(F) Artémise Red ft A. Hathaway : Informatrice et Marchande d'amour aux embrûmes

Red, c’est ainsi qu’on la surnomme. Son prénom de naissance ? Artémise, née entre deux néons rouges dans des draps de soie pourpres. Père inconnu. Un seul indice : il portait un tatouage en forme de serpent sur l’un de ses avant-bras. Mort ou vivant, peu lui importait. Elle ne le vit jamais. Son frère, de 7ans son aîné, suffit à ce rôle.
Maman ? Elle dirige la maison close, celle qui surplombe de ses néons l’allée des Embrûmes. De tous les enfants nés ici, elle était la mieux placée, elle aurait dû être celle qui s’en sortirait le mieux et le plus rapidement. Seulement, tout ne se passa pas comme prévu.

Jamais elle ne reçut sa lettre pour Poudlard, a contrario de son frère et de sa sœur. Elle qui avait rêvé, un jour, de rejoindre l’une des plus prestigieuses maisons de l’Ecole, s’était vue refuser ce privilège. La raison ? Incapacité à produire de la magie. On appelait les gens de son espèce : des cracmols. A partir de ce simple dysfonctionnement, son destin était tout tracé.

Sa mère, loin de la renier, lui offrit des cours par correspondance. Mais Vitmagic n’était qu’une fieffée calomnie ! Une fois de plus le destin se jouait d’elle, faisait d’elle la risée d’une maison close pullulante de sorcières et de sorciers. Là encore, sa mère prit les devants et décida de lui donner d’autres cours … plus à sa portée. Sous sa supervision, elle confia son enfant à la plus talentueuse de toutes, la plus adulée. Red fut façonnée dans le pourpre, troquant son désir de baguette magique pour une baguette plus réceptive, plus à même de lui donner le respect qu’elle estimait pouvoir mériter.

A l’âge de 16ans, elle entra dans la danse et la luxure. Red espérait bien gagner suffisamment pour s’offrir un attirail magique, des artefacts qui combleraient sa principale lacune et mettraient un terme à cette honte qui était la sienne. Elle était prête à tout, attentive aux plaisirs de ses clients et clientes, pour parvenir à ses fins.
D’année en année, elle devint la Seconde, la plus prisée. Sa beauté était devenue un atout considérable pour la réputation de la maison. Ses talents ne laissaient plus aucun doute, l’élève avait dépassé sa maîtresse haut la main.

Aujourd’hui, Artémise rêve encore de magie, de revanche et de quitter cette maison qui l’a vue grandir, témoin de son humiliation. Elle se drogue du contrôle et de la manipulation qu’elle exerce, faute de pouvoir être une sorcière à part entière. Contrairement à d’autres, elle n’a pas le pouvoir d’accomplir ses désirs les plus profonds, elle n’a pas non plus le pouvoir de donner vie à chacune de ses volontés, réduite à devoir se salir les mains toute sa vie.