Vidar Jugson - Vois comme un homme peut souffrir d'amour.

VIDAR JUGSON

« Je sais que ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts, mais moi je suis déjà mort.  »

ELLE ETAIT MON PASSE, MON PRESENT ET NE SERA JAMAIS MON FUTUR...

Je ne peux pas justifier mes actes par l'enfance. Mon enfance était banale, je suis né dans le sud de l'Angleterre au début des années 60, dans une famille ni trop, ni pas assez. Enfant unique, j'ai été aimé, et j'ai développé mes propres envies et idées. S'en serait presque parfait.

Rien ne s'est gâté en entrant à Poudlard. J'ai été envoyé à Serpentard, comme pour saluer mon envie de tout savoir sur la magie. Et je me suis fondu parmi les garçons de mon âge. Mais c'est dans une autre salle commune que toute mon attention était dirigé, à l'opposé même de là où je dormais.

Elle s'appelait Leila, elle avait le même âge que moi mais avait été répartie à Serdaigle. J'étais tombé sous le charme de son rire, qui avait traversé toute la Grande Salle, avant même de la voir, mais son visage avait verrouillé mon coeur pour une vie. Des grands yeux vifs et verts, des cheveux noirs, et une aura plus lumineuse et chaleureuse que le soleil d'été.

Sept ans et une semaine plus tard, je l'épousais. Leila était une Fawley, une sang-pur non conservatrice, et une amoureuse des moldus, si bien que 3 fois par semaines elle nous emmenait au cinéma avec l'air d'une petite fille le soir de Noël. Par Merlin, je l'aimais. Deux semaines après notre mariage nous commencions la formation de Guérisseurs, tout était parfait dans notre vie.

Trois ans de formation médicale, trois ans de mariage, trois ans d'amour... C'est comme ça qu'elle commença son annonce, celle qui changerait nos vies à jamais. Elle était enceinte, et j'étais l'homme le plus heureux du monde. Nous allions avoir une petite fille, et je souhaitais de toute mes forces qu'elle ait les yeux de sa mère. Leila riait. Personne ne pouvait égaler mon niveau de bonheur. 

SANS ELLE, JE SERAI VOTRE BOURREAU

Avril 1980, notre vie a changé. Ma vie a changé, la sienne s'est arrêtée. Un accident de voiture, un accident de moldus. Mortes sur le coup, elle et le bébé.

J'étais mort aussi. Plus de Leila, plus de bébé, plus d'avenir, plus d'envies. Je quittais travaille et amis, ne voulant même plus voir la lumière du jour. Plusieurs jours à vivre de larmes et de Whiskey. L'amour de ma vie était morte, et il y avait des fautifs : les moldus.

Je me mis à haïr les moldus de tout mon être. Et les seuls à me comprendre et à agir, étaient les mangemorts. Si je m'étais toujours tenu loin de la guerre, c'était par désintérêt et par amour, mais mon coeur était mort et mon âme meurtrie criait vengeance. Je devins un mangemort.

Je ne tuais pas, mais ma formation de guérisseur fit de moi un virtuose de la torture, reconnu par mes pairs. Et pendant trois mois, j'aiguisais mes talents sur la chair moldue. Jusqu'à la chute du Seigneur des Ténèbres. Une chute survenue trop tôt, qui me laissa avec une soif de vengeance qu'il me fallait agilement dissimuler, pendant 14 ans.

Fraîchement marqué, j'étais loin de tout soupçons, et je quittais l'Angleterre pour une vie de voyages, torturant des moldus de toutes nationalités, et buvant plus que de raison.

Au retour de Celui-Dont-Ont-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom, j'ai transplané dans le cimetière et j'ai plié le genou. Mais je sais, je sais que le Seigneur des Ténèbres n'est pas celui qu'il prétend être, et que du sang moldu coule dans ses veines. Je ne dis rien, désireux de punir ceux qui ont prit ma femme, mais je sais.