[Freddie Forge] Tiens, j'ai cru voir un Weasley !

Elève

Tiens j'ai cru voir un Weasley !

Dimanche. Il pleuvait à torrent, compromettant ainsi les plans de beaucoup d’élèves qui espéraient rejoindre la douce chaleur des Trois Balais. Tous comptaient se calfeutrer dans leur salle commune respective, au plus grand déplaisir d’Eléanor. Cette pluie, elle allait la braver. Il avait plu pratiquement toute la semaine, elle ne supportait plus de rester enfermée. La Poufsouffle avait le désagréable sentiment d’étouffer, de manquer d’air entre les murs du château. Aussi fit-elle le choix de s’habiller chaudement et d’endosser sa nouvelle cape de voyage, qui la protégerait bien mieux qu’une cape basique.

[…]

Comme elle s’y attendait, les rues de Pré-Au-Lard étaient désertes, presque effrayantes. Seule demeurait une lumière rassurante, tel un phare dans la nuit : Honeydukes. Refuge pour les plus gourmands, elle-même était tentée de s’y réfugier. La pluie continuait de s’abattre et lui donnait la sensation d’alourdir ses épaules, alors même qu’elle était heureuse de respirer enfin. Eléanor s’apprêtait à se tourner vers la boutique de bonbons quand plus loin, elle remarqua une silhouette encapuchonnée devant un Zonko fermé, barricadé de longues planches de bois. Etait-ce un mangemort ? Dans le doute, elle tira sa baguette et curieuse, longea les murs pour s’approcher de la silhouette plutôt grande. Afin de ne pas être remarquée, Eléanor se glissa derrière les différentes boutiques de la Rue Principale. Son cœur battait avec force. Elle empêcha sa main de trembler, priant Merlin de s’être trompée. Arrivée à l’endroit où elle soupçonnait l’emplacement de l’individu, elle osa un regard discret. Au même instant, un éclair vrilla le ciel et trahit la couleur rousse, si familière, de l’homme. Un Weasley. La Poufsouffle se laissa aller à un profond soulagement et leva son visage vers la pluie pour amoindrir la chaleur soudaine de ses joues. Après quelques instants, sa propre silhouette sortit de l’ombre tandis qu’elle rangeait sa baguette, le sourire gêné ancré sur les lèvres. Prendre un Weasley pour un mangemort était cruellement gênant !

- Je connais un Esprit Frappeur qui serait ravi de vous savoir dans les parages. Navrée je vous ai pris pour … Sous cette pluie, tout paraît douteux, se justifia-t-elle d’une petite voix penaude avant de jeter un regard de ce qui restait de Zonko. C’est triste n’est-ce pas ?

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❝ Tiens, j'ai cru voir une Branstone ❞

- Eleanor et George-

Le mauvais temps fût au rendez-vous, le jour où George et moi avions une entrevue pour acquérir Zonko la boutique de farces et attrapes. Magasin dans lequel nous avions pour habitude de passer tout notre temps avant qu'elle soit fermée définitivement à notre plus grand malheureux, mais notre plus grand bonheur également. Nous étions sur le point de réaliser notre rêve et d'exercer le seul métier qui nous intéressait depuis notre plus jeune âge.

Je me tenais devant mon futur lieu de travail vêtu de vêtement chaud. Je portais le fameux pull Weasley mais j'avais mis celui de George, histoire que les gens ne puisent pas nous reconnaitre par-dessus je portais une longue cape de couleur bleue foncée, une capuche sur la tête pour me protéger de la pluie. J'examinais le bâtiment en attendant mon frère qui était chez Honeydukes, nous avions décidé d'acheter des friandises pour fêter notre nouvel investissement avant même de l'avoir acquis ! Je détaillais la façade du regard, me projetant dans cet endroit, décoré et aménagé, selon nos goûts, le bâtiment refait à notre image. Cette pensée était grandiose et refléter parfaitement le futur de cette bâtisse. Colorée, imposante remplie de farces et attrapes à en perdre la tête, de nouveaux produits chaques semaine et bien entendu dans les tons orangés. De quoi redonner le sourire aux sorciers et amuser leur quotidien pendant cette effrayante et sombre période où le grand mage noir pouvait frapper à tout moment.

J'étais complètement perdu dans mes pensées quand une douce voix m'en fît sortir. Non ce n'était pas celle de George qui venait de revenir, mais celle d'une jeune femme, que j'avais déjà entendu dans les couloirs de Poudlard.

Pour un Mangemort ? Mais qui vous dit que je n'en suis pas un ?

- Dis-je d'un ton cruel avec une attitude de prédateur comme un chat chassant sa petite souris avec le plus grand des sérieux, pour que la jeune inconnue tombe dans le panneau. Je comptais bien faire durer la farce juste à l'arrivée de mon frère jumeau, en espérant que ce dernier ne pointe pas le bout de son nez trop tôt.

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Elève

Tiens j'ai cru voir un Weasley !

Le terme de mangemort la fit quelque peu rougir. Comparer quelqu’un à l’un d’entre eux équivalait à une insulte. Or ce n’était pas là son intention. Sa méprise était ridicule, mais pas autant que la seconde question du rouquin. Un Weasley prédateur ? C’était comme … un vampire sans dents ? Bref une chose inconcevable, impossible à imaginer. Tout au plus, Eléanor arqua-t-elle un sourcil étonné, pour ne pas dire amusé. Cette farce allait être de courte durée, on ne refaisait pas sa réputation.

- Parce qu’aucun mangemort n’accepterait de boire du polynectar contenant un cheveu de la famille Weasley, sans vouloir vous offenser.

Le vouvoiement était étrange. Ils avaient pourtant sensiblement le même âge à une poignée de mois près. Mais les jumeaux Weasley imposaient le respect, même à ses yeux. Pourtant, on ne pouvait pas dire qu’il possédait un grand humour, néanmoins elle reconnaissait leur talent incommensurable.

- D’autant plus, reprit-elle, que peu de mangemorts risqueraient leur vie à créer un constipateur magique censé rivaliser avec Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom. J’en ai vu la publicité sur le Chemin de Traverse, ou du moins ce qu’il en reste.

Elle fit une petite moue attristée et sursauta quand l’orage éclata enfin. Le peu d’élèves dehors courraient se réfugier chez Honeydukes, si bien que la boutique fut rapidement noire de monde et beaucoup moins accueillante.

- Est-ce qu’il arrive encore aux jumeaux Weasley de passer du temps avec de simples Poudlariens ou la célébrité a-t-elle rendu leur emploi du temps trop restreint ? Car bien que déjà trempée jusqu’aux os, je ne tiens pas à attraper une pneumonie ! Dans votre cas, c’est très mauvais pour les affaires, ajouta-t-elle non sans humour tandis qu’un autre éclair déchirait le ciel.

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❝ Tiens, j'ai cru voir une Branstone ❞

- Eleanor et George-

Aux paroles de la jeune femme, je décollais mes yeux de la façade, qui se tenait en face de moi. Pour accorder un regard faussement énervé à la jeune femme, il était très crédible. Elle ne voulait pas m'offenser . Alors, j'allais faire semblant de l'être. J'étais le genre de personne qui avait parfaitement compris le concept de l'autodérision. Et ce genre de réflexion ne me blessait pas contrairement à ma soeur Ginny ou à mon frère Ron. Ce dernier démarrait toujours au quart de tour, surtout quand George et moi, le taquinions sur sa couleur de cheveux, il avait horreur de ça parce que nous étions roux, nous aussi.

Et pourquoi pas ? Prendre du polynectar contenant un de mes cheveux serait une super idée ! Parce que personne ne s'y attendra ... d'ailleurs je vais en boire un avec un cheveu de Fred.

- Dis-je en prenant bien soin de me faire passer pour George, toute façon la jeune femme n'était probablement pas capable de nous différencier et ce qui rendait la situation encore plus amusant. J'avais hâte de nous retrouver devant mon frère, ça serait assez drôle de la voir gêner. -

Une invention qui les ferait trembler ! Hé bien, je t'aurai bien dit que je veux bien passer du temps avec toi. Mais comme un mangemort n'accepterait pas de boire une potion de polynectar avec un de mes cheveux dedans ... je ne sais pas si j'ai envie.

-Dis-je les bras croisés, j'étais moins aussi trempé jusqu'au os ! Mais, la blague était plus importante que d'après une pneumonie. Au pire, si j'en attrape une je prétexterai que c'est de sa faute pour qu'elle se sente coupable et s'occuper de moi, ça serait vraiment amusant rien que pour l'embêter encore un petit peu.-

En revanche, je veux bien te pardonner et passer du temps avec toi à une condition ...

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Elève

Tiens j'ai cru voir un Weasley !

Etait-elle allée trop loin ? Apparemment. Sa gêne grandit. Eléanor baissa les yeux, mal à l’aise et se promit de ne plus jamais faire d’humour. Tous possédaient certains talents, l’humour ne faisait pas partie des siens, indubitablement. Loin de se douter du stratagème mis en place – lequel l’aurait fait fuir à des kilomètres – la Poufsouffle s’accrocha aux paroles du rouquin comme à une bouée. Elle avait donc George devant elle.

- Je ne crois pas que cela aura un quelconque effet … osa-t-elle répliquer dans un murmure.

Elle finit par hausser les épaules, décontenancée. Elle trouvait le Weasley bien susceptible tout à coup, ou alors elle n’était vraiment pas douée. Alors elle répliqua la seule chose qui lui vint.

- Si cela peut rassurer, ils ne voudraient absolument pas des miens non plus. Je n’ai pas une ascendance assez pure pour eux. Parents moldus, ajouta-t-elle avec un petit sourire forcé.

S’occuper de lui ? C’était mal connaître la Poufsouffle. Elle ferait venir son médicomage préféré, passerait de temps à autre offrir une soupe, et elle n’insisterait pas davantage. Après tout, si le Weasley se trouvait dehors par un temps pareil, ce n’était absolument pas de sa faute. Mais la suite la tira de ses songes, jusqu’à la faire arquer un sourcil à la Sanguini. Une condition ? La tournure de la phrase alla jusqu’à l’effrayer légèrement et elle recula d’un pas, famille Weasley ou non. Qu’est-ce que le Weasley pouvait bien vouloir qu’il n’avait pas déjà ? Surtout venant d’elle ...

- Quel honneur ! rétorqua Eléanor dans un très léger sarcasme ironique. Une condition ? Et qu’est-ce qui ferait plaisir au grand George Weasley ? Je suis très mauvaise cobaye si c’est ça l’idée ! préféra-t-elle ajouter en levant les mains. Je ne ferai pas non plus entrer vos produits en douce dans Poudlard. Rusard en aurait une crise cardiaque.

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❝ Tiens, j'ai cru voir une Branstone ❞

- Eleanor et George-

Fred fût heureux de voir que sa petite farce fonctionner du tonnerre. Il adorait la réaction de la jeune femme, c'était ce qu'il préférait dans ce genre de plaisanterie. Eleanor semblait toute gêner ce qui donner envie au jeune sorcier d'aller plus loin, voir trop loin !-

- Sang pur ou sang de bourde ... ça ne change rien à mon avis ! Par contre, je pense aussi qu'ils ne voudraient pas de tes cheveux dans leur polynectar.

- Dit le rouquin en essayant de ne pas rire et ne pas sourire, ce qui était difficile pour lui, car il avait un visage très souriant et il avait une fâcheuse tendance à rigoler tout le temps pour un oui ou pour un non. Il avait une condition et c'était au prix de cette dernière qu'il allait accepter de passer du temps avec elle. Bien sûr ce n'était rien de méchant, vu que c'était seulement une farce, mais à la vue de l'expression de la belle Poufssouffle, on aurait pu imaginer qu'il allait lui demander de faire quelque chose d'horrible même d'affreux.

Alors, qu'il n'en avait pas du tout l'intention, il voulait juste s'amuser un petit peu avec les émotions de la belle Eleanor, belle oui c'est le mot, elle était même radieuse aux yeux du jeune homme. Il voulait seulement lui démontré qu'elle n'avait pas à être autant mal à l'aise avec lui, parce qu'il l'a trouver amusante et les petites piques qu'elle lui avait lancé était très bien trouvé.

Oh, faire renter des produits en douce ... ce n'est pas une mauvaise idée! Mais bon, il y a tellement d'élève qui utilise nos produits au sein de l'école. Comme quoi même si on ne va plus à Poudlard, nous arrivons quand même à mettre le château sens dessus dessous et à mettre le vieux Rusard en rogne. Je pense que nous allons devoir travailler ta grandiose idée !

- Dit Fred fier de lui avant de reprendre la parole.-

-Hum ... j'aimerais que tu me fasses une déclaration sincère et larmoyante sur le fait que Fred et moi sommes les meilleurs et plus beaux sorciers que tu connaisses. Ensuite, on peut aller chercher Fred et aller aux trois balais si tu veux, le rendez-vous n'est pas pour maintenant donc nous avons un peu de temps !

- Dit-il d'un naturel sans égal ! Il avait tellement l'habitude de se faire passer pour son frère, que c'était normal pour lui de se faire appeler George et de parlait de ce dernier de cette manière.-

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Elève

Tiens j'ai cru voir un Weasley !

La fameuse demande la déçut. Elle savait les Weasley taquins, grands farceurs mais pas orgueilleux. Or Eléanor avait la fâcheuse impression qu’on la forçait à admirer le talent des jumeaux, ce qu’elle n’appréciait pas franchement. Une déclaration sincère et larmoyante, et quoi d’autre encore ? Elle arrivait déjà à peine à sourire ou à faire le premier pas vers des inconnus, ce n’était pas pour se soumettre à un quelconque ego mal placé. Surtout sous cette pluie battante… La Poufsouffle ne comprenait pas l’intérêt de ce chantage, il lui donnait davantage l’envie de rentrer, finalement. A croire qu’elle n’était pas faite pour sociabiliser. Elle eut un regard à la fois triste et résignée, si le Weasley pensait l’appâter ainsi, il se trompait royalement.

- Vous avez du talent, ce n’est plus un secret pour personne, dit-elle d’une voix sèche.

Son regard se planta alors dans celui du Weasley, froid.

- Pour le reste, je suis désolée, mais je ne suis pas ce genre de filles. N’importe quelle minette sera attirée par votre charme, sûrement, et probablement plus encore par votre succès. Mais ce n’est pas mon cas. Je ne suis pas aussi superficielle et je n’ai pas pour habitude de simuler.

Elle haussa les épaules comme pour s’excuser et remonta la bretelle de son sac, prête à partir. Avec un peu de chance, le médicomage accepterait sa compagnie sans lui demander quelque chose en échange. Cette nouvelle manie était des plus étranges, tout de même. Quel était l’intérêt de tout monnayer ? Qu’avait-elle loupé ?

- Je crois qu’en fin de compte, je vais regagner le château. J’ai encore quelques recherches à faire et la pluie m’a suffisamment trempée pour que je puisse désormais rentrer. C’est dommage, il a fallu attendre que vous ayez quitté Poudlard pour pouvoir s’adresser la parole. Le hasard sûrement. Bonne chance pour votre rendez-vous à tous les deux.

Ses lèvres se pincèrent et sans attendre de réponse, Eléanor entama le chemin de retour, bien décidée à se couper de la civilisation un bon moment ! Les garçons décidément …

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