[Scabiorgasme]Drink up me hearties ♫ - Forêt de Dean

Ravie que l’on réponde à son caprice d’enfant, Quinn rayonnait d’excitation. Elle te laissa t’installer et finalement prit place juste à tes côtés pour contempler le spectacle. L’enfant ne connaissait rien de ton histoire, aussi Quinn fut-elle très attentive à ton récit jusqu’à s’en laisser bercer. Ainsi donc voilà l’histoire de Scabior le rafleur. Elle n’était pas déçue, bien au contraire. Son imagination la transporta à travers le temps, et plus précisément au soir du meurtre. C’était comme si elle avait pu assister à la scène. Un léger sourire flotta sur ses lèvres et Quinn, inconsciemment, se colla un peu plus à son conteur. Elle était au bord du sommeil, apaisée après toutes ces déceptions et l’ennui mortel qui avait été le sien durant le journée. Contre ton épaule, elle cala sa tête, l’œil fermé et se mit soudainement à murmurer ton histoire, comme un écho.

- Scabior le rafleur, murmura-t-elle d’une voix enfantine.

Quelques minutes s’écoulèrent avant qu’elle ne prenne conscience du silence autour de vous. Son œil s’ouvrit soudainement, t’observa d’abord, ensuite les étoiles et elle se redressa lentement pour s’étirer, comme elle s’étirerait d’un long sommeil. Elle ne s’était pas sentie partir. Mais les histoires lui faisaient cet effet-là : seul moment où elle pouvait trouver le repos, un repos véritable où il n’y avait aucune quête, aucun combat, aucun ordre à suivre.
Rassasiée, elle t’adressa un regard de gratitude.

- C’était une belle histoire. Je viendrai t’en réclamer d’autres !

Puis une mine boudeuse, celle d’un enfant contrariée, prit place sur son visage sans crier gare.

- Je dois rentrer.

Elle baissa la tête avec déception.

- Je n’en ai pas envie. Le manoir est vide, silencieux.

Le soupir de l’adulte fit écho à celui de l’enfant.

- On s’y sent vite oubliée.

Et bien évidemment, la mangemort n'aimait pas cela...

- La solitude ne te fait donc rien à toi ?

*Scabior venait d'achever son récit tout autant que sa mandragore dont l'ultime volute de fumée montait dans les airs. Alors qu'il sentait un poids sur son épaule, il fit apparaître une ultime forme, celles de lettres, uniquement des « z » de différentes tailles. Quand tu t'éveillas presque aussitôt, juste le temps que son épaule se mette à le picoter, la fumée n'était déjà plus qu'un rideau lointain et flou.*

Fais donc, mais je vais finir par croire que j'ai un talent de conteur, de celui dont il faudrait éditer les mémoires. Je doute pourtant qu'elles soient au goût de tous...

*Il te fit un clin d'oeil de connivence. Rares étaient les gens capables de percevoir la beauté dans les ténèbres et la poésie du néant. Il pencha la tête de curiosité alors que tu adoptais en tout point le comportement d'une enfant boudeuse, une image bien éloignée de ce qu'il connaissait de toi.*

Non. C'est le monde qui me fait du mal et les lieux clos. Rien ne vaut la liberté et le calme du grand air. Je veux bien te tenir compagnie pour la nuit, mais je doute que Mr Selwyn soit enchanté à l'idée.

Elle se permit de rire un bref instant, elle savait être sage après tout !

- Ma foi, mon époux t’obnubile ! Rassure-toi, il est en mission et de toute façon ...

Elle haussa les épaules avec nonchalance.

- ... Je ne fais absolument rien de mal. Ce n'est tout de même pas ma faute si tu as autant d'idées mal placées ou si tes mains sont baladeuses ! Je ne vais quand même pas te ligoter !

Quinn s'arrêta soudainement et fronça les sourcils. Elle prenait conscience de ses paroles. Elle te jeta un coup d'oeil, songea, et reprit en secouant la tête.

- Mmh ... Il ne vaut mieux pas que je te tente sur la question.

Elle se pencha sur toi, tapota ton torse pour l'attendrir, et vint y poser sa tête, le reste du corps en chien de fusil. Elle bâilla avec discrétion puis vint te baiser la joue.

- Merci. Bonne nuit vilain rafleur !

Elle se reposa sur toi, chercha à positionner sa tête de façon confortable et ferma les yeux, déjà partie dans un monde qui n'appartenait qu'à elle.

Je disais ça pour t'inciter à prendre de mauvaises décisions. Ca se tentait.

*Il écarta les bras à l'air de dire "Why not ?".*

Mes mains ne sont pas plus baladeuses que les tiennes Lew... Selwyn. Je vais avoir du mal à m'y faire. Quelle drôle d'idée de se marier...

*Il secoua la tête négativement puis se rallongea confortablement dans l'herbe bien grasse du printemps, les mains croisées sous son crâne, alors que tu venais te servir de sa tête comme oreiller.*

Tu as de la chance qu'il fasse un peu frais, je dors nu normalement...

*Pas dans les bois en réalité, il devait toujours être prêt à détaler comme un lapin au cas où. Il s'endormit également jusqu'au petit matin, réveillé par les premiers rayons du soleil et le pépiement insupportable des oiseaux. Quand il battit des paupières, tu étais déjà partie.*