Noctis & Cerys ~ Du Whisky des femmes et un médaillon

J'étais pensive. Rassemblant mes songes les plus profonds, je n'écoutais pas les ivrognes qui beuglait à tue-tête à la joyeuse soif du cousin Germain. Les chopes s'entrechoquaient entre elles et les éclats de voix gênaient les têtes râleuses du bar de Madame X où de Monsieur Y. J'enclenchais la cinquième vitesse, mon verre de Whisky Pur Feu posé devant moi, m'attirait chaque seconde où je m'amusais à repousser le défi mentale de ne pas y toucher.

La lumière vive de l'arrière du bar me brûlait les rétines. Où était-ce l'alcool que j'avais ingurgité, je n'en étais pas à mon premier verre et si j'échafaudais un plan pour me mettre sur le piédestal des Rafleurs aux yeux des mangemorts puisque ils venaient à payer plus facilement. Rare était ceux qui faisaient appel à mes services, toutefois contre plusieurs charmant Gallions, je ne refuserais pas l'emploi. Il fallait bien que je vive, voir que je survive dans cette période où la politique était instable et dangereuse.

Trois heures et huit verres de Whisky descendu dans mon fort intérieure. Je bois comme un homme je fume comme un homme et certains de mes partenaires vont diront également que je fais l'amour comme un homme. Je ne cachais pas pour autant ma féminité, au contraire elle était mon atout premier. Je ne prétends pas être jolie, loin de là. Je suis banale, mais je sais jouer de ce qui plaisent aux hommes. Le plus dur est de séduire les femmes, quel homme me contredira ?

Je ne parle pas encore une fois de ces femmes qui veulent à tout prix se caser et former une famille avec le premier crétin venu, oh non ! Je parle des femmes, des vraies. Instinctivement je prends dans ma sacoche un pendentif où un médaillon : un cœur d'or que j'ai volé à une gourde quelconque au marché. Je vais bien trouver un idiot prêt à acheter ce truc répugnant, n'est-ce pas ? Avec un peu de chance, j'en tire un bon prix.

Je porte le verre à mes doigts tournant la tête j'aperçois un homme et progressivement nos regards se croisent. Je prends mon verre, je me lève et m'assoit sans gêne à côté de l'inconnu. Les politesses étaient très peu pour moi lorsque le total des 5 cinq verres étaient passés.

-100 Gallions pour cette merveille, ça vous tente ?

Certains rafleurs aimaient bien se donner des noms de scènes. Je n'en faisais pas parti mais c'est vrai que changer d'identité est probablement une chose amusante à vivre une fois de temps en temps. Ce n'est pas que je ne cherchais pas à revoir où non Scabior, en réalité chacun menait sa vie comme il l'entendait. Et si j'étais heureuse de le voir, je savais aussi qu'il avait besoin de respirer. Pourquoi l'étouffer ? Je ne souhaitais pas être un poison pour personne mise à part les victimes que j'avais.

Le ministère de la magie redoublait d'espions de Rita Skeeter et autres journalistes perturbés, Noctis devrait en effet être un peu plus prudent car beaucoup ne lui aurait pas fait de cadeau.
Noctis pouvait cependant se consoler d'avoir un toit au-dessus de sa tête. Ce n'était pas le cas de la bohémienne solitaire. Incapable de gérer où d'entretenir quoique ce soit, même les relations humaines étaient à proscrire chez moi… Étais-je une ratée finalement ?

Assise mes jambes longues et fines croisées délicatement, je dévisage ma nouvelle proie. Je l'ai choisie par sa beauté et le regard perdu qu'il semble déposer loin devant lui. C'est l'homme qui a l'air de porter un lourd passé qui m'intéresse. Savoir jusque où je pourrais aller avec lui. Loin d'être timide et réservée une fois après avoir pris place à ses côtés, je ne le lâche pas du regard. Perturber la potentielle cible est mon but premier. Il est encore plus agréable à regarder de près que de loin.

Oh, vous avez senti que c'était de l'escroquerie à des kilomètres, n'est-ce-pas ? Dommage, je suis sûre qu'un homme comme vous êtes plein aux As. Je lui offre un clin d'œil amusé avant de mettre ce pendentif dans ma poche pour enfin porter ce verre à mes lèvres et de boire une bonne gorgée. J'évite le cul sec uniquement pour ne pas me former une mauvaise réputation tout de suite.

-Arnaquer des mineurs dites-vous ? Vous avez de drôle de passe-temps !

Je le taquine légèrement en haussant les épaules. Puis-je promène mon regard vers l'état du bar bondé avant de tendre une main vers le brun.

-Enchantée, je m'appelle Cerys.

« Est-ce que cette Cerys–ci allait de nouveau Crusher sur toi ? Nous le saurons dans le prochain épisode des feux de l'amour ! »

Pauvre Noctis, je me faisais un réel plaisir de jouer par ma séduction et son regard ne m'échappais pas. C'est sûrement pour cela que j'en rajoute une couche frottant mes cuisses ensemble avec beaucoup de douceur, le coude contre le bois du comptoir et le menton dans le creux de ma main, l'observant avec provocation. De toutes façons j'étais bien éméché. Je n'avais plus forcément les concentrations extrême mon cerveau et mes réflexions étaient auralentit.

Je pouffais. C'était bien le mot, peut-être que j'exagérais tant pis. On n'avait pas tous les jours l'occasion de croiser d'aussi beaux mâles, bien que William, Augustus… Et maintenant Noctis.. Était-ce un défilé de mode? Clairement, c'était une torture d'être entouré d'aussi beaux… Jouets ? Mâle ? Comment les appelaient t-ils ? Pourquoi avait-ils tous des principes ? C'était ennuyeux, les principes ! Nous sommes d'accord, n'est-ce pas ?

-Mhhh… Je n'aimerais pas avoir des soucis avec la justice, bien que les menottes soient parfois très amusantes.

Là Encore je montrais une preuve de plus que je n'avais aucune éthique. J'étais libre de toute envie. Et si le bel Auror devant moi cherchait à me piéger ce soir j'étais assez ivre pour le laisser me conduire dans une cellule.

-Vraiment? 70 Gallions pour vos beaux yeux, ça vous plairait?

Je termine la moitié de mon verre et la charmante Rosmerta que je convoitais également par sa beauté pure me servait presque aussitôt. J'avais payé assez pour que ce soir, je ne reste pas les mains vides un seul instant. J'étais prévoyante.

-L'argent, ceux qui disent que l'argent ne fait pas le bonheur sont de beaux hypocrites si vous voulez mon avis. Nous ne sommes pas à l'abri d'une perte, si vous avez de quoi vous nourrir et vous chauffer tous les jours, pour moi vous êtes riche. Lui fis-je d'un sourire.

-Tout dépends de l'angle, dirais-je.

J'étais très amusée par l'homme. Je crois sincèrement de tous les hommes que j'avais pu voir , Noctis reflétait la beauté à l'extrême. J'étais ravie, d'avoir eu le culot de me déplacer vers lui. Je n'ignorais pas les regards assassins des demoiselles qui jalousaient ma prestance. Ça me faisait jubiler.

-Merci, c'est bien la seule chose de jolie que ma mère m'est offert. Enchantée Noct, c'est un prénom de quelle origine ? Vous m'avez perçue à jour ! Je suis surtout là à noyer ma solitude. Bien qu'elle me soit agréable… La quitter de temps à autre est indispensable et vous Noct, êtes-vous seul ?

(Ne me remercie pas.) <3

Noctis se trouvait de piètre excuses et c'était dommage pour lui, mais tant mieux pour moi. J'étais persuadé que mon jeu allait fonctionner: Le plumer le bel apollon. Cela en tournait à l'obsession ! Il fallait aussi dire que je n'étais pas spécialement digne de toutes mes compétences, Hum, finalement, serais-je aussi forte que je  le songeais? Noctis était un canon, je ne pouvais le nier, mais mon état d'ébriété me rappelait un seul amour : L'or, l'or, et l'OoOOoOooOor

-Si vous aviez assez de crans, vous les bouclerez à votre tour. Mais comme vous ignorez si je suis sérieuse ou si je m'amuse simplement de vous, vous ne ferez rien et vous allez avoir toute la nuit pour vous poser la fameuse question « Et si ? ».

Force m'était-il de constater que Noctis et moi nous nous ressemblons énormément sur ce trait de caractère. J'étais une enfant par temps libre. La seule chose qui me ramenait à pousser la femme fatale hors de ma barrière mentale protectrice était bien le travail. Par exemple, la mission que le mangemort me donnera par la suite (Oui, je ne bois pas pendant les temps de missions … Afûûû…) me donnerait la possibilité de montrer ma partie secondaire et j'allais tout faire pour que ce soit un succès quitte à me mettre en danger. Si je voulais attraper mon nouveau jouet, je devais l'éloigner de tout ce tumulte.

-Une petite promenade au clair de lune me permettrai de vous les conter. Qu'en dites-vous ?

Quand j'entendis le mot «père», ma haine grandissante dévorait mon estomac et mes tripes mais, je décide de tout faire pour la cacher. Si je refuse bien d'une chose, c'est qu'un inconnu capte mes faiblesses. Surtout qu'il s'agissait d'un compliment maladroit.

-Je  dois  ma beauté et mon intelligence qu'à moi-même.

Fis-je dans un sourire taquin et provocateur afin d'oublier le malaise de deux secondes et demie .

-Je veux entendre votre histoire ! Ne soyez pas trop curieux, je vous offre mon conte si vous acceptez ma quête, alors ? Vous me suivez ?

J'avais fini mon verre cette fois-ci d'une traite. (J'étais un peu contradictoire. Mettez ça sur le taux d'alcool) Je me levais, enfila mon écharpe et ma cape. Attendant un signe de l'homme, notre virée nocturne venait simplement de commencer.

- C'est affreusement dommage, vous ne faites donc pas partie du ministère ?

Et toc! N'est pas dit que même tendu par les bras de l'ivresse, je n'étais pas stupide. J'aime surtout à me protéger quoique dans cette situation-là... C'était tout sauf de la protection. J'étais redevenue cette enfant si sauvage et si indestructible. Ce que j'aimais chez Noctis c'est que le pouvoir c'est moi qui l'ait. Je ne perdais pas contrôle et je pouvais partir à chaque seconde qui suivent sans avoir peur de regretter quoique ce soit.

-Quel grand aventurier!

Fis-je, amusée. En secouant la tête, prenant bien soin de re-placer ma cape correctement sur mes épaules. Les capes faisaient sorciers et comme j'étais extrêmement fière d'en être une, je ne manquais pas chaque objet m'offrant la possibilité de l'affirmer. Ma main se posa sur le bras musclé du beau brun, comme dans ces films français où les Duchesses et Contes, aiment se donner en spectacle. Le temps d'une soirée, j'avais l'impression d'être devenue Cendrillon, mais cette fois, au temps des princesses. Pendant que je rêvassais, Noctis me tire de ma rêverie me demandant d'offrir mon conte, je comptais lui dire la vérité, sauf concernant la partie de Raflage. Après tout, il n'avait pas besoin de savoir que je n'étais pas toute blanche, il était assez intelligent pour le comprendre. Et dans mon ivresse, je le suivais sans faux pas, un cruel exploit.

-Et bien, je suis née dans une modeste famille. Gouverné part un père tyranique, une mère soumise et quatre frères affreux . Mon père n'aimait pas à l'idée d'avoir une fille, on m'offrit comme abri le grenier et les vieux vêtements de mes frères.

Je prends une pause, mon volume sonore se voulait joyeux, je ne souhaitais pas devenir mélancolique et j'étais assez forte pour le conter sans verser de larme. N'est-ce pas ?

-Au fil des années j'ai compris que j'étais de trop ma mère avait honte de moi et me cachait le plus longtemps possible, elle cacha également ma lettre à Poudlard, j'ai cru que je ne méritais pas cette école.

Ah tiens, on ment un petit peu sur les faits. Mais avouer qu'on pensait de moi que j'ai pu être une Cracmole ? Jamais de la vie, plutôt mourir vif sur un bûcher entre milles et une flamme. Tout en continuant de marcher vers la place, mais surtout vers la forêt, débutant dans un petit sentier granulé je continuais.

-Je me suis caché assez longtemps, mais quand j'ai compris que moi aussi j'étais magicienne je me suis enfuie, il était trop tard pour intégrer l'école et j'ai dû me débrouiller par tous les moyens. Vous voyez ce n'est pas bien joyeux et si je vends des breloques à prix fort c'est pour continuer de m'offrir une chambre à droite ou à gauche, je ne reste jamais bien longtemps au même endroit.

Parfaitement insensible, je me montrais forte, non l'alcool et le beau brun n'auront pas raison de moi. J'étais une professionnelle de la manipulation. Mais, puisque mon but était d'attendrir  et ainsi le forcer à devenir plus malléable et obtenir ses Gallions je pose ma tête entre mes mains quelque seconde avant d'inspirer suffisamment longtemps.

-Je suis désolée, je n'aime pas trop me confier d'habitude. Et vous, qu'elle est votre histoire ?

Dis-je en m'asseyant finalement sur une souche d'arbre, laissant la place à mon nouveau copain de m'y rejoindre.

Merde. Je venais de me faire avoir à mon propre jeux. Et alors ce n'était pas de ma faute à moi si je restais plus dans le monde des Moldus, c'était mon gagne-pain. J'étais une voleuse ils étaient mes victimes.

-Je n'en sais rien, je n'ai jamais eu affaire à eux pour tout dire.

Dis-je en m'armant de mon plus beau sourire. AH! Tu n'allais pas m'avoir comme ça ma beauté. Pourquoi aurais-je menti? Mon but n'était-il pas de l'attendrir ? Je n'étais pas une spécialiste du mensonge nonobstant, j'étais une reine de la comédie et lorsque j'étais dans la peau d'un personnage, j'étais tout de même bien plus aisée pour le mensonge puisque ce n'était pas totalement moi. La séduction était mon arme secrète. Si je me montrais aussi insensible, c'est bien pour éviter toutes ces pleurnicheries. Les nanas à notre époque aimait faire pleurer dans les chaumières. Indéniablement pas moi. Trop sûre de moi peut être, j'étais bornée la faute à Scabior après tout c'était lui qui m'avait rendue si forte. Ou grâce? Je l'ignorais encore. Mais sans ça je m'imagine mal avoir pu dormir ou survivre dehors dans les rues sans avoir peur d'être agressé. Je me souviens alors que lorsque nous étions dans la taverne de la charmante Rosmerta le peu de femmes me regardait avec jalousie seulement parce que j'avais eu l'audace d'accoster un beau mec. Plus cela allait et plus j'avais envie d'arracher toute humanité à cette société parfaitement débile.

-C'est parce que vous êtes rassurant et compréhensif.

Un sourire timide et un placement de ma mèche derrière l'oreille, mon rôle de séductrice est activé. Mais en écoutant le récit de Noctis , une partie de ma carapace se brisa. Toutefois, il avait réussi. Il avait pu quand même étudier ce que je n'avais jamais eu à loisir de faire. Javais tout appris par mon meilleur ami, lire et écrire était la seule chose que ma mère avait prit le temps de m'inculquer. Trop heureuse d'avoir du temps à passer avec elle j'avais su me montrer être une élève sérieuse et méritante. Pourtant, ça n'a pas suffit elle m'avait quand même abandonné la garce.

-C'est étonnant comme nos histoires se ressemblent… Bien que vous aviez eu la chance d'étudier et de connaître cet affreux château.

Je détestais ce château. En long en large et en travers. Par jalousie…. Sans aucun doute, mais je lui cracherais dessus si j'en avais l'occasion. Auror ? Pourquoi faire ce métier si, voir même carrément ennuyant? La fin de la phrase me fit sourire, être honnête alors que j'étais une femme pirate ? S'il savait… Je voyais son regard qui me pénétrait et me suppliait presque un baiser. J'avais atteint mon but. Je ne l'encourage pas dans cette fois, rendre fou l'adversaire était sincèrement ce qu'il y avait de plus amusant.

-Je vais être franche avec vous et tenez vous bien, car je le suis avec très peu de gens, la seule chose que j'aime c'est ce que je n'ai jamais pu avoir: L'or. Je n'ai pas vraiment de sentiments à offrir à qui-que ce soit. Je ne m'attacherais plus. D'une part parce que ma liberté est trop précieuse, d'autre part…. Parce que, je ne laisserai personne me faire du mal à nouveau.

Je replaçais la veste de mon interlocuteur en effectuant une caresse sensuelle sur son torse en vérité, je tâtais l'endroit où se cachait le porte-feuille du Gentleman.