[Cerys & Noctis] Twisted games.

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Il avait tendue la perche, il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même. Mais ça ne signifiait pas pour autant qu'il était prêt à parler de Vicky, encore moins avec quelqu'un susceptible de le compromettre en moins de temps qu'il ne leur en faudrait pour terminer cette bouteille. La confiance de Noctis se gagnait mais avait également ses limites. Personne ne savait pour son aventure avec une élève de Poudlard et personne ne le saurait jamais, il s'en était lui-même fait la promesse. Il avait la chance d'être parvenu à devenir Occlumens, maintenant, il n'appartenait qu'à lui d'être suffisamment malin pour ne pas confier ses plus lourds secrets aux mauvaises personnes.

- Ils n'ont rien d'intéressants, tu peux me croire.

Il espérait vainement que cette réponse serait suffisante pour Cerys, laquelle caressait un peu trop doucereusement son visage pour qu'il puisse y rester indifférent. Il était si facile de se noyer dans ses pupilles azur...lentement, Noctis leva la main pour aller attraper celle de la jeune-femme, qu'il ramena avec autant de douceur sur la table.

- Ne joue pas trop avec moi, lâcha-t-il ensuite dans un murmure subtil, le tout avec un regard qui continuait d'avoir l'air de demander l'inverse. Il récupéra sa propre main et s'enfonça contre le dossier de sa chaise, le regard toujours posé sur Cerys. Tu comptes m'inviter la prochaine fois ? Est-ce que j'ai bien entendu ?

Il accompagna ses paroles d'un sourire en coin, les sourcils légèrement levés. Cette fois, c'était elle qui lui avait tendue une perche bien trop grande pour qu'il ne soit pas tenté à l'idée de la saisir.

- Vous entretenez une espèce de relation libre alors ? C'est parfois ce qu'il y a de mieux, approuva-t-il d'abord en jetant un regard au bar pour vérifier où en était le serveur. Trop marié ? répéta-t-il ensuite, le tout en réprimant un léger rire. Ça devait être assez problématique, en effet. Je trouve personnellement que l'engagement est admirable, pour peu qu'on sache s'y tenir, bien évidemment. Mais certaines personnes ne sont pas faites pour ça et je n'y vois aucun mal, enfin, tant qu'elles ne sont pas elles-même engagées.

Les épaules de Noctis s'haussèrent doucement. A vue d’œil, il vit les joues de Cerys rosirent, mais elle ne tarda pas à corriger le tir en attrapant à nouveau sa main comme si c'était un geste parfaitement courant et normal. Ses yeux se perdirent brièvement sur leurs doigts entrelacés avant de retomber dans le regard de la jeune-femme.

- Je vais prendre ça comme un compliment. Merci, sourit-il à nouveau ensuite, de toutes ses dents cette fois.

Il réprima un frisson aux subtiles caresses de Cerys sur sa main, laquelle il fut soulagé de pouvoir récupérer à l'arrivée de leur bouteille. Le contact ne le dérangeait nullement mais plus les minutes passaient, plus il réalisait qu'il y était de moins en moins indifférent.

- A notre nouvelle amitié oui.

Il prit ses premières gorgées sans lâcher Cerys du regard, comme s'il cherchait à l'analyser. C'était plus ou moins le cas, à vrai dire. Elle était pleine de mystères qu'il ne parvenait toujours pas à résoudre.

- Comment ça, tu n'as pas de chez toi ? décida-t-il aussitôt de la questionner afin de pas s'aventurer plus longtemps sur un terrain potentiellement glissant. Tu sembles plutôt débrouillarde et être une bonne vivante, alors quoi ? Je t'avais devinée plutôt nomade, mais à ce point là...

Il ne jugeait pas, mais elle était loin d'être la première en son genre qu'il croisait. Les nomades n'étaient pas forcément bien vus par le Ministère, quoi de plus normal quand on savait que la majorité d'entre eux étaient fichés par ses supérieurs. Noctis prit deux nouvelles gorgées de son verre, déjà bien entamé si on prenait en compte le fait qu'il l'avait entamé depuis moins de cinq minutes.

- Je crois que tu avais une proposition à me faire, non ?


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Parlaient-ils toujours de sa culpabilité ou d'autre chose dorénavant ? L'un des sourcils de Noctis se leva tandis qu'il déglutissait discrètement. Bien-sûr qu'ils parlaient toujours de sa culpabilité, n'est-ce pas ?

- Peut-être que je t'en parlerais un jour...avec un verre de trop dans le nez, décida-t-il de plaisanter avec un sourire en coin. Tu sais dorénavant ce qu'il te reste à faire !

Le bon point pour lui, c'était qu'en tant qu'Ecossais, il pouvait se vanter de plutôt bien tenir l'alcool ! Il en fallait des verres pour que le contrôle échappe à ses notions, ainsi donc, il savait déjà qu'il n'aurait pas trop de soucis à se faire même si Cerys parvenait à le pousser à la consommation. On ne déterrait pas les secrets d'un homme comme ça, encore moins ceux de Noctis Fiertalon ! Néanmoins, il perdit intérieurement de son assurance face aux paroles et au petit manège que Cerys continuait d’exécuter avec lui. Le moins qu'on puisse dire c'était qu'elle était plutôt directe comme femme, un fait dont il n'avait jamais douté.

- Ah, tu crois ? répondit-il tout d'abord, l'air enjoué. Laisse-moi deviner, tu n'es pas énormément habituée à ce que l'on te dise non, n'est-ce pas ? Tu es très belle femme, Cerys. Tu le sais et je le sais tout autant que toi.

Après ces paroles il se cacha à moitié derrière son verre, duquel il prit deux grandes nouvelles et longues gorgées. Il commençait à pressentir qu'il allait lui falloir du courage pour résister à la belle, lui qui n'était pourtant pas connu pour sa retenue à ce niveau-là.

- Oh non, bien-sûr que non. Tu feras comme tu voudras.

Cette fois, c'est un sourire un brin énigmatique qui s'accrocha aux traits de son visage. Elle voulait continuer à jouer ? Très bien, il ne pouvait pas vraiment s'en plaindre. Ses défauts et ses habitudes lui menaient la vie dure, même s'il se plaisait à croire qu'il n'était plus vraiment le même homme qu'avant avec les femmes ces derniers temps. C'était flatteur pour lui de se sentir convoité, mais il n'oubliait toujours pas que toutes les intentions de Cerys n'étaient peut-être pas louables.

A ses paroles sur Scabior, même s'il ignorait qu'il s'agissait de lui, Noctis se contenta d'hocher lentement la tête. De toute évidence, cet homme était un petit chanceux mais ce n'était pas vraiment quelque chose qu'il pouvait exprimer à voix haute. Il s'était déjà bien assez compromis à son goût. Alors ce n'est que lorsqu'elle lui reparla du fameux homme marié, autrement appelé Augustus, -quelle ironie, le monde était quand-même sacrément petit !- qu'il daigna reprendre la parole.

- Il y a une différence entre ne pas pouvoir et ne pas vouloir. Si tu t'es mise en tête que tu devais fuir cet homme, c'est bien pour une raison, non ? Et entre nous, je doute que tu ne fasses ça pour sa très chère épouse.

Ne pas pouvoir ou ne pas vouloir. C'était deux sentiments qu'il connaissait plutôt bien après tout.

- Tu sais, ça ne ferait pas de toi une "femme comme les autres", même si tu admettais tenir au moins un tant soit peu à cet homme.

Il commençait à penser qu'il parvenait de plus en plus à la cerner, au moins sur ce point là. Cerys paraissait avoir peur de l'engagement. Peur de l'abandon, aussi. Par conséquent, elle semblait aussi avoir peur d'être trahie. Des appréhensions tout à fait humaines, voir même respectables selon lui. Elle lui semblait même plus humaine que lui ne l'était. Parce que s'il tenait autant à son célibat, ce n'était pas pour une, voir plusieurs raisons particulières. C'était comme ça qu'il fonctionnait, voilà tout. Sa vie de solitaire uniquement colorée par Chucky lui convenait très bien.

Ses yeux se perdirent à nouveau sur leurs doigts, sur les mouvements de Cerys qu'il captait comme étant de plus en plus tendancieux. Pour autant, il ne chercha pas à enlever sa main cette fois. Non, au lieu de ça, il se contenta d'écouter sa fameuse proposition. Pour le moins inattendue, il fallait l'avouer. Serait-il le dernier des idiots en ouvrant sa porte à une femme qu'il savait voleuse et attirée par l'or ? Il n'en n'avait pas vraiment chez lui, mais c'était loin d'être la seule chose qu'on pouvait voler chez quelqu'un de trop naïf.

- Je vois. Si j'acceptais, est-ce que je devrais me méfier de toi, jolie Cerys ? Je n'ai pas oublié les circonstances de notre première rencontre, tu sais. Je ne voudrais pas que tu sois tentée de renouer avec tes vieux démons en entrant chez moi. Pardonne-moi ma méfiance mais...

Il serra un peu ses doigts, un léger sourire sur les lèvres, le regard rivé sur elle.

- On n'est jamais trop prudent, non ?

Ce n'était ni un oui, ni un non pour le moment. Il fallait encore qu'il la cerne, qu'il soit sûr qu'au final, elle ne la lui mettrait pas à l'envers. Il aurait beau avoir suffisamment entre les mains pour le lui faire payer, ce n'était pas vraiment ce qu'il désirait.




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Un simple sourire était revenu étirer ses lèvres à la première réflexion de Cerys. Noctis n'était pas un homme qui se confiait beaucoup et s'il le faisait, c'était en effet avec les personnes qui lui étaient chères. S'il n'excluait pas que Cerys puisse un jour en faire partie, quelque chose au fond de lui le pousserait toujours à se méfier d'elle, tout comme il se méfiait constamment des personnes qui l'entouraient. Il avait baissée sa garde rien qu'une fois avec Vicky et sa faute l'avait fait commettre l'une des plus irréparable erreur de sa vie. Depuis, l'Auror s'était promis de ne plus faire aucune exception.

Les sourcils de Noct se levèrent lorsqu'il entendit la question de la jeune-femme. Il l'observa en silence quelques instants, persuadé qu'elle ne pouvait qu'être rhétorique. Pourtant, un petit quelque chose dans le regard de Cerys le poussa à s'imaginer qu'elle n'avait peut-être pas autant confiance en elle qu'elle se plaisait à le montrer. L’Écossais n'avait pas encore faire la distinction entre Anne Bonny et Cerys, à ses yeux, la jeune-femme n'était encore que foncièrement lunatique.

- Je n'ai pas pour habitude de faire des compliments en l'air.

Un sourire en coin se dessina à la commissure de ses lèvres, lequel disparu assez vite derrière son premier verre, lequel il termina d'une grande gorgée. Noctis se resservit aussitôt, mais à peine eut-il le temps d'avoir reposer la bouteille sur la table que Cerys avait déjà plongé dans ses bras, sans qu'il ne l'ait vue venir. Ses bras restèrent ballants le long de son corps les premiers instants, la jeune-femme ne cessait de lui donner de quoi être déconcerté. Assise sur ses genoux, la tête contre son torse, elle resta là, tout contre lui, comme régie par un soudain besoin d'être réconfortée et rassurée. S'il n'était pas très enfants, la famille Fiertalon continuait malgré tout de s'agrandir sans lui. Par conséquent, il ne pouvait pas toujours échapper à ses petits cousins et petites cousines, bien souvent entre ses jambes pour lui demander "un tour dans tes gros bras". Certains se contentaient de vouloir jouer, d'autres aimaient simplement ce sentiment de sécurité qu'ils ressentaient dès lors qu'il les portaient. Pouvait-il comparer Cerys à ces enfants, actuellement, où devait-il toujours s'attendre à autre chose avec elle ? Lèvres pincées, Noctis se résolut finalement à poser l'une de ses mains sur l'épaule de Cerys. Ce fut au tour de son pouce d'effectuer des mouvements circulaires sur cette dernière.

- Je crois que tu n'as pas vraiment de soucis à avoir. Le vol et la destruction ne sont pas vraiment dans mes principes.

Il lâcha l'épaule de la jeune-femme le temps de prendre une nouvelle gorgée de son verre, après quoi elle releva rapidement la tête vers lui. Le sujet de cet homme marié était sensible, il l'avait deviné. Cerys elle, ne semblait pas encore prête à admettre à quel point. Il ne savait pas vraiment quoi en penser, peut-être que ses émotions à lui auraient aussi été un bordel monstre s'il était déjà tombé amoureux d'une femme mariée.

- Ta vision du mariage ne donne vraiment pas envie, mais j'imagine que tu le sais bien, décida-t-il simplement de plaisanter, peu désireux de s'aventurer davantage sur un terrain glissant.

Les sentiments de Cerys étaient confus et contradictoires et il n'avait pas forcément envie de s'y confronter. A l'origine, Noctis n'était pas très rapports humains. Au travail, il était plus efficace lorsqu'il travaillait seul, tous ses supérieurs le savaient. Par conséquent, on l'envoyait très peu surveiller Poudlard. Il s'agissait de ne pas laisser la jeunesse approcher un homme tel que lui, bout-en-train à ses heures perdues, aussi réputé pour être un très mauvais locuteur.

Cerys se releva finalement, lui permettant ainsi de récupérer son bras ainsi que sa main qui elle, avait aussitôt attraper de nouveau son verre. Il but quelques gorgées avant que son regard ne se pose sur le bout de parchemin qui lui était tendu. Il l'attrapa doucement, curieux. Ses sourcils se froncèrent soudainement lorsqu'il comprit qu'il s'agissait d'une adresse. En apprendre davantage ? Bien-sûr qu'il le voulait. Était-ce raisonnable ?

- Tu es certaine de vouloir m'en montrer davantage ?

En posant cette question, il cherchait avant tout à la tester. Néanmoins, il termina rapidement son verre pour être prêt à se lever à son tour, sa veste déjà entre les mains.

- On emmène la bouteille, hein ?

Pas besoin de confirmation à vrai dire, il était déjà entrain de la reboucher.


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Noctis savait ce que c'était d'être entêté sur un avis et de ne pas vouloir en démordre. Pour autant, l'aversion de Cerys pour les mariages était selon lui sujette à des soulèvements de questions. Est-ce que cet homme déjà prit en était l'unique cause, ou cachait-elle encore toute une partie de son passé qu'il ignorait totalement ?

- Bien évidemment que nous sommes autre chose que ça.

Ses yeux ancrés dans les deux prunelles azurs qui lui faisaient face, l’Écossais venait de se faire une nouvelle promesse. Il lui fallait découvrir pourquoi l'avis de la jeune-femme était aussi dur, quand bien-même il n'y gagnerait rien à la clef. Il s'était déjà surpris une ou deux fois à être prêt à se comparer à elle, mais pour ce qui était du mariage, leur aversion était définitivement différente, il en était persuadé.

[...]

Bouteille dans la main gauche, les doigts de Cerys entremêlés aux siens pour celle de droite, il lui donna toute sa confiance au moment où ils durent transplaner à l'adresse qui lui avait été transmise un peu plus tôt. Lorsque les paupières de Noctis se rouvrirent, son regard tomba directement sur la grande maison qui leur faisait face. Il analysa rapidement l'endroit sans lâcher la main de la jeune-femme, mais lorsqu'elle fut la première à briser le silence, ses sourcils ne purent que se froncer et sa bouche s'entre-ouvrit même un peu. Comment ça, Cerys les attendaient ? Y'avait-il une autre Cerys ? Quel genre de sombre secret allait-il découvrir ?
Avant qu'il n'ait put poser la moindre question, la blonde le lâcha pour aller ouvrir une porte qui ne ressemblait en rien à l'entrée principale. Avaient-ils le droit d'être ici ? Après tout, elle ne lui avait donné aucun détail, c'était difficile pour Noct de savoir à quoi s'attendre. Ils s'engouffrèrent pourtant ensembles à l'intérieur de la maison puis, lorsque Cerys désigna finalement le sol devant une vieille cheminée, tous les doutes de Noctis volèrent en éclats.

- C'est ici que je dormais. C'est ici que mon père me corrigeais. Nous continuons.

Alors c'était donc ça. Bien évidemment, que c'était ça. Au moins l'un de ses parents n'avait jamais tenu correctement son rôle. Maintenant, le doute n'était plus permis. Ils étaient dans la maison de son enfance. Seulement, tout ici prouvait qu'il y avait encore de la vie. Le regard de l'Auror s'était perdu dans la pièce et ne retomba sur Cerys que lorsqu'elle brisa son premier vase. Un sursaut lui fut arraché tandis qu'il faisait volt-face.

- Es-tu certaine que nous sommes seuls, au moins ?

La jeune-femme ne semblait pas l'avoir écouté. Au contraire, elle le somma de continuer à avancer. Déjà un peu plus tendu, Noctis s'exécuta en silence. Peut-être aurait-il dû intervenir et l'empêcher de mettre sans dessus-dessous une maison qui n'était plus la sienne, mais il arrivait aisément à comprendre la nature de sa colère. Qui était-il pour empêcher quelqu'un de réagir naturellement face à la plus sombre partie de son passé ? L’écossais savait parfaitement comment il aurait réagit ou réagirait encore le jour où il retrouverait les hommes qui s'en étaient prit à Lucy et à lui. La colère était humaine. Et l'injustice, bien trop souvent impunie.

Ils arrivèrent en dessous d'une trappe que Cerys actionna. Il la laissa monter en première, persuadé d'avoir entendu quelques bruits déjà. Mais puisqu'il n'eut aucune relance, il grimpa à son tour à l'échelle, pile au moment où une balle de ping-pong roula jusqu'à leurs pieds.

- Qui est Cerys ? osa-t-il finalement demander, tourné vers la jeune-femme.

D'autres objets arrivèrent jusqu'à eux, mais la blonde ne lui avait pas encore répondu lorsqu'ils entendirent, tous deux cette fois, des bruits de pas bien distincts en dessous d'eux.

Il ne s'était pas trompé, il y avait bien quelqu'un dans cette maison. Et à en juger par la mine inquiète de Cerys, cette personne n'apprécierait pas de les savoir ici. Noctis n'hésita même pas un seul instant. Il sortit sa baguette pour lancer un sortilège de Désillusion à Cerys, après quoi il se tourna vers la trappe. Comment allait-il justifier sa présence ici une fois qu'il serait face à l'homme ? Il y avait certaines choses qu'il ne pouvait pas se permettre, même s'il était un Auror du Ministère. Alors au dernier moment, il lança un nouveau sortilège destiné à fermer puis verrouillée la trappe. Ils auraient un peu de temps avant qu'on ne parvienne à l'ouvrir, il retira donc la protection qu'il avait tout d'abord pensé à offrir à Cerys.

- Essayons de transplaner à nouveau.

Il attrapa sa main mais sans réelle surprise, ils n'y parvinrent pas. Les protections autour du domaine avaient dû être rétablies.

- Je...ça va aller, Cerys.

Il se tourna tout à fait vers elle, le regard soucieux.

- Tu n'as rien à craindre, tu es avec moi. Est-ce qu'il y a un autre moyen de sortir d'ici ?
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Pendant tout ce temps, Noctis n'avait pas réalisé qu'ils étaient trois personnes dans cette pièce. Enfin, deux plus une créature. C'est le regard de Cerys figé sur cette dernière qui attira l'attention de Noctis. Ses lèvres s'entre-ouvrirent de stupeur devant la goule, mais aucun mot n'échappa d'entre elles. Il lui fallut un certain temps afin de comprendre pourquoi la jeune-femme l'avait amené ici. La goule était à mille lieues de ressembler à Cerys selon lui, mais son regard ne trompait pas. Cerys numéro 2, c'était donc elle ? Quels genres de monstres avaient été ses parents ? Il n'eut pas tant le luxe de se poser mille et une question. Il leur fallait un moyen de s'en aller d'ici, et vite. A défaut de n'avoir répondu à ses questions, la blonde finit par sortir une étrange poupée de son sac. Le portoloin les ramena au beau milieu d'une ruelle de Pré-Au-Lard, après quoi Noct n'eut nul peine à entendre le sanglot de Cerys de là où il était. Il se tourna tout à fait vers elle, le regard un brin compatissant, malgré lui. Il n'avait jamais été trop doué pour réconforter les gens, rien de bien surprenant lorsque l'on savait qu'il était loin de savoir comment se réconforter lui-même, parfois. Néanmoins, malgré les circonstances, la réflexion de Cerys eut le don de lui arracher un maigre sourire. Il était un homme d'honneur, Occlumens de surcroît, heureusement pour elle. Ce genre de secrets, Noctis n'était pas du genre à les trahir.

- Tu peux avoir confiance en moi, Cerys, répondit-il cependant simplement, le tout en ayant fait un pas en sa direction.

Il ne savait pas si c'était ce qu'avait cherché la rafleuse, mais il n'avait déjà plus très envie de lui demander si lui, pouvait avoir confiance en elle. Elle venait de s'ouvrir à lui sur une partie importante de son passé, si Noct ne savait pas pourquoi elle avait fait ça au fond, il n'en restait pas moins touché. A tel point que naïvement peut-être, il se décida enfin à baisser sa garde.

- Eh bien... que dirais-tu de visiter l'appartement d'un célibataire endurci ? Nous avons une bouteille à finir, non ?

Et oui, la vaillante était restée avec eux tout du long !

- J'ignore si je t'ai déjà parlé de mon...colocataire, Chuck ? C'est un chartier, un peu différent des autres, tu verras. Très rustre, mais adorable. Je suis certain que vous vous entendrez bien. Tu pourrais déjà passer une nuit au chaud et...on avisera demain ? J'ai envie de croire que je peux avoir confiance en toi. Mais si tu acceptes...on doit transplaner à nouveau pour Londres.

Il se sentait un brin nerveux. Et il savait que c'était parce qu'il était entrain d'ignorer le petit bonhomme à l'intérieur de son crâne qui était entrain de secouer négativement de la tête, largement désapprobateur. Tant pis, s'il avait à regretter sa clémence après cette nuit. Ça lui servirait de leçon, voilà ce qu'il se disait. Noctis avait conscience d'avoir encore beaucoup à apprendre des autres, c'était l'occasion ou jamais de savoir si son instinct était bon.
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Si la soirée prenait une nouvelle fois un tournant plutôt inattendu, Noctis restait plutôt satisfait de cette dernière dans sa globalité. Il avait répondu à l'invitation de Cerys en espérant que ça lui permettrait d'en apprendre un peu plus sur elle et le moins qu'on puisse dire, c'était qu'il avait été servi en la matière. Tellement à vrai dire, qu'il se sentait encore davantage curieux maintenant. Avoir un passé comme celui de la jeune-femme n'était pas anodin. Si lui-même avait dû faire face à son lot d'épreuves, il n'avait jamais eu à se plaindre de sa famille, bien au contraire. Crovie, sa maison d'enfance toujours habitée par ses deux charmants parents étaient de réels piliers pour lui. Il avait eue cette chance de ne jamais vraiment être seul, même lorsqu'il avait la sensation de l'être. Ca l'avait beaucoup aidé, quoi qu'il puisse en dire aujourd'hui. Mais Cerys, de toute évidence, n'avait pas eue cette chance. Elle avait été privée de ses jeunes années par ses propres parents. Noctis devinait qu'elle avait dû tout faire pour prouver qu'elle pouvait devenir quelqu'un une fois séparée d'eux. Qui n'aurait pas été à la recherche de son identité après un passé comme le siens ?
Déjà, il ne la regardait plus de la même façon. Cerys finirait par le remarquer et le petit bonhomme réprobateur dans sa tête n'y changerait rien, tant qu'elle ne lui donnerait pas de nouvelles raisons de se méfier d'elle. Il était un homme têtu et impulsif, conscient que les décisions qu'il prenait n'étaient pas toujours les meilleures. Cerys serait-elle de ceux qui lui avaient déjà prouvé par le passé qu'il n'était encore qu'une jeune version de lui-même, un gamin naïf en mal d'attention étouffé par l'Homme qui prônait son besoin de liberté ?

- Hm, vraiment ? avait-il répondu d'un air badin, sourcils levés. Elle s'appelle revient, bien évidemment !

D'autant plus qu'il était prit d'une furieuse envie de boire maintenant qu'il n'avait plus la bouteille ! Pourquoi fallait-il qu'il se sentes toujours frustré ? Il s'était rapproché un peu d'elle un peu plus tôt, poussé par un élan affectif qu'il avait finalement décidé de réprimer. Planté devant elle après s'être fait piquer sa bouteille donc, il n'eut qu'à faire sa proposition pour que Cerys franchisse le pas à sa place. Il la réceptionna dans ses bras sans trop hésiter, cette fois. Il la serra légèrement contre lui, ses deux avant-bras dans le milieu de son dos. Il ne voulait pas avoir de gestes déplacés avec elle. Comme il le lui avait déjà plus ou moins avoué, elle ne le laissait pas indifférent, mais ce qu'elle venait de lui montrer avait plus ou moins changées les choses. A moins que ça ne soit sa proposition elle-même. En tout cas, l'Auror n'avait plus aucune arrière-pensée. Il s'était déjà empêché de céder à la tentation par méfiance à son égard auparavant, mais également parce qu'il n'avait pas cœur à partager une quelconque nuit d'amour avec qui que ce soit ces derniers temps. Le désagréable effet Vicky avait su calmé le vil charmeur en lui.

Un sourire en coin s'était dessiné à la commissure de ses lèvres lorsqu'elle embrassa sa joue, puis les yeux de l'Auror récupérèrent un contact avec ceux de Cerys dès lors qu'ils se séparèrent un peu.

- Tu aurais déjà pu en trouver en forêt, malheureusement je pense que celle de Poudlard a menée la vie dure aux créatures de son espèce. Ils ressemblent à de gros furets, mais ça n'en reste pas moins des proies pour certains. D'autant plus qu'ils adorent chasser. Et puis...ils ont la particularité d'avoir été dotés de la parole pour pouvoir insulter tous leurs opposants. Ils ne sont pas bien doués pour faire des phrases généralement, mais Chuck a eue une histoire un peu particulière. Il arrive à me parler et il continue même à me surprendre tous les jours. Il est très intelligent, tu verras.

Est-ce qu'il était entrain de sourire niaisement ? Peut-être un peu, oui. Il fallait dire que Chuck était un peu son seul réel ami, du moins au quotidien. S'il gardait des proches à Crovie et même à Londres, Noct les voyaient de moins en moins souvent. Et puis, le bougre l'accompagnait depuis quatre ans. Ça créait forcément des liens.

Bras-dessus, bras-dessous, ils finirent par transplaner une nouvelle fois pour réapparaître à Londres, dans une ruelle bien particulière puisqu'il s'agissait de celle de Noctis. Il lui déroba à son tour la bouteille une fois les pieds mit au sol afin d'en boire une longue gorgée, après quoi il lui fit signe de le suivre en s'engageant dans la ruelle. Ils finirent par arriver devant un loft incrusté entre deux bâtiments. Noctis murmura une formule magique proche de la porte, suffisamment bas pour veiller à ce que Cerys ne puisse pas l'entendre derrière lui. Ils purent s'engouffrer directement à l'intérieur de son salon. Une pièce plutôt vaste puisqu'elle était également ouverte sur sa cuisine. Si les murs de cette dernière avaient un carrelage noir, le reste de la pièce était peinte d'une teinte gris perle. La lumière de la pièce avait été conçue pour donner à l'ensemble un air tamisé, qui allait plutôt bien avec les meubles globalement rétros de Noct. A leur droite, un escalier en colimaçon menait à sa chambre et à la deuxième salle de bain de son loft. En bas se trouvait la plus spacieuse, en diagonale de la grande porte-fenêtre de la pièce qui donnait accès à un balcon un peu particulier. Son canapé était dépliable et avait de toute façon déjà été assez large pour deux personnes, il pouvait largement en attester. (les coussins ont bien évidemment été lavés depuis, hm hm )  

- Tu as un porte-manteau juste ici, si tu veux.

Il déposa lui-même sa veste tout en allant directement jusqu'à la table de son salon. Tous ses dossiers du Ministère y étaient vulgairement étalés, les faits étaient avérés, un homme célibataire n'était pas ordonné. Parce qu'entendons bien, si le loft de Noctis restait plutôt cool dans son ensemble, le bordel qui y régnait faisait presque concurrence à la sympathie de l'endroit. Ses vêtements de la veille étaient sur son canapé, devant lequel se trouvait une table basse sur laquelle reposaient quatre cadavres de bouteilles de bières et une boîte à pizza. (quitte à faire dans le cliché) Sa vaisselle n'était pas faites non plus.

- Je suis désolé si c'est un peu bordélique mais je ne m'attendais pas à avoir de la visite.

Une fois ses dossiers tassés, il les fit bien rapidement disparaître là où lui seul pourraient les trouver.

- Pardonne-moi pour ça mais...certaines choses doivent rester confidentielles, avoua-t-il en se tournant vers elle.

Il alla récupérer sa baguette à l'intérieur de sa veste afin de ranger le plus gros du salon d'un coup de baguette, après quoi il se tourna vers Cerys, un sourire en coin accroché aux lèvres tandis qu'il se passait une main dans la nuque.

- Maintenant...l'instant de vérité ! il fit un pas de plus de son salon afin de reprendre. Chuuuuck ? Tu pionces encore espèce de flemmard ? On a de la visite !
Au bout de quelques instants, ils finirent par voir une tête sortir entre deux coussins du canapé.

- C'est qui cette blondasse ? Tu l'as ramenée pour te la taper, c'est ça ?
- Tu sais bien que je ne fais jamais ça quand tu es là, je ne tiens pas à ce que tu me ruines mes coups. Je te présentes Cerys, elle va passer la nuit ici.
- Et c'est quoi, une Cerys ? demanda la créature d'un ton ironique, le tout en baillant vulgairement, après quoi Chuck daigna tout de même se lever afin de pouvoir venir à leur rencontre.

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