[FLEUR] Somebody help me ! ♪

Elève

Somebody help me !

Samedi était arrivé à grande vitesse. Eléanor n'en avait pas dormi de la nuit, tournant et se retournant dans son lit. Une part d'elle était impatiente, l'autre, il fallait bien le dire, était terrorisée. Non seulement, elle allait se rendre sur un terrain inconnu, mais en plus, elle n'avait nulle confiance en son maître de stage. La Poufsouffle savait l'avoir piégé, et maintenant qu'elle y pensait, elle ne serait pas surprise de faire les frais de quelques ... vengeances. Quelle folie l'avait prise ? Pourquoi n'avait-elle pas sollicité le Professeur Fenwick ou alors cette femme du ministère, Hestia Jones ? Elle allait se jeter dans la gueule du loup. Tout ça pour quoi ? Enquêter sur Rosier et découvrir les coulisses frauduleuses du Ministère.

Tôt, l'adolescente de presque dix-huit ans se leva. La salle commune était vide et silencieuse. Seuls les crépitements de la cheminée brisaient le silence. Déjà prête, Eléanor prit place dans un fauteuil et plongea son regard dans les flammes. Comment se déroulerait sa première journée ? Elle avait pris son ouvrage sur les créatures magiques, des gants, et de quoi écrire. Côté vestimentaire, elle avait troqué sa tenue d'élève pour un jean gris, un coll-roulé noir sur lequel elle avait passé sa cape. Ses cheveux étaient nattés, au cas où des travaux pratiques l'attendraient. Son corps trembla d'appréhension. 7h30. Il était temps de gagner le bureau. Oh elle allait être en avance, mais avait-elle le choix quand une certaine Bulstrode bloquait l'entrée ? Même Cerbère aurait été plus conciliant !
Comme prévu, elle ne trouva pas Millicent devant le bureau, juste deux élèves sous ses ordres. La Poufsouffle leur lança un sortilège de confusion et pénétra le bureau d'Orcus Wilkes après en avoir donné le mot-de-passe.

Une fois la porte fermée dans son dos, elle soupira bruyamment, ses mains tremblantes comme des feuilles. Le calme du bureau la temporisa et contre la porte, elle vint se poser. Non, Eléanor ne comptait absolument pas fouiller la pièce. L'idée ne lui traversa même pas l'esprit, tant celui était préoccupé. Très vite, elle se morigéna. Non seulement elle se comportait comme une enfant, mais en plus, elle nourrissait une peur stupide. Elle reviendrait de cette première journée. N'est-ce pas ?

8h15. Elle chantonna une ancienne berceuse de sa mère. 8h30. 8h45... La née-moldue se releva et s'approcha de la cheminée sur lequel trônait un pot qui semblait l'attendre. Intelligente, Eléanor s'était renseignée sur l'utilisation de la Poudre de Cheminette. Elle en prit une bonne poignée, entra dans la cheminée et s'intima au calme le plus profond. Là, elle donna sa destination, ouvrit la main et disparut dans un éclair de flammes vertes. Mais que ne découvrit-elle pas ! Elle s'attendait à atterrir dans le bureau de son prof de botanique. Sauf que non, le Serpentard avait fait son oeuvre. Eléanor déboussolée posa les pieds dans le hall ministériel, tout de suite happée par une marée humaine adulte. Par la barbe de Merlin ! Elle jura entre ses dents, soudainement angoissée face à tant de foule. Il lui fallait s'écarter tout de suite ! Or le mur lui semblait être à des kilomètres. Bousculée de partout, elle chercha à trouver son chemin, une indication, dans cette immensité. Mais elle ne percevait rien. Alors elle essaya d'héler les employés. Ceux-ci étaient trop concentrés dans leurs habitudes pour la remarquer. Et si elle tombait sur Rosier ? La Poufsouffle manqua de perdre pieds. Elle s'immobilisa et fut percutée par une tête connue, à la longue chevelure argent. Son nom traversa aussitôt la blondinette aux yeux paniqués. Le Tournoi ne remontait qu'à deux ans après tout.

- Miss Delacour ? Est-ce ... Est-ce bien vous ? Je ... Pouvez-vous m'aider ?

Et "surtout m'aider à sortir de cet enfer" ajouta-t-elle pour elle-même, silencieusement.

Codage par Libella sur Graphiorum

Invité

J’étais agacée au plus haut point. Trois mois que j’étais sur le dossier d’un sorcier qui s’amusait à vendre illégalement des niffleurs. On avait recensé plus d’une dizaine de ventes à la sauvette et impossible de remonter jusqu’à lui. Les sorciers s’offraient cette créature et aller dans certains endroits déserts dans l’espoir de trouver de l’or ou autres objets de valeur. Et évidemment, ne pas avance sur le dossier faisait qu’Orcus était exécrable, ce que, pour une fois, je comprenais largement. J’ignorais donc ses remarques et évitais, comme je le faisais habituellement, de prendre mon air le plus dédaigneux.

Cerise sur le gâteau, quand j’avais informé Orcus qu’il aurait une stagiaire, il ne dit rien mais le regard qu’il me lança en disait long. Il aimait la botanique mais pas les élèves… Et savoir qu’il en avait une sur le dos en dehors de Poudlard l’agaçait au plus haut point. C’est pourquoi je m’étais mis en tête de lui faire un topo et d’interférer à chaque fois qu’elle ferait une bêtise… Juste pour être sure qu’elle et moi passerions la moins terrible des périodes. Du moins, je l’espérais.

J’écrivais quelques hiboux en attendant l’heure de son arrivée. C’était sans compter sur un petit papier de Mafalda qui m’informait que nous avions un dossier en commun que je devais aller chercher. Je me dépêchais pour ne pas arriver en retard au bureau d’Orcus pour réceptionner la stagiaire mais en regardant ma montre, je savais que je serais en retard. En repassant par le hall, le dossier sous le bras, j’entendais mon nom.

« Miss Delacour ? Est-ce ... Est-ce bien vous ? Je ... Pouvez-vous m'aider ? »

Je regardais autour de moi avant de poser les yeux sur une jeune blonde aux cheveux tressés. Je fronçais les sourcils un instant : beaucoup trop jeune pour travailler ici, complètement perdue, sa tête me disait vaguement quelque chose, j’étais presque sure de l’avoir déjà aperçue quelque part. Je plisse les yeux en la dévisageant de toute ma hauteur jusqu’à ce que ça fasse tilt : elle faisait partie de la maison de Cédric durant le tournois des trois sorciers. Mon visage s’adoucit aussitôt. Je passe mon énorme dossier maladroitement sous mon bras gauche pour lui tendre la droite :

« Oh bonjour ! dis-je en français, avant de continuer en anglais. Tu dois certainement être la stagiaire de Monsieur Wilkes. Je t’attendais. Enfin, je ne t’attendais pas ici, mais peu importe. Suis-moi. »

Je relève le menton et avance rapidement jusqu’à l’ascenseur. Je garde mon habituelle moue dédaigneuse pour mes collègues et l’attrape par le bras alors qu’elle allait se faire emporter loin par un groupe qui sortait de ce même ascenseur.

« Il est d’une humeur massacrante depuis quelques jours. Ne le contrarie pas. Sois silencieuse, presque invisible, si tu le peux le temps qu’il s’habitue à toi. Si tu as des questions, pose-les-moi d’abord, quand il sera de meilleure humeur, je pourrais vous laisser seuls et tu pourras lui poser toutes les questions que tu veux… Évite les plus stupides ou les plus évidentes… »

Après que l’ascenseur ait fait plusieurs tours du ministère, nous étions arrivées à destination. Je lui fais signe de passer devant moi puis la rejoins.

« Excuse-moi, mais je ne connais pas ton nom ? Je n’ai pas eu le temps de faire connaissance avec tout Poudlard, pour être honnête. Il me semble que tu es de la même année que Aaarry ? »

Elève

Somebody help me !

Un intense vague de soulagement la submergea alors, tandis qu’autour d’elles, hommes et femmes d’affaires continuaient de défiler d’un pas pressé. Dans cette immensité, Fleur Delacour ne lui avait jamais paru aussi grande et impressionnante, mais surtout aussi amicale. Loin de l’étiquette de vélane que beaucoup de filles jalouses lui avaient collée il y avait tout juste deux ans. Eléanor esquissa alors son premier sourire de la matinée et tendit sa main en retour pour saluer la jeune et belle adulte devant elle. Ainsi donc elle l’attendait ? Eléanor aurait-elle donc sous-estimé le professionnalisme de son professeur de botanique ? Peut-être qu’après tout, il n’avait pas voulu la piéger en la plongeant aussi brutalement dans cette foule effrayante.

- Disons que le professeur Wilkes est assez avare en informations, minauda-t-elle pour s’excuser de ce malentendu. Si je n’étais pas son élève, je pourrais croire qu’il a fait exprès de vouloir me perdre.

Prête à braver la vague humaine, Eléanor se mit à suivre de très près Fleur Delacour. Décidée à ne pas la perdre de vue, la Poufsouffle se mettait surtout des visières, espérant de tout son cœur que Rosier n’était pas dans le coin. Mieux encore, qu’aucun mangemort ne se trouvait dans les parages. Une fois à l’ascenseur, l’élève fut secourue une seconde fois. Décidément, son premier jour commençait très mal. A l’intérieur, elle observa les différents employés qui les forçaient à se coller au fond de la cabine et manqua de tomber à de nombreux démarrages en trombe. Aux paroles de la vélane, l’élève ravala un sourire. Cette description d’Orcus Wilkes, elle la connaissait plutôt bien, même si elle restait convaincue que l’hypocrisie et le silence n’étaient pas à des plus judicieux face à l’ancien Serpentard. L’instinct, dirons-nous, ou simplement l’incapacité à jouer la comédie.

- Rassurez-vous, murmura-t-elle alors pour que seule Fleur l’entende, le Professeur Wilkes connaît parfaitement mes motivations. Lui et moi avons eu une longue … discussion au sujet de mon « stage ». Quant à son humeur, on l’a tous remarquée au château, vous savez ? La Gazette du sorcier et tout ce scandale concernant notre professeur de botanique ne passent pas inaperçus. Je suis consciente que ces trois prochains mois ne seront pas des plus réjouissants, mais ils sont nécessaires, vous voyez ? Mais je prends note de vos conseils, merci beaucoup.

Présomptueux ? Peut-être. Ce n’était cependant qu’une apparence. Eléanor cherchait à calmer les battements de son cœur et son appréhension grandissante. Elle marchait en territoire inconnu et elle détestait cela. Quant à Orcus Wilkes, ne pas savoir à quoi réellement s’attendre, la désarçonnait. Après tout, les versions le concernant différaient de bouche en bouche. Le Serpentard savait y faire, sûrement trop.
Enfin elles venaient d’arriver. Un regard à droite, à gauche, et elle inspira profondément. Ce n’était ni le moment de reculer, ni le moment de se décourager. Ses mains tremblaient légèrement, une fois encore. Elle se sentait fébrile, incertaine. Le retour de Fleur la fit légèrement sursauter, et elle répondit dans un sourire.

- Septième année aujourd’hui.** Je m’appelle Eléanor Branstone. J’ignorais que vous étiez … travailliez pour le Professeur Wilkes. Est-ce que … Est-ce que ce travail vous plaît ? chuchota-t-elle enfin, curieuse.

** Elle a été légèrement vieillie pour le forum.

Codage par Libella sur Graphiorum

» [Fleur + libre] Un charme est ce qui subjugue, plutôt que ce qui plaît.
» [Orcus Wilkes]“L'amitié est lente à mûrir, et la vie si rapide. L'amitié est une fleur que le vent couche et trop souvent déracine.”