[Benjy + libre] Jusqu’à preuve du contraire, les saints doivent être considérés comme coupables.

*Armé de son courage et de son plus beau moins moche pull violet, Ron se rendit au bureau de Benjy après le repas pour remplir la mission de son nouveau directeur de maison qui n'était pas des plus claires. Il n'avait pas voulu discuter avec Hermione et Ginny de son plan pour approcher l'auror soupçonné par Maugrey, mais il aurait peut-être dû. Le jeune garçon, bien que pleins de bonnes volontés, était aussi peu subtile qu'il était naïf. Il allait encore avoir besoin d'un an ou deux avant de rattraper la maturité de ses camarades.

Comment Ron allait pouvoir sonder le cœur aussi complexe d'un adulte quand le sien n'était rempli que par des coupes de quidditch, des pilons de poulets et la chevelure hirsute d'Hermione ? Comment un adolescent allait pouvoir s'assurer de la fidélité d'un auror ? Il l'avait à peine croisé une fois ou deux au QG de l'ordre où il avait regardé plus que de raison son derrière, suivant le regard de sa mère, d'Hermione, Tonks et Ginny, cherchant en vain la tache qui devait se trouver sur son pantalon pour attirer autant les regards. Mais certain qu'une bonne discussion entre hommes était la solution à tout (c'est son papa qui le lui avait dit quand il avait taché son lit dans son sommeil à l'âge de 13 ans), le plus jeune garçon des Weasley frappa à la porte et attendit sagement d'être invité à entrer.*

*Benjy revenait d'une mission pour le ministère et profitait d'un rare moment de libre pour installer ses affaires dans son nouveau bureau. Il venait de stopper tout mouvement en tombant sur une photo animé le représentant en compagnie de Lily alors qu'ils étaient encore à Poudlard. Inconsciemment, il s'était assis sur le coin de son bureau et s'était perdu dans la contemplation de la photo. Le rire de Lily lui manquait tellement ... c'était son amie, sa confidente. Jamais il ne s'était senti aussi proche de quelqu'un. Il sortit la fleur de Lys qu'il gardait précieusement dans sa poche et par un sort d'agrandissement, lui rendit sa taille normale. Il partit ensuite la déposer sur le rebord de la fenêtre. Ainsi, elle aurait vu sur le lac. Les derniers rayons de soleil illuminait la pièce et venaient faire scintiller le blanc des pétales. Il était ensuite retourné à son bureau et avait saisi la photo quand soudainement trois coups frappés à la porte le firent sursauter. Il ne s'attendait pas vraiment à recevoir de la visite maintenant. Qui cela pouvait-il bien être ? Un collègue ? Une nouvelle mission ? Il rangea soigneusement la photo dans le tiroir de son bureau, à l'abri des regards, avant d'aller ouvrir la porte. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il vit Ronald Weasley.*

- Bonjour M. Weasley, vous allez bien ?

*Oui, il craignait un peu qu'il ne soit arriver malheur à l'Ordre, sinon pourquoi diable se tiendrait-il devant sa porte ?*

- Entrez et racontez-moi tout.

*Ron regardait vers le fond du couloir quand tu ouvris d'un coup la porte, le faisant sursauter. Il te regarda avec un regard de chouette avant de se reprendre... enfin à peu près, car il récitait si vite le laïus très élaboré qu'il avait préparé, qu'il paraissait tout sauf à l'aise et naturel.*

Hein ? Oui... heu... BonsoirMrFenwickvousallezbienbellesoiréen'estcepas ?

*Il tendit le cou pour voir à l'intérieur de ton bureau et te suivi après ton invitation.*

Je peux entrer ?

*Oui, après ton invitation et alors qu'il était déjà à l'interieur. Il ferma la porte après son passage et se retourna pour s'avancer vers ton bureau. Il restait debout, jouant avec un trou dans son pull au bout de sa manche.*

J'aimerais vous parler de... de choses qui se passent en moi depuis quelques temps. Et j'ai pensé qu'un homme comme vous, vous savez auror et apprécié et qui a vécu et tout, sera apte à m'écouter et me conseiller. Vous me promettez que je peux vous faire confiance et que vous ne raconterez à personne notre conversation ?

*Ses pommettes affichaient une teinte légèrement rose, il tourna d'ailleurs la tête, son regard tombant sur la fleur. Si Harry en avait eu connaissance, sûr qu'il en aurait été très ému.*

Tien, vous aimez la botanique ?

*Ses yeux s'écarquillèrent davantage alors qu'il ne comprenait qu'un mot sur deux. Voyant que tu ne semblais pas très à l'aise il t'adressa un petit sourire encourageant. De choses qui se passent en lui ? Quelle drôle de requête ... Il se retint de te faire une remarque sur le "ayant vécu", de peur de te mettre encore plus mal à l'aise.*

- Ne vous en faites pas M. Weasley, cette conversation ne quittera pas cette pièce. Je vous en prie installez-vous !

*Il te désigna, non pas la chaise en face de son bureau, trop professionnelle à son goût pour ta requête, mais l'un des deux fauteuils qu'il avait installé devant la fenêtre un peu plus tôt dans la soirée.*

- Vous désirez boire quelque chose ? Jus de citrouille, thé ?

*Il se dirigeait déjà de l'autre côté de la pièce où il sortit d'une grande malle une vieille bouilloire ainsi qu'une boîte de biscuits. A ta question il releva la tête vers la fleur.*

- Oh, non pas vraiment, c'est ... on me la offerte.

Elle est... très... fleurie !

*Il s'assit sur le fauteuil que tu venais de lui indiquer. Ainsi tourné vers la fenêtre faisant face au parc, il se faisait l'effet de la tante Muriel dans sa maison de retraite. Il tourna la tête vers toi par-dessus le dossier.*

Du jus de citrouille et si vous avez de quoi grignoter, je n'ai rien contre.

*Son estomac présenta son assentiment à cette requête par un bruyant borborygmes qui envahit la pièce. Il attendit que tu le rejoignes, se retint de toucher à son verre tout de suite et avec un air grave, entama son plan d'attaque en se dandinant de malaise sur son siège.*

Dites-moi Mr Fenwick, est-ce que vous avez déjà éprouvé des sortes de... de... pulsions ?

*Il te regardait avec des yeux ronds, un regard qu'il pensait idéal pour les confidences. Puisque rien ne venait, il ajouta.*

Parce que moi ça m'arrive et à Harry aussi, mais je ne sais pas si c'est normal ou s'il faut s'en inquiéter. Vous savez, je dors à côté de lui la nuit, ne dites pas que je vous l'ai répété, mais il marmonne et émet des sons qui sont sans équivoques ! Moi c'est pareil, ça m'arrive de temps en temps d'être attiré par vous-savez-quoi. Vous aussi ? Vous pouvez m'en parler vous savez, nous sommes entre hommes !

*Et il te tapota le dos de la main. Ron parlait de pulsions de colère bien entendu. Bien entendu...*

*Il haussa un sourcil derrière sa malle et un petit sourire en coin naquit sur ses lèvres. Il attrapa deux verres et la bouteille de jus de citrouille qu'il déposa sur une petite table devant toi. Il repartit ensuite chercher une boîte rempli de friandises, et revint avec un grand sourire.*

- Un petit assortiment qui vient tout droit de chez Honeydukes, j'ai cru comprendre que vous affectionnez cette boutique !

*petit clin d'oeil alors qu'il prend place dans le fauteuil face à toi et t'adressa un petit signe pour te signifier qu'il était tout ouie.

Des pulsions ? Par Morgane il ne s'attendait pas à ça, pas étonnant que le petit semble si mal à l'aise. Il ne pipa mot et te laissa poursuivre, après tout il existait toute sorte de pulsions non ? Mais en entendant la suite, il blêmit à vue d'oeil... Mais qu'est-ce qui lui prenait de venir lui tenir pareil discours ? Dans ce genre de situation, valait mieux qu'il y est le moins de quiproquo possible, après tout, peut-être ne pensaient-ils pas à la même chose ... Il reposa son verre sur la table, il ne faudrait pas que tes paroles le surprennent au point qu'il se renverse son jus dessus, et frotta doucement son menton de sa main droite.*

- De quel type de pulsion me parlez-vous M. Weasley, il en existe tellement ... et par quoi êtes-vous attiré exactement ?

*En te forçant à être précis dans ce que tu évoquais il espérait te dissuader de le confondre avec ton père. Vous vous connaissiez en dehors de Poudlard, certes, mais il n'était pas pour autant suffisamment proche de toi pour le genre de discussion auquel il pensait. Et Morgane sait à quel point il espérait s'être trompé à ce sujet. Il poussa malgré lui un soupir et songea qu'après tout, tu pouvais aussi bien parler de colère ou de ... Peur ? Mouais non, pas vraiment. Il savait Harry Potter sujet aux cauchemars, peut-être était-ce cela que tu évoquais simplement ... ?*

*Dès qu'il fut question de sucreries, Ron se détendit et perdit le rose à ses joues. Il nota qu'un homme qui faisait des emplettes à Honeyducks ne pouvait qu'être honnête, pour commencer. Avait-on déjà vu Vous-savez-qui acheter un assortiment de fizzwibiz ? Certainement pas. Et même s'il était là pour connaitre tes faiblesses et non pour remettre en cause ton allégeance, c'était déjà un bon début.*

Merci. Ce que je préfère ce sont les baguettes à la réglisse, elles sont longues et copieuses, elles me remplissent bien. Et vous ?

*Il attendit ta réponse en engouffrant un fondant du chaudron, tout en réfléchissant à sa propre réponse plus complexe. C'est qu'il ne voulait pas te braquer, s'il voulait gagner ta confiance il allait devoir y aller étape par étape.*

Et bien... *il avala le morceau de gâteau*... par exemple Hermione, c'est mon amie mais quelque fois quand je l'entends parler de ses pompons, qu'elle me les agite sous le nez en me demandant de m'y mettre et bien... *il secoua la tête*... je ne sais pas comment vous dire mais j'ai comme une envie de...

*Il tendit ses mains devant lui qu'il crispa comme s'il voulait y serrer quelque chose d'invisible.*

Vous croyez que c'est normal ou je devrais m'en inquiéter ? Surtout qu'il n'y a pas qu'Hermione, ça me le fait aussi avec Luna, Lavande, Parvati, Rogue...

- Moi c'est plutôt les plumes en sucre. Elles sont légères et parfois elles m'aident à réfléchir !

*Par Morgane c'est pas vrai ! Ses mains serrèrent les accoudoirs du fauteuil alors que tout son corps se tendait. Il prit une profonde inspiration, essayant de faire disparaître son mal-être grandissant et s'éclaircit la gorge. "Pense au gamin Benjy, pense au gamin ... traite cette question comme n'importe qu'elle autre."

- N'avez-vous jamais essayé d'en parler avec votre père ? ou M. Potter ?

*Oh et puis zut, avec ses grands yeux ronds il avait l'air tellement perdu...*

- Ne vous inquiétez pas M. Weasley, c'est normal que vous fassiez ce genre de rêve. C'est simplement votre instinct de survie qui parfois prend le dessus. L'être humain partage les mêmes besoins primaires que les animaux, à savoir boire et manger, pour la survie de l'individu, et se reproduire, pour la survie de l'espèce. Les "pulsions" que vous ressentez parfois s'expliquent simplement par le fonctionnement de notre société qui cherche à régir tout type de désir. Pour ne pas être en frustration constante, et afin de retrouver un équilibre psychique, notre inconscient met en place ce genre de rêve pour disons ... assouvir nos désirs.

*Il aurait presque sourit en t'entendant prononcer en nom d'Hermione en premier, presque comme une évidence, mais quand tu citas aussi celui de Rogue, il ne put s'empêcher de tressaillir. Par Morgane il avait bien fait de reposer ce verre ! Il eut un frisson de dégoût en se remémorant Rogue, tu semblais innocent mais ton inconscient devait avoir un côté bien retord et pervers pour fantasmer sur lui ... Fin bref, il espérait fortement que tu n'aies plus de question pour que soit tu sortes (enfin) soit tu passes à un sujet de conversation radicalement différent. Il n'avait pas d'enfant ce n'était pas pour faire des cours d'éducation sexuelle à un adolescent en heure supp non payé ! D'autant plus que lui même n'avait encore parlé de ce genre de pensée à qui que ce soit, et par Morgane, jamais son père ne serait venu lui expliquer quoi que ce soit à ce sujet.*

Je ne verrai pas mon père avant Noël et je n'aime pas beaucoup écrire. Quant à Harry, je l'aime comme mon 6ème frère vous savez, mais il est encore plus tracassé que moi à ce niveau là, je ne préfère pas évoquer des sujets qui pourraient le titiller d'avantage. Il a déjà tellement de mal à se contrôler... A part avec ma sœur étrangement. Et puis vous avez une réputation d'expert sur le sujet, c'est connu !

*Parce que tu étais un auror, donc anticiper les pulsions de colère et les inclinations pour des personnes peu recommandables, c'était ton rayon d'expertise. Pour Ron, le sujet semblait parfaitement clair. Il pencha son visage et fronça les sourcils en t'écoutant, cessant même de mâcher son 12ème bonbons. Il ne comprenait pas tout et pour cause. Lorsque tu prononças les mots "se reproduire", il rougit fortement.*

Vous voulez dire que je peux y penser librement tant que je ne cède pas, c'est ça ? C'est ce que vous faites vous aussi ? Vous ressentez ce genre de sentiments, avez des idées similaires auxquels vous ne cédez que dans vos rêves ? Mais comment faire pour ne pas se laisser envahir et cesser d'y penser le reste du temps ? Si vous avez des petites astuces, je suis preneur.

*Le naïf Ron était très loin de penser que tu allais t'imaginer qu'il était un pervers en puissance.*

*Il porta son verre de jus de citrouille à ses lèvres mais s'étouffa avec sa gorgée lorsque tu lui parla de sa réputation. Une pensée lui traversa alors l'esprit, lui se réveillant avec la gueule de bois, allongé aux côtés d'une prostituée... "Ne me dites pas que c'est de cette rumeur qu'il parle ?" *

- Expert sur le sujet ? Mais de quoi parlez-vous à la fin ?

*Il prit une profonde inspiration pour se calmer, ce n'était pas le moment de s'énerver sur le pauvre gamin... Mais Morgane sait que ses nerfs n'allaient pas tenir encore longtemps, cette situation était pour lui une torture. Il se concentra à nouveau sur ce que tu lui avais dit, cherchant le moindre indice pouvant lui indiquer exactement ce dont tu parlais. "tracassé". Harry Potter, l'élu, tracassé par de petits problèmes d'adolescent alors qu'il devait faire face au plus grand Mage Noir de tous les temps ? Le voilà l'indice qui dénotait. Certes il restait un humain, en partie un enfant même, il avait donc des petits problèmes comme tout le monde, mais de là à ce que ça le tracasse autant ?*

- Attendez M. Weasley j'ai bien peur de ne plus vous suivre ...

Moi aussi j'ai parfois du mal à avaler.

*Ron, compatissant, te tapota le dos. Ca lui arrivait tout le temps de s'étouffer à table, généralement avec la nourriture qu'il cherchait à engloutir trop vite.*

Surtout quand c'est dur. C'est parce que je ne mastique pas assez, ma soeur et Hermione me le répètent tout le temps.

*Après un dernier tapotement, il croisa ses mains sur ses genoux. Cette fois c'est lui qui te regardait d'un air louche, il te trouvait bien peu concentré sur votre conversation.*

De votre formation d'auror bien-sûr ! Pourquoi, vous pensiez que nous parlions de quoi ? Alors, vous avez des astuces à me conseiller ? Vous savez, j'essaye d'être vraiment quelqu'un de bien, de présent pour mes amis, patient et courageux, mais quand Hermione me poursuit jusqu'aux toilettes des garçons pour que je l'aide à tricoter des pompons aux elfes, parfois j'ai envie de l'envoyer paitre. Il m'arrive aussi d'avoir de la sympathie pour... pour des personnes qui ne devraient pas m'inspirer de sentiments positifs. Est-ce si mal ? Comment savoir où se situe la limite entre le bien et le mal chez quelqu'un ? On a pas besoin d'être parfait pour être, au fond, quelqu'un qui mérite notre attention, non ? Je veux dire, évidemment il y a peut-être des choses inacceptables, genre je me vois mal copiner avec un type sans nez qui essaye de me tuer une fois par an, mais quelqu'un comme Mondingus Fletcher peut être vraiment un chouette type !

*Bien entendu, Ron ne pensait pas à des mangemorts en évoquant ces idées, quelqu'un comme lui n'embrasserait jamais la magie noire, mais tout ceci n'était qu'une mise en scène tout à fait bien élaborée pour percer le mystère que tu étais.*

Il vous est déjà arrivé de vous sentir disons... comme attiré par ce qu'il ne faut pas ?

*LA COLERE ? depuis tout ce temps il lui parlait de pulsion colérique ? Benjy avait actuellement qu'une seule envie : se frapper la tête contre le mur à la Dobby. Il prend une profonde inspiration et expire lentement en se pinçant l'arrête du nez.*

- Je ... pardonnez-moi, il est vrai que j'ai un peu l'esprit ailleurs en ce moment. Vraiment désolé. Vous voulez des astuces pour gérer votre colère ? Vous savez, la colère est une de nos sept émotions, nous ne pouvons pas ne pas la ressentir. Ce serait comme ... refuser de se servir d'un de nos deux pieds sous le prétexte absurde d'une superstition. Se mettre en colère en des occasions justifiées ne fait pas de vous quelqu'un de mauvais.

*Il réfléchit quelques instants à une astuce qu'il pourrait te donner, se mordillant la lèvre inférieure.*

- Eh bien ... vous pourriez par exemple vous concentrer sur votre respiration. Prendre une profonde inspiration et expirer lentement aide à se calmer. Certains aussi se promènent, la marche leur permet d'évacuer leur colère tandis qu'à d'autre ça les fait ruminer. Chacun a une méthode qui lui correspond, et il faut en tester différentes pour savoir laquelle nous convient. Une odeur peut-être ? N'y a-t-il pas un parfum susceptible de vous apaiser M. Weasley ?

*"avoir de la sympathie pour des personnes qui ne devraient pas m'inspirer de sentiments positifs." Cette phrase sembla raisonner en lui. Il frissonna sans s'en rendre compte avant de sourire à la question suivante.*

- La limite entre le Bien et le Mal ? Voilà une question bien complexe. Beaucoup de philosophes s'y sont penchés mais aucun n'a su trouver une réponse. Sachez seulement M. Weasley que tout n'est pas tout blanc ou tout noir. Au contraire, il existe des milliers de nuances de gris. Il y a du bon et du mauvais en chacun de nous.Tout dépend à la fois de ce qu'on veut montrer, mais aussi de ce que les autres veulent voir.

*"Attiré par ce qu'il ne faut pas". L'image de Quinn Selwyn s'insinua dans son esprit et il resta quelques instants, le regard dans le vide. Cette femme semblait être exactement ce que décrivait le jeune Weasley. D'un côté la petite fille joueuse qui rêvait de l'univers d'Alice. De l'autre, la femme qui était devenue mangemorte. Il ne savait pas ce qui l'avait poussé jusqu'à ce jour, maudit soit-il, où elle avait reçu la marque. Un frisson le parcouru. Comment était-il humainement possible d'accepter d'être asservi de la sorte ? ta dernière question le tira de ses pensées.*

- Nous sommes tous attirés par l'interdit M. Weasley, c'est ce qui nous différencie des robots. Nous sommes des êtres curieux par nature, c'est ce que le conte de Barbe bleu nous montre. Mais il appartient à chacun de comprendre les limites, de se les imposer et de résister.

*D'ailleurs, puisque tu parlais de colère, lui te trouvait étrangement un air contrarié. Il nota pour Fol-oeil que tu semblais un peu soupe au lait sans la moindre raison tangible.*

La respiration ? Oui ça me semble une bonne idée, je pourrais essayer ça. C'est l'astuce que vous utilisez pour vous calmer ? Vous avez une odeur préférée qui vous apaise ? Moi c'est celle du poulet rôti de ma mère ! Le quidditch me calme aussi, mais ce n'est pas évident  de sortir son balai dès qu'on en a envie ici. Entre les cours, les autres élèves, le  terrain presque tout le temps réservé par les serpentards, faire un simple tour en balai demande une organisation à presque 3 mois à l'avance. Sauf si... on enfreint... vous savez, les règles. Pas que je les enfreigne hein !

*Oh si, presque quotidiennement avec Harry et de temps en temps avec Ginny pour aller voler de nuit comme la dernière fois où ils s'étaient fait prendre la main dans la bourse d'ailleurs.*

Mais... est-ce que vous pensez qu'on peut enfreindre les règles de temps en temps si ça nous permet de nous sentir mieux ?

*Il pencha sa tête sur le côté en t'écoutant parler des nuances entre le bien et le mal.*

Vous semblez appréhender le bien et le mal que comme une apparence. Mais ce n'est pas qu'une question d'image, c'est aussi ce que l'on fait, les actes que l'on choisit d'accomplir, vous ne croyez pas ? S'il ne s'agissait que d'une enveloppe, alors tous pourraient voir leur armure se fissurer pour ne dévoiler que le meilleur d'eux-mêmes, or je doute que certaines personnes puissent en être sauvé. Il n'y a rien à sauver quand c'est ce que nous sommes au plus profond de nous. Avez-vous un point de vue différent monsieur ? Vous pensez vraiment que tout ça n'est qu'une question d'apparence ?

*D'un coup, la discussion prenait un tournant beaucoup plus sérieux. Ca pouvait surprendre et personne ne pouvait dire en avoir l'habitude (à part Harry peut-être), mais Ronron était aussi capable de raisonner quelquefois.*

Vous ne trouvez pas qu'il est difficile de résister parfois ?

*Il ne put se retenir de rire face à ta question.*

- Et à quelles règles pensez-vous M. Weasley ?

*Vu ta gourmandise, celle de sortir après le couvre-feu pour aller te remplir l'estomac en cuisine lui traversa l'esprit, et il sourit plus encore. Il retrouva bien vite son sérieux lorsqu'il fut à nouveau question du bien et du mal*

- Si bien sûr, les actes sont assez déterminants ...

*ses yeux se perdirent dans le vague alors qu'il se voyait relire la lettre d'Orcus Wilkes décrivant avec précision les actes de Quinn Selwyn. Il secoua doucement la tête pour retrouver ses esprits*

- Mais parfois, les raisons qui poussent certaines personnes à faire ce qu'elles font peuvent d'abord être opaques à leur entourage. Un peu comme si Harry Potter décidait de mal se comporter envers toi uniquement dans le but de t'éloigner de lui, pour te protéger. Par ses actions tu pourrais croire qu'il est devenu quelqu'un de mauvais alors qu'en réalité, c'est tout autre.
Difficile de résister ? Pas forcément. Il suffit d'imaginer un instant les conséquences que cela pourrait entrainer pour en être dégoûter si vous voulez mon avis. Si demain je choisissais de vous trahir tous en rejoignant les Ténèbres, il ne lui faudrait pas un jour pour tous vous tuer. Et jamais je ne pourrai laisser faire une chose pareil. Voir ceux qui m'ont fait confiance, tués par ma faute ?

*Un frisson glacé le parcouru entièrement à cette pensée.*

- Je ne le pourrais pas. N'êtes-vous pas d'accord ?

Je ne sais pas... et ça reste très hypothétique bien sûr, jamais je ne ferais ça non, non, non ! Vous pouvez me croire, jamais je n'enfreindrais le règlement en prenant le risque de me faire renvoyer !

*Dit-il dans une parfaite imitation d'Hermione.*

Imaginons des choses comme faire un tour dans le château après le couvre-feu pour échapper à une insomnie, rejoindre le lac pour un tour en barque, aller voir les sombrals dans la forêt, défier les serpentards à une course de balais et leur mettre une ratatouille, balancer une boule puante dans le bureau de Ro...ooohhh ! Non, pas ça, évidemment !

*Et pour masquer sa gêne et le rouge à ses joues, il se jeta sur ce qu'il restait de son verre de jus de citrouille. Il fallait changer de conversation, et vite. C'est donc avec un enthousiasme un peu trop débordant qu'il répondit à la suite de tes propos.*

Je suis on ne peut plus d'accord, la loyauté est tout de nos jours ! Vous étiez à Gryffondor Mr Fenwick ? Pour le reste, je suis assez d'accord aussi, mais ma mère dit qu'un mensonge, même pour d'apparentes bonnes raisons, ne mène jamais à rien de bon et qu'il vaut mieux lui préférer la vérité et sinon la sincérité. J'espère qu'Harry sait qu'il peut suffisamment me faire confiance pour ça. En somme, quelque soit la justification qu'on lui donne, nous faisons toujours nos propres choix je suppose, bons ou mauvais.

*Benjy sourit face à ta réaction, "jamais il n'enfreindrait le règlement" ? mais oui bien sûr, et pensait-il sérieusement qu'il allait avaler ça ? Mais quand manqua de proposer de balancer des boules puantes dans le bureau de Rogue, cette fois il ne put se retenir et rit aux éclats.*

- Disons M. Weasley que dans ce cas il sera dans votre intérêt de mettre une ratatouille aux Serpentards !

*Il te glissa un petit clin d'oeil.*

- Et puis nous savons parfaitement que les élèves ne se contentent pas de votre petite liste, et heureusement car sinon il n'y aurait plus personne sur qui Rusard et le professeur Rogue pourrait passer leurs nerfs, on voit que ce n'est pas vous qui devez les côtoyer quotidiennement !

*Il rit encore un peu puis reprit tout son sérieux*

- Nous sommes d'accord M. Weasley que cela reste entre nous bien entendu.

*Il prit un chocolat dans la boîte et se replaça bien confortable au fond de son fauteuil. Il jeta un regard par la fenêtre et regarda quelques temps le lac noir martelé par une pluie battante.*

- Non, j'étais à Serdaigle. Votre mère, quand elle ne vous sur-protège pas, a souvent de sages paroles. Et je suis d'accord sur ce point, la vérité, même si elle peut être dure à entendre, fera toujours moins mal qu'un mensonge. Oh je ne doute pas un instant que Harry Potter a une totale confiance en vous M. Weasley.

Ce n'est pas difficile, ils sont tellement vantards que rien ne peut leur rabattre leurs caquets alors qu'ils ne gagnent jamais rien ! Et sans vouloir vous paraitre remettre en cause le jugement de Rogue ou de Rusard, ils n'ont pas vraiment besoin de trouver des coupables pour passer leurs nerfs, au pire ils les inventent.

*Il hocha la tête en se remémorant quelques passages de sa scolarité comme lorsque Rusard les avaient accusé d'avoir tué sa chatte ou Rogue d'avoir voler de la branchiflore dans sa réserve. Ces deux là pouvaient se montrer tellement injustes alors que 15% du temps, facile, le trio n'y était pour rien !*

Ma mère est souvent de bons conseils quand elle ne noue hurle pas dessus.

*Molly montait rapidement dans les tours, ce qui était devenu le sport préféré de Fred et George, heureusement que leur père était plus conciliant.*

Serdaigle ?

*Il parut déçu.*

C'est une maison pas trop mal aussi... ce ne sont pas les plus rigolos. En tout cas merci de m'avoir reçu Mr Fenwick, je suis content que nous ayons pu avoir cette discussion entre hommes. C'est presque l'heure du couvre-feu, je ne devrais pas tarder. Si vous avez à nouveau besoin de parler, surtout n'hésitez pas.

*Il te tapota la main, oubliant momentanément que c'était lui qui était venu supposément demander des conseils.*

*Il sourit en t'entendant critiquer Rogue et Rusard, d'un autre côté, il pouvait comprendre plus ou moins leur façon d'agir. C'était pour eux une sorte de "vengeance", la possibilité de se défendre et montrer ce qu'ils valent. Et ce même s'ils avait vingt ans de retard... Certes c'était un peu lâche de se venger sur des élèves lorsqu'on était adulte mais ... leurs harceleurs avaient eux aussi fait preuve de lâcheté. Il fut sorti de ses pensées par ta remarque sur ta mère mais n'en saisit que la fin, ce qui fait qu'il n'y comprenait plus rien. Pourquoi parlais-tu soudainement de ta mère ? Alors que ses yeux s'écarquillaient, tu marquais toi aussi ton étonnement en apprenant pour son ancienne maison.*

- Il faut juste les connaître M. Weasley. Je suis sûr qu'il ne vous plairait pas non plus d'entendre les propos péjoratifs que peuvent tenir certains élèves de cette maison sur Griffondor. Du moins à mon époque ...

*Il jeta un regard à l'horloge sur sa cheminée et constata qu'effectivement, il était tard. Il se leva en reposant son verre et te tendit la main pour te saluer, comme il l'aurait fait à un adulte, oubliant l'espace d'un instant qu'à présent tu étais son élève.*

- Vous avez raison M. Weasley, il se fait tard. Le couvre-feu n'a pas encore sonné alors je ne vous raccompagne pas mais tâcher de ne pas faire de détour, je ne voudrais pas que le professeur Rogue ait une nouvelle raison de punir des personnes que j'apprécie.

*Il te fit un petit clin d'oeil. Il s'empourpra un peu en entendant la fin de ta phrase.*

- Besoin de ... PARLER ?

*Il posa son regard plein d'incompréhension sur sa main que tu tapotais avant de se dire que tu ne devais probablement pas assumer ce genre de chose à ton âge. Compatissant, il reposa son regard sur toi.*

- Je n'y manquerai pas M. Weasley, c'était un réel plaisir !