Sujet: |Echtra.| - Welcome to the nightmare in my head. Mer 3 Juil - 21:54
Welcome to the nightmare in my head.
Certains pensent avoir rencontré le mal, quand il n'ont croisé que des émissaires. ___________________________________________________________________
Il avait dormi. Peu et mal, mais il n'en demandait pas plus pour le moment. Vidar ferma le bouton de sa veste et s'assura de la mise en place de ses boutons de manchettes gravé d'un L et d'un V. Fin prêt, le mangemort rangea sa baguette dans sa poche et transplana dans un coin de l'allée des Embrumes.
Si il avait été étranger des lieux il fut un temps, désormais il les connaissaient aussi bien que les vauriens. C'était devenu sa triste réalité. Une réalité où il inspirait assez la peur pour ne pas se faire dépouiller dans les lieux les moins fréquentables d'Angleterre.
Vidar sortir de la poche intérieur de sa veste une carte rouge et la fixa en suivant les instructions de Mrs Wilkes elle-même. Ce qu'il désirait le plus actuellement ? Boire et oublier. Il n'en demandait pas plus, et l'établissement du Val d'amour semblait le lieux adéquat.
Il n'eut pas le temps de se sentir idiot, des lettres noirs apparurent presque immédiatement, lui indiquant l'adresse du cabaret. Le mangemort regarda autour de lui pour s'assurer de ne pas être suivi et se dirigea vers l'inconnu. Un cabaret qui d'extérieur n'en avait pas l'air.
En entrant l'atmosphère changea. Plus feutré, plus intime. Vidar laissa son regard trainer sur le bar et ses bouteilles avant de s'adresser à une des hôtesses.
- La table 6.
Sans un mot il y fut conduit et prit place dans un endroit plus isolé que les autres. Il voulu commander, mais déjà la serveuse avait disparue dans l'obscurité.
Sujet: Re: |Echtra.| - Welcome to the nightmare in my head. Jeu 4 Juil - 18:22
Bienvenue au Cabaret du Val d'Amour. ! Vidar et EchtraLe Cabaret du Val d’Amour était un lieu de privilégiés, réputés pour ses cocktails mais aussi la qualité de son animation. Dans cet antre du vice, régnait une atmosphère tamisée, chaude, intime. Elle n’était pas sans rappeler l’ancienne noblesse de cour tant chacun se trouvait richement vêtu et se laissait divertir si facilement. La luxure y avait toute sa place, à cela près qu’elle était toujours subtile, voilée et jamais jugée. Siobhan Clarke avait fait de cet établissement un lieu d’égalité, plus sur le plan moral que financier d’ailleurs. Les femmes n’étaient pas considérées comme des marchandises et pour le peu qui s’offraient aux yeux du public et des mains baladeuses, elles le faisaient de leur propre chef. Et il en était de même des hommes. Chaque soir était une soirée de plaisirs partagés et revisités dans le respect le plus total. Quiconque dérogeait à la règle subissait non seulement les foudres de la gérante des lieux dans d’atroces souffrances, mais recevait également une oubliette afin que plus jamais il ne retrouve le chemin du Cabaret. Siobhan gérait ses affaires d’une main de fer.
Il y avait plusieurs raisons à l’invitation d’Echtra. Tout d’abord, à la mort mystérieuse du mari de Siobhan, elle avait soutenu financièrement la veuve pour métamorphoser le lieu qu’elle venait d’hériter. Aussi détenait-elle quelques parts dans cette affaire. Ensuite, le Val d’amour était autant son refuge que son terrain de jeu. Soutenue par son amante, Echtra y avait l’ascendant, et heureusement, car il n’était pas impossible d’y rencontrer quelques aurors imprudents. Enfin, elle avait suffisamment entrevu les malheurs de son invité pour songer à lui offrir une soirée de plénitude et d’ivresse. C’était là le règlement de sa dette.
Assise au comptoir, élégamment vêtue d’une robe pourpre échancrée, la sorcière était en pleine discussion avec Siobhan. Comme beaucoup de soirs en ce moment, le sujet de leur conversation était un dénommé Orcus. Les deux femmes savaient que le retour du fils prodigue était pour bientôt et qu’il viendrait demander des comptes. Seulement les jours passaient et l’attente devenait pénible. Plus d’une fois, l’amante avait cherché à dissuader Echtra de s’occuper encore et toujours de son rejeton. L’article de la Gazette n’avait d’ailleurs fait que confirmer ce qu’elle savait déjà : ingrat, il finirait par donner des cheveux blancs à sa mère. Elle se souvenait encore de l’immense colère de Maman Wilkes à la lecture de la Une. Seulement Echtra refusait de laisser l’impertinent gagner aussi facilement. Non seulement il bafouait leur nom, mais en plus, traînait désormais avec la racaille quant elle était obligée de traiter avec le Seigneur des Ténèbres. Autant dire que la mangemort se souvenait encore de la cuisante punition et des promesses du Lord. Orcus entendrait ce qu’elle avait à lui dire. Ensuite, elle se rendrait chez les moldus pour mener sa petite enquête personnelle.
Une fois que Jugson eut passé les épais rideaux rouges de l’entrée, il fut effectivement mené à la table 6, table temporaire le temps de mettre un mot ou deux sur les désirs du mangemort. Eugénie disparut ensuite pour venir souffler à l’oreille d’Echtra la présence de son hôte.
- Oh, parfait, souffla-t-elle en se levant.
Elle échangea un sourire malicieux avec Siobhan, fit galoper ses doigts sur le comptoir jusqu’à s’emparer d’un petit dépliant noir sur lequel régnaient les noms des différentes boissons à disposition accompagnés de leur prix bien sûr. D’un pas souple, Echtra se tourna alors vers la salle pour se diriger finalement vers la table de son précieux invité.
- Bonsoir Monsieur Jugson, bienvenue au Val d’Amour. Je suis ravie de voir que vous avez su nous trouver. Etant donné que vous êtes mon invité ce soir, je me suis permise de vous placer à cette table afin que puissiez être le propre maître de vos divertissements, déclara la sorcière d’une voix de velours. Le Cabaret a pour vocation de répondre aux moindres de vos désirs. La violence y est cependant proscrite, vous m’en voyez navrée. Je pense néanmoins avoir ce qu’il vous faut pour effacer ma dette à votre égard.
Le Cabaret du Val d’Amour répondait à tous les plaisirs et se présentait sous la forme d’un amphithéâtre. Sur les premières hauteurs, là où se trouvait l’entrée, se tenait le bar avec derrière le comptoir Siobhan en personne et un barman qui lui servait de second. Quatre marches plus bas, la piste de danse était déployée. Elle surplombait les tables tournées vers la scène, sur laquelle se produisaient des vélanes, l’inaccessible Rossignol, mais aussi des chanteurs et chanteuses de Jazz de Blues ou encore des musiciens. Plus en retrait des tables, et de la piste de danse juste au-dessus, se trouvaient les alcôves destinées à la solitude ou aux délices partagées. Enfin dans les alcôves mais aussi sur les tables, dansait la flamme d’une bougie. Ce n’était pas n’importe quelle bougie, non. Elle avait pour propriété de capter le bruit des conversations afin de garder les murmures secrets. Pourtant, il ne fallait pas s’y tromper, ce qui se disait dans les murs de ce Cabaret finissait toujours aux oreilles de Siobhan. Toujours.
- Voici de quoi faire votre choix, Monsieur Jugson, ajouta Echtra en lui tendant la carte des différents services et boissons. Notre Rossignol à la voix ensorceleuse ne va pas tarder à faire son entrée sur scène. Sa beauté est inégalable, je le crains, mais ce n’est pas ce qui fait son charme. Si vous vous approchez de plus près, vous lirez dans son regard le désir d’être inaccessible et libre à jamais. J’ai rarement vu un regard si déterminé, à vous en figer un auditoire.
Côté boissons, il était proposé à notre invité : des vins rares et précieux, bien entendu ; des bouteilles à des prix aléatoires, tantôt ordinaires et communes, tantôt plus raffinées ; des cocktails mais aussi et surtout ceux qui faisaient la réputation de l’établissement : les cocktails de Siobhan dont la spécificité était qu’ils étaient ensorcelés. Naturellement, la maîtresse aimant garder le secret de ses recettes, seuls leurs effets y sont rapportés. « Le Rouge et le Noir : énivrant cocktail rouge sang dont s’échappe une fumée noire à base d’épices, destiné à éveiller les tentations (littéralement) et à détendre les muscles pour de meilleures prédispositions.
Le Bovarysme : embrassez le ciel nocturne au travers d’un cocktail d’un bleu sombre et envoûtant. Des plus savoureux en bouche, ce cocktail vous offre un voyage au pays de vos rêves pendant une demi-heure. A consommer au cœur d’une alcôve.
La Marquise : ce cocktail dont les tons orangés sont aussi acidulés qu’amers vous octroiera la plus belle des rhétoriques pour charmer votre auditoire, mais attention à son verbe dont les nuances et les conséquences pourraient bien vous échapper.
La Comté : une odeur d’herbe fraîchement coupée recouverte par la rosée matinale, ce cocktail au teint vert feuille vous offrira un sentiment de tranquillité de corps et d’esprits, une harmonie des sens après une dure journée de labeur. Le Boudoir : pourpre, à la philosophie dangereuse, aussi pétillant que sucré en bouche, ce cocktail riche d’aphrodisiaques est à boire à deux ou à plusieurs au cœur d’une alcôve. Parfait pour de nouvelles expériences et pratiques. Le Spleen : ce verre gorgé d’encre noire aux saveurs douces-amères, aussi opaque que l’âme d’un cœur blessé ou tourmenté, assouplira vos états d’âme jusqu’à les rendre inexistants le temps d’une heure ou deux si vous êtes chanceux. A consommer avec la plus grande modération. Le Graal : une quête à accomplir, une détermination à booster ? Ce breuvage couleur or aux arômes de noisette saura littéralement vous octroyer l’assurance d’un guerrier et le courage de l’aventurier. Mais gare à Merlin qui ne désire aucun esclandre dans son établissement sous peine de donjon immédiat. Le Calypso : laissez-vous envoûter par le bleu de la mer, le bruit des vagues et la douceur d’une plage de sable fin. Portez la coupe à vos lèvres puis le coquillage à votre oreille, et écoutez l’enchanteresse vous appeler. Déconseillez aux somnambules. » :copyright: CRIMSON DAY
Vidar Jugson Mangemort
Localisation : Exeter
Sujet: Re: |Echtra.| - Welcome to the nightmare in my head. Ven 5 Juil - 12:04
Welcome to the nightmare in my head.
Certains pensent avoir rencontré le mal, quand il n'ont croisé que des émissaires. ___________________________________________________________________
Le Val d'Amour n'avait toujours été qu'un murmure. Les sorciers et sorcières d'Angleterre et d'ailleurs parlaient du Val d'Amour comme on parle de la Chambre des Secrets. Le nom existe, mais seul une poignée de privilégiés savent que la légende est réelle. Vidar en faisait désormais parti.
Il n'avait jamais voulu percé le secret du cabaret. L'homme c'était toujours contenté de boire où il le pouvait, principalement dans des pub quelconques et des taudis malfamés. Et c'était peut-être ce manque d'intérêt qui l'avait mené ici, dans l'antre des libertés.
Une fois assis, Vidar déboutonna sa veste, comme l'usage le voulait et fit courir ses doigts au dessus de la flamme de la bougie en centre de table. Il était si près de se brûler qu'il continua jusqu'à ce que du mouvement dans sa vision périphérique lui apprenne que quelqu'un approchait. Il tourna la tête à temps pour ne pas manquer l'arriver d'Echtra Wilkes, plus élégante que jamais.
- Mrs Wilkes.
Il inclina poliment la tête vers son hôtesse, et l'écouta lui présenter les lieux. Dubitatif, Vidar ne laissa rien paraître de sa réserve quant à la promesse d’exaucer le moindre de ses désirs. Tous le monde savait qu'aucune magie ne pouvait ressusciter les morts.
Attentif et silencieux, il était à la fois curieux et sur ses gardes quand il fut question de remboursement de dette. Quand on s’enrôlait dans les mangemorts, on apprenait à ne plus faire confiance, pas même à une fillette perdue. Et Echtra Wilkes était loin d'être une fillette perdue. Devant lui se tenait une redoutable sorcière au milieu de son habitat naturelle, toute personne sensée ne pouvait que rester sur ses gardes.
Mais elle ne lui présenta que la carte, et il l'en remercia en la prenant. Prêt à laisser l'objet de côté pour commander un bourbon onéreux, il fut attiré par quelques noms qui ne ressemblait pas à des boissons. Vidar prit la peine de lire et tourna la tête vers le bar, cherchant ladite Siobhan qui devait être une ensorceleuse de talent. Une artiste.
- Intéressant.
Vidar relu plusieurs fois certains des effets. S'il acceptait de perdre le contrôle durant quelques minutes, il voulait savoir dans quelles circonstances. Il resta longtemps sur l'idée de prendre un Whiskey pur-feu, simple, efficace, pas exotique, mais quelque chose en lui voulait plus. Et sans avoir réellement prit de décision il s'entendit dire :
- Je prendrais un Spleen. Et des nouvelles de votre fils, si vous en avez.
Scellant le ton de la soirée, il mettait le pied dans l'inconnu.
Sujet: Re: |Echtra.| - Welcome to the nightmare in my head. Sam 6 Juil - 10:52
Bienvenue au Cabaret du Val d'Amour. ! Vidar et EchtraEchtra le pouvait. Demandez à son fils. Elle pouvait ressusciter les morts en un seul et unique cri. Même si, en toute honnêteté, il n’y en avait jamais qu’un seul. Généralement, c’était une tempête. Pire, un ouragan, qui vous emporte, vous maltraite et une fois l’extinction de voix advenue, vous laisse répliquer enfin. Surveillée par le Seigneur des Ténèbres et ses sbires, Maman Wilkes avait dû abandonner ses projets. Pourtant, les travaux qu’elle avait commencés avec Sanguini étaient toujours bien présents, cachés dans le manoir de sa défunte famille. Un jour elle découvrirait le secret de l’immortalité, mais ce jour n’était pas pour tout de suite.
La sorcière suivit le regard de son invité et ne mit pas longtemps à comprendre qu’il cherchait Siobhan. Un léger sourire, pourtant lourd d’amusement, apparut sur ses lèvres. Elle ne fit cependant aucun commentaire préférant laisser le suspens planer. Elle-même était conquise devant les nombreux talents de son amante, tous s’y laissaient prendre et ses cocktails avaient fait plus d’un heureux. Qu’on ne s’y trompe cependant pas, ils n’offraient aucun bonheur permanent et la détresse qui en résultait pouvait vous en terrasser un homme. Le consommateur était averti et pourtant souvent surpris par la puissance des effets et leur impact. C’était une pause dans le temps, mais celui-ci reprenait toujours ses droits. Toutefois, pour tous ceux présents, c’était souvent un choix entendu, un sacrifice conscient et parfaitement assumé. En outre, Siobhan et ses serveurs veillaient toujours à ce que l’excès soit moindre afin que l’esprit s’en sorte entier. C’était certes un lieu de débauche, mais il était contenu et prévenant. Une politique curieuse que la gérante des lieux avait choisi d’adopter pour fidéliser sa clientèle et empêcher tout débordement malencontreux. Aussi Vidar n’avait-il pas à s’en faire, sa perte de contrôle serait surveillée par les yeux de celle qui se trouvait derrière son bar.
- Parfait.
Echtra héla Nigel qui passait non loin. Avec Eugénie, ils étaient ses deux serveurs de prédilection.
- Nigel, apporte-nous un Spleen et une Comté, je te prie. N’oublie pas d’avoir la main lourde sur les olives, tu sais à quel point je les aime.
Elle tapota l’épaule du serveur qui s’inclina brièvement et s’activa. Echtra pour sa part montrait déjà le fauteuil en face de Jugson.
- Permettez ?
La sorcière prit place gracieusement, croisa ses jambes et observa un instant son interlocuteur. Le Spleen avait-il dit. Voilà qui en disait long sur cet homme mais qui confirmait surtout ce qu’elle avait déjà compris. Néanmoins, il n’était pas encore l’heure des questions. Elles étaient au programme de la mangemort, assurément. Pour l’heure, c’était une dette qu’elle avait à payer.
- Je crains de vous décevoir, finit-elle par dire en époussetant faussement la nappe à la couleur cramoisie, mais je n’ai nulle nouvelle de mon fils. Pour le moment du moins, ajouta Echtra en relevant un regard sarcastique vers Vidar. Il ne manquera pas l’occasion de venir me traiter de monstre et de mère indigne. C’est un de ses passe-temps préférés. Il ignore cependant que grâce à vous et à cette chère gazette, je vais aller rendre une petite visite à cette dernière fréquentation. Une future belle-mère se doit de rencontrer sa bru, vous ne croyez pas ? Nous sommes des gens civilisés après tout.
Nigel réapparut soudainement près d’eux, plateau en main. Il déposa les deux cocktails ainsi que trois récipients en verre : le premier contenait les olives réclamées par Maman Wilkes, le second divers gâteaux secs tandis que le dernier contenait des fruits secs pour les amateurs. Pour d’autres accompagnements, il fallait consulter la carte. Nigel s’inclina ensuite et disparut aussitôt.
- Auriez-vous une description de sa jeune compagne à me donner ? reprit finalement Echtra en humant son cocktail parfumé avant de relever son regard vers Vidar. Déconcertant ce noir n’est-ce pas ? Même le poison aurait une couleur plus délicate et tentante. N’ayez crainte cependant, tout est soigneusement dosé et personne n’en est mort, encore, s’amusa-t-elle dans un clin d’œil.
Et tandis qu’elle s’apprêtait à lever son verre pour trinquer, le silence se fit pour accompagner l’entrée d’une somptueuse jeune femme à la chevelure argentée, laquelle tressée formait une couronne autour de sa tête. Le Rossignol venait d’apparaître sur scène dans une longue robe d’un bleu nocturne. Les premières notes d’une harpe s’élevèrent bientôt rejointes par la voix cristalline de la vélane. Tous les regards, y compris celui d’Echtra, convergèrent vers elle. La mélodie était délicate, comme une caresse sur la peau, chaude et triste à la fois. Le Rossignol, chaque soir, contait une histoire par le chant comme pour rendre hommage aux protagonistes. Le récit n’était que très rarement joyeux mais aucun ne lui en tenait rigueur : elle savait transporter les cœurs.
Sujet: Re: |Echtra.| - Welcome to the nightmare in my head. Jeu 11 Juil - 17:31
Welcome to the nightmare in my head.
Certains pensent avoir rencontré le mal, quand il n'ont croisé que des émissaires. ___________________________________________________________________
Le mangemort fit attention à la décontraction d'Echtra Wilkes. Il n'avait jamais vu chez elle quelconques signes de nervosité, mais elle semblait incroyablement à l'aise en ces lieux. Alors que lui-même venait de se mettre très mal à l'aise en ne se tenant pas au simple whisky. Il tapa nerveusement et surtout inconsciemment un doigt sur la table en baissant les yeux pour lire les effets de la Comté.
Vidar inclina la tête quand elle lui montra le fauteuil. Il acceptait sa compagnie avec plaisir, il aurait été ridicule de venir dans ce genre de lieu pour boire seul, quand il pouvait le faire à loisir dans tout autre pub miteux. Ce qu'il ne se gênait pas pour faire quotidiennement d'ailleurs. Mais ils étaient là pour affaires, et Vidar se calma instantanément en levant les yeux vers la rousse devant lui.
- S'il l'aime, il la mettra en sécurité avant toute autre confrontation. Il va vous rendre l'accès à cette moldue bien compliqué, Mrs Wilkes.
Il s'interrompit en voyant le serveur et ne pu quitter des yeux le verre ressemblant à la description du Spleen. Certainement aussi noir que son âme, il en oublia même de remercier le jeune Nigel. Il avait été stupide de passer cette commande, même un verre d'eau aurait été une meilleure idée. Il s'éclaircit la gorge en détâchant difficilement ses yeux du liquide noir.
- Hum. Une crinière rose, mignonne même dans la panique. Portugaise ou brésilienne, elle ne voulait pas le laisser. Elle ne peut rien contre la magie, mais provoquez là sans, et je suis certain que vous verrez une ridicule lueur de courage briller dans ses yeux. Les moldus ont bien trop confiance en eux...
Vidar posa un doigt sur la base du verre, donnant l'impression qu'il l'acceptait quand tout son être le rejetait. A l'instant il était plus facile de se concentrer sur la description de la jeune femme qu'il avait torturé, et d'où c'était échappé une grande satisfaction, plutôt que sur le liquide trop sombre qui lui promettait l'apaisement.
Tendu dans son fauteuil, Vidar suivi le regard d'Echtra. Ce Rossignol venait de faire son entrée, et tout le cabaret c'était tut, l'obligeant presque par convenance à lui prêter une oreille à défaut d'un oeil.
Sujet: Re: |Echtra.| - Welcome to the nightmare in my head. Lun 15 Juil - 10:46
Bienvenue au Cabaret du Val d'Amour. ! Vidar et Echtra - Je vous en prie, appelez-moi Echtra, l’invita-t-elle d’une moue amusée, je ne m’en formaliserai en aucune manière. Vous avez raison, il va me compliquer la tâche. Cela fait presque vingt-huit qu’il me la complique. Sauf qu’il est ma chair, son esprit est à l’identique du mien, il ne peut avoir de secret pour moi.
Une image qui ne manqua pas de l’amuser davantage, après tout c’était ce qu’elle préférait le plus chez lui : que son esprit soit aussi vicieux que le sien. Cela étant, Monsieur Jugson ici présent omettait un détail non négligeable. Orcus n’aimait pas, tout du moins Maman Wilkes ne pouvait-elle concevoir pareil émoi chez son fils. Etait-ce par pure méchanceté, par pur espoir ou simplement par jalousie, personne à l’exception d’elle-même n’aurait pu le déterminer. En outre, il régnait dans le cœur noir et pourri de la sorcière le regret profond de n’avoir jamais été aimée par son fils, pas comme elle l’aurait voulu du moins. Echtra écouta avec soin les précisions du mangemort face à elle. Ainsi donc, la moldue semblait tenir à son rejeton. Elle n’en était guère étonnée. Son fils était un charmeur de foule. Aux dires de son invité, elle semblait avoir du courage, tout au plus un certain caractère. C’était un bon point. Maman Wilkes aimait les moldus de caractère, même si elle leur préférait bien souvent les crédules qu’elle pouvait manipuler à sa guise.
- Allons, très cher, vous ne pouvez les en blâmer. L’ignorance donne des ailes au sot, car ce qu’il ignore ne peut lui faire du mal. Il me tarde de la rencontrer, cette créature me paraît mignonne comme un cœur.
Elle n’avait jamais eu de poupée à la chevelure rose …
- Je ne compte pas l’effrayer, ajouta-t-elle dans un sourire enjoué. Il y a des perversions bien plus agréables que la peur que l’on suscite. Or si je dois planter mes ongles dans son cœur et empoisonner son esprit pour me venger de l’affront, il me faudra faire preuve de subtilité.
[…]
Ce soir-là, le Rossignol avait choisi de les mettre en garde contre le temps, les apparences délicates mais trompeuses et le cœur si facilement corrompu des Hommes. Le Cabaret entier était silencieux, bercé par la Vélane et sa voix d’ange. Echtra en oublia le monde, comme la plupart des hommes et des femmes pris au piège par tant de charmes. Vidar aurait pu disparaître, fuir l’antre des agents du diable, sans qu’elle ne le remarque. C'était dire combien les histoires du Rossignol savaient saisir les coeurs. Voici ce qu'elle leur conta par son chant voluptueux…
Dans un village où la richesse n’était pas bien grande vivaient des marins. Chaque jour ils contemplaient l’étendue de la mer, chaque jour ils embarquaient sur leur petit navire de fortune pour pêcher d’innombrables poissons. La paix régnait, ils vivaient de peu et pourtant vivaient bien. Personne ne se préoccupait d’eux, ils ne se préoccupaient de personne. Ils n’écoutaient que le fracas de la mer contre la roche et le chant des mouettes.
Un jour cependant un bateau vint s’échouer contre leur falaise après que la mer se fut déchaînée toute la nuit durant. Ils venaient trouver refuge dans ce lieu épargné par les vices des hommes. La mère mourut de ses blessures ainsi que leur plus petit frère. C’était là le premier avertissement de la belle bleue qui les avait toujours protégés et servis avec amour. On recueillit avec beaucoup de bienveillance l’homme et ses deux enfants jusqu’à faire d’eux des rois, car ce petit peuple ne comptait jamais rien. L’aînée, Chira, émerveilla les regards et attendrit les cœurs par sa beauté et sa douceur. Très vite on se bouscula pour prendre sa main et s’en montrer le plus digne possible. La mer, ce soir-là, se déchaîna à nouveau, ce fut le second avertissement. Pris d’ivresse, les hommes cherchaient à lui offrir leur bien le plus précieux, mais rien ne semblait convenir. Ils n’avaient pas suffisamment de richesse pour honorer la splendeur de celle qu’ils aimaient d’un amour biaisé. On se mit alors à déplorer le manque d’argent, de pierres précieuses et d’or dans ce village indigne d’une telle candeur. Le père, qui jusque-là n’avait émis mot, conta un soir une légende : celle d’un trésor qui les rendrait assurément tous riches. Selon la rumeur, ce trésor se situait sur une île depuis longtemps abandonnée, jadis refuge du célèbre Pirate Atromitos le borgne. Les histoires de marins étaient riches de ses nombreuses conquêtes. Seulement la rumeur disait aussi que ce trésor était gardé par un monstre énorme cracheur de feu aussi cupide que cruel. Cette nouvelle effraya les marins charmés jusque-là par l’éclat de pièces trébuchantes. Alors le père, malin, leur fit une offre qu’ils ne purent refuser : il donnerait sa fille au valeureux qui terrasserait le dragon. L’entrain de cette nuit-là ne connut nul pareil. La mer les avertit une troisième fois, plus violemment encore, mais rien n’y fit, tandis que dans une maisonnée reculée du village deux amants s’aimaient tendrement dans la nuit noire. De nombreux baisers furent échangés, de nombreuses caresses données et longues ont été les promesses murmurées en plein amour. Le lendemain, les bateaux furent reconstruits car la mer les avait brisés jusqu’aux derniers. Les amants n’avaient plus qu’un jour pour s’aimer en secret. Demain, il faudrait se séparer car ils ne pouvaient risquer qu’un marin ne vienne rompre leurs fiançailles.
Au grand damne de la mer agitée, le jour J arriva. Les premières lueurs de l’aube accompagnaient le départ des valeureux et imprudents marins. Chira embrassa son père, son frère et observa tristement son amant avant de gagner la falaise d’où elle ne redescendrait plus. Elle les vit disparaître à l’horizon, l’appel de l’or avait rempli sa mission. Les jours et les semaines passèrent sans qu’aucune nouvelle ne leur parvint. Femmes et enfants s’affairaient au mieux pour sauver le village déserté. Les anciens les encourageaient dans leur tâche. Chira, elle, veillait sur sa falaise, observant des dizaines de couchers de soleil. Son corps s’amaigrissait à vue d’œil et sa beauté devenait terne. La maladie prit dans ses bras l’objet de tous les paris. Son marin ne reviendrait-il donc l’honorer ? N’écouterait-on ses prières ? Mais la mer elle-même était impuissante. Elle aussi craignait pour ce petit village qu’elle avait tant dorloté. La fièvre finit par s’emparer du cœur abandonné. Le délire la faisait divaguer. On essaya de la ramener à la raison et de la soigner. Seulement sa démence était tout ce qui lui restait. De crainte qu’elle ne jette son corps à la mer, on l’attacha à la falaise. On se mit à prier pour l’âme de la pauvre enfant dont les pleurs hantaient le sommeil du village. Aucun n’avait à cœur de mettre fin à son supplice et pourtant la rancœur commençait à naître dans certains cœurs. Fils et maris ne reviendraient pas. La beauté d’une autre leur avait tout prix.
La mer frémit. Des murmures s’élevèrent autour des tablées : la vengeance venait de creuser son nid. Bientôt on planifia la mise à mort de l’importune, de la Voleuse, de cette adolescente qui avait semé le vice dans les cœurs. On la ferait brûler vive avant de la rendre à la mer, lieu de sa naissance. Les villageois n’eurent jamais l’opportunité cependant de mettre à bien leur projet assassin. Un dragon volait déjà vers eux, point noir sur fond d’ocre. Il volait aussi vite qu’il le pouvait, aussi vite que son lourd dîner le lui permettait, dans l’espoir que son aimée l’attendrait encore et toujours. Mais cela ne dépendait pas d’elle, cela n’avait jamais dépendu d’elle…
Soudain le Rossignol se tut, tout comme la harpe. L’enchantement fut levé et les applaudissements redonnèrent vie à chacun des hommes et femmes présent. Echtra se tourna alors vers son invité, elle-même encore un peu sonnée, et leva finalement son verre.
- A la vôtre.
Ses lèvres trempèrent dans les délicates nuances de vert. Ses yeux se fermèrent un bref instant pour savourer cette sensation de se laisser envelopper par un enchantement. C’était agréable comme un sentiment de légèreté. Elle sentit ses muscles se détendre à la seconde gorgée, ses cervicales se dénouer et sa conscience parfaitement libérée de ses fardeaux habituels. Ses paupières s’ouvrirent de nouveau et elle observa son invité, dans l’attente de son jugement.
- Puis-je vous demander, Monsieur Jugson, pour quelle raison avez-vous finalement décidé de venir en ces lieux. Certes je vous y ai invité, mais vous auriez pu tout aussi bien décliner.
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