[Sanguini] T'as le look Coco [...] pas de doute Coco, t'as le look qui te colle à la peau !

Elève

Pas de doute Coco, t'as le look qui te colle à la peau !

Samedi après midi. Temps maussade. Vent frais. Bref le lot habituel de l'Ecosse. Si certains élèves trouvèrent à s'en plaindre alors que le temps était typique de l'automne, ce ne fut pas le cas d'Eléanor. Au contraire, elle en était soulagée. Sa sortie ne serait pas reportée ! Elle avait attendu ce jour avec une certaine impatience. Sa curiosité avait été piquée et la compagnie du vampire lui plaisait assez, en dépit de certaines de ses manières. Aussi se trouvait-elle dans une humeur plutôt joviale. Rares étaient les fois où elle souriait. Aujourd'hui était un bon jour, ce que prirent soin de noter ses camarades de maison. Si bien qu'elle passa sa matinée à participer à un mini-tournoi d'échecs version sorcier tout en aidant deux premières années dans leurs devoirs entre deux parties. Le midi, elle fit même honneur au ragoût, auquel elle ne touchait que très peu d'ordinaire avant de terminer sur une bonne part de tarte à la mélasse.

Les coups de 14h00 finirent par sonner. Eléanor se dirigeait vers l'infirmerie quand elle croisa ... Peeves. Elle s'arrêta net et se réfugia discrètement derrière une statue, non sans jurer. Ce n'était vraiment pas le moment d'être victime de l'Esprit Frappeur, surtout qu'il adorait gâcher ses plans et plus particulièrement ses croquis quand il n'en était pas le modèle. Un soir, il avait même refusé de la laisser regagner sa salle commune avant le couvre-feu. Elle avait dû passer des heures durant à le dessiner dans diverses poses grotesques voire insolentes.
Eléanor craignait d'arriver en retard et de faire mauvaise impression au vampire. Elle n'avait d'autres choix que de se lancer dans la gueule du loup. La dernière année fit apparaître un parapluie au-dessus de sa tête et se mit finalement à courir à vive allure dans le couloir où se trouvait l'Esprit. Naturellement, il la repéra très vite, et sur sa course, fit tomber toutes les armures. La dernière manqua de lui faire perdre l'équilibre. De justesse, elle passa le dernier obstacle sans arrêter sa course.

En conséquence, ce fut haletante qu'elle arriva à l'infirmerie. Eléanor fit disparaître son parapluie et passa la porte, terriblement essoufflée et assoiffée. Il était 14h29. Deux minutes plus tard et elle aurait été en retard.

- Peeves de malheur, murmura-t-elle entre ses lèvres en reprenant son souffle.

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*En ce samedi après-midi, tout était en ordre dans ~~le terrain de jeu~~ l'infirmerie du vampire, le dernier locataire venait de quitter les lieux, son bras remit droit après une blessure durant un entrainement de Quidditch. Bizarrement, du moins le pensait le vampire, les lits de la longue salle blanche étaient bien plus occupés en semaine que lorsque arrivait le week-end, une période où le médicomage pouvait assister à nombre de guérisons miraculeuses.

Rien dans le déroulement de sa journée n'aurait pu montrer que le vampire attendait quoi que ce soit sortant de l'ordinaire, pourtant lorsque l'heure s'approcha de la demi, il leva son regard sur la pendule surmontant la large porte en arquant un sourcil. Un sentiment d'inquiétude vint l'envahir alors qu'il restait 2 minutes pour que la jeune fille arrive : se pouvait-il qu'elle ait préféré vagabonder avec quelques-uns de ses camarades plutôt que de s'adjoindre à sa morose compagnie. Le vampire avait, en effet, l'habitude que les autres le fuit, en particulier ceux qui possédaient encore la pétulance de la jeunesse. Aussi, lorsque la porte s'ouvrit à la volée, le vampire baissa son regard sur toi avec une lueur de soulagement. Sans rien en montrer, il te tourna le dos pour s'enfoncer dans son office où il enroula sa "trop courte" cape autour de ses épaules afin de te masquer la veste d'un bordeaux sombre brocardé d'or qu'il avait enfilé par coquetterie pour l'occasion. Il revint vers toi une cane accrochée à son bras.*

Bonjour Miss Branstone, pile à l'heure. Peevy vous a causé quelques torts ?

*Demanda-t-il après avoir courbé la nuque en guise de salut et alors qu'il t'invitait déjà à repasser la porte dans le sens inverse.*

Elève

Pas de doute Coco, t'as le look qui te colle à la peau !

Elle essaya d'afficher un sourire rayonnant au vampire en dépit de son point de côté douloureux. Son "Bonjour" fut saccadé tandis que son visage peinait à retrouver une couleur normale. De temps à autres, elle maudissait réellement l'Esprit Frappeur. Ce n'était, en effet, pas très respectueux de se présenter ainsi au vampire. Elle aurait pu mieux faire et elle en était navrée. Toutefois son sentiment de culpabilité disparut bien vite quand elle t'entendit prononcer non pas le nom de l'Esprit Frappeur mais son surnom. Une "telle" familiarité l'étonna et lui arracha un long soupir. Eléanor passa la porte dans le sens inverse et répondit enfin :

- Il a essayé ! Il sait toujours choisir ses moments. Rusard va encore hurler à tout bout de champ. Je l'en plaindrais presque. Vous saviez que les fantômes espéraient profondément le renvoi de Peeves ? Une fois j'ai surpris leur conversation par inadvertance. Je ne suis pas restée pour écouter, mais cela semblait très sérieux. On ne peut nier que l'Esprit frappeur est désagréable, impoli et que certaines de ses blagues sont réellement, réellement douteuses. Mais on ne peut nier non plus qu'il fait partie intégrante des murs de ce château, vous ne pensez pas ?

Arrivant bientôt aux larges portes de chêne, Eléanor commença à s'emmitoufler dans l'écharpe au couleur de sa maison avant d'ajuster son cache-oreilles. Apparemment, de ce qu'en avaient rapporté certains, le vent était glacial en cette journée de novembre. Aussi ne voulait-elle pas tomber malade. Elle détestait cela !

- Je tiens à vous prévenir, Monsieur Sanguini, Pré-Au-Lard a perdu de sa vitalité depuis cet été. Les mangemorts ont détruit certaines boutiques, notamment la boutique de farces et attrapes de Zonko. Vous devez souvent y être confronté à l'infirmerie, non ? Les produits Weasley ont énormément de succès.

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Ils m'en ont touché un mot, en effet. Partageant avec eux une demi-existence, ils ont tenté de me convaincre de me joindre à leur entreprise. Je ne saurais juger s'il est indispensable à ce lieu, je ne suis là que depuis bien trop peu de temps, mais je dois reconnaître que les lits de l'infirmerie seraient sans doute plus souvent libres s'il n'était pas là pour distiller ses pièges de bavboules, de marécages portatifs et de plantes mordeuses à chaque recoin des couloirs. Nonobstant, je gage que les fantômes portent pour lui plus de jalousie que de griefs véritables.

*La porte de l'infirmerie claqua dans leur dos. Le vampire leva le nez pour croiser le regard de Peeves qui semblait t'attendre pour l'acte 2, ce qui suffit à le faire décamper. Il avait essayé de l'embêter à son arrivée, mais s'était ravisé dès que la créature lui avait montré les crocs.*

Et moi, il ne me dérange point.

*Ajouta-t-il en conclusion.*

Vous semblez éprouver autant d'aversion que d'affection pour l'esprit frappeur, je me trompe ?

*Il te suivit dehors où le temps était aussi glacial que maussade, un temps comme il les affectionnait. Pour sa part, il ne sentait pas le froid, pas plus que le chaud, pas celui de l'air ambiant en tout cas car sous le coup de quelques émotions, il pouvait encore ressentir des bouffées de chaleurs. Mais il était rare que quoi que ce soit vienne échauffer notre placide vampire.*

Je l'ignorais, je n'ai visité que la boutique de bonbons et autres douceurs. J'y ai été tellement bien reçu que je n'ai pas préféré pousser mes investigations plus loin, préférant achever cette visite sur une bonne note. Vous seriez surprise de la proportion d'individus qui tendent à se montrer malgracieux à mon égard. Je ne m'inquiète pas de la tristesse des rues, votre présence m'assure une promenade sous les meilleurs auspices. Alors, dites-moi Miss Branstone, voulez-vous commencez par aller voir ses capes ou avez-vous une autre destination de départ en tête ?

Elève

Pas de doute Coco, t'as le look qui te colle à la peau !

Elle avait acquiescé aux propos du vampire. Il n’avait pas vraiment tort. Pourtant, elle ne pouvait imaginer Poudlard sans Peeves. Aussi, elle haussa les épaules sans trop savoir expliquer l’intérêt qu’elle portait à l’Esprit frappeur.

- Comme je vous l’ai dit, je le trouve grossier et je crois que lui et moi n’avons pas le même humour. Toutefois, vous avez raison, une part de moi arrive à justifier chacun de ses actes. Peut-être ai-je le regard naïf, mais cet esprit déteste l’ennui et depuis le départ des jumeaux Weasley, je le trouve solitaire. Il semble avoir besoin de spectateurs, qu’ils soient mécontents ou qu’ils rient aux éclats, comme si le bruit lui était indispensable pour être de bonne humeur. Et puis soyons honnêtes, de tous, il est le seul à faire abstraction de nos maisons respectives. Son impartialité est exemplaire.

Elle eut un sourire profondément amusée.

- Je me fais peut-être des idées sur son compte, je ne m’y connais que très peu en Esprit frappeur. Quand vous dites que les fantômes le jalousent, vous pensez à sa capacité de pouvoir toucher les choses ?

Drôle de conversation. Habituellement, on ne discutait jamais de Peeves sauf pour le sermonner à tout va. Eléanor aimait pouvoir aborder des sujets peu ordinaires avec le vampire, elle y prenait beaucoup de plaisir. Ces conversations s’étaient faites rares depuis le départ de son meilleur ami.

- Les hommes qu’ils soient sorciers ou moldus détestent autant qu’ils craignent la différence. Sachez que je ne ressens aucune honte ni aucune gêne à me montrer à vos côtés, Monsieur Sanguini.

Au compliment, elle eut l’espace d’un instant, un visage rayonnant et profondément joyeux.

- Le Chemin de Traverse aussi a perdu de ses couleurs. Pour m’y être rendue avant la rentrée, je peux vous dire que c’était terne, presque effrayant. Beaucoup de vitrines brisées ou alors couvertes de planches de bois, certains commerçants ont même subi un triste sort. Si Zonko a connu le même destin, je ne suis pas certaine que Pré-Au-Lard soit la prochaine sur la liste.

Elle avait prononcé ses dernières paroles sur un ton songeur, tandis qu’elle projetait son regard vers l’horizon.

- Commençons par voir ses capes, celle-ci est décidément trop courte pour vous. A-t-elle beaucoup voyagé ?

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Je reconnais que vous êtes une calembouriste bien trop fine pour son esprit chaotique.

*Conclue-t-il en se souvenant des quelques blagues qu'ils avaient échangés pour tester leur (manque d') humour respectif.*

Je le crois précisément, Peeves est bien plus proche du vivant qu'eux et possède quelques avantages comme le toucher. Ils pensent, sans doute, qu'un être tel que lui, existant uniquement pour semer le désordre, mérite moins qu'eux le privilège qui lui est fait. D'un autre côté, Peevy est seul. Il n'est pas l'unique individu à se montrer juste. Mr Binns m'a tout l'air de se ficher de vos maisons comme de son premier siècle de trépas... Il est vrai qu'il semble se ficher de tout cependant. Voyons, qui d'autres ? Il y a Sybille Trelawney, je l'ai vu prédire le sinistros à toutes les factions sans distinction. Je crois que sa mauvaise vue ne lui permet pas de distinguer les couleurs de vos uniformes cependant. Mr Flitwick sait se montrer particulièrement impartial également et Firenze... avec les humains tout du moins.

*Il détourna le visage, sa mâchoire se crispant. Les centaures détestaient les vampires, c'était en raison de leur aversion qu'ils avaient refusé le statut d'être, ne voulant pas se retrouver dans la même catégorie que des suceurs de sang.*

Les enfants semblent tous apprécier l'enseignement de Mr Wilkes.

*La crispation de sa mâchoire se resserra d'un cran, mais pour peu de temps alors que tu lui avouais apprécier sa compagnie.*

Assez de compliments, vous allez me faire pâlir Miss Branstone.

*Feint-il de se plaindre.*

Pré-au-lard bénéficie d'une protection plus efficiente que le Chemin de traverse, elle a Albus Dumbledore.

*A peine avait-il eu le temps d'achever cette phrase, qu'il se stoppa net en voyant le spectacle au loin d'une maisonnette ayant prit feu. Ne souhaitant pas donner trop de place à la guerre en cette journée, il reprit aussitôt le pas en posant une main dans ton dos afin de t'en détourner, direction Gaichiffon. Il ouvrit la porte, faisant tinter une cloche, et te laissa passer devant.*

C'est en effet ma cape de voyage, elle m'a suivi depuis New York. Sa petitesse était appréciable sur un bateau, elle m'a évité bien des incidents. C'est que... je souffre d'un furieux mal de mer.

Elève

Pas de doute Coco, t'as le look qui te colle à la peau !

Elle sourit, amusée.

- Une Poufsouffle m’a fait cette blague-ci aujourd’hui : quel animal possède le plus de dents ?

La réponse lui avait plu, mieux encore, elle l’avait parfaitement compris. Alors naturellement, elle se devait de la partager avec son camarade en humour. La Poufsouffle se refusa à donner précipitamment la réponse et préféra acquiescer vivement aux propos du vampire.

- Mr Binns est un professeur mésestimé alors qu’il est passionnant. Ses connaissances sont fabuleuses et dépassent toute imagination. De tout le château, je crois être la seule, à l’exception d’Hermione Granger, à prendre en note tous les cours du professeur Binns, au mot près. Je reconnais être beaucoup moins concentrée en ce qui concerne la divination, raison pour laquelle j’ai abandonné cette matière dès que l’occasion s’est présentée. En revanche, j’aime assez les cours du Professeur Firenze mais je suis sceptique : pensez-vous réellement que les étoiles peuvent prédire l’avenir ? Avez-vous déjà rencontré cette forme de magie, de votre expérience, Monsieur Sanguini ?

Mlle Branstone avait décidément la langue bien pendue, mais comment lui en vouloir ? Elle était une élève matérialiste, sceptique quant aux prédictions stellaires ou de tout autre genre. Bien sûr, elle ignorait tout des « hiérarchies » ou des discordances entre les êtres magiques, du moins était-elle loin d’être au point sur le sujet. Les ouvrages demeuraient flous à ce sujet.

- Son enseignement est intéressant. Pour le reste, je ne fais pas partie de son fanclub, mais il plaît à de nombreuses élèves, c’est certain.

Son regard balaya les différentes affiches mangemoresques placardées sur les murs, poteaux et boutiques de Pré-Au-Lard. Un voile de tristesse s’abattit sur ses yeux bleus et elle répondit d’un ton beaucoup moins joyeux.

- Je ne suis pas certaine que ce soit la raison de son sursis. Mais je dois sûrement me faire des idées. J’ai l’impression qu’ils sont là …

Ses yeux se posèrent sur les flammes.

- … autour de nous.

Et elle s’engouffra dans la boutique.

- Vous, le mal de mer ? Je n’ai jamais pris la mer. - Bonjour Madame ! Pourriez-vous nous présenter des capes de voyage, s’il vous plaît ? – En fait, je n’ai jamais vu la mer. Je n’ai pu que l’imaginer. Elle est comme on la décrit ?

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Je connais la réponse ! Si l'on considère les dents comme l'ensemble des structures calcaires présentes dans la bouche, c'est l'escargot. Mais si l'on ajoute qu'elles doivent exclusivement se trouver sur les gencives, alors ce sont les requins.

*Répondit-il non sans fierté, oubliant qu'une blague n'était pas unquizz.*

Vous trouvez Mr Binns passionnant ? Voilà qui explique pourquoi vous trouvez ma compagnie distrayante...

*Dit-il pensivement, lui-même trouvant Cuthbert aussi soporifique qu'une compétition de curling moldu. Le vampire dormait peu, mais en écoutant la voix morne et lente du fantôme, il avait senti ses paupières s'alourdir dangereusement. Il était certain que les classes l'ayant pour leur dernier cours de la journée devaient dormir du sommeil du juste.*

La divination est un art auquel je ne me suis jamais intéressé, mais jamais je n'ai encore assisté à une de ces prédictions mirifiques que les voyants nous vantent d'avoir. Par ailleurs, ma longévité me prive déjà bien assez du frisson de la surprise, du risque, de la précipitation qui font tout le charme de la vie, alors qu'au moins on ne me prédise pas le peu qu'il me reste à découvrir.

*Plus il te parlait et plus tu lui faisais penser à Hermione Granger, en effet. Ta curiosité, ton attrait pour tous les enseignements (la divination mise à part), ton sérieux, ton niveau de bavardage et ton attitude déjà adulte lui était très similaire. Mais revenons à notre mouton.*

Plaire ? Je faisais référence à ses cours et non à la pugnace inclination de l'une de vos camarades que je ne nommerai pas par respect pour sa vie privée. Mais si vous saviez le nombre de fois qu'elle est venue à l'infirmerie après avoir ingurgité une quelconque mixture de son cru censé l'embellir...

*Il passa la porte, laissant derrière lui les affiches dont les portraits les suivaient des yeux.*

Il est possible, mais la présence de votre directeur les retiennent d'agir.

*Il inclina poliment la tête pour saluer la vendeuse qui leur indiquèrent le rayon "cape" du doigt. De toute évidence, elle ne souhaitait pas se frotter au vampire plus que nécessaire.*

La mer ? Elle est grande, longue et houleuse à souhait. L'air marin est empuanti par la moiteur salée qu'elle dégage et elle vous tord les boyaux quand bien même on les croyait vides et morts... Je vous y mènerai à l'occasion, si vous le souhaitez. Tant que l'on reste au bord.

*Il sortit du portant une lourde cape noire à la bordure brocardée d'argent, si longue qu'il devait la tenir les bras levés, ce qui le cachait tout entier.*

Que pensez-vous de celle-ci ?

Elève

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Face à ses réponses, elle secoua négativement la tête, peu certaine que le vampire comprenne finalement l’humour derrière la véritable réponse. Peut-être aurait-elle dû s’en abstenir.

- Non, c’est la petite souris. Peut-être le savez-vous, mais chez les moldus, dès qu’un enfant perd ses dents de lait, il doit la mettre sous son oreiller. La nuit tombée, une petite souris vient s’emparer de sa dent et y laisse en échange, une pièce. Une croyance équivalente à celles du Père-Noël ou du Père Fouettard. Mais vos réponses étaient parfaitement justes, Monsieur.

Elle eut un petit regard navré avant que celui-ci ne tourne à l’étonnement.

- Êtes-vous en train de me dire que vous me trouvez bizarre ? Je vous assure que le contenu des cours du Professeur Binns est des plus intéressants et surtout très utile pour l’avenir. Quant à vous, Monsieur Sanguini, votre compagnie n’a rien à envier à personne. Pourquoi croire le contraire ? Votre âge certain et votre statut de vampire ne font pas de vous quelqu’un d’inintéressant ou d’ennuyeux à mourir, vous savez ? Au contraire, je suis certaine que cela fait de vous une mine de savoirs.

Qu’elle exploiterait certainement d’ailleurs.

- Elle n’est malheureusement pas la seule à être atteinte du syndrome Wilkes. Mais il n’est pas le premier à en faire les frais. Il y a 4 ans de cela, nous avions un professeur de DCFM, Monsieur Lockhart. Elles étaient toutes à ses pieds alors qu’il ne semblait pas très au point avec ses cours. Il avait le sourire racoleur, peut-être charmant, certes, mais … cette attraction me dépasse tout à fait. Heureusement pour nous, l’enseignement du Professeur Wilkes est bien meilleur.

Il y avait un choix de capes conséquent. Eléanor ignorait laquelle choisir. Les tissus étaient variés et leur toucher assez agréable sans pour autant l’aider.

- J’accepte l’invitation. Vous allez donc devoir me supporter encore.

Son regard se posa alors sur la cape que tu lui présentais. Hum… Elle n’était pas certaine d’avoir le goût esthétique adéquate. Pire encore, elle craignait d’éborgner l’ego vampirique. Alors elle s’orna de son plus beau sourire, inspira et se lança.

- Cette cape est bien longue. Vous êtes sûr de vouloir ratisser tous les coins poussiéreux de Poudlard ? Sans compter le manque de propreté dans certaines ruelles de Pré-Au-Lard. Sans vouloir vous offenser, Monsieur, vous ressembleriez à une mariée sur le point d’assister à un enterrement. Vos habits sont élégants, pourquoi ne pas les mettre davantage en valeur ? D’autant plus qu’on risquerait de marcher sur le tissu de votre cape.

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La petite souris vous dites ? Je n'étais point au courant. Dans mon enfance, on faisait référence à une fée des dents qui viendrait vous arracher les chicots qu'il vous restait si par malheur vous veniez à quémander quoi que ce soit. Votre Père Noël n'existait pas encore et quand au père fouettard, c'est ainsi que les parents désignaient l'homme le plus laid des villages alentours pour faire peur aux enfants. Celui de mon pays était cul-de-jatte et avait eu le visage rongé par la petite vérole. Aaah, c'était une belle époque où l'on savait faire dans la simplicité...

*Répondit-il avec une intonation nostalgique.*

Non mademoiselle, ou point plus que les autres représentants de votre espèce, je note simplement l'excentricité de vos goûts par rapport à la norme. Vos semblables se méfient de moi mais vous, vous semblez paisible en ma présence. Je n'entends pas votre coeur battre plus fort alors que celle-ci *il désigna la vendeuse qui entendait parfaitement leur conversation* est prise de bouffées de chaleur depuis que je suis entré, tant que son chemisier colle à son échine.

*La vendeuse couina et fit semblant de devoir aller chercher quelque chose dans l'arrière boutique.

Oh, je connais ce Lockhart dont vous parlez. J'ai lu son livre sur les vampires, un ramassis d'inepties ! Savez-vous que plus d'un vampire se sent humilié par ce soi-disant sortilège de son cru nous imposant de nous repaître uniquement de laitue ? Certains ont même juré de lui sucer le sang jusqu'à la moelle pour lui montrer si nous sommes des ruminants. Je n'en fais point parti, rassurez-vous.

*Repassant au shopping, il abaissa ses bras pour faire réapparaître son visage par-dessus l'épais vêtement.*

Mais, je l'avais choisi pour vous. Vous voyez bien qu'elle est d'un style féminin, là il y a une petite fleur brodée.

*Il tapota la petite rose au milieu des autres broderies.*

Cependant, il est vrai que le château n'est point étincelant. Que pensez-vous de celle-ci ?

*Il échangea le premier modèle par une cape courte s'arrêtant au bas du dos.*

Pour vous !

*Se précipita-t-il d'ajouter même si cette fois, l'information semblait évidente.*

Elève

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Eléanor jeta un coup d’œil à la vendeuse avant de pouffer de rire et de chuchoter au vampire quelques mots d’humour.

- Peut-être provoquez-vous chez elle de l’émoi ? Ne dit-on pas que l’on peut trouver l’amour à tout coin de rue ?

Elle pouffa davantage et reprit, en posant sa main de façon bienveillante sur la manche du vampire.

- Allons, je vous taquine. Elle ne vous connaît pas et craint votre teint. Elle ignore ce qu’elle rate, tout simplement. Remarquez, je ne suis pas certaine qu’elle croise beaucoup de vampires. Moi-même vous êtes le premier que je rencontre. Elle ne devait pas se douter qu’ils avaient un goût pour l’élégance.

Les menaces vampires la firent grimacer, tandis qu’elle lançait un demi-regard affolé tout autour d’eux.

- Peut-être est-ce une histoire à ne pas raconter ici. Mais c’est effrayant. Toutefois, on ne peut pas dire qu’il ne l’a pas cherché ! Quand on manque de respect aux autres, on en paie le prix. Les rumeurs disent qu’il se repose encore à Ste Mangouste, et que malheureusement sa santé mentale continue de se dégrader. Je ne suis cependant pas certaine que cela soit dû au sortilège de l’oubli. Vous avez dû le croiser non, à Ste Mangouste ? Au passage, je ne vois absolument pas le rapport avec la laitue. Quelle idée étrange…

Quant à la cape … Eléanor n’était pas certaine d’avoir choisi le meilleur moment pour s’acheter une cape. Loin d’être encombrant pourtant, le vampire n’était pas le compagnon adéquate pour ce genre de choses. Ils n’avaient tout simplement pas le même … goût ? Mais devant tant d’attention, elle ne put que se prêter au jeu et essayer chacune d’elles sous ses yeux.

- Hum, il nous faut un juste milieu et peut-être plus sobre. Attendez …

Sans aucune compassion, Eléanor partit quérir la vendeuse. Les dérobades, ça allait bien cinq minutes. La tirant par le bras, elle finit par l’amener jusqu’à eux. Naturellement, la mauvaise grâce et la peur se lisaient sur le visage de la vendeuse.

- J’aurais besoin d’une cape épaisse, sombre, qui ne traîne pas trop au sol et qui possède un capuchon, s’il vous plaît. Et arrêtez de trembler, je vous assure que cet homme est inoffensif et bienveillant. Je vous garantis même qu’il se lave les dents.

Puis comme prise d’un doute…

- Vous vous lavez les dents, n’est-ce pas, Monsieur Sanguini ? C’est notre médicomage à Poudlard, reprit-elle à l’intention de la vendeuse. Vous savez que plus vite nous aurons ce que nous souhaitons, plus vite nous partirons, n’est-ce pas ?

Elle adressa un clin d'oeil complice au vampire tandis que la vendeuse se sentait soudainement prise d'une très grande volonté. Phrase magique, apparemment.

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*Le vampire qui n'entendait rien au second degré jeta un coup d'oeil en direction de la vendeuse, un sourcil arqué et une moue dubitative s'affichant sur son visage. Il reporta à nouveau son attention sur toi.*

Vous croyez ? Je n'ai point séduit depuis une éternité, mon teint exsangue et la froideur de mes membres ne sont pas fait pour réveiller les passions féminines...

*Il regarda une nouvelle fois la vendeuse à la dérobé. C'était une femme sans âge, aussi terne que sa propre grise mine et plutôt replète... De fait, il l'aurait envisagé si tu n'avais pas brisé dans l'instant toutes ces belles espérances. Il te trouva alors un humour bien cruel.*

Oh. Oui bien sûr, c'est évident. Elle a, de plus, déjà un anneau à son doigt.

*Il s'éloigna de quelques pas et te tourna le dos, à toi et à la vendeuse se rapprochant sur ton invitation. Présentement, il fouinait dans un portant présentant des gaines pour les dames âgées, mais il ne s'en était pas encore rendu compte, regardant sans vraiment regarder.*

Parce que qui parle d'un enchantement ne vous donnant envie que de vous sustenter de laitue, signifie qu'un vampire ne ressent plus le désir de se repaître du sang d'autrui. Il devient alors aussi inoffensif qu'un lapereau.

*La vendeuse arrivant à leur hauteur, il s'éloigna alors encore de quelques pas en faisant mine d'être concentré sur sa recherche de vêtements. Son teint était à présent jauni par la honte après avoir eu l'imagination un peu trop fertile sur un possible avenir commun avec la commerçante. Il ne voulait pas vous montrer sa gêne, tout simplement.*

Bien entendu que je me lave les crocs ! Pourquoi ? Mon haleine vous importune ?

*Il sortit sa main du rayon des caleçons pour homme et inspecta sa propre haleine en soufflant dans le creux de sa main.*

Elève

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Devant tant de susceptibilité vampirique, Eléanor éclata d’un rire franc, joyeux et bon enfant. Le pauvre était malmené et elle ne faisait rien pour arranger les choses. La vendeuse en revanche ne trouvait nullement la scène amusante. Déjà, elle lança différentes capes dans les bras de la Poufsouffle qui eut tout juste le temps de répondre au vampire avant de se faire ensevelir.

- Bien sûr que non vous n’avez pas mauvaise haleine. J’essayais seulement de rassurer Madame sur votre gentillesse et votre inoffensivité.
A la vendeuse : Doucement doucement !
Au vampire : Allons, Monsieur Sanguini, vous avez autant votre place ici que m…

Mais Eléanor peinait à respirer sous cet amas de capes. Ses jambes fléchirent dangereusement et, voulant se rattraper, elle rencontra à un miroir à bascule, qui forcément bascula au même titre qu’elle. Un ridicule dont elle se serait bien passé puisqu'ils se trouvaient d'ores et déjà au centre de l'attention.

- Ouille, couina-t-elle sous les capes.

Enchevêtrée, elle sentit soudainement qu’on lui ôtait tout ce poids sur ses épaules. La vendeuse mécontente venait de jeter un sort de lévitation.

- Une seule me suffisait vous savez ? tenta de lui sourire la Poufsouffle.

Elle adressa un sourire au vampire, espérant un peu d’aide de sa part. Mais c’était peine perdue. Alors, Eléanor attrapa au vol la dernière cape et l’enfila. Trop longues au niveau des manches ainsi que dans la tenue, indéniablement. Ce dont s’était également aperçue la vendeuse. Magiquement, elle prit les mesures nécessaires à son travail et fit ôter la cape à la jeune élève. D’un ton sec, la vendeuse l’informa que sa cape serait prête dans les jours suivants. La Poufsouffle, confuse, chercha à l’en remercier, mais elle avait déjà disparu.

- Peut-être devrions-nous trouver une autre boutique pour votre cape, qu’en dites-vous ? Cette vendeuse ne nous aime définitivement pas. Les Ecossais peuvent être très fermés d’esprit, je suis navrée, ajouta-t-elle d’un ton quelque peu morose pour le coup.

Sans compter les clients qui les observaient d’un œil mauvais. Pour leur tenir tête, effrontément, l’élève vint prendre le bras du vampire, un sourire rayonnant sur les lèvres.

- Que diriez-vous d’aller prendre le thé chez Mme Pieddodu ?

Au moins, ils ne se risqueraient ni à l’alcool, ni aux regards noirs de la foule. Ils seraient isolés, ce qui ne serait pas un mal. Et puis le salon de thé n’était pas si terrible. Au contraire, il était accueillant lorsque les Trois Balais étaient plein à craquer, et bien plus discret à tout point de vue.

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*Le vampire se retourna alors que tu croulais sous les capes. Des noires, des bleu marine, des bordeaux, longues ou courtes, simples ou brodés, sous cet amas de tissus c'est à peine si l'on discernait encore une touffe de cheveux blonds. Sanguini, rassuré quant à son haleine, t'aida à te débarrasser des capes une à une, les jetant sur le portant qui s'écroulerait sous le poids environ 30 secondes après leur départ, faisant râler la vendeuse qui l'aurait bien méritée. Mais quand tu enfilas une énième cape, lui trouva la longueur parfaite, une réflexion qu'il contint cependant.*

Et moi, vous ne prenez pas mes...

*La vendeuse claqua la porte de la remise.*

Je connais une marque de vente par correspondance "La ravegourde", leur catalogue est très complet. Je vous le ferai parvenir demain si vous voulez.

*Il ne prêtait guère attention aux regards mauvais, suspicieux, dégoûtés ou malveillants qui se portaient sur lui. Primo, il avait l'habitude. Deuxio, les nuances de leurs émotions lui échappaient. Tertio, il savait qu'un seul de ses sourires leurs donneraient des cauchemars pour les six prochains mois.*

Oh quelle excellente idée, je n'en ai point bu depuis 10 ans. En Amérique, ils ne consommaient que de la caféine, un breuvage trop excitant pour moi. La dernière fois que je m'en suis abreuvé, j'ai passé deux heures à faire des sprints dans les couloirs de l'hôpital... au plafond. J'en étais mort de honte au point d'avoir posé trois semaines de congés pour rester enfouit dans mon cercueil. Passons, savez-vous s'ils servent des gourmandises au sang ? Une boucherie fait un excellent boudin au fond du village et Honneyducks fait chaque semaine le plein de sucettes au sang depuis que je suis dans les parages. J'ai l'impression que les sorciers qui font le commerce des douceurs pour les papilles sont plus aimables... peut-être cherchent-ils à équilibrer leur karma pour toutes les maladies dentaires et du foie qu'ils provoquent.

*Dit le médicomage.*

Elève

Pas de doute Coco, t'as le look qui te colle à la peau !

L’idée que le vampire puisse courir au plafond pendant deux longues heures sans s’arrêter la laissa stupéfaite autant qu’effrayée. Car amitié ou non, cela avait réellement quelque chose d’effrayant ! Monsieur Sanguini possédait des capacités qui dépassaient son entendement. D’une certaine façon, elle était curieuse d’assister, un jour, à pareille scène. Plus elle y pensait, plus il ne faisait aucun doute qu’elle sous-estimait le vampire et la dangerosité l’accompagnant. Seulement comment pouvait-il en être autrement devant tant de culpabilité et de gentillesse ? Aussi, la Poufsouffle lui sourit-elle largement avant de prendre la direction d’un Honeydukes bondé.

- Je vais vous attendre ici, si cela ne vous embête pas. Je n’aime pas vraiment la foule…

Euphémisme. Avec le temps, Eléanor était devenue agoraphobe en plus d’être claustrophobe. Or la boutique d’Honeydukes étant si étroite, elle était convaincue d’y rester si elle s’ajoutait aux nombreux clients déjà entassés. D’autant plus qu’elle n’avait aucun achat à y faire. Il lui restait encore des plumes en sucre, et mieux valait garder ses économies pour les semaines et mois à venir. La cape allait déjà valoir son prix, et avec un père comme le sien, mieux valait ne pas abuser non plus.

[…]

Une fois les sucettes au sang achetées, elle mena le vampire chez Madame Pieddodu comme convenu. Ainsi qu’elle l’espérait, le salon de thé ne comportait, tout au plus, que cinq clients. Le calme régnait, seul le feu de cheminée crépitait allégrement. Judicieusement, l’élève choisit une table à l’écart de potentiels regards curieux. Le temps d’un instant, son regard se posa sur la pile de tasses château branlant, attendant patiemment d’être lavées et rangées. L’utilité de la magie, dans ce cas-là, ne faisait plus aucun doute. Maladroite comme elle pouvait l’être, aucune tasse n’aurait tenu le choc si elle avait dû elle-même ériger cette pyramide.
Une délicate odeur de plantes et surtout de rose – parfum qu’elle distinguait le mieux d’entre tous – planait dans le salon. Son regard balaya alors les différentes tablées et se laissa tenter par les nombreuses parts de gâteaux entamés.
Une fois assise, elle commanda un thé à la rose et au litchi, se refusant toute autre tentation. Finalement, elle posa ses yeux sur le vampire et lui sourit de son plus beau naturel.

- Ce rose n’est pas vraiment ma couleur préférée, loin de là, mais la qualité du service est indiscutable, s’excusa-t-elle presque. Je … Je pensais que nous pourrions discuter de … de ce qui se passe en dehors de Poudlard.

Eléanor inspira profondément et poursuivit sur un ton bas.

- Je ne peux discuter avec personne d’autre des événements extérieurs, de la position des mangemorts et leur ascendance grandissante sur nous autres. Chacun y va de son avis, cumule les généralités au point que tout perd de son sens. Vous devriez les entendre à réduire ce qui se passe aux seuls Bien et Mal. C’est grotesque, non ? Je … J’aurais voulu connaître votre opinion sur la question, si vous le voulez bien.

Codage par Libella sur Graphiorum

*Avec une moue perplexe, Sanguini pénétra dans Honeyducks après que tu l'y eus poussé. Il avait encore assez de sucettes pour les 3 prochains jours, mais puisque tu ne lui laissais pas le choix, il crut y déceler un de ces désirs tus et pourtant ardents qui sont le propre des femmes... Il ressortit 4 minutes plus tard avec un sachet de caramels dorés qu'il t'offrit.*

C'est pour vous, Mrs Flume m'a assuré que les demoiselles en raffolaient.

*Une trentaine de pas plus tard, le son délicat d'une harpe retentit à l'ouverture de la porte du petit salon de thé aussi adoré que détesté des locaux. Sanguini lui-même ne put s'empêcher de porter délicatement une main à sa bouche pour masquer un renvoi. Tout ce rose et ses fanfreluches (la dentelle des cols jabots ne comptait pas pour fanfreluche !) le mirent mal à l'aise. Il était une créature des ténèbres et se sentait particulièrement peu à sa place, mais il ravala sa salive et prit place sur la petite table ronde les attendant au fond de la pièce. Il s'assit face au mur, te laissant le siège tourné vers la salle.*

Oh. Très bon choix, j'aime découvrir de nouveaux endroits qui me sortent de... l'ordinaire...

*Dit-il en levant les yeux vers le plafond pour suivre des yeux un petit ange en plâtre battant des ailes. Il reporta ensuite son regard naturellement lugubre sur toi, ses longues mains posées à plat sur le bord de la table. Il perçut la sincérité de ton inquiétude par les légères altérations dans ton rythme cardiaque.*

Miss Branstone, je crains d'avoir pour vous des paroles quelque peu décevantes à ce sujet. Je ne m'éloigne guère de Poudlard et ne pense avoir rencontré aucun de ces mangemorts. Je sens l'air de votre pays empuanti par la colère et la peur, deux émotions qui couplées ensemble, ne peuvent que donner naissance à un terreau fertile pour la violence et le rejet. Quand l'homme craint sa propre perte, il se trouve des bouc-émissaires plus faibles et vulnérables à donner en pâture en guise d'abris.

*Mrs Piedodu vint prendre leur commande. Il prit un thé noir sans sucre et te laissa choisir à ton tour, puis sortit de sa poche 3 gallions qu'il glissa dans la main de la tenancière, plus qu'assez pour régler leur commande. Sa voix ne s'adressa à toi qu'une fois la pâtissière repartie derrière son comptoir.*

Je ne connais pas en détail les mangemorts, comme je vous le disais, mais je connais le bien et le mal et je puis affirmer, comme vous le supposez si justement, qu'il subsiste conjointement en chacun de nous. C'est de la lumière autant que des ténèbres cachés que proviennent les plus grands bouleversements... Cependant...

*Il osa étirer son bras droit et venir poser le bout de ses phalanges sur la délicate tiédeur qui s'échappait des tiennes.*

... plus de personnes que vous le croyez s'en pré-occupent et vous en protègent, je puis vous l'assurer.

*Dit-il en pensant aux organisations secrètes occupées à combattre le mal dont il avait perçu les échos ou encore à Orcus dont les manières peu appréciables ne devaient pas effacer les intentions louables, pour la plupart.*

Elève

Pas de doute Coco, t'as le look qui te colle à la peau !

Le présent la toucha, plus qu’il n’aurait dû peut-être. Mais Eléanor n’était pas habituée aux cadeaux, encore moins venant d’un adulte. Ses pommettes se peignirent de rose un bref instant, tandis qu’elle offrait un sourire de gratitude au vampire. Soigneusement, le sachet fut glissé dans son sac. Son ravissement ainsi que son affection naissante pour le vampire, ne faisaient aucun doute. Si simple était-elle, elle n’oublierait pas cette attention.

[…]

Comme on pouvait s’y attendre, Eléanor écouta religieusement les paroles du vampire. Elle avait confiance en lui et en le recul qu’il pouvait avoir. Son regard sérieux et ses sourcils froncés illustraient tout le crédit qu’elle leur portait. Un léger sourire ironique apparut sur ses lèvres, plutôt adressé à elle-même. Orgueilleusement, il était bon d’entendre des propos rejoignant ses pensées ; car oui aux yeux d’Eléanor, c’était la peur qui se trouvait au cœur-même de tous leurs problèmes, et ce depuis des siècles déjà. L’élève s’apprêtait à commenter quand la Maîtresse des lieux apparût soudainement à leur côté. La commande passée, elle s’en voulut d’avoir été trop lente pour payer la note, ou du moins sa propre part. Le vampire faisait preuve d’une grande gentillesse à son égard, elle n’était pas sûre de la mérité. Elle le remercia donc humblement et reprit sa concentration pour la suite de leur conversation.

« Conjointement en chacun de nous », et c’était bien ce qu’elle avait cherché à défendre, d’abord auprès de sa camarade, ensuite auprès de son professeur de métamorphose. Elle ne parvenait pas à mettre le monde entier en trois catégories distinctes, c’était plus fort qu’elle, et cela la rongeait. Eléanor était consciente de sa faiblesse, car face à un mangemort, elle chercherait à comprendre. Non pour l’excuser mais pour prouver qu’on ne pouvait pas toujours voir que ce qui nous dédouanait. Donner une sentence, ce n’était pas que punir pour un fait, c’était en assumer chacune de ses conséquences. « Mangemort » était une étiquette qu’on aimait à placer sur tout et n’importe qui pour éviter de blâmer l’humain, le bon petit humain vertueux. Le vampire avait raison, la part de ténèbres était en chacun, mais si peu assumée. Son regard se posa sur le geste amical du médicomage et doucement elle lui sourit.

- Vous avez parfaitement raison mais en toute honnêteté, je me sens perdue dans ce que je dois croire. Les crimes des mangemorts sont impardonnables et on ne peut les leur amputer, seulement je peine à me dire qu’ils ont tous le cœur aussi noir qu’on veut bien le prétendre. Comme je peine à croire aveuglément en ceux qui disent nous défendre et nous protéger. Je ne comprends pas comment on peut arriver à haïr ou à craindre la différence à ce point. Et l’on s’étonne que les moldus nous détestent et redoutent notre existence ? Mais comment pouvons-nous un seul instant leur en vouloir ? Les massacres d’antan portaient la marque de la peur et aujourd’hui, nous reproduisons les mêmes erreurs dans l’espoir que cette fois-ci, nous soyons les grands vainqueurs. Pensez-vous réellement que nous pouvons faire le poids face à l’idéologie de la haine et de la race ? Que si finalement nous parvenions à la paix, ce ne serait pas qu’un temps de répit avec que la boucle ne reprenne son cours ?

Leur commande respective leur fut soudainement apporté, ce qui lui permit de reprendre son souffle. Une fois Mme Pieddodu loin, l’élève reprit.

- Je sais que ça fait beaucoup de mais, de si, d’hypothèses et je sais être naïve sur de nombreux points, seulement, j’essaie de comprendre ce qui se passe, d’entendre les problèmes de notre temps. Cela me semble important pour mon avenir dans la justice. Je ne veux pas que l’on reproduise encore et encore les mêmes erreurs. Vivre dans un monde contrôlé par la peur, ce n’est pas vivre, c’est survivre. Je ne comprends pas nos dirigeants qui le tolèrent encore.

Elle souffla sur son thé et en huma les effluves, dans un sourire attristé.

- On ne viendra jamais à bout du mal, c’est certain, et ce n’est pas ce que je dis. Je ne comprends tout simplement pas comment on peut attenter à la vie d’une personne ou de toute une famille par pur plaisir ou par pur sens du spectacle. Prétendre que ce ne soit qu’une question de pouvoir et de manque d’amour, n’est-ce pas facile ?

Codage par Libella sur Graphiorum

*Un thé noir fumant fut posé devant le vampire. Ce dernier prit délicatement la tasse en porcelaine entre ses doigts et la leva à hauteur de ses lèvres, le souffle froid qu'il insuffla dessus eut pour résultat de faire instantanément disparaître toute trace de fumée. Il put alors goutter le breuvage revenu à une température adéquate pour une telle créature. Il en but plusieurs gorgées, le temps pour lui de t'écouter, ne reposant le thé qu'une fois son tour venu de parler.*

Les âmes noires et pourries entièrement sont rares... à dire vrai, je crois qu'il n'existe qu'un seul spécimen parfait de ce genre, vous voyez de qui je veux parler ? Tous les autres sont plus nuancés, nous-mêmes, vampires, sommes vu comme le mal incarné et pourtant ! Je ne nie pas que certains jouissent particulièrement de leur habileté à perpétuer des crimes, mais pour la plupart, c'est seulement la nature qui nous a fait ainsi. Nous ne faisons que ce pourquoi on nous a programmé, il n'est pas question de méchanceté. Je n'ai jamais tué pour le plaisir de détruire des familles, je le faisais parce que c'était mon instinct, mon rôle d'être un prédateur, un rôle qui m'a été attribué lors de ma naissance. Cependant, comme nous pouvons contrôler nos pulsions et souhaiter propager le meilleur de soi, d'autres peuvent éprouver pour désir ardent de cultiver le mal en eux. Si certains facteurs de vie nous poussent à mal agir, au final nous avons toujours le choix de nos actes. Ce que je veux dire par là, Miss Branstone, c'est qu'il n'y a pas plus dangereux que celui qui prend le parti d'anéantir sa propre lumière au profit des ténèbres. Certaines personnes aiment ça, peu importe les raisons qu'elles invoquent pour justifier leurs actions.

*Il marque un temps d'arrêt, le temps pour lui-même de rassembler la suite de ses pensées.*

On ne peut sauver que ceux qui le désirent, Miss Branstone. Quant à la peur, elle fait partie de l'humain, elle n'est pas supprimable. La peur ne mène pas qu'au chaos, elle permet aussi la survie, la force de protéger ce que l'on aime... parfois, selon les gens et les époques. C'est le cocktail peur, douleur et privation qui est le plus dangereux. Nonobstant, je crains que oui, l'homme est prédisposé à toujours revivre les mêmes choses, refaire les mêmes erreurs. On en revient au début de notre conversation, c'est leur nature profonde. C'est là toute la beauté de l'homme, toute sa fragilité aussi. Elle abrite en son sein le pire comme le meilleur. Ce qu'une poignée d'hommes peuvent détruire, une autre poignée tendent à le réparer. L'humanité est un funambule, tiraillé entre le vide et le ciel, l'équilibre reste toujours précaire. Mais s'il vous faut désirer la justice, alors qu'elle serve à protéger les plus faibles et les plus innocents, à tendre la main à ceux qui peuvent être sauvés de leur propre noirceur et à mettre hors d'état de nuire ceux pour qui on ne peut plus rien. Quant à votre dernière question, la réponse me semble évidente...

*Il posa ses mains de part et d'autre de sa tasse et se pencha en avant, son regard sévère plongé dans le tien, il répondit à voix basse.*

Le contrôle, le pouvoir, se prendre pour Dieu. Il n'y a aucune excuses supplémentaires à aller chercher, je le crains.

Elève

Pas de doute Coco, t'as le look qui te colle à la peau !

Même à la messe, elle n’aurait pas été aussi attentive. Elle buvait littéralement les paroles du médicomage en même temps que son thé. Ses sourcils formaient encore et toujours le v de la concentration, signe qu’elle ne se moquait absolument pas du vampire. Elle le trouvait passionnant et ne cessait de l’estimer un peu plus encore. Ces âmes nuancées, comment savoir si elles restaient secourables ou non ? Comment pourrait-elle faire la différence ? Avec l’expérience peut-être. Mais le vampire lui donna bien vite la réponse à son interrogation : « dans le choix de nos actes ». Evidemment, tout était discutable et relatif, cependant le choix venant d’une prise de décision, l’individu ne pouvait en être que coupable. Etonnamment, cela la rassura et elle ancra cette réponse dans un coin de sa tête. Pourquoi Poudlard n’instaurait-il pas ce genre de discussions ? Quand bien même le raisonnement in fine se devait toujours d’être personnel, Eléanor croyait dur comme fer que la discussion restait un moyen fort utile pour lutter contre les extrêmes. Au château, personne n’exprimait réellement son opinion. Tous répétaient les pensées d’autrui sans même les réfléchir aucune fois. Harry Potter avait été victime de ce phénomène, l’année précédente. Aujourd’hui, ils en payaient tous le prix.

- Vous avez raison, mais cette perpétuelle dualité n’en est pas moins terrifiante je trouve. Il suffit qu’une seule carte, un seul domino s’effondre, pour que le reste suive. Je ferai du mieux que je pourrai, je vous le promets.

Elle leva son regard bleuté pour le plonger dans celui du vampire, et l’accompagna d’un sourire lourd de promesses.

- Le monde a besoin qu’on se batte pour lui, n’est-ce pas ? J’en ferai de même avec la justice, car la force ne peut plus exercer ce pouvoir. Nous sommes au XXIème siècle, chacun se doit d’endosser les responsabilités qui lui incombent et il n’y a pas d’âge pour cela.

Elle but une longue gorgée de thé, et son visage se fit soudainement rieur, détendu.

- Vous me le direz, n’est-ce pas, si à l’avenir, je ne me montre pas juste ? Vous serez là ?

Le désir d’avoir enfin une figure adulte à ses côtés, pour la guider, la rassurer. Il était ardent, depuis bien longtemps maintenant. Sur qui d’autre pouvait-elle compter ? Qui se montrerait suffisamment honnête et sage dans ses propos ? Qui la remettrait à sa place à chaque fois qu’elle ferait un faux pas ? Demain arriverait vite, et avec, ses aspics en poche. Un nouveau départ l’attendrait et elle craignait de l’affronter seule une fois de plus. Ce fut à cet instant précis que celle qui avait grandi trop vite choisit de montrer toute l’innocence qu’elle avait judicieusement -ou non- refoulée jusque-là.

- Dehors les tentations sont fortes, et ceux qui goûtent au pouvoir, pour beaucoup, se laissent avoir, parfois en croyant faire le bien. Je ne veux pas y faire face seule, pas cette fois. Vous voudrez bien me conseiller et me guider ? S’il vous plaît ? souffla-t-elle sur un ton plein d’espoir.

Codage par Libella sur Graphiorum

Elle fait surtout de l'humanité un édifice bien fragile, mais c'est ce qui la rend précieuse et si spéciale. Moi qui vit en dehors, je ne peux que témoigner de la fascination que j'éprouve pour elle. Elle est, pour moi, comme le rêve inaccessible d'atteindre la plus belle étoile, alors vaut-il le coup que l'on se mouille un peu pour lui ? Je le crois.

*Et c'était la raison de sa présence parmi vous. Il était toujours en quête de sa propre rédemption, une quête qui ne prendrait fin que le jour de sa mort, car aucun effort, aucune bonne action ne pourrait jamais réparer suffisamment les crimes qu'il avait perpétrés et le sang qu'il avait fait couler. Jamais on ne se rachetait vraiment, si ce n'est avec sa propre vie.

A la demande, il inclina la tête poliment alors qu'il avait repris une position bien droite sur sa chaise, il émit une réserve néanmoins.*

Je ne suis que peu habile au jeu des jugements et des opinions Miss Branstone, mais je vous promets de vous répondre avec franchise à chaque fois que vous m'en ferez la demande.

*Il savait qu'il aurait dû sourire en cet instant, il avait appris le mécanisme "Apaisement - sourire" par coeur, mais il était si mal à l'aise qu'il dévia son regard étrangement vers le mur quelques secondes, comme s'il cherchait à retrouver comment fonctionnaient ses zygomatiques. La recherche fut infructueuse et il revint alors à toi avec l'une des deux seules expressions qui lui soient naturelles : le froncement de sourcil.*

Vous craignez le pouvoir, Miss Branstone ? Je crois que tous ceux qui en détiennent se laissent avoir par lui, je n'ai connu aucun homme - ou femme, puisque le siècle le veut - de pouvoir qui ne soit resté humble. Ils peuvent garder une belle âme, de belles aspirations, mais posséder la puissance finit toujours par leur donner l'impression qu'ils sont au-dessus du lot de par leurs idées, ou plus vilainement, de par leur personne... Entourez-vous de ceux que l'ambition n'a pas encore trop altéré le coeur et vous devriez vous en sortir à merveille.

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