[Alastor Maugrey] L'heure de la vérité

*Benjy marchait d'un pas décidé, traversant les couloirs jusqu'au bureau des employés. La comédie avait assez durée, place à la discussion. Il n'avait pas eu une minute à lui depuis que Ron Weasley avait malencontreusement lâché l'information. Seulement... le journal du matin lui avait appris qu'une nouvelle évasion avait eu lieu à Azkaban, et l'Ordre ne pouvait résolument plus se permettre de laisser régner la méfiance entre ses rangs. Lorsqu'il avait lu le nom de Quinn Selwyn dans le journal, libérée seulement un jour avant la date fatidique, son coeur s'était allégé brusquement. Bien sûr ça n'effaçait pas le poids de sa conscience, mais la savoir en vie et loin de cet enfer le soulageait malgré lui. Il bifurqua à l'angle d'un couloir et resserra le col de sa cape autour de son cou alors qu'il traversait une petite cour. Il approchait de sa destination, il était temps à présent de revêtir l'armure. Il dissimula soigneusement Quinn et tous leurs souvenirs dans une jolie boite en bois sculpté et la mit de côté, loin des regards y compris du sien. Il poursuivit sa route en prenant de grandes inspirations, prenant petit à petit le contrôle de toutes ses émotions, de chaque parties de son corps. Il s'apprêtait à se confronter à Alastor Maugrey, et il ne pouvait résolument pas le laisser apercevoir la moindre faille chez lui. Il arriva enfin devant son bureau et frappa trois coups à la porte. L'heure de la vérité avait sonnée.*

Heure de vérité

Depuis quelques jours, il l'attendait. Il aurait dû se douter que Ronald Weasley se trahirait. Les gosses étaient encore bien naïfs de nos jours. Il n'avait pas compris le charabia de sa dernière lettre, sauf ce qu'il ne disait pas bien sûr. Fenwick viendrait. Maugrey l'attendait de pieds fermes, car lui aussi avait quelques pendules à remettre à l'heure. Notamment combien l'auror avait manqué de vigilance. Preuve qu'il n'était pas en accord avec ses pensées. Dans le cas contraire, il aurait remarqué le double jeu du Gryffondor.
Si l'heure était effectivement à la réconciliation, ou plutôt à l'alliance, Fol Oeil n'était cependant pas rassuré sur ses soupçons. Tout était parti d'une bonne raison, après tout. Seul dans son bureau, il maugréa tout en se massant la mâchoire. La droiture, le devoir, étaient des valeurs qui n'étaient plus aussi marquées qu'à son époque. Et il le regrettait. Fenwick était un bon élément, de surcroît il avait la confiance d'Albus, mais il n'aimait pas ses sentiments, encore moins la compassion. C'était signe de faiblesse. Et ils ne pouvaient se le permettre.

Son oeil magique remarqua l'homme derrière la porte avant même que les coups ne résonnent. La porte s'ouvrit d'elle-même pour laisser entrer l'auror. Maugrey se cala contre la fenêtre de son bureau, moitié adossé au rebord, moitié appuyé sur son bâton.

- Vous êtes en retard, Fenwick.

Codage par Libella sur Graphiorum

*Benjy jeta un regard circulaire avant d'entrer, refermant magiquement la porte derrière lui. Il resta debout, bras croisé mais n'eut pas à attendre longtemps. Fidèle à lui même, Maugrey commença par un reproche. Il m'est apparu que votre piètre opinion de moi pouvait attendre encore quelques jours contrairement à certaines missions dont j'ai été chargé ces derniers temps. Et je savais bien que de belles paroles ne suffiraient pas à vous convaincre, il a donc fallu que je m'entretienne avec Albus. Fut la première réponse qui lui vint à l'esprit. Mais il connaissait l'ancien auror et celui-ci n'aurait que faire de ses explications, après tout, ils n'étaient pas là pour ça. D'un informulé, il lança un assurdiato à la pièce et te regarda droit dans les yeux pour déclarer.*

- je suis né le 31 octobre 1956, j'ai connu Lily Potter pendant ma scolarité et nous nous sommes engagés ensemble dans le premier Ordre, jusqu'à ce jour fatidique où, en protégeant la maison des Potter, je fus attaqué par des Mangemorts. Dans un élan de survie je me suis alors métamorphosé en arbre. Et je suis resté coincé sous cette forme pendant 15 ans. Lorsque je suis enfin redevenu humain Albus m'attendait et d'un commun accord nous décidâmes de garder cette histoire secrète.

*Il avait tout énoncé d'une traite, respirant à peine entre deux phrases. Pour le coup, il était vraiment allé droit au but. Peut-être un peu trop ? il poursuivit néanmoins.*

- Alors oui, en effet, j'ai 15 ans de retard et j'ai failli lors d'une mission mais est-ce que pour autant cela fait de moi un mangemort potentiel ? ou un futur traitre ?

Heure de vérité

Il le dévisageait de ses deux yeux. Maugrey savait parfaitement que ses méthodes n'étaient pas appréciées de tous, mais jusque-là, elles s'étaient révélées des plus efficaces. Qu'importait s'il embousait le monde dès l'instant que le résultat était là. Le monde pouvait bien attendre avant de chouiner. De fait, il s'incrustait moins dans les vies que dans les comportements. C'était d'ailleurs ce qui dérangeait le plus et il le savait parfaitement. Mais c'était son boulot et tous étaient bien contents, in fine, qu'il le fasse. Sa vigilance était réputée et seul Junior la vermine l'avait déjouée - avec beaucoup d'aide et de lâcheté ! -.
Impassible, l'ex-auror nota quand même l'information dans son esprit. C'était toujours bon à savoir. Pour le reste toutefois ...

- Comme si l'étalage de vos rides m'intéressait, Fenwick. Nous savons tous deux quelle est la raison de mes soupçons. Ce n'est pas votre travail que je remets en question, mais votre mental, ou pire votre morale. Un sentimentalisme qui pourrait vous faire défaut et par extension, nous faire défaut.

Il eut un très léger rictus, indéchiffrable.

- Nous n'avons plus le temps pour ces jeux-là, Fenwick. Vous, qui étiez si proche de Lily, êtes-vous capable de regarder son fils droit dans les yeux et de lui dire que vous le sauverez, au péril de toutes les autres vies ? Car c'est bien ce qu'attend Albus, vous le savez n'est-ce pas ? Harry est le seul - petit appui sur le terme- que nous devons protéger jusqu'au combat final.

Brutal, direct, franc. L'ultime test avant qu'il lui foute la paix - ou presque -. Aucun quartier ne serait fait pour personne. C'était ainsi qu'allait la guerre.

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*Il accepta sans broncher les reproches de celui qu'il considérait comme son mentor. Oui, il avait toujours fait confiance en ces sentiments plus qu'en ses capacités rationnelles parfois, mais jusqu'à maintenant ça ne lui avait jamais fait défaut. Sentimentalisme ne devait pas être confondu avec naïveté. L'ancien auror avait une confiance aveugle en le jugement d'Albus lorsqu'il sagissait de Rogue, or n'était-il pas question ici de sentimentalisme ? Benjy doutait fortement du fait que Rogue est une preuve tangible que son rôle d'Agent double soit plus en leur faveur qu'en celle des Ténèbres. Il n'en dit toutefois pas un mot. C'était un sujet sur lequel ils ne s'accordaient pas et ne s'accorderaient probablement jamais car de toute évidence, bien qu'ils soient tous deux ouverts d'esprit, ils camperaient sur leurs positions. Si cette question était un test, il se révélait plutôt simple car dans l'esprit de Benjy la réponse avait toujours eu la même clarté. Il soutint donc ton regard lorsqu'il déclara de façon assurée.*

- Lily s'est sacrifié pour lui, et j'en ferai autant. Il est la seule personne qui compte encore pour moi, ma seule attache et vous le savez mieux que quiconque.

*Il était honnête car il savait parfaitement où était sa place. Et Quinn me direz-vous ? Leur histoire n'aurait pu continuer, ils en avaient eu tous deux conscience dès leur première rencontre, dès l'instant où Benjy avait fait semblant d'arrêter le temps. Ils auraient dû se rencontrer dans une autre vie. Elle appartenait aux Ténèbres et lui à l'Espoir et aussi fort leur amour soit-il, aucun des deux n'aurait pu trahir son camp. C'était inscrit dans leur être, ce choix faisait partie d'eux. Harry était tout ce qui lui restait de sa première vie, et c'est pour cette raison qu'il lui resterait toujours fidèle.*

Heure de vérité

- Bien.

Était-ce suffisant pour Maugrey ? Pour le moment. En outre, si Fenwick n'éveillait plus ses soupçons à l'avenir, alors peut-être qu'il lui accorderait davantage de crédit, un véritable crédit. Si Lily pouvait encore agir sur le présent, c'était tant mieux pour eux, même si, lui, bien sûr, ne croyait en aucune façon aux esprits. Les fantômes oui, pas les esprits. Manquerait plus que certaines de ses victimes ne viennent le hanter ! Balivernes !
Maintenant que les choses étaient réglées, car elles l'étaient vraiment pour lui, ils avaient bien d'autres dossiers dont il leur fallait discuter.

- Des nouvelles à m'apprendre ? Concernant les Wilkes notamment ? grogna-t-il son demi-sourcil restant arqué.

Le flair de Granger n'avait pas opéré. Restait plus que Fenwick. Après tout, n'était-ce pas ce qu'il lui avait demandé lors de leur première réunion d'équipes ?

- De mon côté, j'ai eu un face à face avec Williamson afin d'être certain que le Ministère ne s'immisce pas dans nos affaires. Je craignais qu'il soit un pion de Scrimgeour, pour surveiller Potter ainsi qu'Albus. Mais pour l'instant, ce n'est pas dans ses plans. Et vaut mieux que ça ne le soit jamais. Serait-ce trop vous demander de garder également un oeil sur lui ? Ce n'est pas un mauvais bougre, je l'ai vu passer les tests. Mais Scrimgeour a le bras long et on n'est jamais trop prudent, maugréa-t-il de plus belle sans détacher son regard de l'auror en face de lui.

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*En voyant que l'ancien auror passait à autre chose, Benjy comprit que sa réponse avait eu l'effet escompté.*

- J'ai enquêté sur Echtra Wilkes. De toute évidence elle dissimule de lourds secrets. Je l'ai placé sous une surveillance discrète, une jeune auror qui au moment où je vous parle est en train de l'approcher subtilement. Cette femme se méfie de tout le monde et plus encore des hommes, alors le seul moyen découvrir la vérité c'est de tisser notre toile autour d'elle. Quant au fils je viens d'avoir une discussion avec lui. Il sait que vous le surveillait étroitement mais il ignore par quel moyen. En tout cas il ne se sent plus en sécurité dans son bureau, vous n'y trouverez donc plus rien. Il y a toutefois un point intéressant. Il se sent en danger, surtout depuis l'évasion de Mme Selwyn. Il est persuadé qu'elle va chercher à se venger en le tuant. Et ... il est venu me demander ma protection.

*Il n'avait pas encore eu l'occasion de parler réellement à Williamson, il avait été beaucoup trop prit ses derniers temps. Il hocha la tête, enregistrant les informations que lui transmettait l'ancien auror.*

- Bien, j'irai lui parler également et je surveillerai sa relation avec Harry Potter.

*Il réfléchit quelques instants avant d'ajouter*

- Avez-vous connaissance des agissements de Potter justement ? et de sa bande ?

Heure de vérité

Si l’initiative était plutôt bonne à son sens, l’usage d’une femme plus jeune que la cible n’était pas ce qu’il aurait recommandé.

- Je suis d’accord, grogna-t-il. Pas sûr cependant que la jeunesse soit le meilleur atout dans ces conditions, Fenwick. On parle d’un calibre autre que ce que nous avons l’habitude d’envoyer à Azkaban. Méfiez-vous qu’elle ne tisse pas sa toile autour de votre petite protégée, plutôt.

Pour Wilkes junior en revanche, il eut un rictus ironique. Il ne tiqua qu’à moitié sur le « Mrs » attribué à Selwyn femelle et mit ça sur le dos de ton trop grand respect pour la race humaine. Son attention était davantage sur sa petite proie.

- J’espérais que Granger me donne son sentiment sur le specimen. Mais de toute évidence, j’ai surestimé ses capacités. Sa paranoïa est tout de même significative. Il a quelque chose à cacher. De ce que Tonks a entendu au Ministère, il y aurait des incohérences dans le dossier Selwyn / Wilkes. La vengeance a toujours une cause et le sentiment de danger est souvent lié à un sentiment de mauvaise conscience. Je suppose que votre grand cœur a accepté de le protéger ?

Une question aussi rhétorique que cynique. Que tous deux s’entretuent était le cadet de ses problèmes, comme le cadet de celui de l’Ordre. Wilkes était trop cachotier pour obtenir le plein crédit de Maugrey quant à son camp. Surtout si Môman derrière agissait pour les forces noires. Un chien ne faisait pas un chat. Dans le cas de Sirius, lui au moins, avait fait non seulement ses preuves mais il était clair comme de l’eau de roche. Ce qui n’était pas le cas d’Orcus, petit caillou tenace dans sa botte. Pour le reste, il hocha la tête. Peut-être que Jones s’en sortirait mieux qu’eux…

- Je les ai écartés des affaires de l’Ordre en leur attribuant des missions d’espionnage. Rien qu’ils ne puissent surmonter seuls. Quant à Potter, il est persuadé que Malefoy Jr et Rogue manigancent. Il a fait mention du serment inviolable. Albus a été clair sur la question et tout aussi avare de détails. Potter ignore combien de choses le dépassent, mais Potter fou ? Non.

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- c'est justement parce qu'elle est jeune qu'Echtra Wilkes va moins se méfier. Elle n'est toutefois pas inexpérimentée et je m'occupe personnellement de traiter ses rapports, etc. J'ai mené plusieurs enquêtes sur la femme pour la briffer le plus possible. Elle n'a pas de renseignements à aller chercher, elle les a déjà en mains. Mais je vous l'accorde c'est risqué. Malheureusement, je n'avais pas vraiment le choix, et elle sait dans quoi elle s'engage.

*Il haussa un sourcil interrogateur en entendant la suite.*

- Granger ? j'espère pour vous qu'elle se sera montrée plus subtile que Ronald Weasley.

*Il poussa un petit soupir face à la condescendance du ton de l'ex-auror.*

- J'ai mené mon enquête au ministère, et effectivement, ça ne concorde pas. Je suis en train de demander une dérogation me permettant d'avoir accès aux dossiers de l'affaire. J'en ai vaguement touché un mot à M. Wilkes lorsqu'il est venu me trouver, il s'est immédiatement braqué. Et oui j'ai accepté de le protéger mais parce qu'il ne semble pas s'être rendu compte qu'il était en train de renforcer de lui-même la surveillance dont il fait l'objet. J'essaye de me rapprocher de lui, nous verrons ce que ça donnera.

*Oui, il jouait double-jeu avec Orcus, mais c'était le temps qu'il découvre la vérité. Le temps de savoir s'il pouvait ou non lui faire confiance.*

- Rogue qui manigance avec Malfoy ? *dit-il surpris.* Harry Potter a sans doute raison, le jeune Malfoy est à fleur de peau ces temps-ci, ça ne lui ressemble pas. Et je ne crois pas que ça soit uniquement dû au séjour de son père à Azkaban.

Heure de vérité

Il était dubitatif. Il suffisait de voir toutes les difficultés qu’ils avaient avec le fils pour se douter que la mère ne serait sûrement pas une partie de plaisir non plus. Quant aux renseignements, Fenwick faisait une erreur : il y avait toujours des éléments supplémentaires à glaner, surtout à cette époque-ci. Toutefois, Alastor n’en dit rien. Ce n’était pas franchement son problème.
En ce qui concernait Granger et Weasley, là non plus, il ne fit pas de remarque. A quoi bon ? Ces gamins voulaient jouer dans la cour des grands, mais ils en étaient tout bonnement incapables. Un échec qu’il n’oublierait pas et eux non plus.

- Laissons Jones s’en occuper. Nous allons nous entretenir sous peu et je la sais parfaitement à la hauteur sur la question.

Son regard était on ne peut plus clair.

- Lorsque vous aurez compris que marque ou non ce n’est pas un specimen à prendre à la légère, peut-être que nous avancerons. Vous ne feriez pas confiance à un rafleur quand bien même il ne porterait pas la marque des ténèbres, hmm ? C’est exactement la même chose. Des activités louches avec un caractère aussitôt sur la défensive ? Rien de différent. Les antécédents n’y aident pas, mais les derniers événements ne jouent pas en sa faveur non plus.

Lui partait surtout du principe que quiconque refusait de faire partie de l’Ordre du Phoenix pour sauver le monde et la lumière, n’était pas franchement ce qu’on pouvait appeler un allié ou un être de confiance.

- L’Ordre a d’autres chats à fouetter que de le surveiller, mais vous savez mieux que quiconque que ce sont les êtres dont nous nous méfions le moins qui en général sont les plus grands traitres.

Sa voix était cette fois-ci « neutre ». Et pour cause, il évoquait nul autre que Queudver. Maugrey se foutait royalement des fréquentations de l’auror face à lui, il voulait simplement lui éviter l’erreur qui avait causé la vie des Potter et qui causerait probablement la leur ainsi que celle de Harry.

- Nous devons garder l’œil ouvert. Malefoy va chercher à redorer son blason, c’est certain. Pour ce qui est de Severus, nous connaissons tous deux la teneur de sa mission. Même si Malefoy est dans ses petits papiers, cela concorde parfaitement à sa mission. Que suggérez-vous Fenwick ? Quel plan voudriez-vous que nous suivions ?

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*Queudvert... Cette fois l'auror fut incapable de soutenir le regard de Maugrey et détourna la tête pour fixer son attention ailleurs. Cette trahison avait du être la pire pour tous les proches. Même s'il n'y a jamais de trahison agréable, celle-là avait eu des conséquences... il n'y avait même pas de mots pour les qualifier. Toutefois, cela n'avait pas empêcher Benjy de continuer à accorder sa confiance. Il aurait bien été incapable de se méfier de toute le monde de toute façon, ce n'était clairement pas dans sa nature. Et puis s'il avait choisi cette voix, il sera soit devenu une épave se morfondant dans l'alcool soit ... soit rien. Il quitta ses pensées pour se re-concentrer sur le discours de l'ancien auror.*

- Dans un premier temps je pense qu'il serait bon de réunir l'Ordre au complet, ça fait trop longtemps que nous agissons chacun de notre côté. Ensuite ...

*Benjy hésita. Il n'était pas sûr que Maugrey partage son avis sur la question suivante.*

- Je suis convaincu qu'il faudrait remettre en place les cours de duels pour les volontaires. Peut-être imposer une restriction sur l'âge... nous ne pouvons nous permettre de laisser les septièmes années partir dans le monde sans protection. Ils ont certes le cours de Défense contre les Forces du Mal mais pour certains ce n'est pas suffisant.

Heure de vérité

Réunir l'Ordre ? Il n'était pas contre. Quant au reste ... Potter lui avait reproché son inactivité, Fenwick lui reprochait ses méthodes, son jugement et ses choix. C'était vite vu. L'ex-auror allait laisser l'auror aux commandes et le laisser faire ses propres erreurs. Il mènerait la barque, tandis que lui, Maugrey, agirait dans l'ombre et veillerait au grain. Après tout, ses décisions ne semblaient suffire, ni son enseignement. Il laissait donc carte blanche.
Impassible et calme, il grogna comme à son habitude et donna son aval sans trahir la moindre émotion.

- Faites donc, Fenwick et réunissez l'Ordre. Nous verrons ce que cela donnera.

Il n'en dit plus, et d'un coup de baguette, ouvrit la porte.

- Nous en avons terminé me semble-t-il. Je dois me charger d'une retenue désormais. Bonne soirée.

Ainsi congédia-t-il l'auror dans un air "je-m’en-foutiste". Il ne s'attardait pas sur les détails, ni sur de quelconques sentiments. Les choses avaient été mises à plat, le but de l'entrevue avait donc été atteint. Désormais, il avait à faire. La suite des événements ne le concernerait que de loin. En attendant, une entrevue en tête à tête avec Jones s'imposait.

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*Benjy fut surpris de la réaction de l'auror mais ne pipa mot. Il hocha distraitement la tête et nota pour lui-même qu'il devait convoquer tout le monde une fois sorti du bureau.*

- Bonne soirée.

*Et il tourna des talons. Pas de mots sur les duels donc. L'ancien ne devait pas être contre car alors il ne se serait pas fait prier pour donner son avis. Voilà qu'il se retrouvait d'un coup chargé de nouvelles responsabilité. Ça l'effrayait et en même temps ce n'était pas une mauvaise chose. Il avait besoin de se sentir utile ses derniers temps, d'occuper son esprit pour faire taire la voix de sa conscience. Et surtout de se prouver qu'il n'avait pas changé. C'est la confiance que les autres lui portaient qui lui permettait de continuer à se battre, à ne pas se condamner lui-même.*

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