confirmation que ce serait difficile pour un frère comme pour l’autre, comme pour s’y préparer elle-même

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MessageSujet: Re: [Eléanor & Adam] On ne peut pas fuir éternellement...    [Eléanor & Adam] On ne peut pas fuir éternellement...  Icon_minitimeJeu 25 Juil - 18:56

You said you wouldn't and you fucking did.I’m falling. In all the good times I find myself longing for change. And in the bad times, I fear myself.
Eléanor & AdamSes yeux étaient toujours au sol lorsqu'il aperçut la silhouette d'Eléanor se placer devant lui. Assurément, elle ne désirait pas louper une seule miette de leur discussion et c'était d'autant plus oppressant pour lui. Adam n'aimait pas se sentir observer, il aimait encore moins avoir la sensation qu'on l'analysait. Ça le rendait mal à l'aise, ça le poussait à vouloir se recroqueviller davantage encore dans sa coquille. Il n'aimait pas parler de lui et mentir lui coûtait déjà chaque jour. Frustré, il shoota dans un caillou à ses pieds, lequel passa entre les jambes d'Eléanor alors qu'elle venait tout juste de prendre la parole. Ses sourcils s'haussèrent lentement avant qu'il ne retrouve le courage d'affronter le regard de la blondinette, les zygomatiques étirées en un sourire amer. Tant bien que mal, il essayait de rester de marbre, mais la colère qu'il ressentait au fond de lui était si forte qu'elle ne pouvait que transparaître, même si elle n'était pas dressée contre Eléanor. Il se sentait au plus mal et pourtant, il ne pouvait même pas le confier. Ses mensonges ne tiendraient pas longtemps la route si ses meilleurs-amis décidaient d'aller révéler la vérité à Kevin, ou bien-même à qui que ce soit d'autre. Un détail auquel il n'avait pas vraiment pensé lorsqu'il avait discuté avec son frère.

- Je vais bien, merci, répondit-il finalement après quelques secondes de silence passées à observer Eléanor dans le vide. Je ne sais pas comment te dire ça autrement, reprit-il d'un ton lent. Vous n'êtes que deux dans ce fameux remue-ménage dont tu parles.

Il se permit pendant quelques instants d'observer les traits du visage d'Eléanor. Il ne s'était même pas encore mit à sa place un seul instant, il en avait bien conscience. Tout comme avec Kevin, il n'en trouvait pas la force. Sa douleur et sa colère étaient déjà suffisamment difficiles à gérer, sans compter le rêve difficile qu'il avait fait la veille, si réaliste qu'il était convaincu du retour de la fille qui lui avait brisé le cœur, à deux reprises grâce à Morphée. Il n'était pas suffisamment fort pour pouvoir encaisser tout ça d'un coup, c'était beaucoup trop. Alors les autres devraient faire sans lui puisque ignorer ses états d'âme, c'était tout ce qui lui restait pour pouvoir se défendre.

- Tu m'as...croqué ? il fronça des sourcils, l'air aussi surpris que gêné. Au moins, pendant un instant, la colère avait disparue de son regard. Rien qu'un instant. Qu'est-ce qui t'as permis de croire que je voudrais bien que tu lui donnes ces dessins ? Et pourquoi m'avoir dessiné, d'ailleurs ?

Il se recula d'un pas, le regard toujours posé sur elle, les sourcils toujours froncés. Adam n'aimait pas être au cœur de l'attention, comme dit un peu plus tôt. D'aussi loin qu'il pouvait s'en souvenir, il n'avait jamais vraiment discuté avec Eléanor avant aujourd'hui. Qu'elle ait put le remarquer le surprenait, mais ça déplaisait aussi pour le moment au garçon renfermé qu'il était depuis toujours.

- Je savais, pour Kevin, répondit-il aussitôt alors que Eléanor venait à peine d'afficher son sourire amusé. Je l'ai toujours su, contrairement à ce que tout le monde semblait croire... il serra des poings dans ses poches, puis après avoir pendant un instant fermées les paupières, il reprit. S'il avait été envoyé en Amérique par ma famille, ce n'était pas pour rien. Il ne gagnerait rien à nous rencontrer véritablement et d'ailleurs, je ne tiens pas particulièrement à le connaître.

Il fit face au regard d'Eléanor pendant quelques instants, en silence, puis il reprit plus bas.

- Je lui ai simplement dis ce qu'il redoutait d'entendre. Mais dans la vie nous n'avons pas toujours ce que l'on veut, loin de là même.


Il en savait quelque chose. Un nouveau silence régna entre eux et pour ne pas se trahir, Adam dût se forcer à faire une seconde fois face au regard de la blondinette. Tant bien que mal, il essayait de se concentrer sur sa décision qu'il jugeait toujours être la meilleure pour tout le monde. Peut-être pas maintenant, mais il était de coutume de croire que le temps guérissait toutes les blessures.

- Pour lui, peut-être. A moi tu ne me dois rien.

Il haussa les épaules puis il alla passer une main sur son bonnet tout en jetant un regard autour d'eux.

- Une autre question, peut-être ? demanda-t-il d'un ton légèrement ironique sans prendre la peine de la regarder à nouveau.
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MessageSujet: Re: [Eléanor & Adam] On ne peut pas fuir éternellement...    [Eléanor & Adam] On ne peut pas fuir éternellement...  Icon_minitimeDim 28 Juil - 10:55

Like a stranger vanish like a vapor.

Cette situation lui semblait à la limite de l'irréel. Elle était là, à le contempler, à le défier du regard, prête à vouloir le découvrir, à atteindre ses moindres secrets, alors que, d’une manière qu’elle n’aurait pu expliquer, elle avait le sentiment ridicule de le connaître depuis longtemps déjà. Leurs deux colères avaient fait naître une certaine tension. Ils ne s’étaient jamais parlés, pourtant, il y avait une familiarité indéniable dans leur attitude vis-à-vis de l’autre, dans chacun des mots choisis. L’espace d’un instant, l’adolescente eut peur de voir Kevin débarquer au détour d’un couloir. Au creux de son estomac, germait une pointe de culpabilité. Que s’imaginerait-il alors ? Il la repousserait probablement, en lui conseillant vivement de ne pas s’en mêler. Adam n’en fuirait certainement que plus. Quant à elle, la honte d’avoir été prise sur le fait teinterait son visage de rouge. Seulement comment était-elle censée aider Kevin s’il se fermait hermétiquement à elle ? Adam était le sujet tabou, la personnification-même de l’abandon pour son jumeau. Elle ne pouvait rester les bras ballants à attendre que le temps fasse son œuvre.

Les premières réponses d’Adam ne la surprirent pas vraiment. Elles n’étaient pas agréables à entendre, certes, mais cette réaction défensive était audible pour elle, compréhensible-même. Son être entier percevait la colère du Gryffondor, ses yeux lourds de détermination se heurtaient aux siens avec l’espoir de le faire plier, la raison se devait de l’emporter. A moins qu’encore une fois, ce ne fut elle qui, en cet instant, se trouvait à des milliers kilomètres de sa raison chérie. Aussi ne brisa-t-elle pas le silence pour préparer ses répliques et la défense de son beau Serdaigle. Seulement la réaction d’Adam à propos de ses croquis la déstabilisa tout autant que lui. Certes, il avait raison, elle ne demandait aucune permission. Pour autant, la Poufsouffle ne comptait absolument pas lui laisser le terrain de la révolte sans s’y engouffrer elle-même. D’un ton accusateur, elle répliqua alors :

- Ton absence peut-être ? Qu’est-ce que j’étais censée faire hein ? Dire que tu n’avais jamais existé, que son rêve n’était que pure illusion et que de toute façon, tu étais parti pour ne plus revenir ? Non seulement, je ne te connaissais que de vue, mais je ne savais rien de toi si ce n’était des rumeurs. Alors je lui ai donné la seule chose tangible que je possédais : ton croquis. Pour la première fois, tu devenais réel à ses yeux. Est-ce que tu sais seulement ce que ça fait ?

La question était réelle, aussi pleine de sincérité que d’exaspération. Eléanor adoptait désormais une position défensive. Sa main se refermait de plus en plus fermement autour de la bandoulière de son sac, comme pour se donner un certain maintient. Son regard ne quittait pas le visage d’Adam. Elle ne cherchait pas à le disputer, ainsi que pourraient le suggérer les apparences, mais à se faire entendre de lui.

- J’aime capturer les instants, Adam, ajouta-t-elle d’une voix plus calme cette fois. J’étais là quand toi et la Serpentard étiez considérées comme des parias, j’ai capturé votre bonheur le temps d’une heure. Traite-moi d’égoïste, de tout ce que tu veux, mais ce croquis je l’ai observé longtemps, il me rappelait des souvenirs, une forme d’amour que je n’avais pas vue depuis des années.

Elle lui laissa le temps de digérer l’information avant de reprendre la seconde suivante :

- J’étais là encore l’année dernière, quand entouré de tes amis, tu riais avec tellement d’enthousiasme. Tu semblais inaccessible, heureux dans cette bulle que tes amis et toi formiez. C’est ce moment-là que je lui ai offert, afin qu’il sache que son jumeau était quelqu’un de fort, quelqu’un d’entouré et de soutenu. Mais promis, la prochaine fois, je te demanderai ton droit à l’image ainsi qu’un autographe, termina-t-elle la voix un tantinet cinglante.

Une voix qu’il lui rendit à sa manière, du moins fut-ce l’impression qu’elle en eut. A nouveau, la Poufsouffle fut déstabilisée par ses mots. Il savait. Aussitôt, elle abandonna sa colère et desserra sa poigne autour de la bandoulière. Il savait. Cette information la peinait. Son regard se teinta de tristesse l’espace d’une seconde et pour la première fois, elle rompit le contact visuel pour baisser la tête. Si Adam avait avoué cette vérité à Kevin, alors son Serdaigle devait se sentir affreusement abandonné, une fois de plus. Elle devait le trouver au plus tôt et lui prouver qu’il n’était pas seul, qu’elle ne l’abandonnerait pas elle aussi.

- Ce choix lui appartient,
répliqua-t-elle d’une voix blanche en relevant son visage, c’est à lui seul de décider s’il gagnerait à vous connaître ou non. Kevin ne volera pas ton bonheur si c’est ce qui te fait peur, le provoqua-t-elle calmement avant de le laisser poursuivre l’espace de quelques secondes. Et qu’est-ce que tu veux toi, Adam ?

Instinctivement, elle savait qu’Adam ne craignait pas pour son bonheur. Tout du moins, ne le trouvait-elle pas suffisamment heureux pour qu’il eut à craindre de quoi que ce fut. Mais cette pique avait été plus forte que sa raison. Ce qu’elle regretta bien vite à la nouvelle réponse du Gryffondor. Un sourire doux, presque amical, naquit alors sur les lèvres de la Poufsouffle, comme pour s’excuser et souligner l’ironie de la situation.

- C’est étrange. « Pour lui, peut-être ? », je pourrais presque croire que toi, tu t’inquiètes pour lui ou du moins que tu as conscience de l’impact des mots que tu as utilisés sur ton frère. Et encore plus étrange, quelqu’un qui voudrait réellement qu’on lui foute la paix m’aurait répondu brutalement « Non, Eléanor, je n’ai besoin de personne ». C’est vrai, je ne te dois rien, et tu ne me dois rien non plus. Pourtant, je te tends la main, Adam. Je sais combien la famille peut être un fardeau lourd à porter,
confessa-t-elle en venant poser sa main sur le bras de l’adolescent.

Le temps défilait, et tout portait à croire que cette question serait la dernière. Alors, sans perdre son sourire, Eléanor joua le tout pour le tout :

- Oui, encore une. Qu’est-ce que tu veux savoir sur lui ?

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MessageSujet: Re: [Eléanor & Adam] On ne peut pas fuir éternellement...    [Eléanor & Adam] On ne peut pas fuir éternellement...  Icon_minitimeJeu 1 Aoû - 21:55

You said you wouldn't and you fucking did.I’m falling. In all the good times I find myself longing for change. And in the bad times, I fear myself.
Eléanor & AdamSi ses lèvres s'étaient entre-ouvertes, Adam n'avait pipé mot jusqu'à ce que la question d'Eléanor résonne en écho à l'intérieur de son crâne. "Est-ce que tu sais seulement ce que ça fait ?"
Ses yeux se plissèrent, sa bouche se refermât puis il leva un peu le menton, les traits du visage d'autant plus fermés maintenant. Il se contenta tout d'abord de faire face au regard d'Eléanor en silence, pendant de longs instants. Il revoyait sans mal Kevin sur son lit de malade à l'infirmerie. Son estomac en était encore noué et les muscles de ses cuisses lui étaient toujours aussi douloureux après le temps qu'il avait passé à courir dans la forêt interdite. En donnant ses dessins à Kevin, elle lui avait donné quelque chose à quoi se raccrocher. Elle lui avait donné de l'espoir, sans même savoir à quoi ressemblait sa véritable famille. Sans rien savoir, en réalité. Et maintenant, si tout allait devenir beaucoup plus dur pour son frère, c'était à cause de cette décision égoïste qu'elle avait prise pour eux.

- Parce que toi, tu sais ce que ça fait peut-être ?

Sa colère était audible encore une fois, mais sur ce coup-ci, il ne regrettait pas ses paroles.

- Puisque que tu ne savais rien, tu aurais mieux fait de ne rien dire.


Le mal était fait, aux yeux d'Adam, il était inutile d'en discuter plus longtemps. Il escomptait bien changer de sujet, jusqu'à ce que la blondinette ressente le besoin de s'expliquer davantage...
Rachel. Elle les avaient dessinés elle et lui, à l'époque où leur amour était encore bien réel. Pour Adam, c'était parfois comme si son départ datait de la veille. Mais au fond, son cœur savait qu'il n'avait pas été comblé depuis bien plus longtemps que cela.
Son regard était tombé au sol, malgré lui. Une partie de lui désirait voir ce dessin, tandis qu'une autre semblait plus que jamais prête à faire son deuil. Avec Rachel, il s'était créés quelques uns de ses plus beaux souvenirs. Mais son prénom était avant tout aujourd'hui devenu synonyme de souffrance pour lui.

Il n'eut pas le temps de reprendre la parole, encore une fois. Ainsi donc elle l'avait également dessiné avec ses amis. Pour sûr qu'elle avait dû immortaliser des moments heureux, deux des rares qu'Adam avait eu dans sa vie.

- Et tu crois vraiment qu'en lui donnant ce dessin, tu l'as aidé à se sentir mieux
?
la questionna-t-il en reposant finalement son regard sur elle. Rapidement, il pinça des lèvres en fuyant des yeux la réaction de la blondinette. Il ne s'agissait pas de lui laisser comprendre qu'il se sentait bien plus concerné qu'il ne voulait l'admettre. Je ne vois pas pourquoi il y aurait une prochaine fois.

Il avait la désagréable sensation de s'être d'ores et déjà trahi lorsqu'il se tut quelques instants, avant d'avouer finalement à Eléanor sa vérité. Il eut le temps de remarquer la tristesse qui était venue voiler son regard avant qu'elle ne baisse le menton, comme désireuse de fuir pour la première fois son regard depuis qu'elle l'avait interpellé. Adam lui, s'efforça de garder la tête haute et de ne pas détourner les yeux. Il fallait bien qu'elle encaisse la nouvelle, tout comme Kevin. Adam n'avait pas l'air décidé à leur laisser un autre choix.

Il allait répliquer à sa première réflexion, quitte à l'interrompre, mais les dernières paroles d'Eléanor résonnèrent à ses oreilles avant qu'il n'en ait eut le temps. Ses sourcils se froncèrent et son regard parut s'assombrir à nouveau, alors qu'il ne l'avait toujours pas lâchée des yeux.

- Non, il ne lui appartient pas. Ce choix appartenait à mes parents et il a été fait depuis dix sept-ans. S'ils avaient tenus à le revoir depuis, ça aurait déjà été fait. Et c'est pareil pour moi.

Pour sa dernière phrase et pour la première fois depuis qu'il était face à la Poufsouffle, sa voix s'était mise à trembler.

- Tu n'es personne pour juger les décisions de ma famille. Tout comme tu n'es personne pour juger de mon bonheur.


Jamais encore il ne l'avait tant fixée. Ces mots, il voulait qu'elle les imprègne. S'il s'apprêtait à choisir la solitude, c'était justement afin de ne plus laisser personne le juger. Il ignora volontairement sa question, à défaut de n'avoir aucune réponse à lui donner de toute façon. Ce qu'il voulait ne comptait plus depuis si longtemps, déjà.

- Bien évidemment que j'ai conscience de l'impact des mots que j'ai choisis. Il est difficile d'être subtil lorsqu'on annonce à quelqu'un qu'on ne veut pas de lui, tu sais. L'autre se sentira forcément blessé, quoi qu'il arrive. J'ai préféré qu'il s'en tienne à du clair, du concret. Je...

Il s'interrompit. Il fallait avouer qu'elle venait un tantinet de le prendre de court. N'avait-elle pas assez à faire avec Kevin, pour vouloir absolument se montrer compatissante envers lui également ? Il baissa lentement les yeux sur la main qu'elle venait de poser sur son bras. Instantanément, il sentit son estomac se nouer, sans trop savoir pourquoi. Qu'était-il censé dire déjà ? Il lui avait demandé si elle avait une dernière question, mais il n'était pas certain de pouvoir s'y tenir finalement. Il n'avait qu'une seule envie : se dérober. Pour ensuite fuir le monde et trouver une façon de ne jouir plus que du silence.
Il recula d'un pas tout en reposant son regard sur elle. Si la colère s'entendait encore dans sa voix, ses yeux eux, s'étaient quelque peu embués de larmes.

- Je ne veux rien savoir sur lui. Je ne veux rien venant de toi, je veux seulement qu'on me foute la paix ! Alors fou moi la paix, d'accord ?


Il se recula d'un nouveau pas pour affronter le regard d'Eléanor une dernière fois avant de faire volt-face pour s'éloigner à vives enjambées, tout en priant pour qu'elle ne cherche pas à le rattraper. Une larme dégringola sur sa joue lorsqu'il pénétra dans l'enceinte de l'école, rapidement dissimulé par les élèves qui étaient déjà sortis de la Grande Salle.

[Le lendemain, début de soirée, tour d'Astronomie.]

Il était parvenu à se glisser dans la tour d'Astronomie à l'insu de madame Rockwood, absente de Poudlard en ce dimanche. Appuyé à la rambarde, il observait le vide depuis plus d'une heure déjà. Les rafales de vent régulières séchaient les larmes qui n'avaient de cesse de couler silencieusement sur ses joues. Rachel n'était pas de retour, il le savait maintenant. Ça n'avait été rien de plus qu'un mauvais rêve, lequel le chamboulait toujours autant néanmoins. Après tout ce temps, il n'était même pas certain d'être parvenu à tourner la page. Le pourrait-il seulement un jour ? Pourrait-il aimer comme il avait aimée Rachel ?
Il avait aperçu Kevin, aujourd'hui. Le visage marqué par des cernes et déjà vraisemblablement déterminé à faire comme s'il n'existait pas. Adam avait misé à pile ou face en choisissant de lui raconter ces mensonges. C'était soit Kevin décidait de ne pas le croire et d'insister pour apprendre à connaître sa véritable famille, d'une manière ou d'une autre, soit il réagissait comme il l'aurait certainement fait lui aussi, au moins les premiers temps. Choisir la colère c'était plus facile que d'affronter ses réels sentiments. Son frère devait en avoir aussi gros sur le cœur que lui, mais au moins, il n'avait aucun poids sur les épaules.

Tout ça, c'était la faute de ses parents. Et puisque sa mère était partie, il ne lui restait que son père à blâmer. Adam lui avait écrit une nouvelle lettre avant de se rendre à la tour d'Astronomie. Elle était dans la poche de sa veste, parce qu'il n'avait put se résoudre ni à l'envoyer, ni à la déchirer. C'était tellement injuste, qu'il ait eut à prendre ce genre de décisions. Tellement injuste pour Kevin, tellement injuste pour lui-même. Et l'ironie dans tout ça, c'était que le brun croyait devoir le faire pour son père, l'homme qui lui avait menti pendant dix sept-ans.

Il savait pourquoi il n'arrivait plus à s'arrêter de pleurer. Tout son entourage prétendait qu'il était un garçon fort et pourtant, il ne s'était encore jamais senti aussi démoli. Aussi oppressé. Aussi perdu.

Ses mains s'accrochèrent davantage à la rambarde, puis Adam leva une première jambe. C'était plus haut à escalader qu'il ne l'aurait pensé. A cheval sur rien de plus qu'un fil à cette hauteur là, il passa de l'autre côté, les mains d'ores et déjà tremblantes. Jamais jusqu'ici il n'avait songé à la mort. A l'auto-destruction peut-être, mais jamais à un point final. Lorsqu'il trouva le courage de poser à nouveau son regard en bas, il sentit son coeur s'emballer peu à peu à l'intérieur de sa poitrine. Était-il capable de lâcher prise, ou était-il définitivement trop lâche pour ça ? C'était tout ce qu'il cherchait à découvrir. En plus de vouloir avoir la sensation d'être libre.

- Tu peux le faire... murmura-t-il entre ses dents, les jointures des doigts blanches tant il s'agrippait encore à la rambarde.

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MessageSujet: Re: [Eléanor & Adam] On ne peut pas fuir éternellement...    [Eléanor & Adam] On ne peut pas fuir éternellement...  Icon_minitimeDim 4 Aoû - 22:45

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Est-ce qu'elle savait ce que ça faisait ? Pas tout à fait puisqu'Eléanor n'avait pas de famille cachée. En revanche, elle savait ce que c'était de perdre les personnes qu'on aimait le plus au monde, qu'elles soient liées par le sang ou non. Elle savait ce qu'était l'espoir, comme elle en connaissait la douleur une fois qu'il se révélait vain. Alors, une fois de plus, la Poufsouffle s'arma de colère et les lèvres pincées cracha avec virulence :

- De toute évidence plus que toi !


Eléanor se moquait bien de la colère d'Adam. S'il croyait pouvoir prendre le dessus sur elle, il se trompait, car la famille était autant tabou pour lui que pour elle. En outre, l'adolescente ne comptait absolument pas se laisser insulter, encore moins prendre la responsabilité des actes du Gryffondor.

- Quel égoïsme !
cracha-t-elle de nouveau autant pour sa défense personnelle que pour celle de Kevin. Je te l'accorde, j'ignorais que les Pickering pouvaient être aussi égoïstes. Comment osez-vous prendre les décisions à la place de Kevin et le priver de votre existence ? Et ne viens pas me dire que c'est pour le protéger car la seule personne que tu protèges en cet instant, Adam Pickering, c'est toi-même !

Jamais Eléanor aurait cru prononcer ses paroles-ci au Gryffondor. Une part d'elle les regrettait déjà, probablement parce qu'elle avait l'impression étrange de s'en prendre à Kevin. Fichue ressemblance ! Elle avait de la compassion pour Adam, plus qu'il ne l'imaginait d'ailleurs. Seulement devant une injustice aussi criante elle ne pouvait pas rester de marbre. C'était de son Serdaigle qu'il était question, et la Poufsouffle était prête à se battre bec et ongles, quitte à remettre son jumeau à sa place.
L'échange suivant la blessa davantage et la força à se recroqueviller intérieurement sur elle-même. Comment ne pas se sentir coupable devant des paroles si accusatrices ? Pire ce regard froid, coléreux, lui donnait de réelles envies de fuite, comme si Kevin l'accusait de ses maux, de ses malheurs. Tout ce qu'elle redoutait d'entendre. Eléanor n'était pas de celles qui se sentaient indispensables, trop imbues d'elles-mêmes pour se remettre en question. Si sa posture était défensive, elle n'en était pas moins meurtrie par ces paroles bien dures à son goût, et pourtant si justes.

- Comment ? s’offusqua-t-elle de plus belle avant de lever ses yeux au ciel. Qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre. Résumons tu veux ? Tes parents ont abandonné ton frère jumeau parce qu’ils avaient leurs raisons. D’accord admettons. Mais les tiennes, Adam ? Quelles sont tes fichues raisons pour l’abandonner à ton tour ? Parce qu’il est facile de se cacher derrière ses parents, mais ça l’est beaucoup moins dès qu’il s’agit de s’assumer. Et crois-moi, je sais parfaitement de quoi je parle !

L’Ecossaise ne s’était jamais pardonnée le fameux soir où elle avait menacé son père de sa baguette. Comme elle ne s’était jamais pardonnée d’avoir fait voler en éclats le mariage de ses parents. Bien sûr elle se sentait coupable de la mort de sa mère. Eléanor s’en voulait profondément d’avoir perdu le contrôle, d’avoir révélé ses pouvoirs et de n’avoir pas su prouver à ses parents qu’elle en valait la peine. Elle était devenue monstrueuse à leurs yeux et ce sentiment ne l’avait jamais quitté depuis. Elle vivait avec, refoulé au plus profond d’elle-même, à la limite de l’inconscient. Aussi n’était-il pas question que Kevin vive la même chose. Il était grand temps pour son Serdaigle de reprendre le contrôle de sa vie et de se sentir légitime en dépit de son passé.

- Je ne suis personne en effet,
persifla-t-elle avec véhémence yeux dans les yeux, comme tu n’es personne pour pouvoir prendre les décisions à la place de Kevin. […] Rassure-toi, maintenant c’est clair pour nous deux.

Elle avait essayé de compatir davantage, de comprendre au mieux pour se rendre utile. En vain, elle essayait de lui tendre la main, mais de toute évidence, son approche se soldait en un terrible échec. Alors elle le dévisagea, comme on dévisage une énigme implacable et indescriptible. Ses yeux étaient fixes, vibraient encore de passion plus que de colère, son corps-même était engagé dans la défense de son Serdaigle. Perspicace et surtout à l’écoute de son environnement, l’adolescente comprit rapidement que les défenses d’Adam étaient sur le point de céder. Le regard du Gryffondor brillait suffisamment pour qu’elle sache que dans cette histoire, il était aussi bouleversé qu’eux, et peut-être plus encore. Sa main resta suspendue dans le vide tandis qu’elle le voyait fuir à toutes jambes. Contrariée, ce fut à son tour de shooter dans un caillou avant de retenir un cri de rage entre ses dents. Kevin allait lui en vouloir à coup sûr …

[…]

L’intrépide Poufsouffle n’eut pas le temps de le savoir puisqu’elle prit soin d’éviter le monde entier le restant de la journée ainsi que le lendemain. Elle essaya d’écrire à Sanguini à plusieurs reprises, mais les mots restaient coincés. Le Professeur Wilkes avait indéniablement d’autres chats à fouetter, quant au Professeur Fenwick, Eléanor ne se sentait pas l’âme suffisamment hypocrite pour aller quérir aide et conseils à son encontre. Par conséquent, elle se sentait terriblement seule et coupable d’un bon nombre de maux ainsi que le voulait l’amour. Ces derniers temps, elle avait mal agi avec tout le monde, jugé n’importe qui selon ses convictions sans jamais chercher à comprendre ou à voir au-delà de sa petite bulle d’intransigeance. Elle n’avait pas été très juste et pourtant, elle ne ressentait pas le besoin de s’excuser. A son sens, les excuses n’étaient que des mots, tout au plus un geste égoïste destiné à apaiser notre seul orgueil. Eléanor savait reconnaître ses torts même si ça lui était douloureux. Dans le cas présent, elle ne comprenait pas bien ses fautes, tout simplement parce qu’elle estimait ses paroles honnêtes et justes. Justes parce qu’elles étaient le reflet de ses convictions, qu’elles lui correspondaient, quand d’autres endossaient des rôles et prononçaient des paroles à des années-lumière de leurs pensées réelles.
En pleine introspection dans sa salle commune, elle avait beau se remémorer chacun de ses paroles, elle se sentait fatiguée, tiraillée par sa conscience et ses sentiments irrationnels. Rien ne semblait avoir de sens et … Kevin lui manquait. Sauf qu’à chaque fois qu’elle pensait à son Serdaigle, elle revoyait Adam et Ron. Elle n’avait toujours pas eu le courage de régler cette affaire de soupçons. Un long soupir franchit ses lèvres. Un petit peu lâche sur les bords, Eléanor choisit de prendre le problème autrement et d’aller questionner une femme qui connaissait plutôt bien le camp des mangemorts de ce que l’on disait dans les couloirs. Augustus Rockwood avait été soupçonné, mais sans preuve, les accusations s’étaient transformées en rumeurs. Pour autant, aller questionner Madame Rockwood, l’appréhender de plus près, lui paraissait une bien meilleure option que d’aller confronter son petit-ami.

Ce fut ainsi qu’ignorant tout de l’emploi du temps de sa professeure, Eléanor s’était rendue tout en haut de la Tour d’Astronomie. D’autant plus que discuter avec une femme ne pouvait vraisemblablement pas lui faire de mal, n’est-ce pas ? Quelle ne fut pas sa surprise de trouver à la place de sa professeure, Adam. Que cherchait-il à faire ? Elle connaissait déjà la réponse. Aussitôt son cœur s’emballa, tant parce qu’elle avait l’impression d’y voir Kevin, que parce qu’elle se refusait à regarder la mort en face une seconde fois. Elle tira sa baguette prête à réagir au quart de tour. Comment allait-elle procéder ? Si elle parlait, allait-il sursauter et faire un faux mouvement ? Et si par sa faute il tombait ? Rectification, et si c’étaient ses mots à elle qui l’avaient conduit ici, à vouloir en finir. De crainte de le surprendre, l’adolescente ne bougea pas, la main cramponnée autour de sa baguette.

- Adam, dit-elle d’une voix qu’elle essayait de rendre la plus douce possible, Adam s’il te plaît, ne fais pas ça. Peu importent tes raisons, ne le fais pas. Se donner la mort, c’est imposer aux autres un fardeau qu’on ne veut plus endosser. Et tu es entouré et aimé, Adam Pickering. Même les inconnus sont prêts à prendre un peu de ton fardeau si tu voulais bien les laisser t’approcher.

Elle osa alors faire quelques pas, la main tendue vers lui. Sa gorge était douloureuse tant elle essayait de ne pas faire entendre son émotion, sa peur, sa culpabilité. Il ne pouvait pas sauter, il n’avait pas le dr…

- Je t’en supplie, murmura-t-elle à quelques pas de lui maintenant, reste.

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Dernière édition par Eleanor Branstone le Ven 23 Aoû - 8:25, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Eléanor & Adam] On ne peut pas fuir éternellement...    [Eléanor & Adam] On ne peut pas fuir éternellement...  Icon_minitimeJeu 22 Aoû - 6:56

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Eléanor & Adam - "Comment osez-vous prendre les décisions à la place de Kevin et le priver de votre existence ? Et ne viens pas me dire que c'est pour le protéger car la seule personne que tu protèges en cet instant, Adam Pickering, c'est toi-même ! [...] Mais les tiennes, Adam ? Quelles sont tes fichues raisons pour l’abandonner à ton tour ? Parce qu’il est facile de se cacher derrière ses parents, mais ça l’est beaucoup moins dès qu’il s’agit de s’assumer."

La voix d'Eléanor résonnait encore souvent à l'intérieur de son crâne. Elle n'avait pas employés des mots particulièrement différents de ceux des autres mais contrairement à eux elle les avaient prononcés avec véhémence et dureté. Suffisamment pour qu'Adam veuille se remettre en questions.
Un égoïste, voilà ce qu'il était, voilà comment tout le monde le verrait dorénavant. Il aurait dû savoir que ce serait inévitable. Les jugements d'Eléanor n'étaient que des à priori à son sujet parmi d'autres et pourtant, pour une raison qu'il ne s'expliquait pas, elle était parvenue à le toucher. Plus que les autres. Suffisamment pour qu'il soit poussé par l'envie de gravir les marches de la tour d'Astronomie ce soir.

Environ quarante heures en arrière, il avait rencontré Eléanor Branstone pour la première fois, officiellement. Penché au dessus du vide, il entendait sa voix pour la vingt-et-unième fois exactement, lui répétant inlassablement les paroles auxquelles il avait été finalement incapable de répondre lorsqu'il était encore face à elle. Il s'était contenté de rester silencieux, de la fixer avec un regard noir et d'encaisser,, jusqu'à ce que prendre la fuite lui ait semblé être préférable. C'était la première fois que quelqu'un avait ouvertement osé lui dire qu'il était égoïste. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, Adam savait désormais que c'était quelque chose qu'il avait eu besoin d'entendre. Nonobstant, même si les mots d'Eléanor avaient résonné et tiraillé autant sa conscience que son âme, il savait également n'avoir toujours aucune réponse à leur donner.

- Tu ne peux pas revenir en arrière... tu n'as pas le droit...


Il se cramponnait à cette rambarde comme il se cramponnait au pire de lui-même. C'était néanmoins ce dont il cherchait à se convaincre maintenant que repasser de l'autre côté semblait l'effrayer davantage que la perspective de sauter. S'il ne le faisait pas, sa lâcheté deviendrait alors la nouvelle quintessence de son âme et Adam savait d'ores et déjà qu'il ne saurait vivre dans cette ombre là. Il ne pouvait pas être lâche. Il n'avait pas le droit.

Ses paupières se fermèrent. Doucement, il se lâcha d'une main pour pouvoir la lever jusqu'à son crâne. Là, il tira sur son bonnet afin de l'ôter de son crâne. Sa lourde chevelure brune fut aussitôt balayée par le vent qui glaçait ses joues encore humides depuis plusieurs minutes déjà. Après quelques secondes, il le lâcha dans le vide et trouva même le courage d'observer sa chute précipitée jusqu'en bas. Adam était capable d'entendre les battements de son propre cœur résonner au creux de ses tympans. Le silence semblait enfin avoir reprit ses quartiers en lui. Il était seul, avec l'immensité de l'univers...le moment où il pourrait enfin se délivrer de son fardeau était venu.

- Adam... il sursauta, dos à elle, mais eut le réflexe de se cramponner à nouveau avec sa deuxième main. Adam, s'il-te-plaît, ne fais pas ça.

Il ne pouvait que facilement remettre sa voix après l'avoir entendue tout au cours de la journée. De toutes les personnes résidant à l'intérieur de ce château, il avait fallut que ce soit elle.Il ne se tourna qu'à moitié vers elle parce qu'en dépit des circonstances une partie de lui désirait encore lui cacher ses yeux rougis à force d'avoir trop pleuré. Il s'apprêtait à sauter dans le vide et pourtant lui dissimuler ses larmes était toujours ce qui lui paraissait être le plus important.  

- Je ne le fais pas parce que je suis lâche...au contraire. Je suis fatigué d'avoir à être courageux pour les autres. Je veux l'être...pour moi. Et je n'ai besoin de personne d'autre que moi-même, sur ce coup-là.


Il se lâcha à nouveau d'une main pour pouvoir dégainer sa baguette. Il avait eut le temps d'apercevoir celle d'Eléanor. Elle ne pouvait pas comprendre et elle l'empêcherait forcément d'aller au bout des ses intentions alors il n'avait pas la choix.

- Accio ! prononça-t-il en direction de la jeune-femme.

Jeu du sort :

1, 2, 3 : Son sort échoue.
4, 5, 6 : Son sort réussi.


La baguette d'Eléanor apparue dans sa main, laissant ainsi sa propriétaire pantoise et impuissante.

- Fais-moi confiance,
lâcha-t-il en lui lançant un dernier regard. Ses yeux se posèrent ensuite une énième fois dans le vide, il n'avait plus le droit de réfléchir.

Alors, ses doigts lâchèrent prise. Et aussitôt, il eut la sensation de devenir aussi léger qu'une plume. Les poids qu'il portait sur ses épaules ne comptaient plus. Pas plus celui de son corps si on omettait le fait qu'il précipitait sérieusement sa chute. Il aurait voulut hurler pour permettre à ses émotions de s'extirper de tous ses pores. Seulement, une partie de lui gardait bien en tête que ce n'était pas l'endroit pour ça. Mais il était surtout tant concentré sur l'arrivée imminente du sol que plus rien d'autre ne comptait, en réalité. Pas même son envie de crier. Dans quelques fractions de secondes seulement, le destin pourrait décider de signer sa fin. Une fin violente, brutale. Provoquée par un lâche et un égoïste.
Ou bien, il pouvait aussi décidé de le mener à sa renaissance. Mais ça, ça dépendait avant tout de lui.

Il s'était cramponné aux deux baguettes qu'il possédait dans les mains durant sa chute. Si l'adrénaline aurait put le perdre, Adam savait au contraire avec exactitude quelle était sa baguette. Il ne s'agissait pas de solliciter la mauvaise dans un instant pareil. Le sol n'était plus qu'à quelques mètres. Si aucun son n'était encore parvenu à franchir la barrière de ses lèvres c'était dorénavant maintenant ou jamais.

- Arresto Momentum !


Ses yeux s'écarquillèrent sur un sol à au moins un mètre de lui. L'arrêt fut brutal et la chute surprenante, bien que prévisible. Il eut le souffle coupé durant plusieurs secondes une fois lâché par terre, mais sa première réaction fut de rire à gorge déployée. Il pleura à nouveau en jetant un regard au dessus de lui, mais jamais encore il ne s'était jamais senti aussi libre.

- Eléanor... finit-il néanmoins par murmurer, tant par culpabilité que par appréhension. Pour sûr que l'adrénaline mettrait un moment à quitter son corps, mais il allait lui devoir des explications et cette fois, il lui serait difficile de se défiler.
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Dernière édition par Adam Pickering le Jeu 22 Aoû - 7:30, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Eléanor & Adam] On ne peut pas fuir éternellement...    [Eléanor & Adam] On ne peut pas fuir éternellement...  Icon_minitimeJeu 22 Aoû - 6:56

Le membre 'Adam Pickering' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


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MessageSujet: Re: [Eléanor & Adam] On ne peut pas fuir éternellement...    [Eléanor & Adam] On ne peut pas fuir éternellement...  Icon_minitimeVen 23 Aoû - 9:18

Like a stranger vanish like a vapor.

Son cœur tambourinait douloureusement dans sa poitrine. La panique l’envahissait dangereusement. Le temps semblait être figé. Un pas et le monde s’écroulerait, la vie d’Adam s’envolerait, celle de Kevin serait bouleversée, la sienne serait traumatisée. Elle ne pouvait pas laisser pareille chose se produire, pas sous sa garde, pas après l’erreur qu’elle avait faite de se mêler de leurs affaires. Sa main tremblait de plus en plus. Sa raison cherchait à se rattacher à quelque chose de concret, d’imparable, si bien qu’elle ne prit pas garde aux mots utilisés par Adam. Des mots qui pourtant lui offraient la victoire sur un plateau d’argent. « Sur ce coup-ci », n’était-ce pas éloquent ? Seulement Eléanor ne l’entendit pas. Ses yeux ne quittaient pas les pieds et les mains du Gryffondor. Serait-elle prête à sauter pour le rattraper ? Pour jeter un sort in extrémis ? Etait-elle suffisamment bonne sorcière pour prendre le risque ? Pas à ses yeux. Pourtant elle savait qu’elle essaierait, désespérément certes et de façon inconsidérée assurément.

- Adam, je t’en prie, le supplia-t-elle de nouveau d’une voix brisée alors qu’elle avait la désagréable impression de voir Kevin à sa place.

Sa baguette lui échappa alors des mains avec stupeur. Il avait osé la désarmer et la priver de ses moyens de le sauver. Ce n’était pas juste ! C’était même cruel. Démunie, elle se mit alors à courir pour tenter d’empêcher le drame, malheureusement ses doigts n’empoignèrent que le vide. Il était trop tard. Un cri qu’elle ne reconnut pas se fit entendre. Il était aigu, désespéré et incroyablement puissant. Aussitôt après avoir crié, sa gorge se noua et contre la balustrade, elle s’affaissa, bien incapable de regarder ce corps gisant, inerte. Les larmes lui montèrent dans un même temps. Puissantes, elles ébranlèrent son corps entier. Les sanglots étaient d’une profondeur inattendue. Jamais elle n’avait pleuré ainsi, comme si tout avait été refoulé jusque-là. Pourtant, ces derniers temps, elle avait pleuré plus que de mesure. Mais revoir la mort en face … c’était une chose à laquelle elle n’avait pas été préparée. Les événements semblaient s’enchaîner d’une façon si vertigineuse qu’elle n’avait qu’une envie : reprendre sa vie solitaire et fermée. Eléanor se sentait terriblement coupable, désemparée et idiote. Comment allait-elle annoncer à Kevin sa culpabilité ? Comment allait-elle lui avouer que tout était de sa faute, qu’elle s’était mêlée de sa vie à tort, qu’elle avait tout gâché et qu’elle n’était pas faite pour cette vie à deux. Rompre, couper les liens, lui apparaissait être la meilleure chose à faire désormais. Il était grand temps qu’elle reprenne sa vie en mains. Une décision qui n’arrêta pas pour autant ses sanglots étranglés. Pourquoi pleurer était si douloureux ? Son ventre lui faisait si mal. Sa respiration était saccadée. Ses genoux ne la soutiendraient jamais dans un tel état. Sans qu’elle n’en eut réellement conscience, ses mains restaient agrippées à la balustrade, comme pour se soutenir et empêcher qu’elle ne s’écroule elle aussi. Elle ne pouvait pas se le permettre, elle avait tant de projets pour le monde, elle voulait mettre sa pierre à l’édifice. Comment reprendre une vie normale après tout ça ? Qu’est-ce qui s’était passé dans la tête d’Adam ? Une question à laquelle elle n’aurait jamais de réponse. « Fais-moi confiance », lui avait-il dit avant de sauter. Cela n’avait aucun sens et plus jamais elle n’accorderait de crédit à cette phrase pernicieuse et mensongère.

Vidée, Eléanor finit par se relever, de longues minutes plus tard. Ses jambes tremblaient, l’obligeant à continuer de se cramponner. Avant de partir, de se mettre en quête de Kevin, elle devait en avoir le cœur net, prendre conscience de la tragédie, de la réalité de la scène. La vue encore brouillée par les larmes, ce qu’elle vit la stupéfia. Vigoureusement, elle essuya ses yeux pour y voir plus clair. Adam était là, debout, tourné vers elle, du moins était-ce ce qu’elle présumait d’aussi loin. Son soulagement fut imperceptible, peut-être même inconscient. Eléanor sentit, à la place, une colère sombre et rancunière l’envahir. Ce qu’elle ressentait était indescriptible, son cœur était submergé, sa raison vaincue par le flot d’émotions.
Ce fut d’un pas lent, zigzaguant, qu’elle redescendit les escaliers de la Tour d’Astronomie. Elle gagna le parc sans accélérer le moins du monde, les joues écarlates, les yeux tirés. Son corps vibrait de rage, de haine. Quand elle le vit au loin, elle eut l’envie inexplicable de se jeter à son cou, de s’y agripper parce que pour une fille aussi raisonnable et obstinée ce trop plein d’émotions était trop à supporter, mais aussi de le gifler. Un flot d’injures, de paroles dures et implacables, menaçait de franchir ses lèvres pour le moment encore closes.

Une fois devant lui, elle leva sa main avec élan, avant de stopper net son geste à quelques centimètres de sa joue. Elle venait de voir, à travers son jumeau, Kevin sauter. Elle ne pouvait pas le gifler. Elle en était incapable. Elle rabaissa sa main tremblante et la tendit pour récupérer sa baguette. L’adolescente se sentait bien incapable d’ouvrir la bouche, de s’exprimer. Elle se moquait bien de voir ses yeux à lui rougis, d’y lire de la culpabilité peut-être. Elle en avait terminé, et peut-être était-ce mieux de le dire tout haut, pour les fixer tous les deux, ce qui lui demanda un certain effort.

- Tu avais raison, murmura-t-elle d’une voix presque rauque qui ne lui ressemblait pas, je n’aurais jamais dû me mêler de vos histoires. C’était la première et la dernière fois. Je ne connais rien de vos vies, c’est vrai, mais je sais une chose, c’est que je ne veux pas en faire partie. Maintenant rends-moi ma baguette.

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MessageSujet: Re: [Eléanor & Adam] On ne peut pas fuir éternellement...    [Eléanor & Adam] On ne peut pas fuir éternellement...  Icon_minitimeJeu 5 Sep - 18:14

You said you wouldn't and you fucking did.I’m falling. In all the good times I find myself longing for change. And in the bad times, I fear myself.
Eléanor & AdamC'était difficile d'y voir clair tout là haut, mais Adam était à peu près certain de ne discerner aucun visage par dessus la rambarde. Ce qui signifiait donc qu'Eléanor n'avait pas assistée à sa chute. Pas entièrement, en tout cas. Elle avait crut devoir et pouvoir le sauver de lui-même, jusqu'à la dernière seconde. Parce que les apparences étaient ce qu'elles étaient, dans un moment pareil. On ne rencontre pas souvent un garçon de dix-sept ans qui pense que sauter dans le vide -quitte à risquer égoïstement sa vie- résoudra tous ses problèmes. Comment lui expliquer qu'il était suffisamment désespéré pour avoir besoin de ça, alors même qu'elle ne le connaissait pas ? 

La main du garçon se leva jusqu'à sa poitrine, tandis que son regard était toujours rivé au dessus de lui. Son cœur tambourinait si fort. A tel point à vrai dire qu'il avait la sensation que sa cage thoracique était susceptible d'exploser à tout moment. C'était désagréable et paradoxalement grisant, comme sensation. Adam n'avait encore jamais ressenti ça. 

Une légère brise soufflait toujours sur son visage, mais elle était dorénavant semblable à une caresse sur ses joues. Il se sentait plus sensible que jamais aux effluves qui émanaient tout autour de lui. Il avait plu la veille et l'herbe du parc avait été fraîchement coupée. Elle était si agréable à toucher... un rien lui semblait dorénavant excitant, parce que Adam était tout simplement reconnaissant d'être en vie. Peut-être qu'il serait éphémère, mais c'était précisément ce sentiment qu'il avait espéré obtenir en décidant de récupérer confiance en lui.
Lentement, le Gryffondor se releva. Ses jambes étaient flageolantes, dans cet état il se voyait difficilement gravir une seconde fois les marches de la tour d'Astronomie. Il n'était pas certain de pouvoir y retrouver Eléanor qui plus est. Comment savoir ce qu'il en était et ce qu'il allait en être de son côté ? 

Adam aurait beaucoup donné pour qu'elle arrive au sommet de la tour d'Astronomie un peu plus tard, pour qu'elle ne soit pas contrainte d'assister à ça. Il lui avait révélée l'une des pires parties de lui-même, alors même qu'ils ne se connaissaient pas. Comment allait-il pouvoir rattraper ça ? 

Ses yeux se levèrent une nouvelle fois au ciel, juste à temps pour apercevoir le visage d'Eléanor cette fois. Ce ne fut guère plus qu'un point blanc en dessous d'un ciel gris, mais Adam eut aussitôt la sensation qu'il ne pourrait plus se défiler. Il se rapprocha lentement de l'entrée du parc. Allait-elle venir jusqu'à lui, ou allait-elle directement rapporter ce qu'elle venait de voir ? Il avait sa baguette. Combien de chances avait-il pour qu'elle souhaite la récupérer avant ? 
Le jeune-homme se sentit à nouveau devenir nerveux et son estomac ne fit que se nouer davantage lorsqu'il aperçut finalement Eléanor à quelques mètres de lui. Si lui s'arrêta, elle, continua d'avancer. Lentement mais sûrement. Adam pinça des lèvres devant les yeux rougis de sa camarade. Ils étaient si gonflés qu'il ne discernait plus qu'à peine la jolie couleur océanique qui les caractérisaient lors de leur première rencontre.


- Ecoute, je...

Il s'interrompit en apercevant du coin de l’œil la main de la blondinette se lever. Ses paupières se fermèrent alors, plissées. Il attendait clairement sa sentence. Mais contre toute-attente, celle-ci ne tomba pas. Seul un silence pesant perdura entre eux jusqu'à ce qu'il ait rouvert les yeux quelques instants plus tard, l'air légèrement confus. Elle venait de le devancer en prenant la parole dans un murmure tout d'abord.
Rapidement, les sourcils du garçon s'étaient froncés. Il n'avait pas envie de lui désobéir, il fallait dire qu'elle se voulait plutôt convaincante maintenant pourtant, il prit tout de même le risque de glisser sa baguette derrière son dos au lieu de la lui rendre. 




- Pourquoi est-ce que tu mêles Kevin à ce que tu viens de voir ? Il s'agit de ma vie, pas de la sienne. Il ne s'agit pas de vous. Il ne mérite pas d'en pâtir. 

Adam ne tenait pas à priver son frère de sa petite-amie, loin d'imaginer que ce dernier œuvrait déjà bien pour gâcher sa relation tout seul. Ils se ressemblaient bien plus qu'il ne pouvait le savoir, tout comme il ignorait qu'ils avaient aussi quelque chose de fondamentalement différent. Adam se contenta de suivre son instinct lorsqu'il attrapa la main que la blondinette avait levée contre lui un peu plus tôt pour la plaquer contre sa poitrine, au dessus de son cœur encore affolé.


- Tout a toujours été compliqué, pour lui. Il ne prétendra jamais avoir plus souffert qu'un autre, mais il était submergé. Noyé, comme il ne l'avait encore jamais été. Ces derniers-temps, lorsqu'il battait fort, c'était pour me faire souffrir. Quant au reste de mon temps...je le passais à me demander s'il était encore vraiment là, puisque je me sentais à peine vivant. Je ne cherche pas ta pitié Eléanor et je devine ta colère mais tout ce que je voulais... c'était me sentir vivant. A n'importe quel prix. S'il affrontait jusqu'à présent son regard, ses yeux prirent la fuite un instant durant lequel il s'humecta les lèvres. Je suis désolé que tu aies assisté à ça, ça ne concernait que moi et... je ne m'attends pas vraiment à ce que tu comprennes. Je voudrais simplement...que tu le gardes pour toi, si ce n'est... pas trop te demander ? 

Il craignait que l'emploi de ces derniers mots aient été maladroits mais dans la mesure où la démarche qu'il avait prise lui semblait ratée elle aussi, il ne lui restait plus vraiment d'options. Ses doigts glissèrent jusqu'à son poignet afin de retourner la paume de la jeune-femme devant lui. De son autre main, il lui rendit finalement sa baguette. 
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MessageSujet: Re: [Eléanor & Adam] On ne peut pas fuir éternellement...    [Eléanor & Adam] On ne peut pas fuir éternellement...  Icon_minitimeSam 19 Oct - 16:03

Like a stranger vanish like a vapor.

«On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans. » écrivait Rimbaud, et en cet instant, rien n’était plus vrai. Les jambes d’Eléanor étaient ancrées dans le sol et pourtant, elles menaçaient de se dérober à tout moment. Elle l’observait avec tant de haine que ses yeux lui brûlaient. Qui savait réellement ce qu’il y avait d’autres dans ce regard ? Un mélange de douleur, d’amour peut-être. Elle avait beau se dire que c’était Adam devant elle, le visage de Kevin ne cessait de flotter sous ses yeux, brisant son cœur au passage. Si aimer était synonyme de souffrance, que l’amour n’existait que pour les torturer et les faire douter, alors la jeune Poufsouffle n’en voulait pas. Les mots qu’elle venait de prononcer étaient on ne peut plus vrai. Elle voulait couper chaque lien la reliant à Kevin, ou plutôt chaque lien la reliant désormais à Kevin et Adam. Voir sa baguette lui échapper une seconde fois ne fit qu’accentuer sa rage et son désir profond d’exprimer ce qui la dévastait. Un léger rire sarcastique et dépourvu de cœur franchit alors ses lèvres à la remarque du beau Gryffondor :

- Pourquoi ? Tu le saurais si tu adressais la parole à ton frère. Donne-moi cette baguette Adam !

Mais au lieu de sentir la douce chaleur de sa baguette entre ses doigts, elle perçut les battements d’un cœur, rapides, extrêmement rapides. Prise au dépourvu, les joues d’Eléanor rougirent tandis que la haine dans son regard s’estompait le temps d’une poignée de secondes. Elle était déconcertée et surtout peu à l’aise de toucher ainsi le frère de son petit ami. Certes, l’amour et les gestes tendres étaient tout à fait nouveaux pour elle, cependant la Poufsouffle savait reconnaître une scène intime lorsqu’elle en voyait une. Or dans celle-ci, elle était l’actrice principale.
Religieusement, elle écouta les propos d’Adam. Si d’ordinaire, il l’aurait touchée, aurait suscité sa pitié et sa douceur, il n’en fut rien. Bouleversée, Eléanor n’avait pas suffisamment de place dans son cœur pour accueillir – en cet instant – d’autres émotions que les siennes. Aussi resta-t-elle totalement imperméable, inflexible devant les intonations de la voix du Gryffondor, devant son regard honteux également. Seul le retour de sa baguette la fit finalement tiquer. Elle la serra avec douceur et soulagement avant de la ranger dans sa robe de sorcière. Ses pas se tournèrent enfin. Eléanor s’apprêtait à partir sans un mot lorsque soudain ses jambes l’empêchèrent d’aller plus loin. Devant le fait accompli imposé par sa propre conscience, elle se retourna et d’une voix calme fit état de son ressentiment inédit et vertigineux :

- C’est là où toi et lui êtes pareils : égoïstes. Vous êtes-vous déjà demandés ce que, nous, nous éprouvions ? Quand vous agissez tous deux comme des suicidaires sans jamais vous préoccuper de nos sentiments, de ce que nous vivons ? Des gens tiennent à vous, et peut-être que finalement vous ne tenez pas suffisamment à eux pour les remarquer pleinement. Mais ils sont là, prêts à vous aimer pour ce que vous êtes, prêts à vous aider et à pallier certaines faiblesses. Vous prenez les décisions à notre place sans aucune fois nous demander notre avis. J’ai déjà vécu cette histoire-là, je ne veux pas la revivre, ni avec ton frère, ni avec toi. Quant à ton secret, nous sommes désormais deux à vivre avec. Rassure-toi, personne d’autres n’a besoin de vivre avec cette scène pour le restant de ses jours. Tu n’es pas seul Adam et il y a encore quelqu’un qui croit suffisamment en toi pour vouloir te tendre la main. Donne-lui cette chance. Moi je ne peux accepter de n’être qu’un dommage collatéral, j’ai des projets et je compte les mener à bien, seule avec mon cœur. Protégez-vous tous les deux, personne ne peut de toute évidence le faire à votre place. Au revoir Adam.

Jamais lorsqu’elle avait dessiné un jour Adam Pickering, Eléanor n’aurait imaginé cette scène ni le dénouement de cette rencontre. Etrangement, la douleur était lancinante dans sa poitrine, peut-être due à la déception de voir son idéal de jadis voler en éclat ou parce qu’elle venait d’entamer le processus de rupture qui l’éloignerait définitivement de Kevin. Ses pieds qui, désormais, venaient de se mettre en marche pour s’éloigner d’Adam s’apprêtaient à prendre la direction décisive. Probablement qu’une part d’elle aurait aimé se retourner, dire à Adam combien elle était désolée, combien Kevin et lui continueraient de compter pour elle et qu’elle leur souhaitait de trouver enfin la paix et le bonheur. Mais elle revoyait la chute et cette image n’était pas prête de quitter ses rêves futurs.

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