[Daph] Boire un p'tit coup c'est agréableuh !!!

- Ce soir Robert... Hein ? Tu t'appelles Edward ?... C'pareil ! Je disais, ce soir Robert-Edward, c'est la tournée des grands ducs, le barathonien se réveille, TU M'ENTENDS ?

*Dit-il en choppant par le col le pauvre tavernier pour lui postillonner dessus.*

- Les gentillesses, fini ! Je vais tous vous boire jusqu'au dernier, du premier bar de l'allée jusqu'au...

*Il se mit à compter sur ses doigts, lorsqu'il arriva à son 7ème (sur une seule main), il abandonna l'idée.*

- ... Jusqu'au dernier ! Et après, si ça suffit pas, j'irai là où y'en a d'autres, où qui s'trouvent ! Jusqu'au coma étati... Séthyl... esthétique. Ok ?

*Sur ce, il se tourna vers la salle en libérant Edward-tout-court pour beugler à l'assemblée de joyeux drilles que c'était sa tournée. Encore.*

...

*Quatre heures après l'apéro selon le fuseau horaire Wilksien, le botaniste avait mis sa menace à exécution. Il avait écumé tous les bars de l'allée, puis du chemin de traverse avant de terminer il ne savait où en transplanant sans perdre un seul cheveux en se désartibulant, une grâce à rendre une fois de plus au bon dieu des ivrognes. Il aurait été incapable de dire ce qu'il s'était passé après son 11ème bar et donc sa 11ème tournée, à l'instant il n'avait même pas conscience de se trouver tout près de Poudlard au risque de s'attirer des ennuis. La seule chose qu'il savait, c'est que le sol était dur, qu'il en voulait vachement à une certaine "Gouine" sans qu'il sache exactement pourquoi d'autant qu'il était un homme du genre plutôt ouvert (pas d'esprit mal placé, voyons !), qu'il avait froid également, mais que la bouteille qu'il tenait à la main valait largement le coup d'avoir troqué sa veste en cuir de dragon en échange.*

Codage par Libella sur Graphiorum

*Il ferma les yeux en sentant les flocons cotonneux lui alourdir les paupières. Il sentait des perles gelées quitter le coin de ses yeux et dégouliner le long de ses tempes, l’œuvre de la neige fondant en partie au contact de sa peau sans doute. Sans doute. Il avait de plus en plus froid, un froid qui finirait par engourdir tous ses sens lui qui n'était pas coutumier de ce type de températures, habitué à vivre dans un confort luxuriant ou attiré par des contrées sauvages dont le climat vous donnait plutôt envie de naturisme que d'après-ski. Une imprudence qui ne lui était pas familière là aussi. Orcus était un alcoolique couplé d'un junkie, mais la plus tenace de ses dépendances était le contrôle. Il perdait pieds très (trop) souvent, mais jamais en dehors d'endroits sûrs comme le tapis au pied de son lit où Piñata le ramassait au petit matin, ou les sofas moelleux de l'échoppe de la harpie à qui il fournissait nombre des petites douceurs qu'elle refilait à prix d'or à ses clients. Alors, se retrouver là en se tordant comme un vermisseaux hors de son terreaux pour tenter de ramener la bouteille à sa bouche prouvait qu'il avait vraiment perdu le contrôle comme jamais auparavant. Merci Quinn pour le cadeau de départ.*

- Il n'y a personne. Personne... Elle est partie, pouf ! Comme Francis.

*Il se tourna sur le côté pour se rapprocher du goulot qu'il savait là, quelque part entre ses doigts engourdis et ses lèvres bleuies, trempant un peu plus ce qu'il restait de son costume dans cette ruelle où la neige tenait à peine, se transformant vite en flaque dégueulasse.*

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*La bouteille était là, toute proche dans sa main tremblante quand il perçut une lumière bien trop blafarde pour son état venir lui bruler les rétines à travers ses paupières closes. Il tourna alors le visage pour se protéger de l'attaque, mais étant déjà contre le sol pavé, il ne pouvait plus aller bien loin. Alors, il réunit toutes ses forces pour se redresser et tenter maladroitement de se trainer un peu plus loin, les paupières à présent entre-ouvertes. Dans la manœuvre, la bouteille roula un peu plus loin à son grand désespoir, une perte considérable sur laquelle il ne s'attarda pas, poussant un râle s’apparentant à une douleur en sentant la neige fondue glisser de ses boucles trempés pour s'insinuer dans sa chemise aux rares endroits encore épargné par l'eau. Le contact eu au moins l'effet de le réveiller un peu.*

- Psychopathe...

*Il se mit à ricaner doucement tout en se trainant toujours dans la gadoue.*

- C'est ce qu'ils aimeraient tous, se serait tellement plus commode ! Oh merde !

*Il s'arrêta net avant d'avoir le temps de pousser plus loin sa complainte du fils de mangemort honnit de tous les camps, prit par une envie soudaine de vomir tripes et boyaux.*

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*Tremblant d'autant plus, il passa le revers de sa main sur sa bouche. Il commençait déjà à se sentir un peu mieux, mais instinctivement, il savait que l'apaisement ne durerait pas longtemps et qu'il était parti pour quelques heures de tourments. Habituellement, ses excès lui servaient à enfouir ses émotions, à plonger dans le coma des sentiments qu'on lui avait appris être honteux. Il n'y avait pas de place pour les fêlures chez les Wilkes. S'il avait su qu'il lui suffirait de peu pour vomir plus que le contenu de son estomac auprès d'une quasi inconnue dont il était censé assurer en partie l'enseignement, sûr qu'il aurait peut-être enfin remis en cause son fonctionnement de vie douteux.

Il releva son regard vitreux sur la blondinette au visage poupin. Une partie de lui, bien enfouit, était encore capable de se rappeler qu'il devrait fermer sa gueule et être simplement reconnaissant de ne pas finir étalé dans sa propre bile grâce aux bons réflexes de la jeune fille. Hélas, c'était vraiment bien enfouit.*

- Je... J'ai laissé tomber mes cigarettes.

*Il tendit un doigt désignant un paquet argenté un peu plus loin dans la ruelle.*

- Comme j'ai laissé tomber Quinn.

*Son corps s'affaissa à nouveau, retombant sur ses fesses. Il ramena ses mains qu'il plaqua contre son visage en se mettant à sangloter, chose qu'Orcus n'avait jamais fait en public, du moins jamais avant la nuit où Quinn avait perdu la vie dans ses bras.*

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*À défaut de sa bouteille, il plongea dans une autre addiction en s'agrippant à son étui en argent. D'un geste vif pour un homme dans son état, il en extirpa une cigarette qu'il porta à ses lèvres. Plus rien n'avait d'importance que ça, tant que malgré le froid il tremblait déjà moins. Il l'alluma d'un claquement de doigt, remercions Merlin que le sortilège de feu requiert un geste si simple. Il en recracha 2, puis 3 épaisses fumées d'affilées qui lui apaisèrent un peu le cœur, cette fois les louanges devaient s'adresser aux propriétés narcotiques du filet du diable, raison du flegme légendaire de notre botaniste d'ailleurs.*

- Ouais.

*Vomir, le thème de la soirée. Il ne voulait pas régurgiter que le contenu de son foie, de son estomac ou même de sa conscience, c'était lui tout entier qu'il voulait recracher. C'est comme si soudain tout ce qu'il était le débectait au plus haut point, alors il commença par dodeliner de la tête en guise de réponse sans te regarder, sa cigarette suspendue entre ses doigts au bout d'un bras reposant mollement sur ses genoux. En chemin, il essuya rageusement ses yeux avec le revers de sa manche.*

- Plus ou moins. Nous étions amis, le temps a fait de nous des étrangers et nos actes des ennemis. Certains jeux vont trop loin, trop vite, si vite qu'on ne peut plus les arrêter que lorsqu'il est trop tard.

*Il aurait aimé ponctuer cette phrase de ton nom, juste pour avoir la sensation factice qu'il se confiait à quelqu'un de confiance, mais il était incapable de se souvenir de qui tu étais exactement.*

- Vous savez ce que c'est de faire une connerie tellement énorme que vous la voyez pas v'nir ?

*Le vouvoiement était ancré en lui si profondément que même ivre mort, il aurait été incapable de tutoyer qui que ce soit. Un reniflement de plus et il se laissa retomber en arrière, s'allongeant à nouveau sur le sol froid, le visage tourné vers des étoiles étrangement troubles pour quelqu'un n'ayant jamais eu le moindre problème de vue, alors il ferma les yeux.*

- Mon âme est pourrie. Vous approchez pas, je détruis tout ce que je touche.

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*La colombe, puisqu'il fallait bien t'attribuer un nom, n'avait jamais fait une telle chose. Évidemment. Il ne s'était pas attendu à une autre réponse. "Professeur". Ce n'était pas la première fois que tu l'appelais ainsi, cette fois le mot lui tira un ricanement froid alors qu'une larme perlait encore au coin de sa paupière close.*

- Je suis professeur de quedal, qui peut prétendre enseigner quand il ne sait rien lui-même ? Je hais ce château... Tous des hypocrites, des moralisateurs, des pédants. Ça se veut être un endroit de paix alors que c'est ici que se forgent toutes les injustices. Soit vous êtes populaire, soit vous êtes le favori, soit vous n'êtes rien, et après ça s'étonne qu'autant de gamins tournent mal ?

*Il rouvrit les paupières et tourna son visage vers ta silhouette recroquevillée. Sa voix était plus proche du murmure rauque que de la parole.*

- C'est pour ça que je suis venu dans ce bourbier, pour vous dire que vous n'êtes pas obligé de faire les mauvais choix pour exister. Je voulais... je voulais m'assurer que ceux ne suscitant que le désintérêt du grand manitou soient en sécurité, alors que j'ai été incapable de raisonner ceux qui m'étaient le plus cher. Elle a raison, je suis faible et stupide, il n'y a que mon arrogance qui soit sans pareille !

*Il cracha ces derniers mots à la manière dont Echtra l'aurait fait, puisqu'il s'agissait d'elle cette fois.*

- Ambiguë... ricana-t-il encore une fois. C'est ce que j'ai cru aussi quand il m'a pris dans ses bras pour danser et que nous nous sommes embrassés, mais vous voulez que je vous dise ?

*Il roula sur le côté et tout en tenant toujours sa cigarette fumante, pointa un index de donneur de leçon dans ta direction.*

- Fenwick roule des pelles à beaucoup trop de gens et beaucoup trop facilement sans en assumer les conséquences.

*Il hocha positivement la tête, les yeux un peu exorbités avant de te donner raison du plus profond de son âme.*

- Je vous dirais bien que c'est mal, mais sincèrement, mieux vaut s'auto-détruire qu'être détruit par les autres.

*Convaincu par ses propos, il les salua en inspirant une nouvelle bouffée de filet du diable.*

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*Sa cigarette se réduisait en cendre à la vitesse d'un vif d'or, bientôt il lui faudrait en allumer une autre, une nécessité absolue alors qu'il se raccrochait au petit cylindre de papier comme on s'agrippait à une bouée lors d'un naufrage. Tes mots étaient ce qu'il avait rêvé d'entendre en le sachant impossible, d'une part parce qu'il suscitait la méfiance des adultes, d'autre part parce qu'il avait toujours tenu secret cette ambition. Lui, le fils de mangemort désinvolte, s'inquiétant du sort des enfants d'une école qu'il détestait ? Maugrey se bidonnerait à s'en péter les côtes s'il entendait une chose aussi invraisemblable. "Certains d'entre nous", la colombe était bien une élève... ou alors, l'incarnation de sa conscience embrumée par trop de substance. Dans le doute, il déglutit fortement et releva des yeux suppliant vers toi, s’amarrant au regard que tu lui offrais.*

- Comment ? Comment leur montrer qu'ils peuvent être ce qu'ils veulent et non ce qu'on attend d'eux ? Qu'ils ne sont pas obligés de choisir et de se comporter en antagoniste pour flatter l'égo de ceux persuadés d'avoir été mis du bon côté ? Je crains moins une attaque de mangemorts que le mal que l'on fait grandir en nous. Et à quelle alternative je peux prétendre quand les journaux relaient l'idée que je suis un mage noir ?

*Il se pencha, ou plutôt rampa pour se rapprocher de toi.*

- Je ne suis pas un mage noir, je ne pratique la magie noire qu'avec modération. Vous savez qu'il existe une 3ème voie ? Je l'ai trouvé dans des grimoires d'herbologie du moyen-âge, elle y est décrite sous les termes de magie hypocrite, celle capable de guérir comme de détruire selon l'usage que l'on en fait. Ni noire, ni blanche, mais quelque part entre les deux.

*Il se tut en te regardant avec des yeux de chouettes. Puis il se rembrunit tout à coup.*

- Dumbledore m'a interdit d'enseigner ça ! Ça ne plairait pas à Mr Fenwick non plus. Vous pensez que je l'aime ?

*Même ivre, même arrêté dans ton élan, le mot n'était pas passé dans l'oreille d'un sourd. Il pencha la tête sur le côté.*

- J'aime le déstabiliser et Merlin seul sait si c'est aisé. Je ne nie pas qu'il est attrayant, mais pour le reste, il est tellement sérieux et lugubre. Quel dommage, sait-il au moins qu'il est bien plus attirant quand il sourit ?

*Il appuya son index sur ton nez sans prévenir.*

- NON ! Il ne le sait pas ! Je peux vous dire un secret ? Bientôt je vais le quitter, murmura-t-il, et il déteste cette idée.

*Larmes, désespoir, colère... laissèrent place à un authentique fou-rire.*

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- J'aurai pu, peut-être...

*Passant sans cesse de l'hippogriffe au strangulot, il n'était pas aisé de comprendre que le sujet revenait à ses sentiments pour Benjy.*

- J'ai aimé danser avec lui, mais j'ai tendance à apprécier un peu trop d'être dans les bras de quelqu'un. Je me lasse vite, alors allez savoir ce qu'il aurait été possible. MAIS, Mademoiselle Colombe, je ne suis pas un second choix. Non, non, non ! Je veux tout le gâteau, pas seulement les miettes !

*Il agita son index frénétiquement.*

- Je veux quelqu'un qui m'aime pour ce que je suis et non quelqu'un qui me trahit pour les fesses de je ne sais Qui...

*...nn ? La fin de la confession mourut dans sa gorge lorsque tu te mis soudainement à geindre en reculant comme un animal blessé cherchant à s'échapper. Orcus en avait croisé dans un tel état, là-bas à l'autre bout du monde, le rendant familier avec cette expression de pure détresse. Ta douleur le fit quitter la sienne, ta crainte oublier ses peurs, ta crise atténuer un peu sa propre torpeur. L'instinct paternel prit le dessus. Il se rapprocha de toi autant que tu t'éloignais, mais ne te toucha pas, pas tout de suite.*

- Qu'est-ce qui vous arrive ? Un maléfice ? Un poison ? Si vous...

*Il ferma les yeux pour repousser un nouveau haut-le-coeur.*

- Si vous m'aidez à aller jusque dans ma serre, je devrais être capable de vous soigner.

*Soucieux, il posa à nouveau une main sur toi, mais sur ton bras au travers de tes vêtements. Il voyait bien que la situation était différente, pourtant il ne put éviter de te trouver une ressemblance avec la détresse qu'il avait vu dans les yeux de Quinn lors de l'ultime instant, aussi il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour ne pas t'abandonner à ton tour.*

- Il faut me le dire si vous avez avalé quelque chose que vous n'auriez pas dû, je ne le répèterai à personne je vous le promets.

*Dit l'homme dont les empoisonnements, volontaires ou non, n'avaient plus de secret pour lui.*

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*Les sourcils toujours froncées dans une expression soucieuse, il te regarda sans comprendre et pas seulement parce que son esprit était embué par les épaisses vapeurs d'alcool et de filet du diable qu'il avait consommé.*

- Pourquoi je souffre ?

*Il n'avait pas la prétention d'être omniscient, surtout sur un sujet philosophique aussi nébuleux. Alors spontanément, ce qui lui vint, ce fut son mode de vie, ce qu'il était devenu au fur et à mesure du temps alors qu'il s’enfonçait de plus en plus dans ses travers. Il y avait peu de chance que tu trouves la réponse très limpide, encore moins que tu y trouves du réconfort.*

- S'enivrer c'est se taper métaphoriquement la tête contre les murs, c'est essayer d'étouffer tout ce qui hurle. Mais ce soir, j'ai pas dû assez en abuser pour taire tout ce qui me ronge. Et vous, qu'est-ce qui vous fait souffrir ?

*Il t'observa te lever et t'éloigner sans comprendre ton éloignement, ni sa raison, ni ses enjeux, mais elle lui faisait mal là aussi. Égoïstement, elle lui renvoyait en pleine figure son éternelle solitude, le rejet dont il était perpétuellement l'objet, le laissant inerte face à ta fuite.*

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