[Fils] Chouette de mauvais caractère ........... comme ta mère.

Chair de ma chair

Cette missive-ci n'aurait jamais dû être. Mais comme à chaque fois, tu choisis de me mettre dans de beaux draps. L'attention me touche autant qu'elle me hérisse. Sais-tu combien il est pénible de lire tes bêtises ? Ne lève pas les yeux au ciel, je te l'interdis. Ce que tu vas t'empresser de faire, je le sais. Mais te rends-tu compte à quel point tu es un idiot ?! Et dire que je pensais que nos rapports s'étaient améliorés. Ah Orcus ... Tu ne sais que me décevoir. T'en prendre à la seule susceptible de me défendre auprès de xxxxxxxx. Es-tu donc dépourvu de toute jugeote ?! Ton père en manquait aussi et j'avais espéré, à tort comme toujours, que tu tiennes de moi ! Tu viens de nous faire perdre un atout précieux, cher enfant. Désormais, il va vouloir ta peau, et il ne sera pas le seul. Elle aussi va venir s'en prendre à toi, à nous. A croire que tu avais tout prévu d'avance. N'y compte pas, je ne suis pas assez folle pour laisser mon argent aux mains des gobelins. Sois vigilant, petit sot, l'orage va advenir sous peu, et ce n'est pas la Gazette du Sorcier qui nous préviendra !

Ajoutez à cela : Ne t'avise plus de m'envoyer tes larbins ! J'ignore tes motivations et si c'est là le dernier moyen que tu aies trouvé pour venir me gâcher mes soirées mais soyons clairs sur la question : Je suis une femme parfaitement libre ! Si gueules d'ange peuvent-ils être, les gamins de l'âge de mon fils ne m'intéressent nullement ! Peut-être que celui-ci n'était pas de ton fait, mais il m'a laissé un fort goût de soupçon sur les lèvres. Une tête pareille au coeur des Embrûmes ? Même toi ... Passons.
Aussi es-tu prié de rester en dehors de mes activités avant que je ne me fâche ! Je ne m'occupe pas des tiennes, tu ne t'occupes pas des miennes. J'espère être bien claire sur la question, car majeur ou pas, vacciné ou non (et je ne veux rien en lire sur la question) tu es encore ce qui me sert de fils. Alors tiens-toi tranquille pour l'amour de Morgane !


Ta Môman qui t'aime de tout son petit coeur aigri.

Novembre 1996

Ma chère maman,

Vous m'avez inculqué bien des choses durant mon enfance comme de ne pas m’apitoyer sur mon sort, de lancer correctement un Feudeymon, de dépecer des chatons pour extraire leur bile encore fraiche ou de fabriquer une potion anti-gueule de bois digne de ce nom. Je passerai également vos conseils avisés concernant l'hygiène de mes parties intimes et les meilleurs moyens de protéger ces dernières du risque d'une descendance aussi indésirable pour vous que pour moi, mais jamais, oh grand jamais, vous m'avez appris à être faible. J'ai retenu votre leçon plus que vous l'imaginiez sans doute : la meilleure des défenses, c'est l'attaque. Que le motif vous paraisse puéril est votre point de vue, lequel je respecte totalement, néanmoins, il était de mon devoir de rappeler à Quinn qu'elle n'avait pas à jouer avec ce qui m'appartient, que cela vous plaise ou non. Faire à ma guise vous a toujours profondément déçu, je le sais, mais vous devriez savoir depuis le temps que les chats ne font pas des chiens et qu'il en sera toujours ainsi. Votre désir profond et immuable de me contrôler et de m'enfermer dans une cage m'a fait m'éprendre d'une liberté à laquelle vous n'entendre jamais rien, sans doute, il vous faudra faire avec pourtant.

Ma petite mamounette, laissons-là ce premier point pour nous pencher sur le second. J'ignore de quel "larbin" il s'agit et je me dois de clamer mon innocence, pour une fois, dans l'affaire dont vous m'accusez. Vous devriez savoir que je n'ai pas à cœur de vous surveiller et quand bien même vous pourriez vous imaginer le contraire, pour quel motif ? Puisqu'il est question de mon héritage, je vous rappelle qu'il est impossible de déshériter son enfant et que je vous sais trop aigrie contre les porteurs de phallus pour envisager un remariage. Plutôt vous pendre que de m'imposer un beau-père, je gage ! Quant à m'en servir pour surveiller vos activités au sein de l'organisation que je réprouve ? Allons, je sais que j'aurais plus de chance de connaitre vos desseins en lisant dans les feuilles de thé qu'en vous envoyant un enfant de cœur jouer les mignons. Cependant, si vous voulez que je joue pour vous le fils courroucé et jaloux, c'est avec plaisir et en toute bonne foi que j'accepterai d'exécuter ce tour.

J'aimerais vous l'entendre dire de vive voix, pour voir,

Votre fils,

Orcus.

Codage par Libella sur Graphiorum