Emploi/loisirs : Ex auror à la retraite / Prof de DFCM
Sujet: [G.Williamson] Vigilance constante ! Jeu 6 Sep - 12:40
Vigilance Constante !
Le soupçon. Une vermine qu'il avait beau éradiquer mais qui prenait un malin plaisir à revenir à la charge ! D'où la nécessité d'être sûr de ses alliés et d'enterrer la hache de guerre avec Fenwick. Quant aux autres ... Tous ceux ne faisant pas partie de l'Ordre du Phoenix étaient par déduction, douteux. Car rejoindre l'Ordre, c'était entrer en guerre contre Vous-Savez-Qui, ce qui donnait un certain gage de sûreté. A quelques exceptions près bien sûr. Notamment Dingus, être répugnant qu'il gardait toujours à l'oeil, par crainte de voir en lui un Pettigrow bis. Par les temps qui couraient, la certitude était un luxe qu'ils peinaient tous à s'offrir.
Alastor était pourtant loin de ses peines. Maintenant que le Ministère était convaincu du retour du Lord Noir, il se mettait à fouiner dans leurs affaires. En quel auror croire ? Il savait Dawlish potentiellement corrompu. Faiblard. L'Entité ne tarderait pas à tomber, les vermisseaux s'y étaient déjà infiltrés. Ce n'était qu'une question de sursis et malheureusement, l'Ordre ne pouvait rien y faire à part se la jouer profil bas. Alors forcément, lorsque le nom de Williamson parvint à ses oreilles pour protéger l'Ecole et Potter, cela lui fit l'effet d'un caillou dans sa botte. Moins ils auraient d'espion du Ministère dans les basques, mieux ils s'en porteraient tous. Heureusement Potter était déjà suffisamment avisé sur la question.
En parlant du loup, son oeil magique capta la présence de l'auror / professeur passant devant la porte de son bureau. S'armant de son bâton, Maugrey s'activa jusqu'à la porte qu'il ouvrit magiquement et héla l'auror dans le couloir :
- Williamson !
Il n'alla pas plus loin. D'une part parce que sa voix portait suffisamment, d'autre part parce qu'il comptait bien avoir une conversation avec son "collègue" dans son bureau. Autant en avoir le coeur net dès à présent. Le bluff ne serait pas pour aujourd'hui. Albus était encore en voyage, c'était à lui que revenait les rênes du château. Chose qui le ravissait comme tout le monde s'en doute............. L'ex-auror attendit d'avoir l'attention du concerné pour entrer finalement dans son bureau. On ne pouvait faire message plus clair.
Celui-ci était plutôt de la mauvaise graine, mais pas nécessairement un danger en soi. Maugrey avait eu le temps de le voir évoluer, passer les tests d'aptitude. Un gamin qui avait grandi chez les moldus et qui les adorait, à leur en casser les oreilles à tous au Ministère. Mais au moins, lui ne choisirait pas de les annihiler. Et sur ce point, Alastor était sûr de son coup. Restait la possibilité qu'il fut en proie à un envoûtement. Le directeur des Gryffondors n'avait pu lui faire face jusque-là, quelque chose qu'il comptait bien réparer.
Dès que l'auror eut franchi la porte de son bureau, Maugrey la referma magiquement avant de montrer d'un geste évasif, la chaise en face de son bureau. Lui resta debout, face à sa cible, ses deux mains sur le haut de son gros bâton. Il observait de ses deux yeux, quoi que son oeil magique allait et venait entre lui et la porte. Vigilance constante !
- Cela fait un moment que nous ne nous sommes pas vus, Williamson. Que nous vaut ce plaisir à Poudlard ?
Il eut un rictus d'avertissement alors même qu'on pouvait y déceler un grain de moquerie, et poursuivit sans même laisser un temps de réponse. - Je ne passerais pas par quatre chemins. Est-ce que c'est Monsieur le Premier Ministre qui vous envoie ?
Le vouvoiement. Pas un vouvoiement hostile, mais plus un vouvoiement de "courtoisie". Après tout, Alastor Maugrey avait pris sa retraite depuis trois bonnes années maintenant et Williamson sortait à peine de sa formation, à l'époque. Un trop maigre laps de temps pour travailler ensemble. Aussi Maugrey ne connaissait-il que peu les capacités de son nouveau collègue de classe, excepté ce qu'il en avait vu lors des examens.
- Maintenant que le Ministère se rend compte avoir été berné, quelles sont vos motivations ? Qu'est-ce qui me dit que vous n'êtes pas là sous impérium, hum ?
Effectivement, c'était direct, mais Alastor Maugrey n'était pas connu pour prendre des gants, non ?
Ses premiers mots n'étaient que de l'ironie pure, bien sûr. Le jour où Maugrey prendrait du plaisir à une visite n'était pas près d'arriver ! Encore moins après les paroles de l'auror. "Garder un oeil sur Poudlard" ? Ils en étaient donc réduits à cela. Au moins les motivations de l'homme face à lui étaient claires ! Et les manigances du Ministère encore plus. Ah les soupçons. Ils étaient bel et bien de retour désormais. Dommage.
Comme on pouvait s'y attendre, Fol oeil leva des yeux exaspérés au ciel aux pauvres complaintes du Professeur. L'étude des runes en même temps ... En son for intérieur, il reconnaissait que certains avaient beaucoup de mal à manier leur baguette, alors faire de la magie... Pourtant, il y avait des progrès indéniables et surtout, ils étaient l'avant-garde de demain. A ce titre, l'auror à la retraite comptait bien les défendre mais surtout les préparer davantage. En outre, la guerre était là et contre une armée de mangemorts, ils ne feraient que difficilement le poids sans baguette supplémentaire. Pédagogue le Maugrey ? Pas tout à fait. Réaliste, dirons-nous.
- Il ne faudrait pas que vous fussiez si tôt au chômage, Williamson. Ces gamins ont besoin de vos lanternes après tout, il serait fort dommage de les en priver, ironisa-t-il sans quitter l'homme du regard. Vous vous foutez du Ministère, Williamson, mais vous bossez pour lui. Contradictoire, non ?
Un certain silence s'installa. C'était le moment où il fallait se toiser, s'étudier, et Maugrey était fort à ce jeu-là. Pour autant, il laissait le bénéfice du doute. Pourquoi ? Histoire de moldu peut-être, ou plus sérieusement, le caractère de Williamson ne collait pas avec les pions du Ministère. Mais dans le doute, bien sûr, la vigilance devait être ... constante !
- Bien. Je suppose que, en dépit de votre émancipation soudaine, Scrimgeour vous a donné quelques directives nous concernant ? Qu'est-ce qu'il attend de vous ?
Car se séparer d'un autre auror en cette période douteuse ? Même le Ministère avait besoin de ses protecteurs, Scrimgeour n'était pas aussi fou que Fudge. L'ancien chef des aurors avait forcément quelque chose derrière la tête, Maugrey en était convaincu. Etait-il question de les surveiller, eux, membres de l'Ordre ou de garder un oeil impérieux sur Potter ?
"Mouais" pensa-t-il. Pour convaincre Fol Oeil, le Serpentard allait devoir faire bien mieux. Somme toute, n'était-il pas conseillé d'éluder les question de l'ex-auror. Or, c'était précisément ce que venait de faire Williamson. L'auror prétendait aller contre l'avis du Ministère en estimant que ce qui se passait à Poudlard restait à Poudlard, mais que se passerait-il quand il prendrait conscience des nombreuses absences de Dumbledore ? Ne se précipiterait-il pas dans les jupons du ministre pour rapporter à Papa que Maman était partie sans prévenir quiconque ? Peut-être pas. Mais comment en être certain ? Clairement l'auror ne lui donnait rien, rien qui aurait pu rassurer la paranoïa du professeur de Défense contre les forces du mal.
Il ne pouvait pas ne pas surveiller le pion du Ministère, de leur côté ou pas. Ce "gamin"-là avait pourtant tout du portrait atypique, du portrait pas vraiment chéri par Fudge, Scrimgeour et leurs sbires. Tous se méfiaient des Serpentards comme de la peste. Le rapprochement avec les forces du mal était tentant, si simple qu'il ne pouvait que les séduire. Alastor Maugrey n'était pas de cet avis. Il se foutait de la lutte des maisons comme de ses chaussettes. Lui voyait plus loin que ces simples discriminations. Il avait vu le rebelle quand il avait franchi le seuil du bureau des aurors, des années plus tôt, ainsi que le potentiel allant avec. Mais Williamson n'avait pas rejoint l'Ordre, il était resté dans l'ombre. Les actes... Lui ne voyait que par les actes. Les intentions étaient bien belles mais elles ne valaient rien, strictement rien, un simple poison pour l'esprit. Il grogna.
- Scrimgeour n'est pas dupe.
Et pour cause, il était tout de même l'ancien chef du bureau des aurors.
- Mais nous verrons comme vous vous débrouillerez, Williamson.
Et surtout si tu t'approchais un peu trop de Potter. - Un ancien Serpentard ne devrait pas avoir de mal à mater les mômes, n'est-ce pas ?
Il grogna de nouveau. - Pourquoi pas l'Etude des moldus ? Après tout, les moldus auraient bien besoin d'un peu de soutien ces derniers temps.ajouta-t-il presque pour lui-même cette fois.
Si Maugrey voulait poursuivre son analyse, il devait en savoir davantage et surtout étudier les réactions de l'auror, ses mimiques, ses tiques, les tressaillements de ses traits etc. La confiance de Fol Oeil ne s'acquérait pas ou peu. En revanche, il pouvait accorder un certain crédit, avec le temps. Il n'aimait pas les coups de couteau dans le dos, et on comprenait aisément pourquoi. Tout se méritait chez lui, maintenant restait à savoir si cela importait au concerné ou non.
Son demi-sourcil manqua de tiquer. Une réaction très étrange pour quelqu'un qui avait toujours voué une certaine affection pour les moldus, de ce qu'il en avait compris bien sûr. C'était comme si Arthur Weasley refusait, dorénavant, d'étudier des objets moldus. Décidément, Williamson faisait tout pour attirer ses soupçons. Ou alors une honte vis-à-vis des Serpentards ? La peur de ne pas se faire respecter ? Probable. Pourtant il aurait pu donner l'exemple, montrer aux chers Serpents, qu'il n'y avait pas de honte à s'intéresser aux moldus, qu'ils n'étaient pas aussi différents qu'on voulait bien leur dire etc. Bref de quoi renverser l'influence des Ténèbres. Mais de toute évidence, quelque chose bloquait. Quoi, telle était la question. Maugrey adorait les détails, il se faisait une joie de les tester. Sa paranoïa aussi d'ailleurs. Ce qui pouvait le rendre d'autant plus détestable et insupportable. Seulement, il s'en foutait royalement. Si lui ne surveillait pas tout ce qui bougeait et osait respirer, qui le ferait, hein ?
- Je vois. A ce rythme-là, on aura épuisé bon nombre de matières. On vous consultera pour la réforme de l'Education, Williamson.
Ce qui évidemment, faisait référence à l'époque Ombrage. Ce vieux crapaud rose qui avait souhaité réformer l'Ecole toute entière, ses matières, ses professeurs et parfois même les élèves eux-mêmes. Épurer les matières, du pur génie non ? Des pensées sarcastiques, bien sûr. Lui-même trouvait certaines matières inutiles, mais il fallait pousser l'homme dans ses retranchements, le conduire à la faute. - Après tout, reprit Maugrey, y a dix mille bouquins qui pourraient suffire à l'enseignement. L'enseignement, c'est surfait, hein ? Très équitable comme façon de penser, Williamson.
Surtout quand la moitié des parents moldus se fait poursuivre par les mangemorts. Les disparitions avaient déjà commencé, comme les meurtres. Peut-être que Williamson ne voulait pas connaître le même sort qu'Emmeline Vance ? Craignait-il de s'attirer les foudres de ceux qui souhaitaient soit soumettre les moldus soit les éradiquer ? Peut-être venait-il de mettre le doigt sur quelque chose tout compte fait.
Pauvre auror, contre Maugrey, il n'avait décidément aucune chance de se faire entendre - du moins pour le moment - car n'importe quelle parole serait retournée contre lui. Il en faudrait plus pour convaincre le vieux bougre !
Une réponse satisfaisante, enfin. Ce n'était pourtant pas compliqué d'être honnête ! La vérité. Maugrey adorait la vérité, si tenté qu'il était apte à adorer quelque chose. Pour lui, la vérité en dévoilait plus que la chose elle-même. Elle permettait de connaître un homme, d'étudier ses secrets et donc son lui profond. En temps de guerre, c'était essentiel pour savoir à qui on avait à faire. Vrai que Fol Oeil se contrecarrait allègrement de la vie de son collègue, mais au moins lui accordait-il un minimum de crédit désormais. Même si, en toute franchise, il trouvait l'explication pathétique. Lui et les sentiments m'voyez ? Dans le cas contraire, si l'ex-auror avait été un homme "normal", il aurait notamment pu répondre que son père aurait été fier de lui, qu'il était un auror à potentiel etc. Sauf que Maugrey n'était absolument pas de ce penchant-là. Il ravala néanmoins une moue dédaigneuse, cadeau du chef.
- Vous m'en direz tant.
Son oeil magique vira soudainement sur la porte, pour entrevoir de jeunes silhouettes. Probablement des premières années. Serdaigle, de ce qu'il voyait. Mais ils attendraient.
- La colère, c'est bien joli, Williamson. Inutile de dire qu'elle n'a pas sa place sur le terrain. Aucune émotion ne doit avoir sa place sur le terrain, vous le savez. Une faiblesse et ils se feront un malin plaisir de l'exploiter.
Ses deux yeux le regardaient fixement, désormais. C'était l'homme d'expérience qui parlait, celui qui avait contribué à la formation de Nymphadora et certaines autres recrues.
- Vous pouvez y aller.
Il sortit alors sa baguette, et une fois celle-ci tendue il ajouta : - Ce qui se passe à Poudlard, en lien directement ou non avec l'Ecole ou son personnel, reste à Poudlard, compris ?
Un ultime avertissement. Cette fois Maugrey retira le sort de silence et ouvrit la porte aux premières années tremblantes, chacune avec un parchemin à la main. C'était bien sa vaine. Sur son bâton il se redressa alors de toute sa carrure et leur fit signe d'entrer d'un simple doigt pointé devant lui.