Les obligations scolaires, quelle galère | ft libre

Les obligations scolaires, quelle galère.

Libre

S’il y avait bien une matière à Poudlard dans laquelle Terry n’arrivait pas à obtenir de bons résultats, c’était bien en divination. Bien qu’optionnel, il avait tout de même décidé de suivre ces cours, principalement pour faire plaisir à sa meilleure amie, qui avait réussi à l’attendrir avec une moue horriblement irrésistible.

Non pas qu’il ne s’en donnait pas les moyens, seulement il avait bien du mal à comprendre le fondement même de cette matière. Lire dans des marcs de café, entre les lignes de la main, les prédictions stellaires et tutti quanti, n'étaient à ses yeux que des fabulations de sorciers un peu trop excentrique dont la finalité n’était pas nécessaire. D'après lui, tout l’intérêt d’une vie humaine c’était justement de ne pas savoir de quoi demain sera fait. Si on venait à l’apprendre, ça engendrerait beaucoup plus de monotonie qu’autre chose.

Et pourtant, malgré tout ce qu’il pouvait en penser, le voilà à la bibliothèque, une multitude de livres traitant le sujet de la Chiromancie, pour tenter de traiter le devoir que son professeur lui avait demandé. Une bonne heure était passé et son parchemin était toujours aussi vide et nacré.

— Bon sang c’est pas vrai ! souffla t’il peut être un peu trop bruyamment en se laissant lourdement tomber sur le dossier de sa chaise.

Et dire qu’à cette heure-ci, il devrait être sur le terrain de Quidditch à tester la nouvelle graisse qu’il a récemment acheté sur le chemin de traverse. Merlin tout puissant, Emma voulait sa mort c’était certain.

Dans un énième râle peu enthousiaste, Terry se redressa de son siège et s’avança jusqu’au bureau de Madame Pince la bibliothécaire aux joues creuses, qui partage avec le concierge une certaine haine envers les étudiants. Quelle ironie, quand on savait qu’elle était amenée à en rencontrer une ribambelle toute la journée.

Sans vraiment être étonné, Madame Pince, ne semblait lui porter aucune attention. Pour faire remarquer sa présence, ce dernier fut obligé de se racler la gorge à plusieurs reprises. Au bout de la troisième, Pince consentit à relever la tête de son livre. L’œil mauvais, elle le toisa.

—   C’est pourquoi ?

Le ton qu’elle employait, n’aidait pas vraiment à l’apprécier. C’était presque comme si elle espérait qu’il lance rapidement ce qu’il avait à dire et vite repartir.

— Vous avez d’autres ouvrages sur la Chiromancie ?

Malgré le ton antipathique de son interlocutrice, Terry restait pour le moins courtois et poli à son égard. Quand bien même elle n’était pas un professeur, elle restait tout de même son aînée.

— Vous êtes un grand garçon il me semble. Débrouillez-vous ! Les livre de divinations sont dans la rangée du fond.

Et c’est sans ajouter quoi que ce soit qu’elle reprit sa lecture, laissant un Terry abasourdie.

— Même un gobelin est plus sympathique qu’elle, soupira t’il en secouant sa tête après avoir tourné les talons.

Codage par Libella sur Graphiorum

Les obligations scolaires, quelle galère.

Libre

Sans vraiment grande surprise, Pince ne lui avait accordé guère plus de trois minutes de son temps pour le plus grand damne du Serdaigle qui ne se serait pas adressé à elle si la réponse à son devoir se trouvait dans un des livres mit à disposition dans le rayon adapté à la divination. Malheureusement, une mégère reste une mégère. Il allait devoir demander l’aide d’une autre personne pour pouvoir terminer cet horripilant travail scolaire. Lavande était douée dans la matière, Terry le savait. C’était son unique espoir si il aspirait à un Acceptable au minimum.
Trop épris par le fil de ses pensées,  Terry n’avait pas fait attention à l’avertissement du Poufsouffle qui criait à sa direction. A peine avait-il le temps de comprendre que c’était à lui qu’il s’adressait que c’était déjà trop tard. Son chariot remplis d’imposants divers ouvrages le percuta de plein fouet et l’envoya rencontrer le bureau de Pince qui fut un tantinet bousculer par le choc à tel point que la lettre qu’elle mettait tant de soin à rédiger, s’en retrouva ruiné d’une tache d’encre non désirée.

— Oups

C’était là tout ce qu’il avait à dire pour sa défense. Un simple accident rien de plus. Un genre d’imprévu qui n’arrive qu’en présence d’une seule et unique personne. Sans vraiment prêter la moindre attention au grondement de Pince, Terry chercha du regard celle qu’il considérait comme son chat noir. Il aperçut une tignasse blonde qui filait dans un des rayons à toute allure. Désireux de découvrir s’il s’agissait bien de Flora, il la suivit.

S’en suit ensuite un grand vacarme qui força le Serdaigle à accélérer le pas. Il ne s’était pas trompé, elle était là. Son corps jaugeant le sol au milieu de plusieurs gros livres qui aurait sans doute pu sévèrement l’assommer si elle n’avait pas eu le réflexe de l’éviter.

Il fit un pas en sa direction prêt à lui offrir son aide et surtout savoir si elle n’avait rien de cassé, quand cette dernière lui hurla qu’elle savait que c’était lui. Dans un premier temps étonné, Terry laissa sa main ébouriffer ses cheveux avec incompréhension.

— Comment ça tu savais que c’était moi ? s’empressa t’il d’ajouter en haussant également le ton.

En temps normal, Terry n’était pas vraiment du genre à se montrer en spectacle dans une gueulante verbale, mais Flora était l’exception. Elle avait cette manie de réussir à l’irriter facilement sans qu’il ne réussisse à en comprendre le fondement.

Il ne pouvait rien ajouter de plus, que Pince déjà passablement énervée à cause de lui, arriva à grande enjambée pour constater les dégâts qu’on subit ses précieux.

— Sortez ! VOUS DEUX ! Et Carrow, vous pouvez compter sur moi, j'en toucherais deux mots à votre directeur !
— Mais madame c’est injuste, ce n’est pas de sa faute si…

Mais Terry ne put finir sa phrase que Flora l’agrippa au niveau de l’avant-bras sans vraiment le ménager, après avoir grogné pour l’entraîner dans les couloirs à l’abri des curieux regards.

— Tu m'expliques pourquoi j'ai toujours la poisse quand t'es dans les parages ?!

L’éternelle question qui demeurerait sans réponse. Lui-même aussi érudit pouvait-il être n’avait pas la solution. Trelawney dirait probablement que c’est parce qu’ils portent tout deux le mauvais œil et que lorsque deux auras enclines à la négativité se rencontrent, ça forme un absolu de malchance. Toutefois, Trelawney était une sorcière un brin siphonnée. Impossible pour l’aiglon de croire la moindre de ses paroles. La chance, la malchance, ce ne sont que des probabilités. Certes, il est vrai qu’en présence de la serpentard, sa malchance à tendance à se manifester beaucoup plus facilement que sa chance, mais c’était surement du hasard et rien d’autre.

— Et toi, pourquoi est-ce que tu ne t’es pas défendu ? soupira t’il peu enthousiaste à l’idée de laisser une camarade se faire aussi injustement punir. Si elle en parle vraiment au professeur Rogue tu vas être mal, Blondie.

Oui tout le monde à Poudlard le savait, le professeur Rogue était de loin l’enseignant le moins indulgent de tout le château. Alors si en plus ça touchait le comportement de l’un de ses élèves de maison, ou même pire la perte de point, il ne doutait pas que Flora allait avoir de sérieux ennuis. Et ça, il ne pouvait le cautionner, d’autant plus si effectivement c’était à cause de lui.

Il souffla longuement en tentant de réfléchir à comment il pourrait la sortir de cette situation, tout en mouvant son bras hors de l’emprise de Flora. Une fois son bras récupérer, il s’adossa contre le mur et pencha sa tête sur le côté pour plonger son regard sur la Serpentard.

— Concernant ta question et bien je peux effectivement te la retourner. La pareille est la même te concernant tu sais.  

Un faible rictus quelque peu difforme s’étira sur ses lèvres alors qu’il secouait légèrement sa tête.

— J’ai encore l’amer souvenir de mon dernier match de Quidditch d’il y a deux ans.

Il grimaça en y resongeant. Effectivement, Serdaigle était à égalité avec Poufsouffle jusqu’à ce que Terry aperçoive au loin la silhouette de Flora et qu’un cognard ne vienne lui caresser méchamment le visage, l’obligeant à perdre l’équilibre sur son balai et à chuter. Conséquence : plusieurs semaine dans le coma pour lui. Il n’avait même pas pu assister à la deuxième épreuve du tournoi des trois sorciers à cause de ça. Alors oui si on pouvait parler de porteur de poisse, Flora était encore pire  dans le domaine.

Codage par Libella sur Graphiorum

Les obligations scolaires, quelle galère.

Libre

Connaissant quelques peu le caractère de Flora, Terry aurait dû se douter  qu’elle allait réagir avec autant d’impulsivité devant une simple question qui ne visait en aucun cas à l’attaquer. Flora étant ce qu’elle est, Terry n’avait pas vraiment pris la peine de relever et l’avait laissé s’enflammer en se contentant uniquement de la lorgner longuement. Si il en croyait leurs anciens échanges, elle allait rapidement relativiser et comprendre que l’offenser n’était en rien dans ses projets.

Comme convenu c’était ce qu’elle fit et rapidement elle enchaîna, lui expliquant que si elle était resté ça aurait été pire tout en faisant des va-et-vient devant lui. Une ritournelle qui pourrait rapidement lui donner le tournis.

— Désolé, je l’ignorais.

C’était là tous ce qu’il pouvait lui dire pour le coup non sans omettre une grimace un brin désolante. Sa curiosité, l’incitait à lui demander plus de détails, mais sa bienfaisance l’obligea à se restreindre. Quoi que Flora ait fait par le passé, ça ne le concernait pas. Elle avait le droit de garder son jardin secret. Quand bien même ça pouvait le titiller, il allait devoir faire avec.

Heureusement pour lui, la jeune adolescente tourna rapidement le sujet de conversation en lui avouant qu’elle avait plus de chance de s’en sortir devant Rogue en jouant d’une moue étonnement mignonne et angélique. Une frimousse capable de tromper n’importe qui. N’importe qui oui, mais pas Rogue. Terry était persuadé que rien ne pouvait attendrir ce professeur.

— Regarde-moi ça, une vrai vipère, rit-il doucement en secouant sa tête. Séduire pour mieux détruire n’est-ce pas ?

Terry lisait beaucoup. Peut-être même un peu trop parfois. Surtout depuis son amourette avec Orla. C’était un peu ce qu’elle lui avait fait. Elle l’avait séduit avec un visage d’ange et des belles paroles, pour ensuite piétiner son âme et son cœur par la même occasion. Une déplorable relation qu’il avait tenté de comprendre avec la théorie. Nombreux était les témoignages de sorciers ayant connu le même sort que lui. Des yeux de biches capables d’envoûter n’importe qui, un sourire à faire fondre un cœur averti. L’art même d’une véritable vipère.

— J’imagine que ça doit te sauver de pas mal de situation, je me trompe ? questionna t’il en relevant un sourcil.

Quand Flora stoppa enfin ses vas et viens, Terry souffla silencieusement soulagé. A force de la suivre du regard, il commençait sérieusement à avoir la nausée.

—   Tu crois au hasard ? Parce que moi pas. Y'a forcément quelque chose qui justifie tout ça.  

Les paroles de Flora devinrent subitement plus sérieuses. Attentif Terry la laissa finir. C’était bien la première fois qu’il voyait Flora aussi vulnérable. C’était certes déconcertant, mais point déplaisant. Ça rendait la jeune femme plus accessible, plus ouverte et surtout plus humaine.

Terry fit un pas en avant prêt à prendre les bras de Flora comme pour la rassurer avant de se raviser. Il ne devait pas oublier qui il avait en face. Flora était à l’image de Daphné, peu friande des élans affectifs. Elle avait beau paraitre vulnérable, il n’avait pas le droit d’en profiter. Elle n’aimait pas les contacts, il allait donc respecter son tempérament en gardant ses distances.

Le fait que Flora ne cessait d’inspecter les environs, lui montrait clairement qu’elle était paniquée à l’idée qu’une autre personne ne puisse ouïr la moindre donnée sur leur conversation. Comprenant qu’elle ne souhaitait probablement pas l’avouer à haute voix, l’aiglon se décida à faire le premier pas.

— Trouvons un lieu plus intime, les murs ont des oreilles ici.

Et ce n’était peu dire. Les quelques portraits qui ornaient les murs à leurs côtés, étaient pour la plupart déjà en train de les épier à l’afflux du moindre racontar à commérer. Non impossible de rester ici pour obtenir la moindre conversation privée. Il fallait un lieu plus isolé. Fort heureusement, Terry savait exactement ou allait. A n’importe quelle heure de la journée il n’y avait jamais un rat qui s’y trouvait. Et l’aiglon savait très bien de quoi il parlait puisque c’était le lieu qu’il utilisait à l’époque où il pratiquait encore son trafic de feuille de mandragore.

— Suis-moi.

Sans vraiment lui laissé le choix, Terry entraina Flora dans tout le château. Dans les couloirs ils croisèrent nombreux étonné regards. Evidemment Terry n’avait pas pour habitude de ne pas saluer le moindre de ses camarades quand il les croisait, mais ici le temps leur était compté.

— Nous y voilà …

Leur course effrénée s’arrêta au hangar à bateau. Ce même hangar qui avait été la première chose qu’ils avaient pu voir lors de leur première entré à Poudlard. Terry s’installa dans une des barques et invita Flora à en faire de même. Qu’elle se rassure ici personne n’allait pouvoir les observer.

— Non, lança t’il subitement pour briser le silence. C’est effectivement ce que j’ai envie de te dire. Non je ne me suis jamais poser de questions.

Il soupire en laissant son dos tomber contre la boiserie de la barque et plonger son regard sur le plafond.

— Mais ce serait mentir. Je m’en suis déjà posé c’est vrai,  consentit-il finalement à avouer. Je me suis demandé, pourquoi ces choses arrivaient ? Pourquoi seulement quand tu es dans les parages ? Qu’est-ce que tu as de si différent que les autres n’ont pas ?  Merlin sait à quel point j’ai passé des nuits et des journées à ressasser plusieurs ouvrages sur le sujet. Je n’ai jamais rien trouvé d’assez cohérent pour me satisfaire.

Il secoua doucement sa tête comme pour chasser ce souvenir de sa pensée.

— Et puis j’ai grandi et là j’ai compris. On n’est pas vraiment malchanceux si tu regardes ça d’un autre point de vue. A l’époque si je ne m’étais pas pris ce cognard, jamais je n’aurais vécu ce que j’ai vécu avec Orla.

Bon d’accord ce n’était pas forcément le meilleur des exemples quand on savait comment son histoire c’était terminé. Mais le fondement était là. Derrière toute leur malchance se cache un peu de chance.

— Pourquoi tu te poses des questions toi ? demanda t’il calmement en faisant rouler sa baguette sous ses doigts par simple amusement.

Codage par Libella sur Graphiorum

Les obligations scolaires, quelle galère.

Libre

Quand Flora lui avoua qu’effectivement « l’art de la vipère » ne fonctionnait pas toujours sur le professeur Rogue, Terry ne pouvait qu’hocher la tête lentement. Il s’en doutait effectivement et si jamais elle avait admis l’inverse, il aurait bien eu du mal à la croire. Bien entendu, il ne se doutait pas un seul instant que l’admettre lui coutait beaucoup. Pour quelqu’un comme lui qui a pour franchise monnaie courante, les petits mensonges n’étaient pas aisément décelables. Oui dans un certain angle de vue, on pourrait dire qu’il s’agit d’une légèrement forme de naïveté, mais il n’en était rien. Il avait juste une foi un peu trop grande pour l’humanité. Tout être méritait selon lui le bénéfice du doute, à quelque exception près naturellement. Celui dont-on-ne-doit-pas-prononcer le nom en était un exemple conséquent.

Après avoir immigré dans un autre lieu, bien plus discret, Terry venait de lancer les hostilités. Des confessions qu’il n’aurait jamais imaginé énoncer et surtout pas devant Flora Carrow. En général, leurs rapports ne duraient jamais très longtemps. C’était bien une première. Malgré tout, c’était plutôt plaisant, il devait le reconnaitre. Il découvrait une facette de la Serpentard qu’il n’aurait jamais soupçonné. Comme quoi effectivement, elle était bien douée pour enfiler des masques d’impassibilités.

Le sujet d’Orla était encore assez sensible pour lui. Il avait beau se mentir en se disant qu’il avait tourné la page, l’évoquer et y penser, faisait remonter une mélancolie qu’il pensait avoir réprouvé.

— Ouais, les ragots sont pas forcément infondés…

Il soupira doucement en secouant sa tête comme pour chasser tout ceci de sa mémoire. Le sujet n’était pas là, il devait se reprendre pour ne pas se risquer à étaler son mélodrame sentimental à la jeune femme. Fort heureusement pour lui, Flora réanima la conversation en évoquant son propre point de vue sur la question.

— Tu as raison, on ne peut pas vraiment juger. Cette notion de chance est normalement une constante aléatoire et pourtant …

Pourtant…

Pourtant elle arrivait à détruire l’univers en personne par sa simple personne. C’était ça qu’il pensait réellement. Flora Carrow réussissait à elle seule l’exploit de dénaturer la nature elle-même. Une pensée que Terry avait longuement refoulé et gardé pour lui-même. Impossible pour lui de la révéler sans avoir de matière pour argumenter. La vérité était là. Pendant bien longtemps, elle l’avait rendu cinglé. Etre incapable de comprendre le pourquoi du comment, était un véritable comble pour l’homme avide de savoir qu’il était.

Lorsqu’elle en vient à répondre finalement à sa dernière question, Terry ne pouvait que joindre son rire à celui de la jeune blonde. Effectivement, le fait que Trelawney n’avait encore jamais prédit d’apocalypse était un miracle. Pourtant il y avait bien matière à se questionner. Poudlard était bien calme avant leur arrivé. Les accidents en première année, les pétrifications en seconde. L’assassin Sirius Black et les détraqueurs rodant autour du château lors de leur troisième année. La mort de Diggory en quatrième. Le retour de celui dont-on-ne-doit-pas-prononcer le nom. Les attaques incessantes de ses partisans aussi bien dans le monde magique que dans le monde moldu. Peut-être justement qu’ils étaient en plein dedans. L’apocalypse était peut-être plus proche que ce qu’il semblait. Peut-être même que tous ces incidents n’étaient pas uniquement causés par le survivant. Peut-être même que c’était un tout. Un fil rouge qui ne cessait de faire des boucles, liant des destins qu’on ne saurait soupçonner.

Une fois de plus,  l’esprit du Serdaigle venait à s’enflammer dans des suppositions qui pouvaient se révéler infondées. Il n’avait pas vraiment le temps de pousser ses réflexions, que Flora lui confia un détail étonnant.

Il savait qu’elle était du genre a apprécier la divination, tout comme Emma et Lavande. En revanche, il ne savait pas qu’elle avait déjà été la cible de plusieurs prédilections. Légèrement, il se redressa sur les coudes afin de pouvoir la regarder, l’œil emplis de curiosité. Les traits de son visage n’avait plus rien d’amusé, elle semblait pensive comme si ces quelques mots n’auraient jamais dû quitter ses fines lèvres rosées.

— T’es intrigante, Carrow.

Une pensée qui venait de prononcer bien malgré lui à voix haute. Ça pour l’intriguait, elle le faisait. Cette simple conversation lui avait suffi pour qu’il daigne souhaiter creuser d’avantage. Découvrir qui était la véritable Flora Carrow. Un sujet de taille qui ne faisait que titiller sa curiosité d’avantage.

— Il m'est arrivé de penser que tu m'avais toi-même jetée une malédiction, puis je t'ai observé en cours de divination et j'ai compris que c'était tout simplement impossible. Alors sincèrement, je ne sais pas quoi te dire. Peut-être qu'il y a quelqu'un là-haut qui s'amuse avec nous, c'est tout. Ou peut-être que ça n'a rien à voir avec nous deux, je crois qu'on ne pourra jamais vraiment savoir. Nous sommes dans ces barques depuis quoi, trois minutes peut-être ? Aucun de nous deux n'est tombé à l'eau, c'est déjà un bon point non ?

Devant les propos de Flora, Terry ne pouvait s’empêcher d’esquisser un léger sourire amusé. C’était vrai oui, leur malchance n’avait pas encore pointé le bout de son nez depuis qu’ils avaient rejoint le hangar à bateau.

— Ne nous porte pas la poisse Blondie, plaisanta t’il doucereusement. D’autant plus que si ça venait à arriver, ça serait très fâcheux.  Je ne sais pas nager.

Et oui Terry n’avait jamais appris à nager aussi étonnant que ça puisse l’être. Enfant, il préférait déjà le vol à la baignade, et la mort prématuré de sa mère n’avait pas vraiment du aider à parfaire au mieux son éducation. Sa grand-mère s’était bien occupée de lui, ça il ne pouvait le nier, mais elle lui avait surtout enseigné les arts magiques.

— Attends qu’est-ce que tu as dit ?

Trop épris par la plaisanterie, une information que Flora avait échappée dans sa phrase vint s’illuminer soudainement. D’un bond Terry se redressa de sa barque, avec sans doute un peu trop d’enthousiasme puisque son bas d’uniforme se coinça contre le clou faiblement ressorti de sa barque et se déchira sous l’impact, lui offrant une petite griffure au passage. Mais qu’importe, Flora avait parlé de malédiction n’est-ce pas ?

Et si c’était ça ? Et si effectivement ils avaient été maudits ? Non pas dans cette vie mais dans une autre. Il se souvenait avoir lu quelque chose là-dessus lors d’un de ses devoirs en étude des runes. Une projection astrale dans un monde antérieur. Un pari risqué, mais facilement réalisable quand on en maitrisait le sujet. Si sa mémoire ne lui faisait pas défaut, il fallait un symbole runique, une potion à avaler et une formule magique.

— Et si on le faisait ?

Il arqua un sourcil en regardant la Serpentard, sans vraiment se rendre compte qu’elle ne devait pas se douter de ce qu’il pouvait bien se tramer dans sa petite tête d’érudit déchaîné.

Codage par Libella sur Graphiorum

Les obligations scolaires, quelle galère.

Libre

Terry esquissa un faible sourire pour toute réponse aux dernières paroles de la serpentard. Il lui en était reconnaissant, non seulement parce qu’elle ne cherchait pas à creuser la conversation mais aussi et surtout parce qu’elle venait malgré elle de lui montrer une part d’elle, qui lui semblait bien plus véritable. Loin de la réputation qui lui était donné au château, Terry découvrait une personne particulièrement digne d’intérêt. Il n’arrivait pas à comprendre pourquoi elle avait autant besoin de jouer de faux semblant, pour paraître différente alors que nul doute que son soit véritable doit être d’avantage appréciable. Il ignorait vraiment le combat qui faisait rage dans la tête de la serpent. Même si il était vrai que sa curiosité le poussait à se questionner, il n’allait pas l’assouvir. Flora avait été conciliante avec lui, il était juste pour lui de lui rendre la pareille.

Un long silence s’installa entre les deux étudiants, un silence qui avait permis à Terry de faire le point mentalement, en partant dans des suppositions pour le moins étonnantes pour ne pas dire terriblement folles. L’aiglon avoua ensuite à la jeune femme qu’elle l’intriguait sincèrement. Même si la tâche semblait ardue, il réussirait à en découvrir d’avantage à son sujet, qu’importe le temps que ça lui prendrait. Naturellement, il était loin de se douter que Flora n’avait potentiellement pas autant de temps qu’il le souhaitait.
Quand elle fit mention qu’aucun des deux n’étaient encore tombé à l’eau, Terry avait trouvé judicieux de l’avertir de son incapacité à flotter. Ce à quoi Flora réagit d’une façon tout à fait censé. Terry le savait, rare était les étudiants de son âge à ne pas savoir nager. D’autant plus comme Flora l’avait souligné, il était capable de réaliser de véritable prouesses dans les airs, mais hélas pas en mer.

— Oh tu sais, ma grand-mère était plus du genre à m’enseigner l’alchimie, la bienséance et le respect. Quant à ma mère elle…

Il se racla la gorge un instant avant de reprendre.

— Disons qu’elle n’en a pas vraiment eu le temps.

Il grimaça légèrement en laissant planer un court silence avant de reprendre

— Mais je ne perds pas espoir. Qui sait, un jour peut être j’apprendrai. Il n’est jamais trop tard pour accroitre son savoir.

Il retrouva quelque peu son sourire devant cette doctrine qui régissait presque l’intégralité de sa vie. S’il y avait bien une chose que le choixpeau avait réussi, c’était l’affiliation de Terry pour la maison fondée par Rowena. Il représentait le parfait serdaigle dont la soif de savoir était insatiable.

Lorsque son idée de voyager dans des vies antérieurs lui avait traversé, l’esprit, les pupilles de Terry s’étaient mises à briller d’une intensité presque dévorante. Loin de se douter que ses paroles allaient être mal interprétées, l’Irlandais ne pouvait s’empêcher de froncer les sourcils lorsque Flora lui avoua qu’il n’était pas un gentleman, puisqu’il ne lui offrait même pas un verre avant.

— Pourquoi est-ce qu’on devrait boire un verre avant ?

Dans l’incompréhension la plus totale, Terry plissa d’avantage ses yeux tout en regardant la jeune femme.

Soudain comme un éclair de génie venue le frapper il comprit.

— Oh, non, non. Ce n’est pas ce que je voulais dire. balbutia t’il quelque peu géné par la tournure que prenait leur conversation. Non pas que tu n’es pas à mon goût… mais… mais …

En réalité il n’avait jamais regardé Flora de cette manière. Le problème était que maintenant, il ne pouvait s’empêcher de l’imaginer différemment. Après tout c’était un homme qui avait déjà goûté au plaisir de la chair.

— Tu es vraiment très attirante et plutôt bien … bien …

C’était ridicule, il était ridicule. D’un soupir gêné il glissa nerveusement une main dans ses cheveux. Il devait se reprendre et vite. Il n’était pas du genre à passer à l’acte juste pour assouvir une quelconque pulsion soudaine. Il valait mieux que ça. Et Flora aussi.

— Bref …

Il ravala sa salive en détournant le regard. Quel imbécile il faisait parfois. Il lui fallut une bonne fraction de secondes pour reprendre correctement ses esprits. Merlin il ne s’attendait vraiment pas à ça.

— Non en fait, je disais qu’on devrait essayer la projection astrale. Découvrir pourquoi ce genre de chose nous arrive. Je connais justement une formule capable de nous transporter dans une de nos vies antérieures. Tu es partante ?

Il se croqua la lèvre en reposant son regard sur la demoiselle. A présent plus sérieux et moins dérouter par elle. Il était déterminé à découvrir ce qui se cachait autour de leur malédiction. Pour se faire il avait besoin d’elle. A lui seul, il ne pouvait lancer un tel sortilège. Sa puissance magique était loin d’être à maturité pour se faire.

Codage par Libella sur Graphiorum