[Libre] You did not wake up today to be mediocre.

You did not wake up today to be mediocre.

Mais Wilkes n’aurait jamais autre chose à "foutre" s’il pouvait se venger des quelques affronts de la Poufsouffle. Eléanor, pour une fois, ne souhaitait pas tenter le diable. Pire encore, elle n’avait aucune confiance dans le rafleur. Son visage était celui d’un sournois, l’odeur s’en dégageant celle des bois ; tout laissait croire qu’un mauvais tour pouvait lui être joué à tout moment. Parano la Branstone ? Pas si sûr. Cela étant, Scabior commençait réellement à lui mettre la pression. L’assurance de la Poufsouffle commençait à s’effriter et elle priait ce bon Merlin qu’aucune rencontre ne soit faite en chemin. Dans le doute, elle n’avait plus qu’à préparer mentalement son plaidoyer.

- Le Professeur McGonagall sait parfaitement que je ne désobéirais au règlement que si on ne me laisse pas le choix. Espérons surtout pour vous que je ne tombe pas sur le Professeur Maugrey. Des rumeurs courent sur votre relation … houleuse.

Elle eut un bref sourire en coin avant de s’armer de tout son courage. La forcer à voler … quelle honte. C’était sa première et sa dernière retenue avec le garde-chasse. Sept à huit minutes plus tard, elle était devant les portes de la grande salle. Peu fière, elle inspira profondément et gagna le tas de bûches signifié par Scabior. Une centaine … Avait-il seulement conscience de l’impossibilité de sa demande ? Probablement. Quant au sort de lévitation, Eléanor n’était pas sûr qu’il s’agisse du plus discret d’entre tous. Aussi opta-t-elle pour le reducto. Cela lui prit un petit moment, mais elle réduisit suffisamment les bûches pour les mettre dans son sac, en veillant néanmoins qu’elles ne salissent pas ses affaires. Seulement alors elle utilisa le charme de locomotion. Son sac serait toujours plus discret qu’un amas de bûches jouant les petits soldats derrière son dos.
Un coup d’œil à droite, un coup d’œil à gauche, une chatte à ses pieds, pour le moment seule. Miss Teigne ne ratait jamais une occasion.

- Tu ne dors donc jamais maudite chatte ? murmura la Poufsouffle avec une légère panique agacée.

Avec mauvaise conscience, l’adolescente de dernière année l’a soumis au sortilège de confusion, et déguerpit de la grande salle sans demander son reste. Une fois aux portes du château, elle soupira bruyamment en maudissant le garde-chasse. Elle aurait probablement deux mots à dire au professeur Maugrey.

Revenant d’un pas décidé devant le rafleur, elle déposa son sac au sol et en retira le contenu miniaturisé. Baguette pointée, elle lança le contre-sort et d’une voix qui se voulait ferme, déclara :

- Voici une cinquantaine de bûches, Monsieur. Pousser une élève au larcin pourrait, d’après ce qu’on en dit, vous faire du tort. Le Professeur Dumbledore ne vous laissera personne mourir de froid. Alors pourquoi essayer de les voler ?

L’amertume trahissait sa voix et l’amenait sur le terrain de l’insolence, une fois de plus. Eléanor ne savait du rafleur que ce qu’on murmurait sur lui. Et cela lui suffisait amplement. A choisir, elle aurait largement préféré une retenue avec le Professeur Rogue. Plus laborieuse, certes, mais plus réglementaire.

- Puis-je retourner à la révision de mes Aspics, Monsieur, s’il vous plaît ?

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Potes ? Eléanor arqua un sourcil à la manière d’un vieil ami à elle. Etrangement, ce n’était pas le mot qu’elle aurait attribué à leur relation. Ou alors Fol Oeil avait des relations très particulières.
Cette situation devenait de plus en plus gênante. Ses yeux se plissèrent en voyant le rafleur s’approcher davantage d’elle. Et cette rumeur, c’était quoi au juste ? A la réponse du rafleur, elle eut une mine offusquée, digne des plus grandes vierges effarouchées. Ce garde-chasse n’avait décidément pas toute sa tête.

[…]

Quant à la question du larcin, force était de constater qu’il marquait un point, et pas des moindres. Son argumentaire alla même jusqu’à remuer la naïve Poufsouffle. Elle n’avait pas voulu couper un arbre, était-ce donc un crime ? Mais le vol n’était pas un crime des plus jolis non plus. Eléanor était coupable et ce sentiment de s’être laissée si facilement piégée et manipulée la dérangeait fortement. Face au garde-chasse, elle se sentait soudainement petite, ridicule à l’image d’une enfant qui venait de prendre une bonne leçon. Mouchée, elle ne répondit donc rien. Ce n’était pas l’envie qui lui manquait cependant. Non ce qui l’en empêchait c’était qu’elle ignorait si elle en voulait plus à Scabior ou à elle-même. Alors, vaincue et remise à sa place, Eléanor se mordit l’intérieur de la joue, priant le bon samaritain que Maugrey ne déciderait pas de l’y renvoyer. Rien ne devait être pire qu’une retenue doublée d’une humiliation.

- Joyeux noël à vous aussi, répliqua-t-elle comme un bon petit soldat fulminant de l’intérieur.

Une fois loin de ta cabane et de ta très très très très très mauvaise influence, elle murmura entre ses lèvres.

- Maudit personnage !

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