[Millicent & Noctis] Confrontation chez Honeydukes

chez Honeydukes

Comme le disait bien souvent sa mère -encore aujourd'hui, d'ailleurs- il n'y avait pas de repos pour les braves. Qu'il soit missionné par le Ministère ou non, il ne se passait pas une seule journée sans que Noctis n'aille faire des rondes, que ce soit à Londres, au Chemin de Traverse ou bien-même à Pré-Au-Lard. Il était pour lui inconcevable de passer une journée sans veiller à la sécurité d'autrui, ce sans quoi il se sentait foutrement et affreusement inutile. Rester inactif réveillait qui plus est un certain sentiment d'impuissance en lui, Noct détestait ce dernier plus que tout au monde compte tenue de l'époque à laquelle ils vivaient. Malheureusement, il ne pouvait rien contre lui. Rien de plus que ce qu'il faisait déjà, en tout cas.

Il avait passée toute sa matinée à errer dans les rues de Londres, à la recherche du moindre visage ou de la moindre activité suspecte. Absolument rien n'avait retenue son attention, mise à part quelques jolies Londoniennes croisées dans la rue, comme à peu près chaque jour. C'est un peu plus frustré que la veille qu'il était donc rentré chez lui pour le repas du midi, comme à peu près chaque jour là aussi. Si sa frustration devait être imagée, ce serait sans nul doute un verre de Whisky sur le point de déborder déjà. Ne penser qu'au travail ainsi qu'aux dangers qui rôdaient n'avait rien de très sain, d'autant plus sur le long terme. Il en était parfois à espérer que quelque chose de mal arrive, rien pour que le Ministère puisse enfin avoir des pistes. Pour qu'eux, Aurors, puissent avoir des pistes. Si toutefois le Ministère était encore digne de confiance, quoi qu'il en soit. Tout était relatif dans ce monde qui semblait de plus en plus vouloir s'armer de faux-semblants.

Le reste de son après-midi, il avait prévu de le réserver à moitié à Chuck en le passant à Pré-Au-Lard, histoire de rendre leur balade aussi plaisante qu'utile. Son chartier était tenu par une laisse magique invisible lorsqu'ils marchaient dans la rue afin de ne pas l'encourager à s'en prendre à n'importe qui. Chuck était plus social que la normale pour une créature de son espèce mais il restait imprévisible, d'autant plus lorsque le froid et la vieillesse encourageait et accentuait respectivement son côté grognon. Le chartier pestait à voix basse contre tout et n'importe quoi au rythme des pas de son maître, qui souriait aussi souvent qu'il roulait des yeux en guise de toute réaction. Il avait la critique facile ce Chucky, mais rien ne le rendait plus heureux qu'une balade avec Noctis, il n'y a pas de doutes à avoir à ce sujet.
Après plus d'une heure de marche dans les ruelles du petit village, Noct passa devant la boutique d'Honeydukes, laquelle lui fit grandement de l’œil.

- Qu'est-ce que tu fou ? Non, l'bridé. T'es assez gros comme ça ! FICHE-MOI LA...! BORDEL DE CUL ! REPOSE-MOI P'TERRE TOUT D'SUITE !

Il était trop tard pour le massif furet, déjà fermement maintenu dans  les bras de son maître.

- Ouvre-là et je te prives de tes friandises à toi ce soir !
- BLANC-BEC !

Le chartier protesta encore pendant une trentaine de secondes, aussi têtu que son propriétaire si ce n'était plus encore. Il se décida néanmoins à obéir, aussi gourmand que son maître aussi sans nul doute. Noctis n'en n'avait pas pour longtemps, il n'y avait ici qu'une seule friandise qui le faisait rêver depuis l'enfance : les nougats moelleux des Flumes. Il poussa donc la porte de la petite boutique avec sa créature dans les bras, pour le moment attentive et silencieuse. Il y eut plusieurs "Oooooh" de surprise et de crainte à l'intérieur de la boutique, Noct n'était pas sans savoir que les chartiers avaient en majeure partie mauvaise réputation. Il alla trouver en premier les propriétaires afin de s'assurer que Chuck n'était pas un problème le temps de son court passage. Une fois leur accord donné, il alla directement vers les étagères qui l'intéressaient. Et là, horreur des horreurs. Il se rendit bien vite compte qu'il ne restait plus qu'un seul paquet de nougats moelleux. Et ce dit paquet venait tout juste d'être saisi par une demoiselle, à quelques centimètres devant lui. Est-ce qu'il pouvait ignorer une pareille déception ? Est-ce qu'il pouvait dire non à ses nougats moelleux ? Oui, à plus de frustration ?

- Excuse-moi jeune-fille mais je les aies vus avant toi.

Non, visiblement.
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Pré-au-Lard. Enfin on leur avait lâché cette foutue bride. Elle en avait plus que ras le bol de rester cloîtrée dans ce château sans un Orcus Wilkes à contempler. Au lieu de ça, elle devait subir les jérémiades d'une Pansy qui s'était cassée un ongle, les rots dignes d'un oisillon d'un Goyle qui savait toujours pas y faire et les élucubrations du petit Prince des Serpentards. Ils la rendaient folle ! En plus de ça, ces abrutis d'elfes n'avaient même pas été fichus de mettre des muffins au caramel pour le dessert du midi. De quoi la mettre dans une humeur massacrante.
La sortie du weekend était donc une aubaine plus que bienvenue ! A cela près qu'elle devait se coltiner toute la bande, à croire qu'ils n'étaient rien sans elle. Evidemment, ils n'étaient RIEN sans elle. Millicent n'avait plus qu'à espérer ne pas croiser le Pr Wilkes pour ne pas se ridiculiser devant ses camarades. Si parchance malchance, elle devait le croiser, elle continuerait de bouder, voilà ! Car cela faisait maintenant plus de deux semaines qu'elle ne lui adressait plus la parole, encore moins des regards (sauf en douce); elle espérait ainsi attirer son attention et le pousser à lui présenter ses plus plates excuses, pendant un dîner par exemple. Sans chandelles, elle ne les aimait pas. Les bougies la faisaient éternuer, vous comprenez ?

Leur premier arrêt se fit bien évidemment chez Honeydukes. Ils n'avaient plus aucune provision, obligés de racketter les premières années pour arrondir les fins de semaines. Seulement ces andouilles n'avaient plus rien non plus, bande de radins égoïstes ! Pour éviter pareille déconvenue, Drago, Crabbe, Goyle, Pansy, Daphné et elle comptaient bien vider les rayonnages pour lancer leur propre trafic. Les gamins paieraient la moitié de la bande pendant que l'autre moitié les attendrait au détour d'un couloir pour les dévaliser. C'était ça le commerce !
Entourée de Pansy et Daphné, Millicent attrapait les nougats moelleux des Flumes quand un abruti avorton homme de carrure suffisante se présenta à elle, comme fleur au soleil. Un rictus mauvais se peignit sur le visage de la Bulstrode tandis qu'elle se tournait vers le fou furieux.

- C'est cool mon gars, et qu'est-ce que tu veux qu'ça m'fasse ? ricana-t-elle d'une voix lourde en arquant un sourcil. Tu vas pleurer ? Appeler ta maman ? Ou peut-être lancer ton rat sur moi ? Essaie pour voir.

Elle ricana des plus belles en roulant des épaules et avec dédain reprit :

- Dégage de mon passage le vieux, tu vas chopper des caries.

chez Honeydukes

- UN RAT ?! ESPÈCE DE...
- Hey, hey, hey ! On se calme !

Il posa sa grande main sur la gueule de la créature qui s'était aussitôt agitée de nouveau dans ses bras afin de l'inciter au silence. Noct n'étouffa ainsi qu'à peine les insultes balancées par Chuck qui supportait très mal qu'on s'en prenne à lui de manière générale. Il était aussi impulsif qu'imprévisible, à l'égal de ses congénères.
Pourtant, une nouvelle fois, il finit par se raisonner bien assez rapidement. Noctis avait la situation en mains. Il n'allait pas pardonner autant de méchanceté gratuite, n'est-ce pas ? Qu'on le surnomme "mon gars" c'était une chose. Il y était plus ou moins habitué avec ses collègues du Ministère (tout de même bien plus âgés du coup, mais où est passé le respect ?) mais "le vieux" ? Sérieusement ? Lui, vieux ? Et carié, en plus de ça ? C'était Sainte Mangouste qui se foutait de la charité, là ! Noct n'était pas du genre à avoir des préjugés sur les apparences physiques de tout à chacun mais pour le coup, il crut pendant un instant qu'il allait perdre contenance en répliquant des mots pas très jolis. Il se rappela néanmoins à temps qu'il était un homme depuis plus d'une dizaine d'années déjà et qu'il y avait certaines choses qu'il ne pouvait plus se permettre.
Que le temps était cruel, finalement.

- Primo, Chuck n'est pas un rat. Deuzio, je ne suis pas vieux, ça me paraît important de le souligner !

Son regard qui n'avait cessé de fixer Millicent jusqu'à présent dériva finalement sur les deux autres jeunes-filles. L'une était assez banale, tandis que l'autre était...avait l'air foutrement jeune, oui c'est ça. Elles ne pouvaient qu'être des étudiantes de Poudlard. Noct avait déjà croisé un certain nombre d'élèves avant d'arriver ici, suffisamment pour qu'il n'ait pas regretté d'être venu un peu surveiller les rues. Un sourire se dessina progressivement sur ses lèvres. Ses yeux tombèrent sur le paquet de nougats moelleux que tenait toujours Millicent. Noctis n'avait pas encore imaginé un seul instant abandonner. Ils étaient là, à seulement quelques centimètres devant lui...

- Je voudrais bien, seulement vous venez de manquer de respect à un Auror. En tant qu'homme de responsabilités, je me dois de vous rappeler que ce n'est pas très bien. Et que ce n'est surtout pas très prudent. Des étudiantes de Poudlard, n'est-ce pas ? Laissez-moi deviner...Serpentard ? Je suis un vieil bon ami de Rogue, ça tombe plutôt bien.

Etape 1 : Distraire l'ennemi. Avec un peu de chance, l'audace de la meneuse redescendrait d'un cran, assez pour lui laisser le temps de réfléchir à une alternative plus efficace afin d'obtenir ce qu'il convoitait tant.


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Millicent écarquilla des yeux lorsque le « Rat » se mit à parler. Elle eut un mouvement de recul couplé à une mine de dégoût. Très vite cependant, son instinct de bagarreuse revint au galop. Ce rat allait finir en pâtée pour chat ! De ses deux larges bras, elle ramena ses copines derrière elle. Les protéger ? Sans plus. Fallait pas qu’elle soit gênée pour boxer, surtout !
Il allait sans dire que Noctis Fiertalon était un homme de jugeote. Car si par malheur il avait trouvé à redire sur la carrure de Millicent, le pauvre, homme ou non, auror ou non, aurait fini à Ste Mangouste puis à Azkaban, sans passer par la case départ. La Bulstrode avait le bras potelé, certes, mais elle avait surtout le bras long. En particulier ses parents.

- « ça me paraît important de le souligner » répéta-t-elle d’une grosse voix pour imiter celui qui commençait à clairement l’impatienter.

Elle pouffa ensuite de rire, suivie de Pansy. Puis voyant que Môsieur continuait de blablater dans le vide, elle décida d’ouvrir le sachet de nougats et d’en dévorer un sous ses yeux. Mastiquant bien, parce qu’il fallait avouer qu’ils collaient tout de même aux dents, Millicent finit par arquer un sourcil avant de se payer la tête de l’auror, au point qu’elle manqua de s’en étouffer. Pansy tapota son dos et la Serpentard put enfin répliquer.

- Pas très prudent ? Non mais il est sérieux lui ? demanda-t-elle aux filles. Les aurors sont-ils aussi désespérés que ça pour menacer des élèves de Poudlard ? AHAHAHHAHA !

« Un très bon ami de Rogue ». De une, elle en doutait. De deux, elle s’en moquait comme de sa première chemise. Ils étaient les chouchous de Rogue, de lui, ils n’avaient donc rien à craindre, car toujours il prendrait leur parti. L’affaire aurait été tout autre, bien sûr, s’il avait été question du Professeur Wilkes. Sauf que malheureusement pour l’auror, il n’avait pas eu l’immense chance de rencontrer le plus beau de tous les hommes !

- Les Bouffondors se croient toujours supérieurs à tout le monde. Pathétique, ricana-t-elle car elle estimait que Noctis avait clairement la tête de l’emploi.

Elle prit un second nougat et la bouche pleine, poursuivit difficilement:

- Alouuurs on fait quoi, vous m’emch’nez direchtement à Azkaban pour avoir …mmh …pris les… mmh …derniers nougats ou. ..

Elle avala et termina la voix bien plus éclaircie :

- .. vous admettez que, comme l’intégralité de votre profession, vous êtes débile ? A vot’ place, je ferais gaffe : un mangemort tué par un auror et maintenant une élève envoyée en taule pour des sucreries ? Mmh...

Elle laissa Pansy et Daphné piquer dans son paquet, le sourire allègrement mauvais. Pourtant, force était de constater qu’une fois l’identité donnée, elle avait laissé tomber le tutoiement familier.
Sereine, elle l’était ; idiote, absolument pas. Son insolence et son manque de respect flagrant lui auraient pourtant déjà valu des ennuis avec n'importe qui d'autres. Seulement pour les aurors, Millicent n'avait qu'un respect limité ... au vouvoiement.

chez Honeydukes

Les sourcils de Noctis se froncèrent et sa bouche s'entre-ouvrit. Il pensait difficilement pouvoir à faire à pire que cette insolence ; pourtant le moment tant redouté arriva. Avant même d'avoir reposé son regard sur elle, il l'entendit. Le bruit si familier d'un paquet entrain de s'ouvrir.

- J'la bouffe s'tu veux, marmonna Chuck contre sa paume, plus attaché à son propriétaire qu'il ne le laissait paraître.

Noct resserra doucement son emprise autour de la créature en espérant que ça suffirait à la calmer. L'idée lui avait peut-être traversée l'esprit un quart de secondes en la voyant mâcher l'un de SES nougats. Malheureusement, il n'était pas sans savoir qu'il n'existait aucun monde idéal à l'intérieur duquel on lui permettrait de garder Chuck si un tel "incident" arrivait. En l'occurrence, il était hors de question qu'on lui arrache son meilleur-ami à cause d'une gamine pourrie gâtée certainement élevée par ce qu'on osait encore appeler des "nobles" aujourd'hui. Il devait prendre sur lui. Il était assez grand pour ça non ?

Seulement voilà, avant-même qu'il ne puisse répliquer, son interlocutrice partie dans un fou rire littéralement insupportable pour ses si délicates oreilles. Il sentit même Chuck se tendre une énième fois dans ses bras, prêt à profiter de la moindre erreur d’inattention de sa part pour aller lui faire fermer son clapet.

- Espèce de petite...marmonna-t-il entre ses lèvres, assez bas pour être seul à s'entendre.

"Tu la sens la frustration, qui monte et qui monte ?" Un rictus empli de frustration accroché aux lèvres, Noctis se força pourtant à sourire davantage face au surplus de condescendance finalement débarqué chez la gamine. Qu'il était facile d'utiliser les journaux pour accuser les Aurors. Si elle faisait mention de ça pour espérer taper là ou ça fait mal avec lui, elle se fourrait son nougat jusque dans l'estomac, histoire de bien imager la chose. Il ne supportait pas voir les jours, les semaines défilées sans plus obtenir de pistes, certes. Mais on ne pouvait pas l'accuser de ne pas faire son maximum pour la cause que défendait encore le Ministère en ce qui le concernait. A savoir la paix, avant toute autre chose.

- Ce n'était pas une menace mais une simple mise en garde, finit-il par répliquer calmement avant d'afficher à nouveau un léger rictus, après s'être avancé d'un pas vers elles. Ces gens que vous "appelez" les débiles me paient pour veiller à votre protection...et vous me rappelez avec tant d'ardeur la quantité de travail qui m'attends. J'ai moi aussi été en pleine crise d'adolescence, mais j'avais au moins du respect pour les adultes, même pour ceux qui n'étaient pas mes pairs. C'est une notion qui vous échappe, n'est-ce pas ?

Il s'approcha encore d'un pas et son sourire en coin s'accentua.

- Vous autres les enfants de nobles, vous pensez qu'il suffit d'agiter la petite cuillère d'or qu'on vous a mis dans la bouche une dizaine de printemps en arrière pour vous extirper de chaque mauvaise situation.
- Suceuse ! ajouta Chuck, plutôt distinctement cette fois.
- Je crois qu'il m'en a enlevé les mots de la bouche !

Ses épaules s'haussèrent. Insolence 1, Noctis 0. Il ne fallait pas pousser pépé trop loin dans la mandragore, il venait plus ou moins d'entendre des menaces et ce ne serait pas la première fois qu'on lui reprocherait d'avoir eue une altercation en dehors de ses horaires de fonction. Il était d'ores et déjà prêt à accepter l'idée d'être balancé, il obtiendrait au moins un nom en contre-partie. Il n'était pas assez patient pour perdre son temps à le lui demander aujourd'hui.
Il ne s'agissait plus seulement de ses nougats maintenant, il tenait tout particulièrement à avoir l'occasion de se montrer encore plus détestable qu'elle. Incorrigible en la matière. Du coin de l’œil, il vit passer madame Flumes non-loin de lui. Elle avait l'air de prévoir un passage pour du ravitaillement pourtant ça n'arrêta pas Noctis dans sa vilenie.

- Madame Flumes ? appela-t-il alors, le regard encore ancré dans celui de Millicent, d'une voix volontairement fluette tout d'abord. Madame Flumes ! Cette fois, ça ne rigolait plus ! La propriétaire se retourna vers eux, Noctis pointa du doigt les trois jeunes-filles. Je crois que ces trois demoiselles voulaient quitter votre boutique sans payer leurs gourmandises. J'ai bien essayé de leur dire avant ça qu'il fallait payer avant de consommer mais...elles se sont montrées tout à fait odieuses. A faire fuir un client,  je vous le jure.

1/2/3 ---> Les vives protestations des amies de Millicent poussent madame Flumes à croire que les accusations faites par Noctis sont fautes, du moins en partie. Le paquet doit être réglé et l'aimable (trop) propriétaire s'en tient à une mise en garde contre chacune d'elles. Pas d'altercations dans sa boutique, sinon plus de bonbons !
4/5/6 ---> Qui oserait remettre en doute la parole d'un auror ? Malgré les vives protestations du groupe, madame Flumes constate les faits et s'y tient. Elle est un peu débordée la pauvre, alors ça joue (si l'on veux) en l'avantage de Noctis. Le prix de leur insolence ? Une lettre à leur directeur de maison, ainsi qu'à Dumbledore. De quoi s'assurer qu'on rappellerait aux jeunes-filles que le respect d'autrui ne s'omettait pas au gré de leur bon vouloir. made by LUMOS MAXIMA

- Et quoi, faut aussi vous offrir un dictionnaire chez les Aurors, maintenant ? ricana-t-elle devant la fameuse distinction douteuse. Vous savez où vous pouvez vous la mettre votre mise-en-garde ? Vous n’avez du respect qu’envers ceux qui vous arrangent, vous les aurors, crachait-elle avec dédain. Un gentleman nous laisserait ces nougats, sans broncher, pauvres petites Serpentardes que nous sommes.

Millicent ricana de plus belle et reprit un énième nougat. Son pied recula pourtant face à la carrure de l’auror avançant vers elle. Ce gars voulait se battre ? Vraiment ? Ces aurors avaient tous un sacré grain. Ou peut-être qu’il était là à l’emmerder à cause de Fenwick. Ce lâche devait régler ses comptes. Un chouilla paranoïaque – l’amour rend aveugle vous voyez ? – elle réavança d’un pas, prête à en découdre pour de bon.
A la grossièreté lancée par le rat, l’un des poings de Millicent se serra, à s’en faire craquer les phalanges. Les joues de la Serpentard se gonflaient… gonflaient … gonflaient. Elle avala le nougat et posa un regard assassin sur l’auror et sa bestiole, tandis que les filles derrière elles, s’étaient figées. La Bulstrode se retenait de toute son âme de ne pas lui sauter dessus telle une harpie. Elle rêvait de lui mettre son poing dans la figure et de péter les dents au rat trop bavard qui la rendait plus que nerveuse. Mais elle ne pouvait pas le faire, les conséquences ne plairaient pas franchement à ses parents, encore moins à Rogue et au Directeur. En revanche … Son corps, arc-bouté, prêt à foncer sur le grand dadais, se remit alors droit comme un piquet. A nouveau, un rictus mauvais et provocateur s’afficha sur son visage. Elle choisit de réattaquer avec sa menace principale, à un détail près. Frapper là où ça fait mal, il n'y avait rien de meilleur.

- A ce qu’on dit, Skeeter a une nouvelle passion : détruire la carrière des aurors, n’est-ce pas les filles ? Que diront vos supérieurs quand ils apprendront que votre bestiole a terrifié une pauvre et mignonne Serpentard au point de la faire rentrer en pleurs au château, tremblante comme une feuille juste pour un paquet de nougats ?

Ses yeux se plissèrent alors, pour ne laisser que deux fentes venimeuses.

- Trois paroles contre une. Et une belle petite muselière pour le rat d’égout.

Madame Flumes ? Millicent arqua un sourcil surpris et tourna la tête vers la dame, avant de la retourner vers l’auror, cette fois choquée. Quel culot ! Et ça se disait adulte et respectueux ?! Un florilège d’insultes passa alors dans sa tête tandis qu’elle s’improvisa enfant bafouée et honnête jusqu’au cou.

- Cet animal a manqué de me sauter dessus Madame Flumes, s’offusqua-t-elle d’une mine effrayée. Je voulais montrer à mes amies comme ces nougats étaient fabuleux afin qu’elles puissent vous en commander. J’ai toujours payé mes confiseries Madame, les Serpentards savent régler leurs dettes.

Et elle laissa ensuite Pansy et Daphné rajouter leur sel de drama. L’avertissement passa cependant très mal. Millicent détestait être rappelée à l’ordre. Ses dents grincèrent, tandis qu’elle faisait tout pour garder son calme. Une fois à Poudlard, elle aurait grand besoin de se défouler sur un Bouffondor ou deux. Pour le moment, il lui fallait ruser et faire honneur à sa maison. Elle déclara alors dans un sourire crispé.

- Monsieur l’auror a proposé de nous les offrir par gentillesse. Les élèves n’ont que leur argent de poche pour payer, et il a eu pitié de nous. C’est très aimable à lui, vous ne trouvez pas Madame ? demanda-t-elle d’un ton mielleux.

Une fois Madame Flumes rassurée, Millicent échangea un regard complice avec ses camarades.

- Ne traînons pas plus ici, on r’viendra plus tard. Ça pue trop l’animal ici, persiffla-t-elle assez bas pour que seuls les protagonistes l'entendent.

Chacune piocha dans le paquet, n'y laissant qu'un seul et unique nougat. L'élève plaqua alors le sachet contre la poitrine de l’auror.

- En vous remerciant, Monsieur l’auror ! minauda-t-elle d’une voix suffisamment forte, en veillant à ce que le rat ne lui saute pas dessus.

La bande de Serpentards gagna ensuite la sortie, non sans refouler un rire extrêmement menaçant. C’était si facile ! Ce ne fut qu’une fois hors de la boutique, qu’elles se tapèrent dans les mains d’un air complice. Le reste de leurs achats attendrait d’être enfin tranquilles.

- Bièraubeurres ? proposa-t-elle en espérant que l’auror n’irait pas jusqu’à les suivre.

Mais avec la poisse que se tapait Pansy, il y avait fort à parier que tout ce petit monde se recroise... Une perspective qui n'emballait pas franchement la Serpentard. C'était que cette bestiole était sérieusement flippante. Pour peu qu'elle eût la rage... Oui, notre douce adolescente ne voulait absolument pas revoir la créature. Sa fierté ne tiendrait pas longtemps face à elle.
Millicent n'aimait pas les animaux, encore moins les rats. Ils lui rappelaient trop Weasley. Lui aussi avait sa place dans une animalerie avec l'autre Sang-de-bourbe, depuis le temps qu'elle le disait !

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Voilà ce qui arrivait quand il était incapable de se raisonner et surtout, de se la fermer. Ce n'était pas la première fois qu'il faisait face à quelqu'un comme Millicent et pourtant, il tombait encore et toujours dans les mêmes travers. Il ne gagnerait pas face à la gamine, en tout cas pas aujourd'hui. Il avait choisi la mauvaise approche et désormais il était trop tard pour revenir en arrière. Les nougats étaient entrain d'être consommés un à un, sous son regard impuissant. Et de moins en moins transparent en ce qui concernait la frustration qu'il ressentait actuellement.

- Je vous retourne le compliment, il faut croire que nous ne considérons tous que ce que nous voulons bien considérer. Il ne put retenir ensuite un rire jaune de traverser ses lèvres. Ses sourcils s'haussèrent et il ne reprit la parole qu'après avoir prit le temps de calmer son "hilarité". Pour ça, encore y'aurait-il fallut que vous soyez pauvres.
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Si môman Fiertalon était là, pour sûr qu'elle lui aurait assénée une méchante claque derrière la tête. Il s'enfonçait toujours plus bas pour ce qui n'aurait même pas dû être une altercation à la base, certes. A quoi est-ce ça allait ressembler si la gamine racontait cette histoire aux mauvaises personnes et que ça remontait jusqu'au Ministère ? Avec un peu de recul, il aurait mieux fait d'y réfléchir à deux fois. C'était tellement pitoyable qu'il était à peu près certain qu'on lui en tiendrait rigueur, même si rien de tout ça ne serait arrivé si la robuste brunette n'avait pas été aussi condescendante. La vérité pouvait être si facilement déformée, il était bien placé pour le savoir après une dizaine d'années de services. Des années qui continueraient à ne rien valoir aux yeux du Ministère s'il était accusé de s'en être verbalement prit à une élève de Poudlard. Entre autres choses, apparemment.

- J'imagine qu'ils me rappelleront quelle est la classification des chartiers au Ministère et quelles sont les mesures à prendre lorsqu'on veut garder une créature de ce genre avec soit.

Puisqu'il avait remarqué que sa technique d'intimidation fonctionnait au moins à moitié, Noctis se ré-avança d'un pas. Le regard noir, il reprit.

- Et à vous, vous savez ce qu'ils vous diront ? Qu'il n'y avait personne de pauvre et de mignon dans cette histoire. On ne peux pas reprocher à une créature naturellement odieuse de l'avoir été, tout comme on ne peux pas reprocher à un serpent d'avoir craché son venin.

Noctis était confiant, on ne lui enlèverait pas Chuck pour si peu. Malgré sa proximité avec les jeunes-filles ce dernier s'était calmé, comme s'il était conscient d'être au cœur de la discussion et de la ligne de mire de la Serpente.

- Je crois que cette petite se fait des idées !
- Carrément ! J'rien fais moi !

Entre ses protestations, celles de Chuck et celles des gamines, madame Flumes parut très rapidement ne plus savoir où donner de la tête. Puisque le chartier n'avait pas bougé des bras de son maître elle ne fit aucune réflexion à ce sujet, du moins pas devant les élèves. La bouche de Noctis s'entre-ouvrit une nouvelle fois devant laedernier coup bas de Bullstrode. Pour ne pas embarrasser davantage madame Flumes et surtout ne pas se compromettre plus qu'il ne l'avait déjà fait il décida de prendre sur lui, enfin. Lentement, les yeux plus que jamais noirs, il sortit sa bourse pour régler le paquet à la commerçante. Le paquet quasiment terminé fut ensuite plaqué contre sa poitrine, à côté d'un Chuck qui avait bien failli montrer les crocs. Est-ce que sa fierté venait d'en prendre un coup ? Nooooon...c'est sans doute pour ça qu'il décida de ne rien répondre d'ailleurs. Planté sur place avec un dernier nougat, qui ne lui faisait même plus envie pour le coup.

- Vous étiez venus pour des nougats ? Vous auriez dû me le dire, nous en avons encore pleins dans la réserve. Nous n'avons simplement pas encore eu le temps de les remettre en rayon.
- Vous m'en direz tant...grinça-t-il des dents, après quoi il jeta un dernier regard aux filles entrain de quitter la boutique. Ca ira pour aujourd'hui. Merci madame Flumes.

Et c'est ainsi que l'auror, vexé et bredouille, quitta la boutique pour s'en aller dans la direction opposée de celle des Serpentes.made by LUMOS MAXIMA