[Scabiorgasme]Drink up me hearties ♫ - Forêt de Dean

- Scabior... Scabior...Scabior... souffla-t-elle dans la nuit comme pour se remémorer son être entier.

Un sourire enjôleur apparut sur ses lèvres. Où se trouvait-il ? Son esprit embrumé lui souffla Poudlard. Alors elle attrapa une feuille de hêtre, l'ensorcela et nota ces quelques mots dessus :

*Scabior était allongé sur un ponton au bord du lac. Les bras croisés sur le torse, il admirait la lune, dont les rondeurs prenaient naissance dans le soir, réapparaitre entre chaque volute de la fumée épaisse de mandragore qu'il soufflait d'entre ses lèvres, un spectacle plus que suffisant pour son émerveillement. Il aurait pu passer toute la nuit ainsi sans s'ennuyer une seule seconde, si une feuille ne vint se poser délicatement sur sa main. Il redressa sa nuque en fronçant les sourcils. Il était prêt à froisser la feuille et à la jeter dans le lac d'un mouvement sec, quand le froncement de ses sourcils s'amplifia. Sur la fine pellicule verte, quelques mots étaient inscrits.

Il jeta un coup d'œil à droite puis à gauche, personne à l'horizon. Pourtant, une présence ne lui échapperait pas, le rafleur avait la traque dans les veines aussi surement que n'importe quel prédateur. Il inspecta à nouveau le mot, le retourna à la recherche d'un indice, d'un lieu, d'un nom, en vain. "Un souvenir de jeunesse". Le seul souvenir de jeunesse indélébile qu'il avait eu avait rendu son dernier soupir entre ses mains, lequel il avait accueilli contre ses lèvres pour en sceller l'essence pour toujours sur sa bouche.

L'homme était piètre sorcier mais avait appris l'essentiel à son art, alors il se leva pour de bon, abandonnant là ses songes et se munit de sa vieille baguette pour lancer sur la feuille un sort de traçage. Dans le quart d'heure qui suivi, il transplana au pied d'un hêtre dans la foret de Dean, la baguette à la main. Il baissa bien vite sa garde, un sourire étirant ses lèvres.*

Suis-je au bureau des réclamations ? La publicité *Il brandit la feuille* promettait une femme, pas un cyclope. Je te taquine, même avec un œil en moins tu restes toujours aussi belle Quinn Lewis.

Son message envoyé, Quinn s’engouffra au cœur de la forêt. Tournant autour des arbres, elle appelait le lapin blanc ou, du moins, cherchait-elle quelque chose. Mais quoi ? Telle était la question. Une aventure peut-être, rien qu’une aventure pour se divertir. Seul son écho lui répondit cependant et la faisait tourner en rond, jusqu’à revenir au point de départ. Ce qui la désespérait encore plus. La mine boudeuse, elle tomba soudainement sur un corbeau. Derechef, elle tomba à genoux pour le contempler, tête penchée sur le côté.

- Pourquoi un corbeau ressemble-t-il à un bureau ? murmura-t-elle à l’oiseau noir.

Naturellement, elle s’attendait à ce qu’il lui répondit. Surtout depuis que les vapeurs de l’alcool embrumaient autant son esprit. Seulement, le corbeau ne semblait pas très coopératif. Quinn reposa sa question encore et encore, jusqu’à voir le corbeau s’envoler.

- Ah non ! Il n’en est pas question ! s’écria-t-elle en pointant sa baguette sur lui.

Elle le transforma en bureau, lequel manqua de s’écraser lourdement sur le sol. C’était sans compter son aide. Quinn fit une moue encore plus boudeuse, but une nouvelle gorgée de rhum et s’allongea sur le bureau. Décidément, personne ne donnerait de réponse à son énigme. C’était bien fâcheux. Et puis là, sortit tout droit de l’ombre, une compagnie. Enfin quelqu’un qui venait la divertir. Quinn se redressa subitement, l’œil pétillant de malice.

- Scabior, souffla-t-elle charmeuse.

Elle s’inclina à moitié au compliment et sauta du bureau pour te voir de plus près.

- Tu fais plus vieux. Je t’aimais bien petit. L’étrange Scabior, le petit être qu’on ne savait cerner, énuméra-t-elle en s’approchant d’un pas lent, aussi capricieux qu’enjôleur, disparu avant même que nous ayons atteint l’âge légal.

Elle capta ta mèche et la fit glisser entre ses doigts.

- Un jour, je te la piquerai.

*Son regard se baissa sur le meuble affaissé par la chute qui avait soutenu tes fesses l'instant d'avant.*

En faisant cette blague, je ne pensais pas vraiment qu'il y aurait un bureau. Tu as le sens de la mise en scène, par contre il me paraît un peu bancale ma belle.

*Alors que tu jouais avec sa mèche, lui noua ses bras autour de tes épaules pour une accolade... et vérifier l'air de rien que Lewis-la-planche-à-pain avait bien bénéficié de la puberté. Il s'écarta de toi les mains toujours sur tes épaules, contemplant ton visage.*

Et toi tu fais plus mure. Que veux-tu, si j'avais dû rester plus longtemps là-bas, sûr que ça aurait été pour toi. Mais mon coeur en a voulu une autre, elle ne m'a pas laissé le choix que de vous faire faux-bond. Mon premier et unique amour...

*Il relâcha tes épaules et son regard se perdit dans le vide comme s'il était pris de nostalgie.*

Comment s'appelait-elle déjà ? Alicia ? Anna ? Andora ? Ah non, celle là c'était une autre.

*Il mit ses mains sur les hanches et tourna autour de lui-même pour regarder les environs. Il reconnaissait parfaitement cette forêt, il s'y était planqué quatre mois durant à sa sortie pas très légale d'Azkaban.*

Pas mal ta piaule. Manque plus que les murs autour et se sera parfait.

- Quel beau parleur tu fais. vint-elle alors chuchoter joue contre joue.

Puis elle se recula après l’inspection pour boire une longue gorgée de rhum. La mangemort grimpa alors sur le bureau et demeura debout, telle une déclaration devant l’assemblée avec l’âme parfaite d’une actrice de théâtre.

- Je t’ai attendu devant l’autel, te reprocha-t-elle d’une mine boudeuse. Je pensais que tu me raflerais, que tu me ferais découvrir le monde et que nous vivrions de forêt en forêt, à la belle étoile.

Et comme pour illustrer ses paroles, elle montra le ciel dans toute son envergure, avant de s’asseoir de nouveau sur le bureau, jambes en balance.

- Mais tu n’es jamais venu. Alors pour la peine, si ton premier amour est encore vivant, ce que je doute après ton passage, ni vois pas là d’offenses, j’irai jouer avec elle, rien que pour me venger de n’avoir été qu’à la seconde position ! Et je bois à sa santé !

Et elle but à sa santé pour te tendre ensuite la bouteille, prête à partager. A la question de la piaule, elle arqua un sourcil et ne put s’empêcher de rire quelque peu.

- Des murs ? Pour m’entraver ? M’enfermer ? Ou pour éviter un quelconque voyeurisme ? répliqua-t-elle le regard brûlant de malice. Je ne te savais pas si prude. Personnellement, je préfère le plein air, il y a davantage d’espace et les possibilités ne manquent pas !

Après tout, les seuls murs qui pouvaient la garder en captivité étaient ceux de la chambre conjugale, à n’en pas douter. Autrement, elle avait toujours ce besoin de bouger, d’aller quelque part puis de se retrouver ailleurs. Elle aimait errer, et surtout errer en quête de divertissement. Ce soir, le divertissement était devant elle et le jeu ne faisait que commencer.

- Et qu’est-ce que la perfection pour un Scabior ? finit-elle par demander d’une voix de velours.

Il fallait bien que j'ai un talent.

*Te répondit-il sur le même ton susurrant. Il termina son inspection des environs et se tourna de 3/4 vers toi en observant ton manège. Tu ne semblais pas être partie pour lui tendre un piège, pas un mortel en tout cas, aussi il décida enfin d'enfouir sa baguette dans sa veste. Il avait les sourcils arqués et une mine franchement amusé devant la représentation que tu lui offrais. Il saisit la bouteille et rentra dans ton jeu.*

Si je l'avais su, ma reine, je me serai jeté à vos pieds et aurait fait d'elle votre servante. Non, mieux ! Je l'aurai soumise pour qu'elle vous serve de marche pied.

*Il sauta à son tour sur le bureau, debout dans ton dos, sa main tendue vers le sol pouvant ainsi épouser le pourtour de ta joue.*

Hélas ! Elle a trépassé et son joli corps se trouve aujourd'hui sous un parterre de rhododendrons avec les vers pour seuls amants.

*Il but plusieurs gorgées à même la bouteille et se laissa tomber sur le rebord du bureau à tes côtés.*

Ainsi donc, faute d'un présent, je suis condamné à regretter éternellement notre rendez-vous manqué.

*Ses rétines restèrent accrochées à ton visage avant de s'en détourner pour regarder la forêt s'étendre à leurs pieds. Un court silence se fit et la conversation pu reprendre "normalement".*

J'ai gardé la pudeur de mes deux ans, au grand malheur de ma maman. Je te rassure, je n'aime pas plus les murs qu'avant. Même moins, les détraqueurs manquent cruellement de gout en matière de décoration intérieure.

*Il bu à nouveau et appuya la bouteille sur sa jambe. Il bascula en arrière pour regarder les étoiles apparaissant une à une dans le ciel.*

Je ne crois pas que ce concept existe pour moi. Peut être que ce qui s'en rapproche le plus serait tout ceci. Tout ce qu'il y a autour de nous en cet instant, mais avec en prime, une jolie blonde énamourée, couchée nue sur mon corps. Et toi Lewis, que te faut-il pour atteindre le sublime ?

Un piège ? Elle ? Elle n’oserait pas ! Ou peut-être que si. Mais pas ce soir. Ce soir, elle n’avait pas l’esprit à faire des calculs savants. Le déroulement des faits serait purement et simplement aléatoire, c’était là tout le jeu qu’elle avait à proposer. Dangereux, certes, mais excitant.
Quinn s’imagina finalement, toi à ses pieds, la servante enchaînée à ses mille désirs. Vrai qu’elle ne rêvait pas de pouvoir ni de gloire, mais cette vision si charmante de royauté l’enthousiasma. Un rictus amusé et prometteur s’épanouit sur ses lèvres. Ses décrets auraient été savoureux et exaltants. Elle aurait fait une reine parfaitement charmante, à n’en pas douter. Toutefois, elle dut vite renoncer à cette vision à la scène suivante.
Elle vit ta main venir et le contact, peut-être un peu rugueux, ne la surprit pas. Au contraire, elle l’apprécia et s’y laissa aller une seconde ou deux. L’enfant en elle était contente d’avoir de la compagnie, de ressentir une présence, une qui ne la fuyait pas.

- Les vers ont des vertus sous-estimées, commenta-t-elle sur le ton de la conversation.

Comprendront ceux qui peuvent.

- Tu as tout compris. A nos actes manqués ! conclut-elle en te décochant une œillade entendue de son œil valide, naturellement. Mais, n’aie crainte voyou des bois, l’avenir est plein de promesses et j’ai plus d’un tour dans mon sac.

Pour imager ses paroles, elle reposa brièvement sa tête sur son épaule. Elle n’était pas totalement confortable mais elle faisait l’affaire. L’os était dur… En revanche, l’évocation des détraqueurs lui fit relever la tête lentement. Elle ne les avait jamais affrontés, mais ils la terrifiaient déjà. Une terreur sur laquelle elle ne pouvait mettre d’adjectifs. L’enfant comme l’adulte frissonnèrent ensemble et ne s’en cachèrent absolument pas. Et aussi fou et insensé cela pouvait-il paraître, la mangemort craignait davantage les détraqueurs que le Maître. La douleur aussi insupportable fut-elle n’était rien face au viol de l’âme. Car c’était là ce qu’ils lui feraient pour s’emparer de tout son bonheur. Elle ne pouvait imaginer pire sensation, pire mort. Aussi, face à cette vision horrible, elle garda le silence un instant.

- Je te reconnais bien là, quoi que j’aurais imaginé qu’une ne suffirait pas, finit-elle par répondre profitant de l’opportunité pour chasser les détraqueurs de son esprit. Quant à moi … Mmh … Voyons …

Elle se recula davantage sur le bureau et se mit en tailleur près de toi pour éviter tout torticolis. Elle était songeuse. Elle était heureuse, sa perfection était atteinte et elle le savait. Eternellement ancrée dans le présent, rien ne lui manquait, elle se contentait de ce qu’elle avait avec beaucoup de complaisance. Ce soir était pourtant révélateur sur son état. L’ennui ne cessait de la tourmenter. C’était son petit malheur à elle.

- L’aventure, la perpétuelle aventure. Je me réfugie ici, souvent, parce que la forêt n’est jamais la même, elle est toujours changeante. Elle est un terrain de jeu dont chaque pas est une nouvelle aventure. J’ai besoin d’être dans le jeu perpétuel parce que l’ennui me rend …

Elle planta son œil dans ton regard. Une flamme venait d’y apparaître et ne dura qu’une bribe de secondes.

- Vilaine.

Les vers font disparaître ce que nous ne voulons que personne ne trouve, en particulier ces foutus aurors. J'aimerais bien leur faire don de toute cette clique, qu'ils les transforment en terre. Au moins, ils serviraient enfin à quelque chose !

*Scabior n'aimait pas les règles déjà au départ, mais depuis que la bande d'emplumés lui avaient offert un aller simple pour Azkaban, il les haïssait plus que tout. Il urinait régulièrement la nuit sur la poignée des bureaux de Dawlish et de Fenwick, c'était puéril, mais ça le faisait marrer. Ses pensées étaient bien plus triviales que celles de l'ambitieuse Quinn.*

Une sera déjà pas mal, les femmes sont rarement partageuses ou ça veut dire qu'elles n'en ont rien à foutre de toi. Ca peut être divertissant, mais ce n'est pas ce que je préfère. J'ai toujours été un tendre tu sais.

*La tendresse selon Scabior...*

Je ne me suis jamais inquiété pour toi, mais bien plus pour ceux qui croisent ton chemin Lewis. Je me souviens à Poudlard, tu étais l'une des rares qui n'avait pas peur de moi, ce qui en disait déjà long sur la personne que t'allais devenir.

*Il détourna son regard des étoiles pour te regarder.*

D'ailleurs, qu'est ce qu'il est devenu ton bellâtre de l'époque ? J'aime bien ta définition de la forêt, on dirait la description d'une femme. Tu devrais ajouter qu'elle est vicieuse, dangereuse et qu'elle peut toujours vous surprendre même quand on croit la connaître. Sur ces belles paroles, que me vaut nos retrouvailles ma belle ? Je ne me souviens pas que tu m'ais beaucoup écrit quand j'étais sous les verrous...

« J’ai toujours été un tendre tu sais. »

Etrangement, elle ne put retenir le rire provoqué par tes mots. Etrangement encore, le mot « tendre » et toi formiez un parfait oxymore dans son esprit. Même si, d’une certaine façon, elle avait toujours cru qu’il te fallait quelqu’un, quelqu’un pour t’aimer ou du moins quelqu’un pour qui tu compterais. Jadis, dans une lointaine époque, Selwyn et elle s’en étaient chamaillés à plusieurs reprises. Tu représentais une menace, sans qu’elle n’en sût jamais la raison.

- La peur est quelque chose de surfait. Elle n’évite pas le danger, elle ne permet pas non plus de l’appréhender ou de le contrôler. Elle ne sert qu’à entraver tes gestes et rien de plus. Pour quelle stupide raison, aurais-je eu peur de toi ? Au contraire, tu avais tout pour attiser ma curiosité. Je n’aime pas l’ordinaire, tu devrais le savoir.

Ta description de la femme-forêt la fit rire une nouvelle fois. Elle ne pouvait te donner tort, bien au contraire. Elle partageait entièrement ta vision. A la nouvelle évocation de Selwyn, elle manipula brièvement son alliance avant de porter son œil rieur aux portes de ton âme. Qu’est-ce que les détraqueurs avaient bien pu y lire ?

- Le bellâtre est devenu mon époux. Cela fait maintenant quelques semaines qu’il est en mission auprès des géants ou des vampires. La question est encore floue.

Vos retrouvailles. Mmh.

- Je n’étais, d’une pas sûre que tu saches lire, de deux pas sûre que tu saches écrire non plus, se moqua-t-elle gentiment.

Et comme une enfant qui voulait se faire pardonner sa taquinerie, elle vint déposer un baiser sur ta joue.

- La tentation … se justifia-t-elle en se redressant. J’aurais pu le faire, et j’aurais dû le faire, je suis désolée, Scabior.

L’enfant ou la femme, les deux avaient parlé en chœur. Quinn chipa finalement la bouteille et en but un long trait avant de la remettre à sa place.

- Je m’ennuyais, répondit-elle d’une voix d’enfant. Fenrir m’avait promis qu’on boirait tous les trois du Rhum, et il est parti. Je me sentais esseulée et … ta mèche rouge m’est apparue.

Et soudain sans prévenir, elle se mit à califourchon sur toi le regard brillant.

- Joue avec moi, Scabior !

Mieux vaut mourir demain en ayant vécu, que de finir vieillard retranché dans sa morne sécurité. De toute façon, je ne suis pas fait pour faire de vieux os, la charogne ça disparaît vite, rapport aux vers.

*Dit-il pour marquer son accord avec tes propos. Rares étaient les personnes ne se laissant pas happer par la peur, seul Fenrir avait eut ça en commun avec lui.*

Les filles n'aimaient pas trop que je les regarde...

*Les détraqueurs n'avaient trouvé que du chaos, de la peine et une froide colère dans son âme. Rien qui n'avait fait leur bonheur, c'était sans doute pour ça qu'ils ne l'avaient pas autant harcelé que ses compagnons de galère. Azkaban l'avait seulement abimé là où d'autres y perdaient la vie, leurs corps pourrissant parfois des semaines sous le vent.*

Tu l'as épousé ? Je ne t'aurai jamais imaginé être la femme d'un seul homme Quinn. Heureusement que la plupart de nos camarades ne sont plus là pour me rappeler que j'y ai perdu un pari !... Je serais obligé de leur foutre des gnons au lieu d'éponger mes dettes.

*Il regarda dans le vide le temps de ces paroles pleines de bon sens, puis fronça les sourcils à tes moqueries. Il était prêt à répliquer bêtement quand tu te fis aussitôt pardonner.*

Dangereuse, changeante et inattendue. Manipulatrice aussi. Bientôt tu vas me dire que m'imaginer dans une geôle était une réalité trop difficile à affronter pour ton petit cœur ?

*Il fit non de la tête comme s'il désapprouvait ton petit jeu même s'il n'en était rien. S'il y avait bien quelqu'un d'ouvert au chacun pour soi, c'était bien lui. Tu le pris par surprise pour la seconde fois en une seule journée quand tu le chevauchas. Quinn Lewis Selwyn méritait bien sa réputation d'imprévisible. Il posa ses mains sur l'extérieur de tes cuisses, le regard brillant plongé dans le tien.*

Je ne suis pas sûr que ton cher-et-tendre apprécie les jeux qui me viennent en tête. Remarque, c'est pas pour ce que j'en ai à foutre. Le prend pas pour toi surtout, c'est mon truc d'emmerder les maris.

Son sourire s’agrandit avant de se transformer en moue mutine. Le jeu allait, enfin, pouvoir commencer. Lentement, elle se pencha , s’allongea pratiquement sur ton corps et frotta sa joue à ton menton râpeux quelques secondes. Elle venait de s’arrêter sur une idée précise, une idée qui l’enchantait et ravivait toutes sortes de pulsions. Désireuse de répondre à ta demande, elle se pencha davantage pour atteindre ton oreille et susurra d’une voix doucereuse.

- T’imaginer dans une geôle, Scabior, était une réalité trop difficile à affronter pour mon petit cœur. Abandonné, délaissé, seul avec ces dévoreurs d’âme. Je ne pouvais le supporter sans pouvoir te consoler.

Ses doigts vinrent glisser le long de ton cou comme pour illustrer ses paroles, avant de poursuivre.

- On vante tes talents, et moi, pauvre de moi, je n’ai jamais pu y être confrontée. Pourquoi mon mignon… pourquoi m’avoir épargnée alors que … nous aurions pu jouer ensemble. Encore et encore.

Sans bouger, elle attrapa tes mains une à une pour les plaquer de chaque côté de ta tête. Ce ne fut qu’à ce moment là qu’elle se redressa progressivement. A hauteur de tes lèvres, d’abord, elle s’arrêta. Elle souffla doucement dessus mais ne vint pas les toucher, tout juste les frôla-t-elle. Son œil unique étincelait de malice. Elle te jeta un regard, sourit davantage, et fit mine de venir t’embrasser. Mais ses lèvres ne vinrent se déposer que sur ton menton. Quinn lâcha alors tes mains et disparut pour réapparaître dans une fumée noire dans l’arbre au-dessus de toi.

- On dit de toi que tu es le meilleur de tous…

Elle disparut pour réapparaître dans l’arbre opposé.

- Qu’il n’y a pas meilleur traqueur que toi …

Elle disparut à nouveau et posa pieds sur le bureau, à tes côtés.

- Je veux le voir de mes propres yeux. Joue avec moi …

Et elle disparut une dernière fois pour apparaître au pied de l’arbre en face de toi.

- Rafle-moi Scabior ! hurla-t-elle dans un sourire aussi amusé que provocateur. Rafle-moi !

Et aussitôt, elle entama une longue course pour se perdre dans la forêt.

*Alors que tu avais l'audace de répéter ses paroles d'une voix doucereuse, le corps caressant comme celui d'un chat, il ferma les yeux à la fois pour mieux sentir ton odeur, percevoir les battements sourds de ton cœur et contrôler ce qui pourrait trahir sa trop grande inclination pour la gente féminine. Il se mordit le coin de la lèvre et sourit dans son murmure.*

Tu es une peste, Quinn.

*Il frissonna à ton doigt parcourant le numéro de prisonnier qu'on lui avait tatoué sur le cou, comme une bête prenant son ticket pour l'abattoir. Et c'est ce monde sorcier capable d'autant d'inhumanité qui le jugeait ? Il rouvrit les paupières.*

Et c'est parce que tu es beaucoup trop peste que je ne t'ai pas pris en chasse à l'époque. Je les préférais douces et mièvres, mais rassures toi, j'ai changé depuis. Traquer les délicates manque de sportivité, t'as pas le temps de les effrayer qu'elles proposent déjà de retrousser leurs jupons pour qu'on les épargne. C'est d'un ennui...

*Il était prêt à te laisser prendre possession de ses lèvres, mais tu te jouais de lui une nouvelle fois, sauf qu'à présent, il n'en attendait plus moins de toi. Il se redressa sur le bord du bureau. Tu apparues une fois, deux fois, trois fois, tu savais transplaner, il n'y avait pas de doute. Il ne bougea pas toutefois, pas encore. Il était bien décidé à prendre son temps pour te laisser un peu d'avance et parla fort pour que tu l'entendes malgré l'éloignement.*

Seulement si j'ai quelque chose à gagner Quinn Lewis, et je te préviens que mon prix à intérêt à me plaire ou je le choisirai moi-même !

*Il sauta du bureau, baguette à la main et avança jusqu'à l'arbre le plus proche. Il ferma les yeux et huma l'air qui empestait ton parfum. Non, tu ne lui échapperais pas. Il se mit en marche, courant de plus en plus vite à chaque pas, les poings serrés. Il slalomait entre les branches et évitait les racines menaçant ses pieds, sa vision entièrement concentrée sur les obstacles, n'ayant besoin que de son nez et de ses oreilles pour te suivre. D'ailleurs, tes cheveux voletant au rythme de ton allure entraient déjà dans son champ de vision. Il brandit sa baguette et te ligota d'un incarcerem.*

- J’ai toujours su que tu voulais me ligoter, lâcha-t-elle dans un petit rictus  .

Elle reprit un peu son souffle avant de reprendre.

- Très impressionnant. Tu fais honneur aux rumeurs qui t’entourent, mon très cher rafleur.

Son oeil valide te contempla un instant et reprit d'une voix tentatrice.

- Cela ne te manque-t-il pas ? Poudlard n’est-il pas un peu trop sage pour toi ?

Vainement, elle tenta de bouger des doigts, refusant la panique intérieure qui commençait à naître en elle. Elle avait besoin de ses mouvements, de se sentir libre. Elle n’en laissa pour autant rien paraître, un peu trop orgueilleuse.

- N’as-tu donc pas un élève à Poudlard que tu aimerais effrayé, raflé, que sais-je ? Ou alors un plus gros gibier… Naturellement, je te paierai pour, si l’envie t’en prenait.

Tu connais bien mes goûts.

*Il ralentit ses pas et souffla un bon coup, mains appuyées sur les genoux. Lorsqu'il se redressa, il avait un sourire presque naturel, les courses lui avaient follement manquées. Depuis que Fenrir et sa meute avaient déserté, il n'avait même pas eu l'occasion de pratiquer un sprint pour se défouler. Il fit tourner une dernière fois sa baguette entre ses doigts et la rangea bien à l'abri, avant de s'agenouiller devant toi.*

Rien de cassé au moins ? Je ne voudrais pas être le second à abimer ton joli minois.

*Il écarta avec douceur les mèches de cheveux qui barraient ton visage et en profita pour caresser ta joue. Un prêté pour un rendu.*

Poudlard a deux avantages pour un seul inconvénient. Travailler là-bas équivaut à se racheter une virginité et l'alcool et la mandragore s'y trouvent à volonté. Le désavantage, c'est qu'on s'y fait chier, sans compter que c'est de plus en plus mal famé. On y trouve pas moins de trois aurors sans oublier le vieux gâteux.

*Il se releva et te contourna pour revenir s'agenouiller dans ton dos. Il joua à nouveau avec tes cheveux, mais pour les écarter de ta nuque, gardant sa main sur ton épaule. Il vint ainsi sentir l'odeur de ta peau les yeux fermés, ne te frôlant que de son souffle. Après s'être abreuvé de ton parfum, il vint chuchoter au creux de ton oreille.*

Des tas, mais je ne vois pas pourquoi tu me paierais pour m'amuser. Tu t'ennuies donc tant que ça pour désirer que je t'apporte une proie ? Chuuut...

*La main restée sur ton épaule glissa lentement le long de ton bras alors qu'il faisait un geste lent de l'autre, ses doigts s'enfonçant dans sa botte.*

... n'angoisse pas petite louve, tu es entre de bonnes mains.

*Il brandit son couteau dans ton dos et trancha... tes liens d'un coup sec.*

- Je suis tout, sauf en sucre. chuchota-t-elle avant de suivre l’avancée de ta main vers elle.

Elle tendit presque sa joue, une nouvelle fois. Un léger frisson la parcourut tandis que ses liens ne s’essaient de se mouvoir derrière son dos pour évaluer la situation. Et puis vint le mot « virginité » et fatalement, elle ne put qu’en rire. L’idée était parfaitement saugrenue mais elle avait au moins le mérite d’être franchement amusante.

- Le jour où tu seras vierge, de tes crimes j’entends, je serai Reine d’Angleterre !

Une fois dans son dos, son sourire disparut entièrement. Elle était dans une position de faiblesse qu’elle n’appréciait guère. Pourtant, ses mains s’étaient immobilisées, plus particulièrement à l’arrivée de ton souffle sur sa peau. Son œil unique se ferma tandis qu’elle se concentrait sur chacune des sensations offertes. Discrètement, elle se mordit la lèvre avant de se racler la gorge. Après autant d’alcool et d’exaltation suite à cette course effrénée, il ne valait mieux pas la titiller sur ce terrain-là. Aussi elle retint son souffle et prêta davantage attention à tes propos.
Ne pouvant te voir, ses sens étaient affolés, aux aguets. Les cordes lui en devenaient réellement insupportables, et finalement elle prit conscience que jamais plus elle ne te voudrait dans son dos. Ce n’était pas sûr, vraiment pas sûr. Aussi quand elle se sentit enfin libre, elle soupira de soulagement, se dandina quelque peu et se tourna derechef vers toi.

- Je ne suis vraiment pas sûre que l’on puisse être entre de bonnes mains quand il s’agit des tiennes.

Elle eut un sourire en coin et reprit un peu plus sérieusement.

- Je pourrais renflouer tes coffres si tu acceptais de devenir mes yeux et mes oreilles à Poudlard, et de temps à autre, dès que tu t’ennuierais, on s’amuserait d’une rafle ou deux, ici et là, qu’en dis-tu ? Nous pourrions former une bonne équipe, susurra-t-elle en jouant avec le pan de ton écharpe. S’il te plaît Scabior, dis oui !

Reine d'Angleterre ? Alors j'ai finalement peut-être une chance Queen Quinn ! Je crois qu'on a laissé la bouteille là-bas... dommage. J'ai de la mandragore séchée si tu veux ?

*Il se remit debout après avoir rangé le coutelas à l'abri des curieux et épousseta les feuilles mortes collées à son pantalon.*

Je connais quelques demoiselles qui te jureraient le contraire pourtant... quoi que, je crois que certaines ont monté une sorte de collectif pour payer un chasseur de prime à mes trousses. Heureusement, ce sont de vieilles rancunes datant d'avant Azkaban, elles m'ont sans doute pardonné depuis ! Et puis, qu'est-ce que la fidélité et l'honnêteté signifient ? Ce n'est pas parce qu'on vide un compte à Gringotts avant de disparaître, qu'on doit jeter à la poubelle 6 semaines d'amour, tu ne crois pas ? Maintenant que j'y pense, je me rends compte de l'égoïsme des femmes...

*Il secoua la tête de réprobation avant de lui aussi revenir au coeur du problème.*

Je ne sais pas... c'est dangereux et puis il y a mon travail, Dumbledore qui compte sur moi, les enfants qui me font confiance...

*Il croisa les bras en te regardant l'air hésitant, puis fut pris d'un fou-rire devant ses propres propos absurdes. Il se fichait de tout ça comme de la première chaussette de Dobby.*

Bien sûr que j'accepte, qui tu veux et quand tu veux. Désignes moi une proie et elle sera à toi.

*Si Merlin était avec lui.*

A moins que tu préfères que je choisisse moi-même la viande qui sera servie à ton repas.

*Il te fit un clin d'oeil de connivence.*

- Mandragore séchée ? Au moins tu pourras te vanter d’avoir été ma première fois !

Faute de pouvoir offrir un clin d’œil, elle eut un rictus amusé et, à son tour, se remit debout.

- Je peux te frotter aussi si tu veux.

Taquine, elle toussota pour se concentrer sur tes paroles. Au fur et à mesure, son sourcil s’arquait de plus en plus. Les femmes et toi formiez de toute évidence une histoire fort complexe. Et dans une certaine mesure, Quinn les plaignait. Il fallait pour toi une femme amoureuse à la poigne de fer, courageuse de prime. Car pour dompter la bête, il lui faudrait bien du courage.

- Heureusement donc que je ne suis pas ce genre de femmes ! Je ne te mettrai pas à la poubelle après six semaines d’amour, ne t’en fais donc pas mon mignon. La Reine Quinn va prendre grand soin de toi et faire de toi un rafleur riche.

Une moue mutine apparut sur son visage. L’idée d’une couronne sur sa tête lui plaisait assez, finalement. Mais elle chassa très vite cette idée à l’acceptation du deal. Toute heureuse, elle se jeta à ton cou et te serra avec un profond enthousiasme. La fin de son ennui s’annonçait et la comblait de joie. Pour la peine, elle t’en aurait même embrassé ! Sauf que Quinn réfléchissait déjà à votre première victime. Elle se recula, songeuse, et tapota son menton.

- Mmh, je t’offre la première victime !

Elle nuança juste en se penchant vers toi comme pour te confier un secret.

- J’ai tout de même une préférence pour les Serdaigle…  Les Aiglons se croient la science infuse alors qu’ils ne connaissent absolument rien des duretés de la vie. Alors si un aiglon à la chair délicate venait un jour frapper à ta porte, n’hésite pas.

Elle applaudit, au comble de la joie, pour finalement trépigner d'impatience la seconde d'après.

- Fêtons cette nouvelle alliance !

*Il sortit donc une feuille de mandragore, la roula entre ses doigts et fit tenir le cylindre avec sa salive. Il l'alluma rapidement en sortant sa baguette et prit la première bouffée. La fumée qui s'en extirpait était vaguement noirâtre.*

Je t'en prie, frotte moi donc !

*Et histoire d'en ajouter une couche, il s'épousseta l'entre-jambe avec un air goguenard.*

J'ai pensé plus d'une fois à toi et moi Quinn, mais jamais je ne t'avais imaginé sous l'angle de la mama bienveillante !

*Dit-il d'un ton railleur alors que tu te jetais dans ses bras. Cette fois, il en profita pour poser ses deux mains sur tes fesses sans chercher à faire passer le contact pour un accident. La dame avait prix en sein, mais aussi en muscle, comme quoi l'entrainement de Tu-sais-Qui te réussissait.*

Un Serdaigle ? Tu es certaine de ne pas préférer un blaireau ou un bouffondor ? Je reconnais que les premiers ne sont pas aussi énervants, mais les rouges et or sont tous persuadés d'être les Hercules de Poudlard, oubliant que s'il a combattu toute sa vie par la force, c'est une simple ruse qui aura eu sa peau en un claquement de doigt. Mais bien, bien, tu auras ton moineau... J'en connais deux ou trois qui feront ton affaire. Laisse-moi seulement le temps de mettre au point un stratagème pour le sortir de Poudlard sans que ma culpabilité soit trop évidente.

*Et pour sceller cet accord, il tourna la roulée entre ses doigts et te la planta entre les lèvres.*
Inspire, c'est mon calumet de la paix made in Scabior.

Elle, mère ? Ce jour n’était pas près d’arrivé. Elle s’y refusait opiniâtrement. Aussi ne répliqua-t-elle pas, pas même à l’attouchement qui s’en suivit et que ne la dérangea pas outre mesure. Elle connaissait le bestiau, et elle y répondit même en t’imitant, le sourire profondément amusé sur les lèvres. Néanmoins, il ne fallait pas te donner de trop mauvaises habitudes, ainsi te fessa-t-elle la fesse gauche avant de se séparer de toi.

- Raison de plus pour ne pas commencer par eux. Les Bouffons vont vouloir réagir, prendre les armes pour trouver les responsables, et là alors, nous répondrons à leurs attentes.

Elle eut un bref sourire carnassier. Le courage, ça se stimulait, tout comme l’orgueil. Plus les Bouffondors auraient le sentiment de devoir agir et de venger leurs petits camarades, plus ils feraient d’erreurs. La logique des Gryffons était si facile à anticiper.

- Un puceau gorgé d’orgueil, tu pourrais me trouver ça ? J’adore mettre à mal les vanités, fanfaronna-t-elle en se léchant les lèvres. Il me tarde ! Petits Aiglons, ils sont si mignons naïfs. Ils se croient capables de révolutionner le monde.

Elle cracha au sol de dédain avant de recevoir le calumet dans le bec. Obéissante, elle s’exécuta et inspira profondément … trop peut-être. Les larmes lui montèrent à l’œil et retira le cylindre pour tousser quelques bonnes secondes la fumée noire. Vacillante, elle se cramponna à un tronc d’arbre alors que sa gorge lui brûlait. Par Merlin ! Toutefois face à son adversaire, il n’était pas question de faire pâle figure. Alors elle le reporta à ses lèvres, une nouvelle fois et inspira. Heureusement que son époux n’était pas témoin de cette débauche. La seconde fois fut moins bruyante. Elle te rendit ton bien, s’assit finalement au pied du tronc et te fit signe de s’asseoir une fois encore à ses côtés. Disons-le clairement : elle te séquestrait pour la nuit.

- Et est-ce que le Scabior sait faire apparaître des formes avec sa fumée ? Tu sais que j’adore les histoires. Elles … m’adoucissent, chuchota-t-elle dans un petit sourire entendu. Et si tu me contais ta première rafle ? Elle a dû être grisante...

T'as pas pu résister, hein ?

*Dit-il à la fessée. C'est qu'il avait la gauche douloureuse maintenant. Il se laissa tomber à tes côtés et récupéra sa précieuse marchandise. Il avait bien entendu remarqué ta toux.*

Finalement, je t'aurai quand même offert une première fois.

*Il fronça les sourcils à ta demande, l'analysa, pesa le pour et le contre, et dans un ricanement, s'allongea totalement sur le dos. Il se lança silencieusement un enchantement, prit une profonde inspiration dans la roulée de mandragore et souffla une épaisse fumée prenant la forme d'un bonhomme fil de fer aux cheveux longs et portant une écharpe.*

Tu veux que je te raconte une belle histoire. Bien. Il était une fois un jeune homme solitaire qui s'embousait comme un chaporouge dans un salon de thé. Un soir, l'homme rencontra dans un bar où le bas prix des maraudes s'accordait à leur laideur, un emplumé parlant de querelles et d'envies de revanche. Le jeune homme le prit au mot et lui proposa de se faire l'instrument de sa vengeance....

*Un nouveau nuage de fumée prit la forme d'une bourse pleine de gallions.*

La nuit même, il se rendit à l'adresse indiquée. Le foyer dormait paisiblement comme un chat ronronnant. Dans un cliquetis à peine perceptible, le vengeur fit sauter les verrous et s'avança à pas feutrés tel le loup rampant dans la bergerie.

*Des yeux de loups apparurent au dessus de ta tête, de plus en plus grand, jusqu'à ce que le vent en balaye les dernières traces.*

Il monta les escaliers paisiblement et poussa une porte entre-ouverte dans un doux grincement. Il se tapit dans l'ombre, observant le joli couple plongé dans leurs songes. Il s'approcha du lit, à droite d'abord, et silencieusement brandit un couteau qu'il plongea dans la gorge de l'homme.

*Un couteau en tout point identique au coutelas qui t'avait libéré de tes liens apparu dans les airs.*

Le sang chaud se répandit par litre sur le drap, atteignant sa tendre épouse qui émergea doucement de son joli rêve. Son bras caressait la tiédeur moite du lit quand elle ouvrit les paupières pour croiser le regard de celui qui lui prendrait tout. Le vengeur lui ferma la bouche pour étouffer son cri et la tourna vers les lambeaux de son mari. Il s'accrocha à son corps de toutes ses forces, lui chuchotant avec une tendresse infinie de ne pas s'en faire, que se serait bientôt fini, lui offrant un dernier baiser sur sa joue humide avant de planter sa lame dans son cœur.

*La forme d'un homme enlaçant un corps inerte fit son apparition avant de s'évaporer comme le reste.*

C'est alors qu'un être inattendu fit son apparition. Un grand dadet athlétique venait d’apparaître à l’entrebâillement de la porte, figé avec une expression d'horreur. Le vengeur, bon joueur, lui conseilla de courir. Il lui laissa même une bonne minute d'avance avec de s'élancer à sa poursuite, le cœur battant non par crainte qu'il lui échappe, mais pour le sublime de cette soirée.