Harry Potter RPG
 

 

 [Benjy Fenwick] Everybody lies.

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Eleanor Branstone
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MessageSujet: [Benjy Fenwick] Everybody lies.   [Benjy Fenwick] Everybody lies. Icon_minitimeMer 9 Jan - 10:33

Everybody lies.

Lendemain du nouvel an. Eléanor était déjà au travail. L'élève avait pris beaucoup de retard la semaine dernière, à force de céder aux invitations de Kevin. Pourtant acharnée du travail, elle n'arrivait jamais à lui dire "non". Probablement parce qu'elle-même ressentait l'envie de passer davantage de temps encore avec lui. Jamais elle n'avait autant dessiné. Chaque soir, sous le seul éclairage de la cheminée, elle immortalisait leur journée afin de ne rien oublier, comme une crainte silencieuse de tout perdre demain. C'était frénétique, à demi-conscient, et néanmoins, cela ne dupait personne. Une part d'elle culpabilisait. Eléanor avait le sentiment de fuir, de renoncer à ses desseins et de ne plus voir la réalité distinctement. Ce qui pouvait sembler stupide pour une adolescente tout juste majeure. Mais la Poufsouffle portait le poids du monde sur ses épaules, comme si c'était sa croix, comme si elle avait quelque chose à prouver. En réalité, elle avait plus de choses à prouver à elle-même qu'à n'importe qui d'autre, et cela amplifiait ses ambitions. Tout bonnement risible. Surtout lorsqu'on savait qu'elle n'avait toujours pas eu le courage d'affronter son professeur de métamorphose. De quoi avait-elle peur ? De la vérité, de la déception. Elle n'aimait pas la victime qu'elle avait sous les yeux, dénuée de combativité, sans défense aucune. Pourquoi ? Pourquoi ne se défendait-il pas ? Pourquoi ne mettait-il pas un terme à toute cette histoire quand lui seul en avait le pouvoir ?

Une tâche d'encre considérable noyait désormais son parchemin. Elle avait suspendu son geste sans s'en rendre compte, plongée dans ses pensées et ses préjugés. Eléanor n'était pas prétentieuse, elle ne se croyait pas meilleure en tout point ni même incarner la vérité. Seulement, elle n'aimait pas qu'on lui mente, encore moins qu'on se joue d'elle. L'honnêteté lui était chère. Cependant, ce n'était pas ce qui primait chez elle. Ce qui, à ce jour, déterminait l'impétueuse blonde, c'était la volonté de faire partie de cette guerre, de batailler au côté du bien. Or le meurtre ne se légitimait pas à ses yeux et faisait encore moins partie de sa définition du bien. On ne rendait pas justice par la mort, au risque de devenir inhumain soi-même. Benjy Fenwick était-il devenu inhumain ? C'était là tout ce qu'elle craignait et tout ce qui l'empêchait d'en avoir le coeur net. Que n'aurait-elle pas donné pour en discuter avec Sanguini. Qui mieux que lui aurait pu l'éclairer sur la question ? Pourquoi pas même la rassurer ? Où était-il ? Pourquoi était-il parti ? Pouvait-elle seulement lui écrire ?

Finalement, Eléanor fit disparaître le parchemin endommagé et rangea ses affaires. Elle ne pouvait pas continuer ainsi, à blâmer un homme dont elle ne savait pas grand chose d'une part, et qui ne lui avait pas donné sa version des faits, d'autre part. N'en demeurait pas moins qu'elle en avait gros sur le coeur. Cet homme avait cherché à la comprendre, à l'aider, elle le lui devait bien.
Les couloirs étaient déserts. Peut-être parce qu'il était encore tôt. Elle s'était levée aux aurores pour être efficace dans son travail. La Poufsouffle n'avait aucune idée de l'heure qu'il était mais elle s'en moquait. Si elle n'essayait pas maintenant, elle ne reviendrait plus faire face à ce bureau. Sa main se leva une fois, puis retomba. Sa poitrine se souleva, s'abaissa et se souleva de nouveau. Son poing se serra et enfin, elle frappa trois coups distincts.

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MessageSujet: Re: [Benjy Fenwick] Everybody lies.   [Benjy Fenwick] Everybody lies. Icon_minitimeMer 9 Jan - 20:38

La forêt s'élevait tout autour de lui, elle avait revêtu sans grand manteau vert et des fleurs jaillissaient ça et là. Le vent s'amusait dans les feuilles des arbres, faisait virevolter les graines d'un pissenlit avant de s'éteindre contre le tronc d'un arbre. Une silhouette, fine et élégante, courait derrière un lapin blanc tandis que le rire d'un enfant ensorcelait l'air. Plus loin, un couple tourbillonnait, dansant sur une musique que seuls pouvaient entendre. Un sourire illuminait leur visage, ce même sourire que l'on pouvait retrouver sur les visages d'un autre couple. Une fleurs de lys s'envola alors et passa devant le visage de Benjy pour venir se poser doucement au creux de sa main sous son regard émerveillé. Mais à l'instant même où la douceur des pétales effleura sa main ils fanèrent. Soudainement, tout s'obscurcit. C'était comme si quelqu'un avait placé une flamme de bougie trop proche de la photographie. Les ténèbres l'engloutirent alors, foudroyant ceux qui avaient été ses amis les uns après les autres. Il revit alors défiler devant ses yeux le corps inerte de Quinn. Il aurait voulu hurler, les prévenir mais aucun son ne parvenait à franchir ses lèvres. Les cris de douleurs de Franc et Alice Londubat résonnèrent alors dans la pièce alors qu'il voyait Lily disparaître elle aussi dans un éclair vert. Il ne restait que le lapin blanc, seul, les oreilles basses, le regard vide.

*Benjy se réveilla en sursaut dans son lit. Encore un horrible cauchemar. Sauf que ceux-là ne montrait pas sa plus grande peur, tout c'était déjà produit. Il ne se rendit pas tout de suite compte que ses joues étaient baignées de larmes. Poussant un cri silencieux, il agrippa ses mains dans ses cheveux et plongea la tête entre ses genoux. Les cauchemars qu'il était à peine parvenu à calmer avait repris après le "cadeau" qu'il avait reçu le soir de Noël. Comment quelqu'un pouvait être suffisamment cruel pour faire une telle chose ? Il ne comprenait pas. Il n'avait jamais compris à vrai dire d'où venait la cruauté des hommes.

La nuit plongeait la pièce dans un noir d'encre, seuls quelques rayons de lunes filtraient à travers les nuages. Allumant les lumières, Benjy décida finalement de se lever malgré l'heure, de toute façon il ne parviendrait pas à se rendormir. Il se fit couler un bain, espérant ainsi se détendre un peu et faire disparaitre les images entêtantes de son cauchemar. Il y parvint partiellement. Prenant place à son bureau, il entreprit de préparer ses cours pour après les vacances. Des résolutions pour la nouvelle année me direz-vous ? Non pas vraiment. Simplement, l'image du lapin blanc les oreilles basses et le regard vide le hantait. Il n'avait aucunement l'envie de lui ressembler, lui qui avait toujours cru en la vie, il était plus que temps qu'il se batte pour elle. Il restait des êtres vivants sur cette terre qu'il appréciait et chérissait, il lui restait sa promesse.

Alors qu'il finissait d'écrire ses idées pour le prochain cours des deuxièmes années, il entendit trois coups portés à la porte. Marquant un instant d'hésitation il ne se leva pas immédiatement. Devait-il vraiment aller ouvrir ? Il n'avait pas vraiment envie de se confronter à de nouveaux ennuis et encore moins se retrouver face à Maugrey. Qui d'autre à part lui pouvait toquer à son bureau à une heure aussi matinale ? D'un autre côté si s'était vraiment lui il l'aurait déjà entendu lui crier de lui ouvrir la porte, son oeil magique l'aurait averti que Benjy se trouvait dans la pièce. Se décidant enfin, Benjy se leva et alla ouvrir la porte pour découvrir ... Miss Brandstone. D'abord inquiet de la voir devant sa porte si tôt il fut ensuite rassuré par son air déterminé. De toute évidence elle attendait des justifications, elle voulait sa version. En somme elle lui laissait une chance de s'expliquer. Une lueur d'espoir traversa alors le regard de Benjy alors qu'un mince sourire éclairait son visage.*

- Bonjour Miss Branstone. Je ... Merci d'être venue. *il le pensait sincèrement, la reconnaissance brillait dans ses yeux* Entrez je vous prie.

*Ajouta-t-il alors que déjà il s'effaçait pour la laisser entrer. Refermant la porte derrière la jeune fille, il lança un assurdiato par précaution avant de se retourner lentement vers elle croisant son regard. Devait-il parler en premier, ou attendre qu'elle lui pose une question ? Il avait longtemps pensé à cette entrevue, réfléchissant à ce qu'il pourrait lui dire. Il n'avait pas envie de lui mentir mais d'un autre côté il ne pouvait pas se permettre non plus de lui dévoiler toute la vérité. Il lui faisait confiance, là n'était pas la question mais il n'avait pas envie de la voir mêlée elle aussi à cette affaire, elle avait déjà assez de souci à porter sur ses épaules et n'avait pas besoin qu'un adulte se décharge sur elle. Se décidant à briser le silence avant qu'elle ne le fasse, Benjy commença.*

- Je ... il y a tellement de chose à raconter sur cette affaire que je ne sais par où commencer... Mais peut-être y a-t-il une question qui vous tourmente plus que les autres, auquel cas j'y répondrai avant de commencer mon récit, qu'en pensez-vous ?

*Il avait l'impression de marcher sur des oeufs. Il avait tellement peur de voir la déception dans son regard. Il ne voulait pas la perdre elle aussi. Il l'appréciait et s'était pris d'affection pour les discussions qu'ils avaient eus. Il n'avait pas envie de la décevoir, de faire une erreur qui lui ferait tourner les talons et claquer la porte.*
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MessageSujet: Re: [Benjy Fenwick] Everybody lies.   [Benjy Fenwick] Everybody lies. Icon_minitimeMer 9 Jan - 22:00

Everybody lies.

La porte s’ouvrit alors qu’une petite voix lui conseillait de partir. Eléanor avait le regard plus neutre qu’à l’habituée. Ce fut tout juste si elle répondit à son sourire. La Poufsouffle était plus que nerveuse, elle était mal à l’aise, comme si sa présence en ces lieux n’était pas légitime.

- Bonjour Professeur, murmura-t-elle à peine avant de franchir le seuil du bureau.

Debout, la jeune Branstone demanda à s’asseoir afin d’être moins tendue. Elle se sentait stupide. Mais maintenant qu’elle était là, elle comptait bien parvenir à ses fins. Son professeur ne trompait personne, ce qui continua de la décevoir. Une part d’elle avait espéré trouver un homme confiant, assuré, à l’image du Professeur Dumbledore. Au lieu de cela, elle percevait le malaise de l’auror. Le son du coupable, de celui qui avait quelque chose à se reprocher. S’était-elle donc trompée à ce point sur son compte ? Serrant les poings sur ses genoux, elle choisit d’énoncer les raisons de sa présence d’une voix aussi neutre que possible.

- Pourquoi ai-je la désagréable impression que vous m’avez menti, Professeur ? Je veux dire, vous m’avez reproché certaines choses la dernière fois que nous nous sommes vus, ma franchise surtout. Vous avez ajouté avant mon départ de me méfier du Professeur Wilkes. Je ne comprends pas.

Ses doigts jouaient avec les plis de sa jupe. L’élève essayait tant bien que mal de tourner sept fois la langue dans sa bouche pour ne pas franchir les limites. Pour une fois, elle souhaitait rester à sa place, tout simplement parce qu’elle se méfiait. Seulement c’était plus facile à dire qu’à faire. Cette affaire l’avait bien trop travaillé…

- Je sais que vous ne me devez rien Professeur, vous n’avez aucun compte à me rendre. Mais je crois que lorsque quelqu’un vous donne des conseils, on attend de lui qu’il soit parfaitement honnête. Je ne m’attends pas à ce que vous vous confiez à moi, Monsieur, encore moins que vous vous justifiiez. Et ma présence est probablement déplacée, surtout vu ce qu’on vous fait subir quotidiennement. Seulement, je vous ai confié des choses, je vous ai fait confiance et là, je ne sais pas quoi croire.

Elle serra les pans de sa jupe avec force pour que ses dernières pensées franchissent ses lèvres pincées. « Tu ne peux pas faire ça, Eléanor, tu n’es qu’une élève, rien qu’une élève », se morigénait-elle.

- Tout mensonge commence dans la vérité,
avoua-t-elle d’une voix blanche, le regard baissé. Même Rita Skeeter ne peut échapper à cette règle. Alors répondez-moi, s’il vous plaît, êtes-vous un meurtrier, Professeur ?

Ses épaules se tendirent.

- Pardon, pardon, ma question est maladroite, je ... je vais la reformuler : êtes-vous de ceux qui pensent que la mort peut être une forme de justice, un mal nécessaire ? C’est là ma seule et unique question, Professeur.

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MessageSujet: Re: [Benjy Fenwick] Everybody lies.   [Benjy Fenwick] Everybody lies. Icon_minitimeMer 16 Jan - 19:08

- Oui bien sûr je vous en prie, asseyez-vous.

*Il désigna vaguement d'un geste de la main le fauteuil qui se trouvait non loin. Lui se tenait debout, adossé à la porte et les bras croisés sur son torse.*

- Je ne vous ai pas reproché votre franchise, jamais je ne le ferais. Je vous ai simplement conseillé de dissimuler vos émotions aux regards malveillant de certains. J'ai été bien incapable de le faire ces derniers temps et voyez où cela me mène. J'ai fait des erreurs et j'essayais juste de vous conseiller pour que vous ne reproduisiez pas les mêmes. Quant au Professeur Wilkes … Je n'entretiens aucune relation avec lui. Les circonstances ont fait qu'il était judicieux de laisser cette rumeur se poursuivre en l'entretenant un peu. C'est ce que j'ai tenté de vous dire lors du repas de Noël.

*Il délaissa alors la porte pour venir s'asseoir sur le fauteuil face à toi.*


- J'ai conscience que vous m'avez accordé votre confiance. Et ça a de l'importance, autant pour vous que pour moi. Et je suis  sincèrement désolé que les évènements de ces dernières semaines vous aient autant affectés. Je comprends tout à fait votre méfiance et je pense qu'au contraire je vous dois des explications justement.

*Il eut un temps d'arrêt face à ta question si directe. Il accusa le coup sans rien dire mais il ne put empêcher la petite voix dans sa tête souffler un "elle aussi".*


- Non, contrairement aux dires de Rita Skeeter je ne suis pas un meurtrier. Et encore moins de ceux qui pensent que la mort est une forme de justice. Il n'y a rien de plus précieux que la vie Miss Branstone et je ne crois pas qu'une personne ayant mal agit puisse être entièrement mauvaise. Je crois qu'il y a du bon en chacun de nous, une part d'innocence qui chez certaines personnes a été refoulée. Mais elle ne disparaît jamais. Voilà ma pensée. Elle est discutable et a déjà fait l'objet de reproches mais j'ai aussi eu l'occasion de la vérifier. Personne ne mérite la mort, et personne ne peut s'octroyer le pouvoir de vie ou de mort.
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MessageSujet: Re: [Benjy Fenwick] Everybody lies.   [Benjy Fenwick] Everybody lies. Icon_minitimeJeu 17 Jan - 13:37

Everybody lies.

Eléanor avait peur d’entendre la réponse, peur de faire face à une émotion qu’elle ne contrôlait pas. Cela durait depuis quelques jours maintenant. Un capharnaüm d’idées, de peur, de colère et de passion se déchaînait en elle. Raison pour laquelle elle avait demandé de l’aide au vampire, la veille. Elle n’avait pas encore eu de retour, mais la Poufsouffle ne s’en était pas formalisée pour le moment. Son hibou mettrait du temps à trouver son destinataire, elle le savait. Déverser ses états d’âme lui avait fait grand bien, mais face à l’auror, elle semblait sur le point d’imploser.
La première explication la laissa béate. Elle en retint deux principales idées. La première était que son professeur sous-entendait qu’Orcus Wilkes faisait partie des personnes malveillantes, car c’était contre lui en particulier qu’il l’avait mise en garde. Ce qu’il réitérait par la même occasion. La deuxième, c’est que l’auror face à elle, avait préféré nourrir un mensonge. Une part d’elle, la plus naïve probablement, pensa à Millicent et aux conséquences que cela avait entraîné. Un dommage collatéral rien de plus, après tout, une idylle entre professeur et élève était interdit n’est-ce pas ? Mais au-delà de ce détail, Eléanor ne comprenait pas la raison pour laquelle ils avaient menti, joué de cette rumeur. Que cachaient-ils donc ? L’élève trouvait l’idée particulièrement idiote du haut de son jeune âge, ce qui s’expliquait par un manque d’expérience et sa vision un peu étriquée de ce que devaient être la justice et la vérité. Afin de ne pas répliquer et de manquer de respect à son professeur, la Poufsouffle se mordit vivement la langue, littéralement.

Obstinée et susceptible, l’adolescente pensait fermement que, non, il ne pouvait comprendre ni sa méfiance, ni ce qu’il y avait dans sa tête. Peut-être que, finalement, elle n’avait pas envie d’entendre ses explications. Elle ne voyait pas le but de toute cette mascarade, de cette affaire qui ne semblait avoir aucun point final. C’était comme si quelque chose se jouait sans qu’elle n’en eut la moindre conscience. Eléanor n’osait pas regarder son professeur. Lever les yeux vers lui était incroyablement pesant, si gentil et patient pouvait-il être. Elle-même n’aurait pas apprécié si les rôles eurent été inversés, d’être ainsi interrogé et remis en question. Sauf que ce n’était pas réellement Benjy Fenwick qu’elle remettait en question. Maintenant qu’elle se trouvait à entendre la « vérité », Eléanor comprenait vers qui se dirigeait sa colère : vers ceux qui clamaient haut et fort se battre pour la lumière et qui, de ce que racontait la presse, ne cessait de perdre du terrain. Cette mort, même d’une mangemort, l’avait choquée, comme si une étape venait d’être franchie. La guerre était entamée. Que les hommes/ femmes qui les défendaient ne soient pas blancs comme neige la touchait profondément. Cette idée que la lumière ne soit qu’une utopie mensongère la heurtait dans ses convictions quelques peu manichéennes. Que Benjy Fenwick eut été ou non un meurtrier, aucun auror n’avait agi pour empêcher cet acte criminel. Qu’on ne s’y trompe cependant pas, Eléanor Branstone n’était pas suffisamment naïve pour croire les « bienfaiteurs » parfaits ou sains, elle les espérait simplement meilleurs, honnêtes et dignes de représenter la justice. En cet instant, elle avait la sensation d’abandonner les convictions de son enfance. La justice elle-même avait ses défauts, et il lui fallait les accepter.
Finalement, elle releva un regard vide vers l’auror, un regard désabusé. Elle savait qu’il ne lui mentait pas, mais quelque chose bloquait encore.

- Alors pour quelle raison avez-vous laissé les choses se faire, Professeur ? demanda-t-elle d’une voix blanche. Vous, les aurors, représentez un symbole, un espoir pour tous ceux qui pensent que les ténèbres finiront par l’emporter. J’imagine qu’une part de la population est soulagée de savoir que les aurors sont prêts à tout pour vaincre Vous-Savez-Qui et les mangemorts. Mais qu’en est-il des autres ? Après tout, ce qu’on reproche en priorité aux mangemorts, ce sont leurs crimes, non ? Le monde semble dépassé, et, je trouve ça effrayant. Je ne veux pas savoir pourquoi vous avez fait ça, ni quel rôle a joué Monsieur Wilkes dans toute cette affaire, Monsieur. Je ne sais plus que croire ni même qui croire. Bien sûr que Rita Skeeter est une femme à scandales, mais les questions qu’elle a soulevées ne sont pas si fausses que cela, je me trompe, Professeur ? Que va-t-il se passer maintenant ?

Cette histoire aurait-elle des répercussions plus graves ou s’en tiendrait-elle au seul fait divers ? Eléanor avait un mauvais pressentiment, comme si le feu ne pouvait désormais plus être éteint aussi facilement. Le sang a trop souvent une portée sous-estimée…

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MessageSujet: Re: [Benjy Fenwick] Everybody lies.   [Benjy Fenwick] Everybody lies. Icon_minitimeMar 29 Jan - 14:21

- Alors tournez votre regard vers l'intérieur. L'âme et l'esprit, le coeur et la raison. Appelez cela comme vous le voudrez. Bien des personnes les construisent en opposition alors qu'en vérité ils se répondent et se complètent dès lors qu'on prend la peine de tendre l'oreille. Lorsque votre cerveau se pose trop de question et semble embrouillé, écoutez votre coeur, il vous dira quoi faire. Les gens changent, certes. On peut parfois ne pas comprendre leur geste ou leurs motivations, surtout dans un contexte comme celui-ci. Vous avez fait confiance à l'homme que j'étais il y a quelques mois et vous aviez pris alors votre décision seule et sans l'influence de personne. Vous m'avez demandé si j'étais un meurtrier et je vous ai répondu. Considérez les écrits de Rita Skeeter pour ce qu'ils sont et concentrez-vous sur votre propre opinion, vous saurez alors qui croire.
On peut aspirer à atteindre la vérité mais en temps de guerre on ne peut pas s'exiger à soi-même une vérité absolue. Nous avons tous des secrets Miss Branstone, que l'on garde précieusement non pas par manque de confiance envers la personne qui nous fait face, mais c'est au contraire afin de la protéger. Croyez-moi, il me serait plus facile de raconter haut et fort ce qu'il s'est passé ce soir là que de devoir faire face aux mensonges tels que ma relation avec M. Wilkes. Oui, ces mensonges ont fait du mal et en feront encore, mais malheureusement je crains fort que la vérité aurait fait davantage de dégâts encore.

*Que va-t-il se passer maintenant ? voilà une question qu'il avait refusé de se poser ces dernières semaines. Nul doute que la mort de Quinn ne restera pas impunie, les mangemorts voudront sans doute se venger. Orcus Wilkes aurait-il autant à craindre que lui ? Après tout, même s'il est lié à l'affaire, le meurtre ne repose pas sur ses épaules, et avec Echtra Wilkes comme mère... Echtra Wilkes. Avec toute cette histoire il en avait presque oublié l'enquête qu'il avait faite sur elle. Maintenant que son visage a circulé dans tous les journaux elle va savoir qu'il s'est joué d'elle et elle risque de ne pas du tout apprécier ça. Secouant la tête il chassa le visage de la mangemorte de son esprit et revint sur une phrase d'Eléanor qui l'avait marqué :"Vous, les aurors, représentez un symbole, un espoir pour tous ceux qui pensent que les ténèbres finiront par l’emporter". Il avait l'impression de se retrouver face à Orcus Wilkes, non pas qu'il tenait le même discours et partageait une opinion similaire sur les aurors mais tous deux vous sembliez le réduire à sa fonction.*

- Ce que je vais vous dire vous semblera surement égoïste Miss Branstone mais j'ai un ressenti à vous faire partager. Je peux comprendre que les aurors soient symbole d'espoir en cette période sombre mais vous semblez oublier qu'avant d'être un auror je suis un être humain comme les autres. La fonction d'auror ne me dote pas de capacités supérieurs ou que sais-je encore. J'ai vu une femme mourir sous mes yeux sans rien pouvoir faire pour empêcher cela alors oui, en tant qu'auror j'ai des responsabilités que j'ai accepté d'endosser. Mais lorsque vous avez l'impression d'être détruit de l'intérieur et qu'une personne comme Rita Skeeter rédige un tel article sur vous, remettant en question la totalité de ce que vous êtes au point de faire douter votre entourage tandis que d'autres collègues ou élèves en profite pour décharger sur vous leur haine. Voilà ce que j'ai vécu ces dernières semaines, certains sont même allés jusqu'à s'assurer que je ne portais pas sa marque.

*Il poussa un profond soupir, et se leva soudainement pour marcher jusqu'à la fenêtre. S'appuyant contre le mur, il regardait dehors alors que les premiers rayons du soleil perçaient l'épaisse couche de nuages.*

- Oui, je me suis montré faible. D'autres auraient surement su y faire face bien mieux que moi. J'aurai pu me battre plutôt que de m'écrouler ainsi mais je n'ai pas trouvé la force de le faire. Et j'en suis désolé. Quant à ce qu'il va se passer maintenant ? Eh bien je vais faire en sorte de réparer les tords que j'ai causé et je payerai ma dette comme je l'ai toujours fait.
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MessageSujet: Re: [Benjy Fenwick] Everybody lies.   [Benjy Fenwick] Everybody lies. Icon_minitimeMar 29 Jan - 17:00

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Elle avait envie d’objecter. Ses doigts jouaient nerveusement avec le bracelet que lui avait offert Kevin pour son anniversaire. Eléanor peinait difficilement à faire le tri dans sa tête. La colère continuait d’aller et venir en elle, surtout quand son professeur lui demandait de faire appel à son cœur. Il se contredisait. De discussion en discussion, il se contredisait toujours. Elle inspira profondément à plusieurs reprises et refusa d’émettre la moindre objection pour l’instant. La Poufsouffle souhaitait entendre l’intégralité des explications pour pouvoir exprimer le fond de sa pensée, quand bien-même celles-ci ne cessaient de la heurter dans ses convictions les plus profondes. Notre douce et tempêtueuse élève n’en pouvait plus de tenir sa langue et trépignait désormais d’impatience. C’était à son tour d’être la moralisatrice, à ses risques et périls. Eléanor était prête à écoper de toutes les retenues du monde pour pouvoir répliquer librement. Son regard se leva finalement vers son professeur de métamorphose et elle se lança, corps et âme.

- Attendez-vous de moi que je vous plaigne, Professeur ?
demanda-t-elle presque dans un chuchotement. Parce que je ne le ferai pas. Vous avez fait des choix, vous avez choisi d’endosser un crime que vous n’avez pas commis, pour je ne sais quelle raison, mais c’était votre choix. Vous ne pouvez pas vous cacher en prétextant que vous n’êtes qu’un humain. Oui vous l’êtes, oui vous avez vos défauts et vos qualités. Mais vous avez choisi d’être auror, de travailler au nom de la justice, de la vérité, d’être suffisamment solide pour protéger ce monde des ténèbres. Vous avez choisi les risques et les conséquences que ce métier incombe. Veuillez m’excuser Professeur, renchérit-elle d’une voix aussi sincère qu’engagée, pour ce que je m’apprête à dire, mais vous mentez.

Elle-même fut outrée par son toupet. Mais ce n’était sûrement pas ce qui allait l’arrêter. Elle s’en mordrait les doigts après.

- Pensez-vous réellement qu’un auror ne soit qu’un homme ? Accepteriez qu’un de vos collègues tue pour la seule raison qu’il est humain et donc a des torts ? Vous ne pouvez pas vous cacher derrière l’humanité pour justifier vos décisions. Ce n’est pas juste. Imaginez que tous les criminels s’excusent en prétextant n’être que des humains. Vous êtes sensible, bon, et je suis sûre que vous donner le meilleur de vous-même dans tout ce que vous entreprenez, mais vous êtes malhonnête, Monsieur. Vous avez un métier dont vous pouvez être fier, pourquoi cherchez-vous à le renier aujourd’hui ?

Car elle ne comprenait pas tout à fait comment l’auror pouvait se dire détruit. On était détruit lorsque sa famille, ses croyances ou l’être cher disparaissaient, pas quand une femme accusée de nombreux crimes mourait. C’était malheureux, injuste et impardonnable à bien des égards, mais pas au point de détruire un homme, si ?
Continuant de triturer le trèfle porte-bonheur de Kevin, Eléanor admettait volontiers son manque d’objectivité concernant les aurors. Elle venait clairement de faire leur éloge, simplement parce qu’elle voulait croire en cette institution. Les aurors ne pouvaient pas faiblir, c’était égoïste, certes, mais ils ne le pouvaient pas. Pas tant que des millions de vie seraient en jeu.

- Quant au reste, Monsieur, je n’ai jamais cru l’accusation de meurtre de Rita Skeeter. Cela ne veut pas dire que je ne réfléchis pas à ce qu’elle prétend. J’ai écouté mon cœur là où vous m’avez dit de faire attention. Je préfère la franchise au mensonge, Professeur. Je n’ai pas besoin que l’on me protège. J’ai de l’estime pour vous, n’en doutez pas, et je sais que comme tout adulte ici, vous avez quelque chose à m’apprendre. Je vous le répète, vous êtes quelqu’un de bien, mais je n’apprécie pas votre prétention à mon égard. Je suis une adolescente, une élève, certes, et je n’ai peut-être pas eu d’adulte suffisamment longtemps à mes côtés pour apprendre ce que je dois savoir, mais s’il vous plaît, ne me considérez pas comme une enfant en détresse ayant besoin d’une quelconque protection paternelle. Je suis prête à tomber autant de fois que je suis prête à me relever, et vous, Monsieur, êtes-vous prêt à vous retrouver ?


A son tour, Eléanor se leva pour donner du corps à ses paroles et surtout, pour que son professeur cesse de fuir à chaque fois qu’il était confronté à la responsabilité de ses actes et au désaccord. En vérité, elle n’était pas très à l’aise dans ce rôle. Ce terrain était bien trop glissant pour elle, encore plus maintenant qu’un doute était né. Chacune de ses paroles n’en était pourtant pas moins sincère. Seulement sa confiance n’était désormais plus entière, à son grand regret.

- Je vous soutiendrai, Professeur,
affirma-t-elle d’une voix ferme ma douce, si vous voulez bien cesser de vous cacher. Je pense que d’autres pourraient bien apaiser votre culpabilité si vous leur laissiez une chance. Vous n’êtes seul que si vous désirez l’être, pour ma part, j’y ai renoncé.

Quelques rougeurs vinrent s’étendre sur ses joues. Mal à l’aise, un petit sourire sur les lèvres, elle se râcla la gorge et poursuivit.

- Je vous présente mes excuses pour l’insolence dont j’ai fait preuve aujourd’hui, sincèrement. Et vous auriez tous les droits de me punir pour cet affront, mais il n’aurait pas été correct de ma part de vous mentir. Je pense que vous méritez l’honnêteté pour vous rappeler ce que vous valez. Vous êtes un homme doublé d’un auror, cela fait de vous quelqu’un de fort. Il suffit de voir comment vous vous comportez avec les Serpentards. Cela demande de la … persévérance, je crois. Ayez confiance en vous Monsieur, vous cacher derrière des prétentions et des conseils que vous n’appliquez même pas, ne vous sauvera pas, vous le savez.

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MessageSujet: Re: [Benjy Fenwick] Everybody lies.   [Benjy Fenwick] Everybody lies. Icon_minitimeMar 19 Fév - 20:21

*Menteur et malhonnête. voilà les mots qui l'avaient percutés et qui le percutaient encore. Etait-ce ainsi que tu le voyais vraiment ? Où cherchais-tu simplement à le faire réagir ? Si tel était le cas, elle s'y prenait mal. Malgré lui Benjy sentait la colère grondait en lui. Il voulait la réfrénait, l'empêcher d'éclater, mais de minutes en minutes cela devenait de plus en plus compliqué. Tu ne semblais entendre que ce que tu voulais, comme si ta vision des choses déformait le prisme de la réalité. Prenant une inspiration il donna une impulsion à son épaule pour se défaire du mur et se tourner vers toi.*

- Une enfant en détresse ? pensez-vous sincèrement que si je vous considérais comme une adolescente en manque de protection paternelle je serai en train d'avoir cette conversation avec vous ? Je vous parle et vous ai toujours traité comme une adulte. (une peine transperçait malgré lui sa voix et son regard, la colère disparue et il secoua la tête négativement avant de continuer plus bas) Avoir envie de protéger ceux qui nous sont chers ne signifie pas considérer qu'ils sont trop faibles pour se protéger eux-mêmes. Si vous étiez face à un danger, ne chercheriez-vous pas à protéger M. Entwishle ?

*Il balaya la question de la main, il n'était pas nécessaire que tu répondes à la question. ça n'avait plus d'importance à présent. Menteur et malhonnête. Tes reproches tournaient en boucle dans son esprit comme une mauvaise musique entêtante. En te voyant te lever il releva son regard vers toi. Je vous soutiendrai. Cela sonnait comme une promesse. Elle le considère comme un menteur malhonnête mais lui propose son soutien. De toute évidence, quelque chose lui échappait et cet échange le travaillerait encore plusieurs jours.
Haussant les épaules, il se dirigea vers la porte.*

- Ce serait mal me connaître que de penser que je punie ceux qui pensent par eux-même et n'ont pas peur d'énoncer leur opinion. Et je ne crois pas que j'aurai accepté de vous entendre si vous vous étiez montrée aussi hypocrite que certains. Il se fait tard, vous devriez rejoindre la Grande Salle afin de prendre votre petit déjeuner.

*Sur cette parole, il ouvrit la porte et s'effaça pour te laisser sortir.*

- Merci d'être venue.

*Murmura-i-il alors que tu franchissais la porte.*
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