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 [Echtra & Orcus] On est de son enfance comme on est d'un pays.

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Orcus Wilkes
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Orcus Wilkes


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MessageSujet: [Echtra & Orcus] On est de son enfance comme on est d'un pays.   [Echtra & Orcus] On est de son enfance comme on est d'un pays. Icon_minitimeLun 18 Fév - 21:21

On est de son enfance comme on est d'un pays.Echtra x Orcus

- Tu me fais un bisou ? Smouack smouack, fit Persifleur le serpent.
- Oh non, quelle horreur, je préfère encore embrasser la goule du grenier, lui répondit Pouicky, l'elfe qui couine.
- Tu refuses ? Je suis ton mari, donne-moi un bisou sur le champ ! Renchérit le rampant.
- Non pas de bisou, je veux pas de ta graine qui fait des bébés dans le ventre, on a bien assez de celui-là !
- Mais le Seigneur des Ténèbres bénit les sang-purs, il nous en faut d'autres.
Argumenta de plus belle le serpent.
- Vas plutôt faire des sortilèges de la mort-qui-tue contre les moldus, bim bim ! Expilamousse ! Acheva Pouicky.
- Arrêtez de vous disputer ! Intervint soudain un doxys.
- Ça suffit, nous sommes les grands c'est nous qui décidons ! Dirent en cœur Persifleur et Pouicky.
- Je suis pas petit, j'ai 9 ans, je suis un grand sorcier et je vais me lancer le sortilège qui déchire. Avada KedaERK !

Le garçon ramassa à pleine main le doxys mort qu'il avait trouvé ce matin étendu sous sa fenêtre et le jeta de toutes ses forces à travers sa chambre.

- Nooonnnnn, il s'est avadaté avec le sortilège de la mort-qui-t...

Un éclair zébra le ciel assombrit de cette soirée de février qui lui fit vivement lever la tête en direction de la fenêtre. La chambre, plutôt spacieuse, était plongée dans la pénombre, éclairée d'une unique bougie parce que maman disait que trop de lumière lui faisait mal à la tête. Alors, il avait réduit peu à peu toutes les sources de lumière en espérant qu'elle viendrait ainsi lui rendre visite plus souvent. Un soir elle lui avait lu l'histoire de la marmite sauteuse, c'était l'un de ses souvenirs préférés. Un frisson le parcourut sans qu'il n'en sache la raison. Il baissa la tête sur ses peluches toujours prêtent à en découdre, il allait replonger dans cette histoire qu'il rejouait encore et encore, quand la porte de sa chambre s'ouvrit à la volée. Un petit être habillé d'une serviette de bain crasseuse passa son nez dans l’entrebâillement pour le prévenir.

- Votre mère m'a chargé de dire au jeune maître de ne pas quitter sa chambre.
- Est-ce que papa est rentré ?
- Votre mère à seulement dit de ne pas sortir de votre chambre ni de vous approcher des fenêtres.


La porte se referma et il n'entendit plus que les petits pieds nus de l'elfe s'éloigner dans l'escalier. Il prit une profonde inspiration alors qu'un coup de tonnerre retentit cette fois, lui arrachant un sursaut. Prenant peur, le garçon se leva et couru jusqu'à sa porte.

- Ciguë ? Ciguë ? Psst !

Il eut beau supplier, l'elfe n'était plus là pour venir le rassurer. Il rentra à nouveau dans sa chambre et, craintif, alla ramasser Pouicky, son jouet préféré. Il tira également sur la couverture au pied de son lit et se l'enroula autour des épaules. La fenêtre de sa chambre donnait sur l'artère marchande du chemin de traverse, la journée il pouvait passer des heures le nez collé à la vitre pour regarder les passants, c'était même devenu son occupation principale depuis que Quinn ne venait plus jouer avec lui, occupée dans son école. Mais Ciguë lui avait dit de ne pas approcher, il avait vu tant de choses étranges s'y dérouler sous ses yeux que s'il y avait un danger, il ne pouvait venir que de ce côté de la maison.

Un nouvel éclair marbra le ciel, cette fois ni la présence de sa couverture ni de sa peluche ne suffirent à combler les lacunes de son courage. Il se mit à courir hors de sa chambre jusqu'à se retrouver sur le pallier du second étage. Des bruits étranges et qui n'avaient rien de rassurant le paralysèrent quelques secondes, le poussant à trouver refuge non en bas, mais au niveau suivant, dans le grenier. Personne ne savait que le jeune Orcus y jouait souvent les explorateurs, mais personne ne s'occupait beaucoup de ce que faisait Orcus en général.

Contrairement à ses habitudes, il ne trouva pas beaucoup de réconfort à déambuler entre les décorations de noël prenant la poussière et les anciennes robes de ses parents. Guidé par une étrange curiosité qui lui donnait des sueurs froides, le petit garçon avança à pas de loup jusqu'à la fenêtre ronde qui dominait toute la maison. Il n'eut pas besoin de coller son nez à la vitre cette fois pour reconnaître son père agenouillé dans la cour. En face de lui, un homme qui n'avait plus grand chose d'humain pointait sa baguette, faisant se tordre de douleur son père qu'il savait pourtant être si fort. Entre deux rires sifflants, l'ombre du sorcier malfaisant tourna son regard rouge sang dans la direction du garçon qui recula d'un bond, le cœur battant.

- Papa. Père.

Il ne prononçait jamais les mots « papa » et « maman » en la présence de ses parents, ces dénominations pourtant si communes l'auraient fait rougir jusqu'aux oreilles s'il avait osé. En cet instant, la question ne se posait même pas, effrayé autant pour lui que pour son père, il cessa de réfléchir pour dévaler les escaliers, la respiration haletante.

- Père ?

La porte à l'arrière de la maison était déjà ouverte, une silhouette grande et belle qu'il reconnaissait pour être celle de sa mère se dessinait dans l'embrasure. Sans lui laisser le temps de réagir, il se faufila sur sa droite et poursuivit sa course jusque dans le jardin pour se jeter dans les bras paternels. L'homme n'était plus que l'ombre de lui-même. Avachit, sanglotant, le nez et la bouche en sang, Orcus ne put retenir ses propres larmes plus longtemps alors qu'il s'accrochait à ce corps encore massif comme à une bouée. Son visage contre la joue rugueuse de l'homme, il sentit ce dernier retrouver ses esprits. L'enfant s'écarta un peu, un sourire aux lèvres. Il n'eut que le temps de croiser le regard assassin de celui à qui il devait la vie avant qu'une main ne vienne percuter violemment son visage, le projetant dans l'herbe.

- La faiblesse est une abjection,
lui dit l'homme sans un regard.

Puis se redressant sur ses jambes, le mangemort regagna l'intérieur de sa maison, laissant le petit garçon muet et la pommette rougie.
©️ DABEILLE
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MessageSujet: Re: [Echtra & Orcus] On est de son enfance comme on est d'un pays.   [Echtra & Orcus] On est de son enfance comme on est d'un pays. Icon_minitimeJeu 28 Fév - 11:16

Memories.
Hey girl, open the walls, play with your dolls. We'll be a perfect family

Elle jouait, avec ses poupées, dans l’une des pièces du premier étage. L’aiguille tricotait dans la peau grasse. Un petit chaudron bouillait paisiblement, tout près. Un livre de magie, poussiéreux comme il était peu permis et dont les pages étaient d’un jaune douteux, trônait sous les yeux de la sorcière. Elle le parcourait tout en fredonnant une mélodie enfantine. Dans cette pièce unique, elle était maîtresse de tout, à la tête d’une armée de pantins et poupées auxquels elle rêvait de donner vie. Des aiguilles de toute sorte traînaient partout autour d’elle. Mais elles n’avaient, malheureusement, jamais l’effet escompté. Ce n’était pourtant pas faute d’essayer. Sa revanche sur le monde, elle l’aurait. Peu lui importait le degré de folie qu’il lui faudrait atteindre pour cela. Elle contrôlerait les hommes, donnerait aux femmes l’occasion de renaître et veillerait à l’équilibre naturelle des sexes. L’idée la faisait toujours glousser d’amusement. Une part de son esprit avait conscience de l’idiotie de ses rêves, de leur caractère impossible et fou. Mais ce n’était pas grave, ils avaient au moins le mérite de lui faire supporter la suprématie masculine et les éternels humeurs de son époux. Sans compter les sempiternelles demandes d’affection d’Orcus. Pauvre chéri.
On frappa alors à la porte. Les coups étaient timides mais ils ne ressemblaient pas à ceux d’Orcus. Il n’avait pas le droit d’approcher cette pièce, ni même de toucher la porte. Echtra posa sa nouvelle poupée, déposa un regard sur les pantins à l’effigie de ses défunts frères, et entrebâilla la porte.

- Ils sont là, Maîtresse.


Une lueur indescriptible passa dans son regard. Echtra sortit de son refuge, le ferma à clef magiquement et suivit l’elfe jusqu’au rez-de-chaussée. Un frisson glacé parcourut sa peau, mais son regard n’afficha aucune peur. Ses yeux s’étaient posés sur le Seigneur des Ténèbres.

- Orcus ne doit pas quitter sa chambre. Pas de fenêtre non plus. Il ne doit pas voir ça, tu m’as bien comprise ?!


Pourtant, une telle scène lui aurait appris la discipline. Une telle scène l’aurait suffisamment effrayé pour le rendre, enfin, docile. L’elfe acquiesça et disparut la laissant seule spectatrice de la faiblesse de son époux. Si ambitieux et pourtant si incapable de parvenir à ses fins. Et malgré tout, elle ressentait de la pitié. De la pitié pour cet homme qui lui avait offert une échappatoire, cet homme qui rêvait de grandeur, comme elle, mais qui avait préféré se soumettre à cet autre. Elle n’éprouvait aucun amour pour lui, elle en était incapable. Seule une certaine affection, dissimulée jusqu’à ses entrailles, restait. Elle n’était pas bien grande mais elle suffisait à maudire le châtiment que Mr Wilkes recevait alors. Echtra aimait infliger de la douleur, à l'inverse elle n'aimait pas l'observer. C’était peut-être pour cette unique raison qu’elle refusait qu’Orcus y assiste. Peut-être.
Soudain, elle l’entendit et l’agacement la reprit. Il était déjà là, près d’elle, alors que sa concentration s’était portée sur le départ du Lord Noir. Et elle eut beau le sommer de revenir, il ne l’écouta évidemment pas. Ce petit garçon adorait lui désobéir. Si aimant dans une maison qui ne pouvait l’être.

La gifle résonna jusqu’à elle. Une véritable mère aurait réagi, grogné de mécontentement. Mais pas Echtra. Seuls ses yeux se plissèrent de menace. Personne ne les voyait jamais tant son silence était devenu une habitude. Aucun ne pouvait se vanter de savoir exactement ce qu’elle pensait, ce qu’elle ressentait. Elle était une femme glacée, une mère par l’utérus, et rien de plus. Monsieur Wilkes arriva à sa hauteur. Il s’apprêtait à parler, elle le savait, elle le voyait. Comme toujours, néanmoins, elle fut plus rapide. Echtra répondit de ce même regard assassin et persifla entre ses dents afin qu’Orcus ne se fasse pas d’idées sur les paroles qu’elle s’apprêtait à prononcer :

- Etait-ce vraiment nécessaire ?
- Ce gamin a encore des choses à apprendre. Il dégouline de sentiments.
- Comme son père suinte la faiblesse. Cela vous fait un point commun.
- Ne me parle pas sur ce ton, Echtra !

La voix, glaciale, ne souffrait aucune réplique. La sorcière se mordit la lèvre afin de ne pas répondre. Non pas par obéissance, mais pour ne pas laisser entendre qu’il lui arrivait de prendre la défense d’Orcus. Ces fois-là étaient si rares qu’elle pouvait les compter sur ses doigts. Monsieur Wilkes avait raison, ce gamin devait être fort, éviter la faiblesse des sentiments : il devait être prêt pour l’avenir qu’elle lui réservait. Seulement, elle ne pouvait s’empêcher de se voir elle-même au même âge, comprenant qu’elle ne ferait jamais le poids ni la fierté de sa famille, qu’elle n’était rien et resterait rien si elle ne prenait pas les choses en main.
L’époux passa dans le salon pour se servir un Whisky, probablement deux même. Un soupir franchit les lèvres de la sorcière. C’était évidemment à elle de s’occuper d’Orcus. Immobile, elle le contempla de longues secondes. Ses sentiments à son égard étaient multiples, contradictoires. Elle le haïssait d’être né homme quand elle était née femme, quand elle avait également voulu donner naissance à une fille. Il représentait une partie de son passé ou plutôt La partie de son passé qu’elle ne pourrait jamais changer. D’un pas lent, elle s’avança enfin jusqu’à l’enfant et le surplomba de toute sa hauteur.

- Tu ne peux en vouloir qu’à toi-même. Quand apprendras-tu enfin à obéir, Orcus ?

Elle prit son menton entre ses doigts fins et le leva vers elle. Tant de doux sentiments dans un si beau regard. Elle allait devoir les faire disparaître pour le modeler à son image.

- Je devrais te punir pour m’avoir désobéi, tu le sais, n’est-ce pas ?
dit-elle d’une voix calme dépourvue de compassion. Tu déshonoreras cette famille si tu ne deviens pas plus fort, Orcus. Et tu ne veux pas nous décevoir.

Son visage changea alors. Ses traits se tirèrent et elle plissa le regard, faussement soupçonneuse.

- Veux-tu nous décevoir Orcus ?
demanda-t-elle d’une voix menaçante.

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MessageSujet: Re: [Echtra & Orcus] On est de son enfance comme on est d'un pays.   [Echtra & Orcus] On est de son enfance comme on est d'un pays. Icon_minitimeLun 4 Mar - 18:17

On est de son enfance comme on est d'un pays.Echtra x Orcus


Il se tenait la joue alors qu'une larme silencieuse roulait sur sa peau jusqu'à s'entremêler avec ses doigts. Il était paralysé dans cette position grotesque, à moitié affalé dans l'herbe humide sous une pluie trop fine pour être naturelle. Ses yeux écarquillés restaient rivés sur l’entrebâillement de la porte où il vit ses parents échanger quelques mots. De leurs phrases, il ne reconnut que le mot "gamin" et un ton qui ne souffrait d'aucune compassion, chez aucun des deux. Il était toujours muet et immobile quand sa mère s'approcha de lui. Son regard enfantin et embué chercha les yeux d'Echtra, oscillant entre espoir et crainte. Ses parents se montraient le plus souvent froids et distants, bien plus que les parents de Quinn en tout cas. Les moments heureux qu'il avait partagé avec eux ne dépassaient pas le décompte de ses doigts, mais jamais encore il n'avait été frappé.

- Tu ne peux en vouloir qu’à toi-même. Quand apprendras-tu enfin à obéir, Orcus ?

- Je... Je voulais regarder l'orage.


Répliqua-t-il, le cœur au bord des yeux. Il apprenait lentement la honte face à ses faiblesses qu'il enrobait peu à peu maladroitement du tissu du mensonge. Il avait eu peur de l'orage, peur du tonnerre semblant si proche qu'il allait s'abattre sur sa maison là où le calme régnait quelques secondes auparavant. Et puis il avait eu peur qu'on lui prenne son père, rempart qui les protégeait de tout, pas vrai ? Le monde lui paraissait toujours moins menaçant quand il savait papa Wilkes dans la maison, à commencer par les bruits inquiétants de la pièce interdite qui cessaient dès qu'il était présent.

Il se leva en reniflant bruyamment et bien peu élégamment, relâchant sa joue qui dominait toujours toute sensation physique de sa douleur cuisante et ramassa pouicky qui avait subi le même sort que lui. C'est alors que sa mère lui prit le menton et le força à lever son minois avant même qu'il n'ait eu le temps d'essuyer son visage dans sa manche. Le regard qu'elle lui porta le glaça suffisamment pour qu'il ne puisse le soutenir. Il chercha à se dérober, faisant rouler ses yeux de gauche à droite avant de finalement piquer dans la direction la plus basse qu'il pouvait, les rétines accrochées à la jupe d'Echtra. Il secoua la tête, toujours prisonnier des serres maternelles.

- Non mère.


Réponse creuse d'un petit garçon qui ne comprenait pas tout. Que voulait dire "être plus fort" ? Et ne venait-il pas déjà d'être puni ?

- Est-ce que... est-ce qu'on devient plus fort quand on obéit ? Je ne vous vois pas beaucoup obéir à mon père.

Quelque part, au fond de son esprit, il eut conscience que ces mots étaient insolents et qu'il aurait mieux fait de faire avec sa bouche comme il avait fait avec ses yeux, à savoir se tenir à l'écart. S'il est vrai qu'Orcus désobéissait souvent, ça n'avait toujours été que par jeu ou par ennui, il transgressait les nombreuses règles de la maison à la recherche d'un peu de vie, quelquefois pour attirer l'attention, rien de plus. Il n'était pas un pleurnichard, il ne braillait pas à la manière de Quinn dont les parents se précipitaient immanquablement à son chevet. Lui, avait appris dans les regards austères de ses parents que les caprices ne lui apporteraient jamais rien de bon, alors il s'était fait transgressif pour conquérir l'attention et tuer le temps. Aujourd'hui, et même si la conscience de la chose ne lui viendrait que bien des années plus tard, il venait de faire sa toute première expérience avec la subversion.

Le regard toujours fuyant mais attendant sa réponse, il pinça ses lèvres et se faisant, sentit un gout ferreux lui envahir la bouche. Ce qu'il avait pris pour de la morve était en réalité un très mince filet de sang.
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MessageSujet: Re: [Echtra & Orcus] On est de son enfance comme on est d'un pays.   [Echtra & Orcus] On est de son enfance comme on est d'un pays. Icon_minitimeVen 22 Mar - 10:18

Memories.
- Ne mens pas, Orcus, tu sais que je déteste cela.

Elle n’appréciait guère les tête-à-tête avec son fils. Ils la mettaient mal à l’aise et elle ignorait, parfois, comme s’y prendre, loin de vouloir ressembler à ces mères suintantes de faiblesse. Une mère ne pouvait pas toujours transpirer le mépris. Ou peut-être que ce n’était qu’elle, incapable d’être forte jusqu’au bout des ongles. Aussi son ton n’exprimait-il aucune menace. Il était froid, exigeant mais pas autant qu’on pourrait s’y attendre venant de sa part. Orcus, cependant, n’y verrait que du feu, et c’était mieux ainsi, pour tout le monde. Elle aimait ce rôle, celui d’être la méchante de l’histoire. Son amour du pouvoir dépassait tout autre amour.
Avec une moue de dédain, elle sortit un mouchoir de soie noir de sa poitrine pour le tendre à son rejeton. Pauvre enfant aux bien tristes illusions.

- Regarde-moi, Orcus,
ordonna-t-elle enfin.

Elle détestait le voir détourner le regard. Certes, il lui rappelait sa propre puissance, le pouvoir qu’elle pouvait exercer sur lui. Mais plus encore, la dérobade soulignait la faiblesse de son enfant. Ce qu’elle ne tolérait et ne tolérerait jamais. A chaque fois, elle exigeait de lui qu’il s’enfonce dans ses iris noirs, dénués des sentiments dont il avait besoin et qu’il recherchait désespérément.
Puis, contre toute attente, les paroles de son rejeton vinrent la désarçonner. Son insolence soudaine, et pourtant si innocente, la fit rire aux éclats. Il n’y avait guère de vexation ou de méchanceté dans le rire de la sorcière. Elle était simplement amusée, très amusée. Qu’allait-elle lui répondre ? Telle était la question. Force était de constater qu’il ne tenait sa désobéissance d’elle-même. Ce qui la flattait autant que cela l’exaspérait. Une contradiction de plus qui ne cessait de les unir et de les désunir. S’apprêtait-elle à le gronder ? Aucunement. Comme cela était si rare ! Au contraire, Echtra s’accroupit pour planter son sombre regard dans celui, fuyant, d’Orcus. L’ombre d’un sourire traînait encore sur ses lèvres, reliquats de son précédent amusement.

- On devient plus fort quand on sait où est sa place, quand agir et quand rester dans l’ombre. Si le Seigneur des ténèbres t’avait vu, ce soir, au chevet de ton père, Orcus, tu aurais déshonoré notre famille.

Ou pire … Echtra ne doutait pas un seul instant que le Seigneur des Ténèbres aurait pu les punir en prenant l’enfant avec eux. Pour le meilleur et pour le pire … La mort les attendait tous au bout du chemin, celle d’Orcus aurait été prématurée. Mais il n’avait pas à le savoir, non.

- Tu dois apprendre à obéir quand cela est nécessaire à ta survie, Orcus. La force s’acquiert par la pensée et en faisant taire nos faiblesses, petit garçon que tu es. Si tu veux être fort, tu dois cesser d’aimer et prendre conscience que, tout ce qui t’entoure, n’est rien comparé à toi.

Ici, maintenant, à l’instant T, c’étaient peut-être les plus belles paroles qu’elle ne lui ait jamais dites et ne lui dirait jamais. Là où les mères embrasseraient leur fils, Echtra lui donnait l’une des plus importantes règles de survie, ce qui venant d’elle, n’était pas à prendre à la légère. Est-ce qu’Orcus comprendrait ? Cela lui importait bien peu. Il apprendrait avec le temps, par la force des choses. Pour le reste, Maman Wilkes approcha son visage pour atteindre l’oreille de son fils et susurrer doucereusement tel un serpent venimeux.

- Aucune femme n’a à obéir à un homme, mon chéri.

Sa main se posa sur la poitrine d’Orcus, à l’emplacement du cœur.

- J’arracherai ton cœur comme j’arracherais celui de ton père si vous veniez tous deux à penser que je dois obéir à l’un d’entre vous. La femme est un poison, Orcus, méfies-en toi toujours. N’essaie jamais de l’apprivoiser, mais veille à ce qu’elle soit ton alliée, le temps nécessaire à ta survie.


Elle fit alors claquer ses dents avant de se redresser, majestueusement. Naturellement, elle-même se bernait d’illusions. De tels mots, si compliqués, ne parleraient probablement pas à un enfant. Mais au sien, peut-être, du moins aimait-elle à le croire. De son sang et de son caractère, il ne pouvait naître qu’un enfant fait pour survivre à toutes les tempêtes.

- CIGUË !
tonna-t-elle alors jusqu’à l’apparition de l’elfe à ses côtés. Ramène Orcus à sa chambre, veille à ce qu’il soit prêt à se coucher. Je monterai dans un instant.

Et le dîner ? Un survivant pouvait s’en passer, non ? Ciguë veillerait sûrement à ce que ne ce soit pas le cas. Comme toutes les autres fois où elle croyait le faire dans le dos de Maman Wilkes.

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MessageSujet: Re: [Echtra & Orcus] On est de son enfance comme on est d'un pays.   [Echtra & Orcus] On est de son enfance comme on est d'un pays. Icon_minitimeMar 23 Avr - 17:30

On est de son enfance comme on est d'un pays.Echtra x Orcus
Son regard se redressa sur le morceau de soie noir tendu sous son nez, il ne put s'empêcher d'y trouver un soupçon de magie capable de rendre quelque chose d'aussi sombre et de si brillant à la fois, belle allégorie sur l'homme qu'il allait devenir et énième divagation de son esprit. Il se saisit du morceau de tissu d'un geste paraissant sûr et sans montrer la moindre hésitation se l'appliqua sous le nez pour éponger ces quelques gouttes de sang. Une autre mère aurait pratiqué le geste elle-même, mais Echtra n'était pas de celles-là, encore une leçon qu'il avait appris de son amitié avec Quinn.

Le mensonge était découvert, au moins soupçonné. Les parents de Quinn croyaient à tous les mensonges de la petite fille, pourquoi lui n'était pas capable de se faire aussi convainquant ? Peut-être ne mentait-il pas assez souvent pour être aiguisé à cet art ? Peut-être devrait-il multiplier les secrets et les non-dits jusqu'à une maitrise parfaite ? Cigüe disait que le mensonge était mal, mais l'elfe n'avait pas à supporter le regard mécontent et déçu de ses parents à chacune de ses bévues. Le silence de ses parents pouvait être plus cuisant que toutes les claques sur sa joue et le mensonge était peut-être la seule chose qui pourrait encore l'en prémunir.

- Regarde-moi, Orcus.

Il était impossible de s'échapper de cet ordre, paradoxalement le plus terrifiant de tous. Orcus voulait trouver l'amour de sa mère dans ses yeux, mais y plonger signifiait s'infliger à chaque fois une désillusion et une blessure de plus. Il obéit néanmoins non sans avoir reniflé bruyamment avant de laisser retomber sa main tenant toujours le mouchoir chiffonné, Pouicky pendant à son bras de l'autre côté. S'attendant à y trouver la désapprobation habituelle, c'est avec d'autant plus de force que le rire d'Echtra le percuta de plein fouet. Ce rire était si rare qu'il avait quelque chose d’irréel, les sourires de la sorcière étaient plus nombreux, mais manquaient presque toujours de ce je-ne-sais-quoi chaleureux. Un autre enfant se serait sans doute détendu et aurait au moins répondu par un sourire, mais Orcus, prudemment, était incapable de masquer son malaise, s'appuyant sur un pied et sur un autre au même rythme que ces idées confuses se succédaient, jusqu'à ce que sa mère retrouve son calme et lui fasse la leçon.

- Alors... où est ma place ? Est-ce que, demanda-t-il dans une intense concentration qui lui faisait plisser les yeux, c'est ce que vous avez fait ? Vous avez décidé de n'aimer personne parce qu'il s'agit d'une faiblesse ? À quoi cela me servira ?

Il oublia le mouchoir, oublia sa peine, sa douleur et la bienséance l'espace d'un instant, trop plongé dans ses réflexions pour être capable d'extirper quoi que ce soit d'autre. C'est le revers de la manche de son pyjama qui fit les frais des ultimes traces de sang sous son nez, cette fois. Ses yeux étaient toujours autant plissés, plus encore peut-être.

- Je n'ai pas l'impression d'être important pour qui que ce soit.


Alors pour lui ? Comment croire en sa valeur quand on était aimé de personne ? Comment n'être qu'ego quand ce dernier n'était déjà qu'une blessure géante ?
Les mots suivant lui furent chuchotés comme le serpent susurrant à l'oreille de Mowgli, l'image de Persifleur s'imposa alors à lui. La peluche avait plus ou moins consciemment représentée son père dans les jeux de l'enfant, mais à présent, c'était l'image de sa mère qui s'imposait et il sentit ses doigts glisser légèrement le long du bras moelleux de Pouicky. Ce fut à peu près tout ce qu'il comprit de cette leçon, les femmes n'existaient pas encore, il n'y avait que des "madames" et des "filles" qu'il était de bon ton d'embêter, même lorsqu'elles le dépassaient déjà d'une demi-tête. Si un jour cet enseignement ferait son œuvre, il l'appliquerait sans doute à la lettre, à l'exception près qu'il ne s'agirait que d'une seule femme, celle-là même qui venait de lui avouer à demi-mot qu'elle ne l'aimait pas.

Echtra se releva et lui tourna le dos pour s'adresser à son elfe, le petit garçon, lui, resta immobile jusqu'à ce que la créature à peine plus petite que lui vienne lui tirer le pan de sa chemise et ramasser elle-même la peluche gisant à ses pieds. Quelques minutes plus tard, propre d'un claquement de doigts et réchauffé d'un chocolat chaud que l'elfe lui avait ordonné de boire le plus vite possible avant que Maîtresse ne rentre, il attendait assit en tailleur sur son lit, Pouicky près de son oreiller tandis que Persifleur était resté là où il avait abandonné son jeu.
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MessageSujet: Re: [Echtra & Orcus] On est de son enfance comme on est d'un pays.   [Echtra & Orcus] On est de son enfance comme on est d'un pays. Icon_minitimeDim 26 Mai - 17:32

Memories.
Il ne le saurait jamais, mais ses présentes-réflexions firent naître un très léger sentiment de fierté dans le cœur orgueilleux de la sorcière. Ce n’était pourtant que des lamentations, en apparence. Ce qu’elle abhorrait par-dessus tout. Celles-ci étaient néanmoins différentes. Orcus était prêt à apprendre, prêt à comprendre : tout ce qu’elle attendait de lui, espérant le forger à son image. Il avait bien raison de croire que personne ne l’aimait, car même fausse, cette idée le mènerait tout droit au sommet. Cet enfant se battrait pour avoir sa place, pour s’imposer au monde et forcer à ce que l’on aime. Du moins c’était ainsi qu’Echtra concevait les choses. C’était dans la souffrance que l’être humain se forgeait, dans la souffrance encore que les capacités se développaient pour devenir intransigeantes. Là était la leçon qu’elle avait tirée de son enfance, une leçon qu’elle perpétuerait auprès de son fils. L’unique différence était la réelle attention qu’elle lui portait – et qu’elle n’avait elle-même jamais connue - , si refoulée et inconsciente pouvait-elle être.

- Ta place est au sommet, Orcus. Tu es un Wilkes et en tant que tel, nul obstacle ne doit te résister. Ce que tu veux, tu le prendras. Ta place, tu te la forgeras.

Elle inspira alors profondément, comme pour se fermer davantage.

- Oui, Orcus, l’amour est une faiblesse. Pas parce qu’il est mauvais, mais parce qu’il te détruira. Tu dois te protéger, exactement comme je l’ai fait, car les gens que nous aimons sont ceux qui finissent un jour par nous trahir. L’amour, mon garçon, est destructeur, fatal à quiconque souhaite survivre.

Echtra glissa alors son doigt de la joue d’Orcus jusqu’au menton, qu’elle releva une seconde fois pour contempler le regard du fils.

- Tu es important pour toi-même, tu entends ? Et tu gagneras en importance avec le temps. Car tu seras un conquérant.


Il ne pouvait en être autrement. Son enfant ne pouvait être un moins que rien, un faible, soumis aux ordres d’autrui. Quelle image alors pour son héritage ! Non, Maman Wilkes voyait les choses en grand. Elle avait des projets, d’abord pour elle bien sûr, mais aussi pour cet enfant aussi faiblard que son père. Néanmoins elle ne désespérait pas. Mr Wilkes ne durerait pas et alors, ils ne resteraient qu’eux, prêts à partir à la conquête du monde et à prendre leur revanche sur celui-ci. Quel bel espoir…

[…]

Sur le seuil du salon, elle observait son époux dans son fauteuil, buvant son énième verre de Whisky. Ses bras étaient croisés signes de son mécontentement. Il la dévisageait tout autant, le regard sévère. Naturellement, il attendait qu’elle parle, la défiait d’oser faire cette erreur. Or ils savaient tous deux qu’à ce jeu-là, ils finiraient à égalité.

- Il est couché ? finit-il par dire après avoir terminé son verre.
- Cela ne saurait tarder.
- Tant mieux.
- Je crois plutôt, que ce qui aurait été mieux, c’est qu’il ne voit pas son père dans cet état de soumission, répliqua-t-elle d’une voix persiflante.
- Et qu’aurais-tu voulu Echtra ? Le Seigneur des Ténèbres nous punit et se moque bien de connaître le visage des spectateurs. Nous servons d’exemple. Orcus sait ce qui l’attend désormais. Son allégeance devra aller au Lord, plus tôt il l’acceptera mieux il s’en portera. Tu n’as en aucun cas ton avis à donner.

Les yeux d’Echtra lancèrent des éclairs un court instant. Il n’était pas question que son fils devienne un banal mangemort soumis et faible, à la merci de la volonté d’un tiers. Quel gâchis cela ferait ! Mécontente et ne pouvant donner son avis aussi librement qu’elle le voudrait, elle tourna les talons pour monter les escaliers menant à la chambre du fils prodigue. Ses ongles caressaient la rambarde de bois tandis qu’elle réfléchissait à sa propre place. Echtra se sentait encore entravée. Elle n’avait son mot à dire car l’homme en avait décidé autrement. Et naturellement, elle ne tolérerait pas qu’Orcus en face de même plus tard. Elle devait s’en assurer, faire en sorte d’avoir un poids équivalent à celui de son père dans son esprit.
Ciguë disparut au moment où elle passa la porte de la chambre. Son regard se porta une brève seconde sur la fenêtre avant de se poser sur son rejeton. D’un pas lent, elle s’avança vers lui et heurta le pauvre persifleur abandonné. Echtra le ramassa et se perdit dans sa contemplation.  

- Est-ce parce qu’elle ressemble à un serpent que tu délaisses cette peluche, Orcus ? demanda-t-elle posément avant de lever son regard vers lui. Sais-tu que représente le serpent ?

Maman Wilkes prit place sur le lit et tendit la peluche au petit garçon.

- Le serpent représente à la fois la malice, la ruse, la connaissance, la mort mais aussi la renaissance. Cet animal est mésestimé, injustement perçu et pourtant ô combien dangereux. Tu dois te méfier des serpents, Orcus, surtout le plus venimeux d’entre eux.

Elle fit une pause. Un petit rictus prit place sur ses lèvres. Si Mr Wilkes l’entendait le mettre en garde contre le Seigneur des Ténèbres, sûr qu’il monterait dans les tours. Elle tout autant.

- Le serpent s’adapte à tout, poursuivit Echtra pour son ultime leçon du soir, son corps mue et se transforme, revêtant une nouvelle peau. C’est un survivant, et tu devras en faire autant Orcus. Sois le serpent et tu verras alors le monde qui t’entoure sous un nouveau jour.

Mais là encore, que pouvait-il y comprendre ? La sorcière espérait qu’un jour où il se souviendrait suffisamment de ses mots pour s’imposer ambitieusement sur la scène du monde. A ce moment précis de leur vie, elle plaçait encore de grands espoirs en ce petit être né garçon au lieu de fille. Tout n’était pas perdu, tout n’était pas encore irrattrapable alors.
Elle se releva enfin, rompant ainsi la proximité entre deux pour reprendre sa place dans la hiérarchie familiale.

- Maintenant récite-moi ce que tu as appris aujourd’hui, Orcus.

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MessageSujet: Re: [Echtra & Orcus] On est de son enfance comme on est d'un pays.   [Echtra & Orcus] On est de son enfance comme on est d'un pays. Icon_minitimeSam 15 Juin - 20:49

On est de son enfance comme on est d'un pays.Echtra x Orcus

"Magic doesn't come from talent, it comes from pain." Leçon apprise, mère.

Toute sa vie Orcus regretterait son enfance, mais toute sa vie durant il saurait aussi que sa hargne en était la récompense. Il n'irait jamais jusqu'à en remercier les coupables pour autant, pas plus qu'il n'embrasserait le chemin qui lui avait été destiné, bien qu'ignorant encore qu'une tragédie allait lui infliger à la fois ses pires souffrances et lui offrir ses plus belles espérances.

[...]

"Tu es important pour toi-même, tu entends ? Et tu gagneras en importance avec le temps. Car tu seras un conquérant."

Assit sur son lit il replongeait dans ces paroles, attendant la suite des évènements alors qu'aucun désir ne l'animait plus que de se dérober à cette journée par le sommeil, d'oublier sa peur de celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, oublier la gifle, le regard de son père et le désaveu de sa mère. Orcus était silencieux, perdu dans les échos de son esprit, sans réaction apparente, sous le choc de ce qu'il avait toujours soupçonné sans être capable de l'accepter. Père et mère ne l'aimaient pas, il n'était que le levier d'une ascension sociale qu'il ne souhaitait pas. Jusqu'à présent, il avait toujours cru que la pauvreté des démonstrations affectives dont il était l'objet était de sa faute : trop de bêtises, trop transparent, pas assez appliqué pendant ses cours de piano, de maintient et d'histoire. Il entrevoyait à présent que ce qu'il faisait ou ne faisait pas n'était pas la question, qu'il se montre assidu ou fasse n'importe quoi pour attirer l'attention ne changerait rien. Il était un prince, héritier des ordonnances du roi. Rien de plus, rien de moins.

Sa génitrice fit son entrée avec une prestance à lui couper le souffle. Orcus n'avait plus aucun doute à la voir ainsi, c'était elle le roi de son histoire. Elle observa la rue depuis sa fenêtre, la meilleure chose qui soit dans le quotidien du jeune garçon. Quand elle se retourna enfin vers lui, à la question sur le serpent l'enfant secoua la tête.

- Non. Je n'avais plus envie de jouer.

Les scénettes et les jeux de conquêtes avaient pris un tournant amer. Il arrivait toujours un moment où l'enfant délaissait ses jouets. Il les regardait toujours d'un air attendri, ne se sentait pas encore capable de s'en débarrasser tout à fait et ne les sortait que de temps en temps, mut par un sentiment de culpabilité envers ces objets, victimes de sa toute première expérience avec l'abandon. Les enfants délaissaient leurs jeux peu à peu, Orcus venait d'y renoncer en 5 minutes. Seul Pouicky se contenterait d'être éloignée du lit, incapable encore à s'en délier totalement et rompre avec les espoirs que la peluche avait représentée dans sa jeune vie.

Il l'écouta parler du serpent, l'analogie avec le Seigneur des Ténèbres ne lui vint pas tout de suite, mais rien dans le descriptif ne lui semblait très élogieux. Dans un peu plus d'un an, il rentrerait à Poudlard lui aussi, son père lui avait parlé de Serpentard, la maison où il serait parmi les siens, tout comme Quinn. Voulait-il seulement devenir tout ça ? Voulait-il devenir quelque chose qui lui paraissait mauvais ? Il était d'or et déjà certain que non, et pourtant quelque chose dans son cœur le pousserait irrémédiablement vers les verts et argent malgré les protestations de son esprit, le choixpeau lui martelant à son tour cette image de salopard qu'il allait finir par cultiver comme un jardin.

Quand Echtra quitta le coin de lit où elle avait brièvement prit place, malgré toutes les blessures du jour, l'enfant ne put s'empêcher de frémir en espérant une caresse, aussi légère soit-elle, sur sa joue. Non, Pouicky n'était pas encore tout à fait prête à partir.

- J'ai appris que je devais obéir, récita-t-il, que je ne devais aimer personne, mais me faire aimer des autres pour devenir plus fort qu'eux. Et... il faut que je mente mieux.
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MessageSujet: Re: [Echtra & Orcus] On est de son enfance comme on est d'un pays.   [Echtra & Orcus] On est de son enfance comme on est d'un pays. Icon_minitimeLun 17 Juin - 15:48

Memories.
Un très bref sourire apparut sur les lèvres d’Echtra aux paroles de son fils. Les nuances viendraient plus tard, quand l’expérience aura fait son œuvre.

- C’est bien, le complimenta-t-elle. Nous nous en contenterons pour aujourd’hui.

Elle avait tant à rajouter pourtant. Des mises en garde plus que des conseils peut-être. Elle ne pouvait s’empêcher de se projeter sur lui. Il incarnerait sa revanche sur le monde. Orcus n’était pas parfait et ne le serait jamais. La faute au sang paternel, naturellement.
En fin de compte, l’humiliation de Mr Wilkes n’avait pas été vaine. Il y avait du bon à garder dans cette journée. Son instinct la poussait à croire que cette journée serait déterminante dans leur vie. Orcus avait appris et elle avait rappelé à son mari quel lâche et soumis il était devenu. En somme, l’orgueilleuse sorcière estimait avoir fait un tour de force en campant fermement sur ses positions sans montrer aucune fois sa faiblesse. Orcus s’y essayait souvent pourtant. Son regard désireux ne trompait personne. Elle voyait ses attentes, ses espoirs. Mais si elle devenait sa faiblesse, lui-même deviendrait la sienne. Une chose qu’elle ne pouvait se permettre et qui mettrait à mal tous ses plans d’avenir.

- Dors maintenant, d’autres leçons viendront et il te faudra être pleinement réveillé pour les apprendre, Orcus.

Un instant, la sorcière pencha la tête pour contempler ce petit être en apprentissage. Puis elle se détourna de nouveau pour s’enquérir du dehors. Plus personne ne viendrait les déranger pour ce soir. Elle y veillerait. Les Dolohov étaient attendus pour le lendemain, ce qui assurément la divertirait. Pourtant, il lui faudrait garder davantage un œil sur son fils. Mr Wilkes savait être plein de surprises, surtout en présence de son plus cher ami. L’homme était capable du pire sous le regard de ses semblables. Des démonstrations égocentriques et insensées dont elle se passerait bien la plupart du temps. Créatures si peu subtiles…
Une fois à la porte de la chambre, Echtra posa sa main sur la poignée et s’arrêta dans son geste.

- Ne t’avise pas de te relever Orcus ou de sortir de cette chambre avant qu’on ne vienne t’y chercher demain matin, ordonna-t-elle en lui lançant un regard entendu. Ton père aime à frapper les plus faibles que lui, et tu ne voudrais pas que ton joli petit nez saigne de nouveau.

Encore une pique pour le maître de maison. Elle les adorait.
Cette fois, sa main appuya sur la poignée et entrebâillât la porte. Echtra éteignit la lumière et tout en quittant la pièce, dit d’une voix tout juste audible :

- Bonne nuit, Orcus.


Cigüe apparut une seconde plus tard devant elle tandis qu’elle refermait la porte. Elle reçut l’ordre de veiller à ce qu’Orcus ne désobéisse pas. Echtra, quant à elle, prenait déjà la direction de son atelier en fredonnant cette affreuse musique qu’elle destinait à ses poupées.

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