[Ginny + libre] Ca sent le roussi !

*Nous étions début novembre, il faisait déjà un froid de canard dans ce coin d'Ecosse. Autour du lac, se multipliait les promeneurs marchant sous un ciel blanc, souvent deux par deux, emmaillotés dans leurs écharpes. Dans ce paysage, dénotait radicalement le rafleur. Lui n'était ni en promenade, ni empaqueté par de multiples couches de robes. La totalité de ses vêtements et de ses affaires étaient répandues sur le bord du ponton, comme si son corps s'était évanoui dans la nature ne laissant qu'un tas de chiffons informe à la place. Du moins c'est ce qu'on aurait pu croire si de temps à autre, il ne remontait à la surface des flots pour reprendre son souffle avant de disparaître à nouveau pour un long moment. L'homme n'avait pas qu'un nez à la sensibilité exceptionnelle, il possédait également un excellent souffle, une compétence acquise à force de courses effrénées depuis son plus jeune âge.

Alors qu'il se trouvait sous l'eau, il entendit des bruits sourds au-dessus de sa tête, il s'agissait de bruit de pas sur le ponton se répercutant en écho sous l'eau. Il remonta alors aussitôt à la surface, s'agrippa aux planches de bois et posa ses avant-bras pour s'amarrer à ces dernières. La vision encore floue à cause de l'eau, il papillonnait des cils en proférant aussitôt ses menaces vers la silhouette qui se tenait là.*

Si tu touches à mes affaires, je te jure que je te bute.

*Une entrée en matière manquant sans doute de douceur, mais ses fringues, sa baguette et son couteau représentaient la totalité de ses possessions. Et puis ce n'était peut-être que des menaces en l'air. Peut-être...*

*Victime d'un sortilège défectueux lancé par un première année, M. Flitwick s'était retrouvé alité à l'infirmerie pour le reste de la journée, dispensant Ginny du seul cours qu'elle avait cet après-midi. Alors qu'elle se dirigeait vers la bibliothèque en maudissant jusqu'à l'existence du gardien de Poudlard parce qu'aucune idée brillante ne lui avait encore traversé l'esprit, elle s'arrêta devant une fenêtre. Le ciel était d'un gris morne, signe que l'hiver approchait, et les arbres dépourvus de feuilles se reflétaient dans l'eau calme du Lac Noir. Ginny fronça les sourcils, on aurait dit que quelque chose venait de percer la surface de l'eau pour replonger aussitôt, ne laissant pour seule trace de son passage que quelques remous qui venaient s'échouer sur les rives. Elle dut attendre un moment avant que la créature ne remonte à nouveau à la surface. Ses yeux s'écarquillèrent de surprise en voyant que c'était justement celui qui torturait ses pensées qui était en train de se baigner. Une idée lui traversa l'esprit et sans plus réfléchir elle partit en courant vers la tour Gryffondor.
Quelques instants plus tard, elle marchait sur le ponton, zigzagant entre les vêtements du rafleur. Elle adressa un regard au château, contente que Ron soit actuellement en cours, parce qu'à coup sûr, il n'aurait pas du tout apprécié ce qu'elle s’apprêtait à faire.
Elle prit une profonde inspiration pour se donner du courage, "rien n'est impossible quand on a suffisamment de cran." Elle se répéta cette phrase en boucle dans sa tête alors qu'elle retirait sa robe de sorcier, dévoilant un maillot-de-bain d'un rouge grenat qui mettait en valeur ses formes. En voyant le Gardien sortir de l'eau, elle se dit qu'il était trop tard pour reculer à présent. Elle ne prêta pas attention à ses paroles, se mouillant rapidement la nuque et les bras avant de plonger tête la première.
Le contact de l'eau glacée était plus que désagréable. Elle en perdit la moitié de son air en poussant un cri silencieux. Comme au Quidditch lorsqu'il pleuvait à verse et que le vent glacial soufflait, elle essaya de mettre en sourdine ses sensations corporelle pour se concentrer sur ce qu'elle allait faire ensuite. Elle resta quelques instants à nager sous l'eau, indispensable si elle ne voulait pas mourir congelée. Une chose est sûre, avec cette température, elle n'allait pas tenir longtemps. En manque d'air, elle remonta doucement vers la surface.*

*Scabior était toujours accoudé au ponton, il venait de passer une main sur son visage pour enlever le plus gros de l'eau sur sa peau et retrouver une vue convenable. Ses yeux se posèrent alors sur une frêle paire de jambes dénudées, il eut à peine le temps de remonter son regard jusqu'aux cuisses de la jeune fille que celle-ci s'élança dans l'eau, faisait disparaître sa chevelure flamboyante sous les flots sombres du lac. Les rétines du rafleur restèrent ancrées sur l'endroit où la silhouette avait disparu, un sourcil arqué. Soit la gamine était particulièrement courageuse, soit elle était complètement stupide.

Il jeta un regard circulaire et vit que même s'il n'y avait pas foule, ils étaient loin d'être seuls. Il était prêt à replonger pour aller secourir celle qu'il avait reconnu comme la jeune Weasley, comme son devoir le lui imposait, quand tu remontas à la surface suffocante et les lèvres bleuies. Il se hissa un peu plus sur le ponton, dévoilant la moitié d'une paire de fesses, pour attraper sa baguette. S'il n'agissait pas rapidement, bientôt il y aurait plus que tes lèvres qui prendraient une teinte bleutée à rendre envieux un mort.*

T'es complètement folle. Ou suicidaire peut-être ?

*Te dit-il en te visant du bout de sa baguette élimée, te jetant un sort de réchauffement, de quoi te faire gagner une bonne douzaine de degrés sur la température de l'eau. Il laissa retomber sa baguette sans grand soin et se laissa glisser dans l'eau.*

Si c'est l'idée, celui pour qui tu t'es jetée n'en vaut pas la peine, t'en auras des tas d'autres. Et point de vue technique, t'aurais dû te lester.

*A nouveau à la surface, elle passa une main sur ses yeux en inspirant une grande bouffée d'air. Elle rougit violement en voyant la moitié de tes fesses, mais blêmit instantanément en voyant que tu pointais ta baguette sur elle. Peut-être s'était-elle trompée sur ton compte ? Peut-être que malgré tous les témoins, ça ne t'empêcherai pas de lui faire du mal ? Elle repensa alors aux paroles de Maugrey, puis à celles de son frère et pesta entre ses dents. Une douce chaleur l'envahit soudainement, alors que tu venais de lui jeter le sort. Elle hocha simplement la tête pour te remercier avant de pouffer face à tes conseils.*

- Ne vous en faites pas M. Scabior, d'ordinaire c'est plutôt les garçons que je repousse qui se jettent à l'eau !

*C'était faux, mais elle jouait un rôle donc … autant y aller à fond.*

- Et puis …

*Elle fit deux brasses pour se rapprocher de toi, en respectant tout de même une distance de sécurité d'au moins deux mètres.*

- … il paraît que tout est toujours plus beau quand on le partage et comme vous sembliez si seul au milieu du lac… ça m'a donné envie de venir ! A moins bien sûr que vous ne préfériez la compagnie des sirènes !

*ajouta-t-elle en rigolant, elle se risqua même au clin d'œil.*

*Malgré la rousseur de tes cheveux, Scabior esquissa un sourire à ta fanfaronnade. Il reconnaissait bien là la gente féminine, ou plutôt ce qu'il pensait en connaître.*

Ah ouais ? Et tu en as poussé combien à se jeter dans le lac en se mourant d'amour pour toi, petite ? Ta réputation est peut-être pas si surfaite que ça finalement.

*Dit-il alors que nombre d'adolescents te désignaient comme l'une des plus jolies filles de l'école, même chez les serpentards, du moins chez ceux osant déclarer qu'ils trouvaient séduisant un Weasley. Scabior lui-même te trouvait jolie, si seulement tu n'avais pas eu cette affreuse tignasse, encore qu'avec l'eau elle paraissait en cet instant presque brune. Cependant, lorsque tu t'avanças vers lui, il eut un geste de recul. Sa main se raccrocha au ponton, une trentaine de centimètres en arrière avant qu'il ne s'immobilise à nouveau, essayant de contenir son malaise face aux roux. Se pouvait-il que... ? Il fronça les sourcils.*

Pas vraiment. J'ai eu une histoire avec une sirène, ça s'est mal terminé, mais comme elle ne pouvait pas se jeter à l'eau plus qu'elle ne l'était déjà, elle a dû trouver une façon moins romanesque d'étancher son chagrin. En résumé, je dirais qu'elles ont trop de dents pour notre propre bien. Et donc tu penses avoir les moyens d'embellir ce moment ? Et comment ? A moins que ce ne soit qu'une annonce présomptueuse.

*Elle se mordilla doucement la lèvre en esquissant un sourire*

- Si je vous le disiez vous en seriez mort de jalousie.

*Ton mouvement de recul ne lui échappa pas, et elle arqua un sourcil interrogateur.*

- Auriez-vous peur de moi M. Scabior ? Hermione m'avait pourtant assuré que vous étiez quelqu'un de courageux ...

*Elle eut un petit sourire diabolique alors que tu la mettais au défi puis pencha la tête sur le côté.*

- Sachez que vous ne m'entendrez jamais prononcer des paroles en l'air. Disons ... qu'il parait que vous êtes un rafleur hors-pair, certains disent même que vous êtes le meilleur... Mais, à ce niveau là j'ai quelques doutes. Le guépard sait-il nager ou se noie-t-il comme un vulgaire chaton ?

*Elle ne se reconnaissait plus. A vrai dire, elle improvisait totalement. Elle ne savait vraiment pas où tout ça allait la mener mais d'un autre côté elle savait que le rafleur était trop imprévisible, il lui aurait été impossible de venir avec un plan tout fait car nul doute qu'en moins d'une minute il l'aurait mit à terre. Alors, tentant le tout pour le tout, elle mettait le cerveau en sourdine et travaillait à l'instinct.*

T'es bien prétentieuse, qui te dit que tu as les moyens de me rendre jaloux.

*Cet ingénu mordillement de lèvres était à croquer, mais il restait cet abominable couleur sur tes cheveux... et l'odeur surtout, roux et nez fins ne faisaient pas bon ménage. ( )*

Non, pas du tout. Je n'ai peur de rien, c'est ce qui me rend idiot à ce qu'il parait... C'est vrai, ta copine t'a parlé de moi et elle me trouve courageux ? Elle est plutôt farouche, mais elle et moi avons passé un bon moment l'autre jour...

*Il fit genre qu'il regardait l'horizon par-dessus ton épaule tout en te surveillant en biais. Est-ce lui ou toi qui alliez faire preuve de jalousie ? Et est-ce que céder à la rousse ne lui permettrait pas aussi de se rapprocher de la brune ? Après tout, il n'y avait pas d'amitié féminine qui ne soit dénuée d'esprit de compétition quand il s'agissait d'hommes. Un plan commençait à se dessiner dans sa tête...*

Je vais te faire une confidence, même les chatons savent nager. Quant au guépard, il est tellement rapide qu'il est capable de survoler les flots.

*Courage Scabi, même rouquemoute, la gamine était jolie.*

Disons plutôt que je fus un excellent rafleur, à présent c'est derrière moi tout ça. Je suis devenu un honnête citoyen qui travaille dur pour gagner sa croute. Pourquoi, tu voulais me demander un service petite ?

*Elle t'adressa un petit sourire énigmatique comme seule réponse*

- Oui, disons qu'elle se confie à moi, il parait que je suis une oreille attentive et de bon conseil, surtout en matière de garçon.

*répliqua-t-elle avec un air détaché. Elle rit en entendant ta réponse à propos des chatons, elle ne parierait pas sur leur véracité toutefois.*

- Eh bien ... disons que dans l'hypothèse où oui j'aurais eu un service à vous demander, quel en aurait été le prix hypothétique ? et ... *elle rougit un peu face à cette demande* de quelle nature ? Bien sûr tout cela n'est qu'hypothèse hein !

*Elle n'était pas folle, si jamais on apprenait qu'elle lui avait demandé de rafler quelqu'un, elle était bonne pour le renvoie express. Scabior n'était pas forcément subtil, mais il était malin, nul doute qu'il comprendrait que pour leur bien à tous les deux mieux valait que cette conversation ne s’ébruite pas. Elle s'engageait autant que lui dans cette histoire, si ce n'est plus, cela dépendrait du prix évidemment.*

Tout le monde a besoin d'un confident.

*Répondit-il d'un air détaché, sachant très bien là où tu voulais en venir en tentant de l'appâter avec la petite Granger (la pauvre, si elle savait d'ailleurs). Cependant, ça fonctionnait tout de même et l'information n'était pas tombée dans l'oreille d'un sourd. Alors qu'il commençait à prendre confiance, Scabior refit un mouvement dans l'eau, mais pour se rapprocher de toi cette fois.*

Le prix ? Mes prix étaient très fluctuants, ça dépendait du pour quoi et du pour qui. Je pouvais aussi me montrer plus ou moins gentil, selon la gentillesse qu'on m'offrait en retour.

*Il tendit sa main vers toi pour saisir une mèche trempée de tes cheveux qu'il fit glisser entre ses doigts. Que ce jour soit marqué comme celui où Scabior avait touché un roux ! Il esquissa un sourire à la rougeur de tes joues, tu étais décidément moins naïve que ton frère.*

Bien vu ma jolie. Ca aussi c'était fluctuant. Je suppose que tu n'aurais pas eu d'argent pour me payer pour ce mystérieux service hypothétique. Alors, qu'as-tu d'autre à mettre en gage ?

*Scabior avait des tas de suggestions à te faire, mais d'abord il voulait voir jusqu'où tu étais prête à aller. Est-ce que ta belle audace allait perdurer ou s'effondrer comme un château de cartes alors que son regard gris s'était posé sur toi, animé d'une lueur avide.*

*Sa conscience (qui bizarrement avait adopté la voix de Ron) lui hurlait de s'enfuir au plus vite alors qu'elle te regardait te rapprocher, un petit sourire satisfait parcourant ses lèvres.*

- Ce serait pour disons ... faire peur à un élève un peu trop nuisant et pour moi. ça donnerait quoi niveau prix ? plutôt élevé ou pas trop hum ? Ai-je oublié de mentionné que ça rendrait service à notre amie commune ?

*répondit-elle sur un ton mi-provocateur, mi-amusé. D'un coup de tête, elle fit voler sa mèche loin de tes doigts.*

- Ttttt, ça ne fait pas partie du marché. Disons un service en échange d'un autre service, qu'en pensez-vous ?

*En voyant la lueur dans ton regard, elle bénit le ciel de l'avoir fait rousse. Au moins pour l'instant c'était une protection suffisante pour te maintenir à distance. Elle n'en montra toutefois rien et resta sagement à sa place, en attendant ton verdict.*

Ca dépend, de quel élève il s'agit pour commencer ? Vas pas croire, y'en a 2 ou 3 que j'aime bien. Ensuite, si c'est juste pour lui jouer un tour, je pourrais bien t'aider... tant que ça reste une petite vengeance sans conséquence, une farce si tu préfères. Je te l'ai dit fillette, je suis rangé maintenant.

*S'il pouvait paraître irréfléchi parfois, il ne l'était pas tant que ça. Si tu croyais qu'il allait griller sa couverture en raflant un gamin au prix d'une reconnaissance éternelle, tu te fourrais la baguette dans l'oeil.*

J'en pense que tu as la langue bien pendue pour faire des promesses, mais que concrètement tu n'as rien à me proposer. Qu'est-ce qu'une petite fille dans ton genre pourrait bien me rendre comme service ?

*Il fronça les sourcils alors que la mèche de cheveux volait hors de sa portée.*

Voilà ce que je te propose, dis m'en plus sur ce que tu veux et sur ta solvabilité, quelle que soit la nature du paiement. Puis toi et moi on se retrouvera dans un petit coin tranquille, que je vois si tu es digne de confiance pour mettre un plan au point. Qu'en penses-tu petite ?

- Et qu'en est-il de Drago Malefoy ? Trouvez-vous l'arrogance et l'air supérieur de son père à votre goût, hum ?

*Un éclair de malice traversa son regard face à ta provocation*

- Eh bien tout le monde me sous-estime en réalité. Ils ne voient en moi qu'une "petite fille" comme vous dites. Votre air provocateur ne m'atteint en rien car sous mes airs de petite fille innocente, je passe inaperçue.

*Elle s'approcha un peu plus afin que tu puisses l'entendre même lorsqu'elle parla plus bas.*

- Besoin d'un ingrédient dans la réserve personnelle de Rogue ou d'une plante à revendre au marché noir ? Il suffit de demander. Je peux aussi jouer un mauvais tour afin de ridiculiser quelqu'un que vous n'appréciez guère. J'ai entendu dire que ce n'était pas l'entente parfaite entre vous et le professeur Maugrey ...

*Elle se recula un peu en haussant les épaules.*

- Comment pourrais-je savoir ce dont vous avez besoin ? Nous avons tous nos petits secrets, mais nous avons aussi tous besoin d'un "plus petit que soi". Je suis sûre qu'en cherchant un peu vous trouverez bien quelque chose que vous ne pourrez obtenir facilement et sans risque sans mon aide.

*Elle fit quelques mouvements dans l'eau, se rapprochant petit à petit du ponton.*

- Ma solvabilité ? *Cette fois elle ne put se retenir de rire* Non seulement vous voulez un acompte mais en plus vous désirez me tester ? Et moi donc ? Si je vous paie, ce n'est pas pour prendre tous les risques à votre place. Je prends le risque de vous faire confiance sur ce point. Et tant que vous n'aurez pas agi rien ne vous empêche d'aller me dénoncer, quelle garantie ai-je donc ? Je pourrai moi aussi exiger que vous me prouviez votre bonne foi. Nous sommes donc quitte à ce propos.
Revenons donc à l'acompte, avez-vous choisit la nature de votre paiement ?

*Il retroussa son nez à l'évocation de toute la clique de Malefoy, même si les cheveux du père lui en mettaient toujours plein la vue et que la mère n'était pas trop mal conservée pour son âge, on ne pouvait pas dire qu'il les portait dans son cœur. Ils étaient du genre à le traiter comme un domestique et s'il n'en disait trop rien par appât du gain, Scabior avait plus d'une fois pris plaisir à soulager sa vessie sur la poignée de leur porte d'entrée.*

Ton petit copain aussi a un air suffisant, ma belle.

*Parce que malgré ses différents pour le gang de peroxydés, il trouvait Potter encore plus insupportable.*

Mais peut-être bien que c'est le genre de gosses à qui je pourrais accepter de lui jouer une farce.

*Un petit rictus étira ses lèvres et ses yeux pâles se plantèrent dans les tiens. Il parla tout aussi bas que toi.*

Parce que toi, tu te jouerais de Maugrey ? Je croyais qu'il était ton maitre de stage ou un truc comme ça, c'est que tu dois l'apprécier.

*Il te regarda t'éloigner et parce que son sort de réchauffement commençait à s'estomper, il s'agrippa au ponton et se hissa hors de l'eau. Trois adolescentes se mirent à caqueter comme des poules à la vue de la nudité du garde-chasse, il répondit à la rougeur de leurs joues par un adorable sourire avant de commencer à se sécher sommairement avec sa chemise.*

Je ne suis pas le genre de gars à dénoncer qui que ce soit à moins d'y avoir quelque chose à gagner, hors je vois pas ce que le renvoi d'une petite tête rousse pourrait bien m'apporter. D'autres part, gamine, tu oublies que c'est toi qui es venue me proposer un marché, toi qui a besoin de mon aide, moi j'étais là tranquille à pêcher le strangulot sans rien demander à personne. Alors voilà...

*Il venait enfin d'enfiler son pantalon.*

Je te mets au défi de me retrouver ce soir dans ma cabane. T'inquiète pas, si ton absence se remarque pendant la nuit, je dirai que tu étais en retenue avec moi. Si t'as pas le courage de relever le challenge, alors mieux vaut oublier toute la comédie que tu viens de me jouer. Alors trésor, t'en penses quoi ?

*Elle haussa un sourcil interrogateur.*

- Auriez-vous déjà oublié ? Je n'ai pas de "petit copain" M. Scabior.

*un sourire diabolique s'épanouit sur ses lèvres.*

- Oseriez-vous en douter ? Qui pourrait apprécier Maugrey ! Lui-même n'aime personne.

*Elle rit face à tant d'absurdité dans une même phrase*

- Vous pensez vraiment que Fol Oeil prendrait le temps de former la gamine que je suis ? Pour lui les élèves de Poudlard ne sont que des bons à rien qui s'attirent des ennuis et par conséquent qui lui attirent des problèmes.

*Elle détourna pudiquement le regard alors que tu sortais de l'eau, et attendit que tu ais enfilé ton pantalon pour se hisser à son tour sur le ponton. Elle passa devant toi, le corps parsemé de gouttes, pour aller attraper sa baguette. Elle murmura un sortilège pour se sécher et enfila sa robe de sorcière. En entendant le mot "trésor" s'échapper d'entre tes lèvres, elle fit volte-face et pointa menaçante sa baguette sous ton menton. Elle était à quelques centimètres de toi pour déclarer avec véhémence.*

- Ne m'appelez plus jamais ainsi.

*Une flamme dansait dans ses yeux noisettes alors qu'aussi rapidement qu'elle était venue, elle s'éloignait pour finir de s'habiller.*

- Je ne suis le trésor de personne. Et nul ne peut se vanter de me posséder.

*Elle ramassa son sac et se retourna une dernière fois pour jeter un "à ce soir alors" avant de se retourner, impassible, vers le château.*

Pas de petit copain hein ? Pas pour longtemps.

*Il n'était pas dupe et si ce n'était pas le balafré, ça en serait un autre. Tu avais une réputation, largement diffusée par ton frère d'ailleurs. Ce n'est pas que le roux voulait attiser les rumeurs, mais à force de menacer la moitié des garçons de Poudlard, tu passais pour une véritable croqueuse d'adolescent.*

J'ai entendu plus d'un de ses empafés d'aurors le hisser au rang de héro. Et puis moi aussi j'ai un caractère particulier, pourtant tu m'aimes bien, pas vrai ?

*Dit-il sarcastiquement. Il avait continué à s'habiller, les cheveux toujours humides. Au moment où il ajustait sa veste sur les épaules, près à enfiler ses bottes, tu le menaçais de ta baguette. Il marqua une pause dans ses gestes avant de se décider à détourner la menace de sa main. Ce n'était qu'une menace en l'air, mais il oscillait entre te détester ou saluer ton courage.*

Primo, un trésor n'a de réelle valeur que tant qu'on le convoite. Ce n'est pas de la possession que nait la passion, c'est du désir. Deuxio, menace-moi encore et je te promets que tu me supplieras de te traiter comme un trésor... *Botte enfilée* ... mon cœur.

*Sur ce, il cessa aussi de te regarder pour enfiler sa seconde botte. Le rendez-vous était pris, à voir si tu t'y rendrais ou repartirais te cacher derrière ton grand dadet de frangin.*

*Elle se mordilla la lèvre et rougit doucement en t'entendant demander faussement si elle t'appréciait. Elle écouta avec attention la suite de tes paroles. "trésor", "passion", "désir". ça fait beaucoup non ? Elle haussa un sourcil interrogateur mais cette pensée fondit comme neige au soleil en entendant ta menace.*

- Seriez-vous en train de me menacer Scabior ? Je ne vous crains pas.

*La flamme dansa à nouveau dans son regard déterminé. Face à ce nouveau surnom elle se contenta d'un "pfff" en levant les yeux au ciel et fit demi-tour pour partir. Elle attrapa alors son sac et en sortit un livre, un bout de parchemin ainsi qu'une plume qu'elle te tendit.*

- Pour l'heure de retenue. Si je n'ai pas de billet personne ne me croira.

*Et bouse, il détestait écrire et à ses camarades rafleurs il disait aussi qu'il détestait lire. On avait pas souvent l'occasion de rencontrer des poètes chez les bandits de grands chemins. Il souffla d'irritation pour marquer le coup, mais t'arracha presque la plume et le parchemin des mains. Il s'accroupit pour te griffonner un mot en prenant appui sur son genou. Peut-être que tu ne le craignais pas... pas encore ? Cette réponse resterait en suspend jusqu'à cette nuit. Il acheva de gribouiller le mot en y apposant sa signature et te rendit le tout.*

Satisfaite ?

Mrs McGonagall,

Par la présente, je vous informe que Miss Weasley sera en retenue le 12 novembre 1996 à 21h au motif d'avoir menacé un membre du personnel avec sa baguette.

Travail à faire : contrôle des populations nocturnes de la forêt interdite.

Scabior

Codage par Libella sur Graphiorum, parchemin de ftourini

*Elle récupéra ses affaires et parcourut rapidement le mot des yeux.*

- Oui, ça suffira. A ce soir.

*Elle fit volte-face et s'éloigna en direction du château. Une fois les portes franchit, et après s'être assurée que le raffleur se trouvait toujours auprès du lac, elle poussa enfin un profond soupir, relâchant par-là même toute la tension qu'elle avait accumulé pendant tout ce temps.
Elle ressortit le billet de sa poche. Son teint blêmit alors qu'elle lisait le travail à faire. S'il avait effectivement prévu de l'emmener dans la forêt interdite, elle prenait des risques bien plus gros que prévu. Où étaient les limites lorsqu'on était en mission ? après tout, quel intérêt avait-il à lui faire du mal ? Un frisson glacé la parcourut et elle jeta un coup d'oeil inquiet autour d'elle. L'angoisse commençait déjà à monter. Lorsque la cloche de l'horloge sonna, elle sursauta tellement qu'elle crut que son coeur venait de se décrocher. 18 h... ça ne lui laissait pas beaucoup de temps pour se préparer à ce qui l'attendait. Elle avait grand besoin de se détendre et de s'occuper l'esprit. Sans plus attendre, elle partit en courant vers les dortoirs des gryffons.*